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Celle de Saint-Pierre était due à la générosité de l'abbé Pierre Lobet. Bertrand Mitte, autre abbé, fut enseveli dans une suivante, qu'il fonda, en 1380. La septième, maintenant celle de Saint-Augustin, fut érigée par Humbert de Brion (1420) en l'honneur des quatre grands docteurs. Il y fut enseveli. Sur une tribune, était un autel dédié à la sainte Croix et érigé (1397) par Barthélemy de Montchal, religieux de l'ordre et devenu évêque de Béziers.

Tribune des orgues. Restauration au XVIIe siècle

Nous devons une mention toute particulière à la chapelle de SaintMichel placée derrière celle du Saint-Bras et formant actuellement en majeure partie la grande sacristie. Elle servait en même temps de lieu

pour les réunions capitulaires, de dépôt pour les archives et de sacristie ou revestiaire. Sur les nombreux petits tiroirs de la crédence en face de la porte d'entrée, on voit encore l'indication des fonctions des principaux religieux, dont ils contenaient les amicts et purificatoires.

Contiguë au grand portail, s'élève une vaste tribune construite en 1639, et supportant jadis les magnifiques orgues que l'administration civile fit. enlever, en novembre 1805, pour en doter l'église de Saint-Louis de Grenoble, malgré les protestations des autorités religieuses et locales et malgré aussi les réclamations violentes de la population, contre laquelle on dut employer la force armée afin de pouvoir opérer leur transfert.

Le dix-septième siècle vit la restauration de la basilique antonienne dévastée et pillée par les hordes protestantes; mais restauration effectuée malheureusement d'après les goûts apportés par la Renaissance.

Elle fut commencée, dans le gros œuvre, par les abbés Louis de Langéac et Tholosain, continuée par Brunel de Gramont et surtout Jean. Rasse pour l'ornementation. Citons seulement ses principales œuvres.

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Le maître-autel, construit, en 1667, par Jacques Mimerel, sculpteur de Lyon, coûta avec son marchepied, en pierre de Savoie, fourni par Pierre de Lesterme, tailleur de pierre à Grenoble, la somme de onze mille huit cents livres. Lui-même est de marbre noir et revêtu d'ornements en bronze ciselé, tels que des feuilles d'acanthe recouvrant la corniche, une guirlande massive de fleurs et de fruits d'un travail merveilleux, deux urnes enflammées, une galerie en cuivre doré. Deux anges protègent le

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tombeau que les statues de la force et de la justice semblent soutenir sur le côté opposé. Ces statues ont une allure fière et pleine de mouvement, pendant que les termes et les anges défendant les angles et ornant la partie supérieure de l'ovale sont de vrais chefs-d'œuvre de grâce. Admirons encore les deux grilles entourées de guirlandes de laurier et fermées par des chimères mordant des serpents entrelacés. Les armoiries placées sur les côtés sont celles que l'empereur Maximilien d'Autriche concéda aux Antonins, en 1502.

La Révolution a enlevé les six statues en bronze représentant les vertus chrétiennes et remplacées actuellement par les évangélistes et deux anges en terre cuite, don de M. Croibier, ancien curé. Deux lions aussi en bronze étaient à chaque côté de l'autel. On les voit maintenant au musée de Grenoble. Les six niches, qui ornent l'avant-choeur, sont de la même époque que le maître-autel et contenaient jadis les statues, en pierre blanche de Seyssel et connues, de saint Athanase, saint Grégoire, pape, saint Jérôme, saint Serapion et saint Augustin. Elles étaient également du sculpteur Mimerel (1). Celles qui y sont actuellement proviennent de la générosité de M. Armand Génissieu et ont été placées en 1868, mois de juin.

Châsse de saint Antoine

Dans l'autel, se trouve la châsse renfermant les restes de saint Antoine. Elle est en poirier façon ébène et presque entièrement recouverte de lames d'argent très finement repoussées. Elles offrent dix médaillons, dont six sur les faces principales et quatre sur le couvercle, rappelant la vie de saint Antoine et, sur les côtés, les armoiries de Jean du Vache, premier président au Parlement de Grenoble et successeur de Jocelin à la baronnie de Châteauneuf-de-l'Albenc. C'est ce seigneur qui en fit don, le 22 mai 1648.

Saintes Reliques

L'ossuaire de Saint-Antoine est certainement l'un des plus riches de France. Nous y remarquons une grande châsse en bois sculpté et doré, celle des saints Aurélien et Fortuné et connuesous le nom des Quarante Martyrs. Elle fut offerte, en 1657, à l'abbaye, par la commanderie de Florence, dépendant d'elle. Deux autres viennent aussi de la même ville et sont de la même époque. Six plus petites, en bois de poirier bruni, portent sur toutes leurs faces et le couvercle des lames d'argent finement repoussées et reproduisant du feuillage, des fleurset des fruits. Leur couvercle est surmonté de petites urnes enflammées. Elles sont presque

(1) Jacques Mimerel, sculpteur réputé au XVII siècle, est né à Amiens, le 2 mars 1614. Il fut inhumé à Lyon, le 16 novembre 1675 (Natalis Rondot dans la Revue du Lyonnais, mai 1888).

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