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Dans toute ville un peu grande,
On trouverait un pasteur,
Qui, sans dime, sans offrande,
Prierait Dieu pour le pecheur. (b)
A sa voix évangélique
La douleur se calmerait;
Mais le nom de fanatique
'Tôt ou tard me resterait,
Non, ma foi,
Non, ma foi,

Je ne veux pas être roi.

Parmi les soldats fidèles,
Je prendrais mes défenseurs;
A leurs palmes immortelles chin
Je joindrais d'autres hnneurs. (dis
Vains efforts, peine inutile!
Je n'aurais que des manchots;
Car ce n'est qu'au champ d'asile
Que l'on

Nouve des héros.
foi, i

Non, ma foi,

Je ne veux pas être foi.

ན ན ན ི།

1.

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11.

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DE MARGUERIT.

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,

De la Garde royale, de l'ordonnance du 2 août 1818, du classement ordonné par le ministre de la guerre dans les régimens de la Garde.

PAR UN OFFICIER DE LA GARDE ROYALE.

(Suite et fin de l'article.)

POUR obvier aux conséquences funestes que nous avons indiquées, pourquoi n'accorderait-on pas aux officiers récemment nommés dans la Garde, les priviléges dont jouissaient ceux qui les y ont précédés? par ce moyen, on conserverait dans ce corps tous les officiers qui y sont depuis sa formation (avantage inappréciable pour la légitimité), et on lui rendrait l'harmonie qui y a toujours régné, et qui sans cela en est bannie pour jamais (1).

Le but auquel paraît tendre cet article de l'or donnance du 2 août, est de ne pas augmenter le * nombre des chefs d'escadron ou de bataillon; mais · Jors même qu'en faisant jouir les capitaines qui seront par la suite nommés dans la Garde, de l'avantage d'obtenir le brevet supérieur au bout de quatre ans de service, on éût augmenté le nombre des chefs de bataillon ou d'escadron de l'armée : cette augmentation n'eût tout au plus été que dans la proportion d'un sur cent; et quels avantages ne compenseraient

(1) J'aurais pu parler aussi de la différence qui va exister dans les épaulettes. Le capitaine nommé à ce grade dans la Garde, depuis le to mars, ne portera pas les mêmes marques distinctives que le capitaine nommé avant le 19 mars. L'un portera les épaulettes de capitaine, l'autre celles de chef de ba taillon... Quelle bigarrure! car il en será de même pour tous les -grades ;`ét qu'en penseront les soldats?

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pas une si légère augmentation! Que ne gagneront pas la tenue, l'instruction, la discipline des régimens de l'armée, quand la Garde étant le point de mire des officiers de tous les grades, offrira à ces officiers l'assurance d'un grade supérieur, en même temps que les avantages de servir dans un corps d'élite, et plus près de la personne du Roi!

Les mutations étaient peu fréquentes dans les régimens de la Garde; elles vont le devenir moins encore; celles qui ont eu lieu jusqu'ici avaient été causées ou par décès, ou par la démission que donnaient volontairement des officiers qui, ayant payé leur dette à leur patrie, à leur Roi, rentraient dans leur famille y jouir du repos et du bonheur que donnent la fortune et la certitude d'avoir fait son devoir. A l'avenir, cette dernière cause de vacances d'emploi n'existera plus. Les officiers de la Garde ont senti combien plus que jamais il était important qu'ils restassent à leur poste, puisque leur remplacement, sans être très-avantageux aux officiers de l'armée, causerait la désunion dans les régimens qu'ils quitteraient.

Les officiers de la ligne ne sont-ils pas dignes, comme les officiers admis à la formation de la Garde, d'avoir au bout de quatre ans le brevet du grade supérieur? Quoi! ces vieux officiers respectés dans vingt batailles, blanchis sous le harnois, couverts de nobles cicatrices, n'obtiendront pas ce qu'ils ont mérité comme d'autres, et que d'autres ont obtenu! Quoi, parce que tous les braves n'ont pu entrer dans da Garde à sa formation, il faudra, quand l'instant sera venu pour eux d'y entrer, qu'aux regrets d'avoir été moins heureux que d'autres, se joigne le chagrin

d'être traités différemment, quand il n'y a entr'eux aucune différence dans l'attachement au Roi, le dévoûment à sa personne et à sa dynastie, et quand ils ont fait admirer la même bravoure devant l'ennemi, la même fidélité au moment de nos malheurs, et la même discipline depuis la paix? Ne serait-ce pas entrer dans l'esprit de la loi du 10 mars, que de faire espérer aux capitaines de la ligne, qu'ils seront chefs de bataillon un jour, par leur entrée comme capitaines dans un régiment de la Garde? Sans cela, comment pourront-ils le devenir, et quand jouiront-ils du bénéfice de cette loi, qui veut que l'avancement par ancienneté soit accordé jusqu'au grade de chef de bataillon inclusivement? Espérons tout de la justice, de la sagesse de notre auguste Monarque; espérons qu'une ordonnance, en anullant les dispositions de celle-ci, rendra l'espérance aux officiers de la ligne, aux officiers de la Garde la certitude d'y rester, et le calme aux amis de leur pays!

Est-ce pour être agréable aux officiers qui seront à l'avenir nommés dans la Garde, et qui n'obtiendront plus les avantages qu'on y avait autrefois, que le ministre vient d'opérer dans ces régimens un classement dans lequel on n'a pas voulu faire attention aux brevets des grades supérieurs? Est-ce un moyen bien sûr d'établir la concorde dans les régimens, que de placer le capitaine qui n'a pas de brevet de chef de bataillon, avant le capitaine breveté chef de bataillon, parce que celui-ci aura moins de service comme capitaine que le premier? Peut-on espérer que le chef de bataillon le chef de bataillon ou d'escadron qui remplit les fonctions de capitaine dans la Garde, se

........

croie moins que le capitaine qui ne sera peut-être jamais chef de bataillon ou d'escadron de sa vie? Et si la différence qu'établit, sous le rapport des priviléges, l'ordonnance du 2 août, entre un officier de la Garde nommé avant la loi du 10 mars, et celui nommé depuis, fait craindre des querelles, et la désunion dans les corps, que ne doit-on pas craindre du mépris qu'on affecte pour les brevets, et du renversement que l'on fait, comme à plaisir, de la hiérarchie des grades? Ce classement est fait et va s'exécuter; puissent les suites n'en être funestes à aucun officier ! Ce classement va être mis à exécution dans toute l'armée; car ce n'est sans doute pas uniquement pour la Garde qu'il a été inventé; et il sera curieux de voir le heutenant-général commandant une division militaire, classé avant le maréchal de France, qui en gouverne une autre', par la raison que remplissant absolument les mêmes fonctions, le premier aura plus de service comme lieutenant-général que le second; et, en descendant l'échelle, on verra le sergent de la Garde, qui a été adjudant sous-officier, marcher après le sergent qui `n'a jamais été que sergent. Je suis arrivé aux sousofficiers de la Garde; il faut que j'en dise un mot: ces braves gens, l'espoir des régimens, sont l'âme des compagnies, comme ils en sont le modèle: L'ordonnance du 2 août les frappe également; et, comme les officiers, ils ont donné l'exemple de la résignation et de l'obéissance; les marques distinctives du grade immédiatement supérieur leur ont été accordées à la formation de la Garde: c'est avec l'assurance de ces avantages, que les sous-officiers et caporaux ont contracté un engagement de six ans;

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