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H. DE roit avec fa mere & fes freres, & en VALOIS. ayant loué un autre pour se mettre en ménage, il fe maria le 18. Novembre fuivant. Ce mariage ne fut pas fterile; car dans l'efpace d'onze ans & fept mois, il en fortit fept enfans, quatre filles qui moururent avant leur pere, & trois garçons qui lui ont furvécu.

Les deux dernieres années de fa vie furent fort douloureufes pour lui; car il fut accablé d'infirmitez: il eft mort le 7 Mai 1676. dans fa foixante-treiziéme année, & a été enterré à S. Nicolas des Champs, où eft la fepulture de fes ancêtres.

La lecture & l'étude ont rempli la meilleure partie de fa vie; il aimoit la folitude afin de s'y appliquer plus ferieufement, & pour méditer fur ce qu'il lifoit, perfuadé que la lecture n'eft pas d'un grand ufage fans la méditation. Sa memoire étoit fi heureufe qu'il difoit à point nommé les endroits & les pages des livres, où l'on trouveroit les paffages dont il avoit befoin ; & c'étoit pour lui une grande commodité, dans la fituation où il fe trouvoit.

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H. DE

Il n'étoit pas prodigue de louanges, & peu d'ouvrages avoient l'a- VALOIS, vantage de lui plaire; il refervoit toute fon eftime & fa complaifance pour les fiens. Hardi à blâmer ceux des autres, il ne fouffroit pas patiemment qu'on reprit quelque chofe dans ce qui venoit de lui; ceux qui s'avifoient de le faire paffoient dans fon efprit pour des ignorans.

Quand il fe portoit bien, il traitoit de pareffeux & de gens aimant le lit ceux de fes parens que la maladie ou les infirmitez obligeoient d'y refter. Mais quand il étoit lui-même malade, il faloit des précautions infinies pour ne point l'incommoder ; il ne vouloit voir perfonne, il ne pouvoit même fouffrir la lumiere, il pleuroit, crioit, fe lamentoit comme un enfant; la maladie paffée, il difoit que fon mal avoit été peu de chofe, & il faloit pour lui complairè ne lui en parler en aucune maniere, mais le feliciter au contraire fur fa bonne fanté. A l'âge de foixante-dix ans il vouloit encore pafler pour jeune. Facques Gronovius lui ayant en ce temps-là écrit une lettre où il luy Tons 蹈

H. DE fouhaitoit une longue & heureuse VALOIS. vieilleffe, il en fut choqué & rejetta la lettre avec indignation, en difant que c'étoit un jeune étourdi. Il avoua depuis qu'avant cela il n'avoit jamais penfé qu'il fût vieux.

Catalogue de fes ouvrages.

1. Excerpta Polybii, Diodori Sicu li, Nicolai Damafceni, Dionyfii Halicarnaffenfis, Appiani Alexandrini Dionis, & Johannis Antiocheni ex Collectaneis Conftantini Augufti Porphyrogeneta, nunc primum Grace edita, Latine verfa, cum notis. Parif. 1634. in 4°. L'Empereur Conftantin Porphyrogenete mort en 959. avoit fait des extraits des Hiftoriens Grecs, dont il avoit tité ce qu'il avoit jugé de plus utile. Il avoit rangé ces extraits fous certains titres ou lieux communs, qui étoient au nombre de cinquante-trois. Chacun contenoit deux livres, dont l'un renfermoit les extraits de ceux qui avoient écrit fur l'hiftoire univerfelle; & l'autre, les extraits des hiftoires des Empercurs. Il ne nous reste que deux de ces titres; l'un, qui eft De Legationibus, & dont Fulvins

Urfinus nous a donné le premier H. DE Livre intitulé: Ecloga Legationum VALOIS. ex Libris Polybii; accedunt & alia ex Dionyfii Halicarnaffenfis, Diodori Siculi, Dionis Caffii & Appiani scriptis congefta cum notis. Antuerpia. 1582. in 40. Et David Hoefchelius; le fecond fous ce titre: Ecloga Legationum Dexippi Athenienfis, Eunapii Sardiani, Petri Patricii, Prifci Sophifta, Malchi Philadelphienfis Menandri Protectoris. Augufta Vindel. 1604. in 40. L'autre titre qui eft, De Virtutibus& Vitiis, fut impri mé par les foins de M. de Valois, & c'eft l'ouvrage dont il s'agit ici. Un Marchand de Marseille en avoit apporté un ancien manufcrit de l'Ine de Chypre, & l'avoit vendu à M. Peirefc; celui-ci l'envoya à Paris, où il demeura long-temps negligé ; mais enfin Pierre Pithon engagea Henri de Valois à le traduire & à le donner au Public. De Valois le dédiá à M. Peirefc, de qui venoit originai rement cet ouvrage,& qui étoit extrêmement ardent pour tout ce qui regardoit la litterature, comme on pourra le juger, par ce qu'il fi

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H. De quelque temps après pour M. de VALOIS. Valois. Ce fçavant avoit lû dans. un ancien Aut ur quelque chofe fur le Port de la Ville de Smyrne, qu'ik n'étoit gueres poffible de comprendre, fans avoir vu la difpofition des lieux mêmes. Il écrivit à M. Peirefe fa difficulté ; & celui-ci fit auffi-tôt partir un Peintre fur un vaiffeau de Marseille qui alloit à Smyrne, pour prendre le plan & la vue de fon Port. Il envoya tout cela à M. de Valois, qui le remercia de ses soins ;. mais qui fuivant sa coutume de ne trouver rien de bien, lui manda en même temps, qu'il n'étoit pas. entierement éclairci fur ce qu'il fouhaitoit. M. Peiresc fâché d'avoir fait inutilement une fi grande dépenfe, lui récrivit qu'il avoit tâché: de le fatisfaire, mais que fi cela ne - fuffifoit pas, il ne devoit s'en pren--dre ni à lui, ni à fon Peintre,. mais à fon propre efprit qui n'étoicjamais content de rien: Ces extraits ont été réimprimez à Paris 1648. in fol. & font la premiere partie de Thiftoire Byzantine on. y trouve des lambeaux de plufieurs Auteurs

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