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che fra le altre cose deve portarvi anche la nuova della scelta del legato, così è necessarissimo che V, Em. non trattenga il corriere che qualche ora, e che lo rispedisca subito a Roma con l'annuncio della desiderata sua annuenza. In seguito V. Em. è pregata di condursi a Roma con la massima celerità, per qui concertar seco lei in ogni genere tutto ciò che è necessario all' intento. La fretta che ha il Primo Console esige questa massima sollecitudine. Devo perfine aggiungere, per ordine di Sua Santità, che se V. Em. si ritraesse da tale impresa, darebbe al Santo Padre un amaro disgusto, che egli non aspetta da lei.

Nell' incoraggiarla, quanto è da me, a soddisfare ai desideri di Sua Santità e del Primo Console, conchiuderò questa lettera col rinnovarle i sentimenti, etc.

(Arch. du Vatican).

727. Caprara à Consalvi.

Iesi, 14 agosto 1801, circa le ore 18.

Nel debole stato della mia salute, ben conosciuto dalla Santità Sua, dall' Em. V., e da chiunque, è superfluo che io le dica, qual discesa, per non dire la rovina totale, al mio fisico, sia la propostami gita a Parigi, d'onde voglia Iddio che se io giungo, possa ritornare. Aggiungo ancora la giusta disistima, che per ragione anche di salute debbo aver di me, il di cui peso debbo troppo conoscere io stesso. Ma in mezzo a questo, se così il Santo Padre comanda, io ubbidirò a qualunque costo, e nello spazio il più breve che io potrò, mi porterò a Roma, per ricevere dalla Santità Sua quegli ordini, de' quali si degnerà incaricarmi.

Questi sono gl' ingenui sentimenti, che nascono dalla sincerità del mio cuore, e quali con tutta l'espansione avrò l'onore di ripetere in persona alla Santità di Nostro Signore, cui prego di mettermi ai piedi, contento ora, senza altro aggiungere, di rispedire il corriere, da cui mi è stata rimessa la veneratissima sua dei 12 corrente. Pieno intanto del massimo ossequio, etc. (Arch. du Vatican).

728. Cacault à Talleyrand.

Rome, 24 thermidor an IX (12 août 1801.

... L'affaire de la ratification du Pape est suivie ici, et soutenue et poussée avec ardeur par le cardinal secrétaire d'État Consalvi. Cette affaire est la sienne propre; à la manière dont il est lancé, après avoir signé le concordat à Paris, il faut que le Pape et le S. Collège approuvent. Si l'affaire manquait, le cardinal Consalvi serait perdu et déshonoré.

Chaque jour on remplit une formalité, on fait un pas en avant vers la conclusion de l'affaire. Hier le S. Collège entier a été assemblé pour en prendre connaissance. Aujourd'hui une commission de douze cardinaux préparera un rapport. C'est ainsi que, d'ici au 15 août, on travaillera tous les jours mais de manière que le Pape signera le 15 août, et que le même jour le courrier de Sa Sainteté partira pour porter à Paris la ratification.

(Aff: étr., Rome, vol. 931)1.

729. Cacault à Talleyrand.

Rome, 27 thermidor an IX (15 août 1801). Pour répondre à la demande que vous me faites, par votre lettre du 8 de ce mois (27 juillet), d'un mémoire sur nos droits à Rome, je vais exposer les faits et les observations que je croirai propres à éclairer sur les détails qu'on peut désirer con

naitre.

Le Pape ne reçoit de ministre public à Rome que des seules Puissances catholiques. Il ne reçoit des lettres de créance de la part d'aucun souverain protestant. Il y a pourtant des ministres accrédités des Puissances non catholiques; c'est ainsi que M. Piranesi a été le ministre de Suède. Il y a aussi d'autres agents et consuls. C'est parmi eux que sont défendus et conservés les intérêts de leur nation : c'est par eux que sont sollicités,

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pour les catholiques de leur pays, les brefs et bulles du Pape; c'est par eux que les évêques de leur pays, comme par exemple ceux de la Silésie, s'entendent avec la cour de Rome; c'est aussi par eux que passe au Pape, mais avec des formalités particulières, la nomination aux évêchés vacants des royaumes comme celui de Prusse. Ces ministres ou agents à Rome ont sur leur porte les armes de leur souverain. Ils remplissent, à l'égard des affaires, tout ce qui peut être utile à leur nation; mais aucun ne peut avoir le rang d'ambassadeur. Mais ceux qui ont le titre de ministre, n'ayant pas été admis par le Pape à présenter leur lettre de créance, ne sont reconnus, soit par le corps diplomatique, soit par la noblesse de Rome, soit par le secrétaire d'État, que comme agents accrédités, non avec les honneurs et distinctions d'usage envers les ministres des Puissances catholiques.

A l'époque du traité de Tolentino, nos brouilleries ecclésiastiques avec la cour de Rome semblaient avoir mis la France, à l'égard de sa représentation diplomatique à Rome, dans le cas des pays non catholiques. Le pape Pie VI avait refusé d'admettre l'ambassadeur Ségur; il avait aussi refusé de m'admettre. Le traité de Tolentino a exigé du Pape la conservation de tous les anciens droits et prérogatives à l'égard de nos ambassadeurs et consuls. Il a maintenu la poste aux lettres, ainsi que l'académie de France à Rome. D'après ce traité, quand l'affaire de la convention signée à Paris n'aurait pas réussi, la France aurait pu jouir à Rome de ses anciens droits, sur le même pied que l'Autriche et l'Espagne.

1 Le card. de Bernis, ambassadeur à Rome, ayant refusé de prêter sans restriction le serment prescrit par le décret du 27 novembre 1790, avait été destitué au commencement de 1791. Pour le remplacer, le roi nomma le 29 mars, M. de Ségur; mais Pie VI, en répondant aux lettres de récréance de Bernis, indiqua si clairement qu'il ne recevrait point un assermenté, que la nomination de Ségur demeura sans effet.

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« Art. 5. - La République française continuera à jouir, comme avant la guerre, de tous les droits et prérogatives que la France avait à Rome, et sera en tout traitée comme les puissances les plus considérées, et spécialement à l'égard de son ambassadeur ou ministre, et des consuls ou vice-consuls. Art. 23. La poste de France sera rétablie à Rome de la même manière qu'elle existait auparavant. — Art. 24. --L'École des arts, instituée à Rome pour les Français, y sera rétablie et continuera d'être dirigée comme avant la guerre. Le palais ap. partenant à la République, où cette école était placée, sera rendu sans dégra dation. >>

Je n'ai point attendu la signature de la convention qui rétablit l'ancienne harmonie de la France avec le Saint-Siège, pour faire venir jusqu'à Rome la poste de France, et y rétablir le bureau de la distribution des lettres. J'ai sollicité le rétablissement des courriers et l'administration des postes à Paris a nommé le directeur de la poste à Rome; elle a envoyé les courriers. Le service marche et se fait très bien, sur l'ancien pied.

Il dépend du ministre de l'intérieur et du gouvernement d'envoyer à Rome, quand on jugera à propos, le directeur de l'académie et les douze élèves pensionnaires. Louis XIV avait acheté à Rome un assez grand et beau palais, situé au centre et dans le meilleur air de la ville. C'est cette maison qu'on a toujours appelée l'académie de France; c'est dans cette maison qu'ont toujours logé le directeur et les douze pensionnaires artistes. La maison est à la République et en notre possession. Le roi de Naples l'a dépouillée, dans son invasion de Rome; il a commencé à rendre une petite partie des meubles.

Suivant l'esprit des fondations royales, la plus grande et la plus belle partie de la maison était réservée au directeur. Les élèves pensionnaires logeaient au grenier. Si le gouvernement rétablit dans le palais l'école des arts sur l'ancien pied, il faudra faire une nouvelle distribution des logements. Les artistes souhaiteraient d'avoir à Rome un établissement des arts plus vaste. Ils ont indiqué la villa Médicis, bâtiment vaste avec un superbe jardin qui appartenait au duc de Toscane. J'ignore si cette maison, de la succession des Médicis, appartiendra à Ferdinand, ci-devant duc de Toscane, ou au roi d'Etrurie. Si la République en obtenait la cession, ou si elle l'achetait, elle serait entraînée. à de grandes dépenses, soit pour réparer les dégradations, soit pour l'adapter aux besoins d'une école des arts. Depuis Louis XIV qui a fondé l'académie de France, cet établissement a coûté environ 60.000 livres par an. On a en vue des arrangements beaucoup plus dispendieux. On a observé que les fondations de Louis XIV en faveur des arts, soit à Paris, soit à Rome, et qui ont eu un si grand éclat, coûtaient moins que ce qu'on a dépensé pour les artistes depuis la Révolution. On a remarqué aussi qu'à l'époque de Louis XIV, il s'était formé, de soi-même et sans le secours des fondations, des artistes infiniment supé

rieurs à tous ceux qui sont sortis des écoles fondées et instituées sous Louis XIV. Qui ne sent pas d'après cela, combien il est difficile de déterminer si l'utilité et la gloire de la France relativement aux arts, n'exigent pas plutôt de perfectionner les moyens d'instruction et d'émulation qui forment les grands hommes, que d'agrandir le matériel des écoles et les établissements? Ce qui n'a eu d'autre effet jusqu'à présent que de multiplier beaucoup les habiles artistes, sans produire un grand homme.

A l'époque de la République romaine, nos commissaires, en s'emparant de plusieurs maisons de Rome sous le titre de biens nationaux, avaient trouvé moyen d'établir pour l'académie de France un revenu, ainsi que vous le trouverez expliqué dans la lettre ci-jointe, que j'ai prié le cit. Carré, membre de la commission des arts, de m'écrire pour vous l'envoyer. Vous remarquerez avec étonnement que le palais Braschi ait été un des fonds affectés à cet objet; mais il en a été retranché.

La ville de Rome renferme diverses maisons et établissements de fondation française, soit églises, soit hôpitaux, soit couvents, soit hospices ou écoles. Ce sont des propriétés de main-morte, administrées suivant les règles établies par les contrats et autres actes des domaines. Le souverain du pays est le garant de ces propriétés, absolument soumises aux lois locales. Les ambassadeurs de France n'ont jamais exercé sur ces fondations que des actes de surveillance et de bienfaisance. Cependant, comme depuis la Révolution française il pouvait s'élever de notre part, à l'égard de ces biens, des prétentions qui auraient mis le Pape dans l'embarras, nous avons transigé à Tolentino sur cet objet1.

Le Pape a cédé à la France pour environ 8 millions d'allodiaux dans le duché Ferrare, dont une partie avait été achetée par lui; et c'est à ce prix, infiniment supérieur à nos droits sur les fondations françaises à Rome, que nous avons abandonné ces droits au Pape, ainsi qu'il est stipulé dans le traité de Tolentino. A l'époque de la République romaine, on a regardé le traité de Tolentino comme annulé ; et quoique le cas de la guerre ne pût l'anéantir en ce qui concerne les droits de la propriété,

1 Article 17.

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