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annonce que « bientôt cessera le scandale des divisions religieuses. » Cette nouvelle nous a pénétrés de joie, et nous l'avons fait retentir dans nos diocèses respectifs. La voix publique proclame depuis longtemps les bases du traité que vous avez fait avec le chef de l'Eglise. L'attachement à la patrie et à son premier magistrat nous a dicté sur cet objet quelques observations le motif qui les a inspirées leur assure votre bienveillance.

1o La réduction des sièges de France donnerait aux diocèses une telle étendue, qu'il serait impossible aux évêques d'en faire souvent la visite; ce qui est pour eux du plus rigoureux devoir. Elle priverait la République de ce puissant moyen d'opérer la réforme des mœurs, et de rappeler le peuple à la soumission qui est due aux lois. Plusieurs évêques avaient déjà formé avec leurs églises des réclamations auprès de nos conciles, pour obtenir une circonscription plus resserrée de leurs diocèses; et sur l'exposé de leurs motifs, nous avions cru qu'il était indispensable d'accéder à leurs vœux. Nous espérons qu'aux yeux d'un magistrat qui sent la nécessité de redonner à la religion toute l'influence qu'elle a sur la morale publique et la prospérité des Etats, les considérations que nous lui soumettons seront d'un grand poids, et l'emporteront sur les vues d'économie qui pourraient lui être présentées.

2o La meilleure voie pour donner aux églises de bons pasteurs, est que le clergé et les fidèles se les choisissent, conformément aux règles canoniques. Si les circonstances exigent que pour un temps on s'en écarte, il nous parait nécessaire d'y revenir le plus tôt possible. Toutefois, parce qu'il importe que tous ceux qui seront appelés aux premiers emplois ecclésiastiques soient agréables au gouvernement, nous verrions sans peine, lors même que les saints canons seraient remis en vigueur, que le choix ultérieur des sujets fût laissé au premier magistrat de la République sur une présentation que lui en feraient le clergé et

1 Voir

p. 196, note.

Les signataires de cette pièce attribuaient à la voix publique ce qu'ils savaient simplement par les confidences de Grégoire, qui, au moins en janvier, avait été principales dispositions du nouveau concordat. Le fait est d'autant plus vraisemblable, que Grégoire parait être le véritable auteur des «< Observations. >>

initié aux

les fidèles de chaque diocèse. Quoi qu'il en soit, nous vous supplions, cit. Premier Consul, de ne pas permettre que ceux-là occupent des postes éminents dans l'Eglise qui, mûs par l'ambition ou par des vues d'intérêt, intrigueraient eux-mêmes pour être élevés, ou, par le même motif, auraient la lâcheté de trahir les principes auxquels la France et l'église gallicane ont dû plus d'une fois leur salut.

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3o Le droit de confirmer les élections aux évêchés est attribué par les saintes règles aux métropolitains. Depuis que les Papes ont eu la funeste adresse de se l'approprier, il a été entre leurs mains un grand moyen de subjuguer les églises et les Etats. Nous déposons en votre sein nos craintes, et nous vous invitons à faire, en temps utile, usage de tout votre pouvoir pour rétablir l'ancien droit ecclésiastique. Si votre sagesse décide que les libertés de l'église gallicane doivent être momentanément voilées, qu'elles le soient; mais d'un voile transparent qui les laisse toujours apercevoir, et qui soit un jour facile à déchirer.

4° Tous les gouvernements sont en garde contre les prétentions exagérées de la cour romaine. Nulle part, sans leur examen et leur attache expresse, il n'est permis de publier les bulles, brefs et rescrits de Rome. Ils doivent encore passer sous les yeux des évêques: c'est à ceux-ci de juger s'ils contiennent quelque chose de contraire à la foi, à la saine morale, et aux droits de leurs églises. Lorsqu'ils regardent les choses ecclésiastiques, et qu'il faut les publier dans les paroisses, c'est par la voie des métropolitains qu'ils doivent parvenir aux évêques, et ceux-ci les adressent aux curés. Ces précautions ont souvent arrêté la propagation de certains principes désastreux, dont la cour romaine est imbue, et qui tendent à lui asservir les nations et à renverser toute discipline, tout bon ordre dans l'Eglise.

Daignez, cit. Premier Consul, accueillir avec quelque intérêt ces observations. Nous reposant entièrement sur votre sagesse et votre justice, nous attendons dans le calme la connaissance du traité conclu entre le gouvernement et le Saint-Siège. Tous les actes revêtus des formes établies par la constitution française méritent le respect de tous les citoyens. Ce respect se for

tifie chez nous par le désir de concourir à la paix religieuse comme

à celle de l'Etat.

+Cl. Le Coz, év. métrop. de Rennes;
+H. Grégoire, év. de Blois;
+Mich.Jos. Dufraisse, év. de Bourges;
+F. X. Moyse, év. de St-Claude ;
(Cultes, carton 1).

+Jean François Périer,év.de Clermont;
+Jean Bapt. Blampoix, év. de Troyes,
+C. Debertier, év. de Rodez;
+H. Reymond, év. de Grenoble. 1

773. Spina à Talleyrand.

[Paris, 27 août 1801].

J'ai l'honneur de vous annoncer que le courrier de Rome, avec la ratification de Sa Sainteté, est arrivé ce matin. Son déDart a souffert quelque retard à cause de la rédaction de la bulle,

qu'il m'a également apportée, suivant les ordres que vous aviez donnés à M. Cacault. Je vous remets deux paquets qui m'ont été adressés par le ministre Cacault, et une lettre du cardinal Consalvi. J'aurai l'honneur après midi de me rendre chez vous, et de vous remettre la copie de la ratification.

(Arch. du Vatican).

re daz

Spina à Joseph Bonaparte.

Paris, 27 août 1801.

J'ai l'honneur de vous annoncer que ce matin est arrivé le courrier de Rome, avec la ratification de Sa Sainteté de la convention que nous avons signée. Je vais remettre au ministre des relations extérieures une copie littérale de la ratification, laquelle est pure et simple, telle qu'elle devait être.

Le courrier a dù retarder de quelques jours son départ, à cause de la rédaction de la bulle, qui m'a été également envoyée suivant les ordres que le ministre des relations extérieures avait donnés au ministre Cacault. J'attendrai actuellement les ordres pour ce changement des ratifications. Je ne doute pas que ce sera avec vous que j'aurai l'honneur de les changer.

Les actes imprimés du Concile portent à 34 le nombre des évêques présents à cette assemblée (t. I, p. 88. Cf. à la Bibl. nat. le no 2780 des n. acq. du fonds français).

J'ai l'honneur aussi de vous remettre une lettre du cardinal

Consalvi 1.

(Pap. de Joseph Bonaparte) *.

(no 110)

774.- Spina à Consalvi

Parigi, 28 agosto 1801. Mi si presenta l'opportuna occasione di un corriere toscano che parte domani per Firenze, per potere annunziare all' Em. V. R., colla maggior celerità possibile, l'arrivo del corriere Palmoni, che giunse in Parigi ieri 27 corrente, alle ore 5 della mattina, e che mi recò esattamente tutti i pieghi che gli erano stati costì consegnati.

Nulla avendomi recato relativamente alla ratifica della convenzione il dispaccio ultimo dell' Emo Doria degli 8 corrente, da me ricevuto il dì 25, e ignorando che il ritardo della spedizione del corriere colla medesima cagionato fosse dalla spedizione della bolla, e da tutto il di più contemporaneamente richiesto dal - ministro Talleyrand col suo ultimo dispaccio al ministro Cacault, può immaginare l'Em. V. se mi fu grato l'arrivo del corriere, e il ricevere per di lui mano la ratifica di Sua Santità della convenzione segnata in Parigi.

Avendomi il corriere recati due voluminosi pieghi del ministro Cacault per il ministro delle relazioni estere, mi feci un dovere, nel rimettergli i medesimi ad ora opportuna, di annunziargli con biglietto l'arrivo della ratifica, che annunziato avevo egualmente al sig. abbate Bernier, avvisandolo che poco dopo comunicatagliene avrò in persona la copia, come è di stile, acciò che fattane la relazione al Primo Console, dar potesse le disposizioni necessarie per il cambio della medesima. Mi feci

1 Pièce no 739.

Publié dans les Mém. de Joseph, t. I, p. 203. - Joseph a répondu le 11 fructidor (29 août) à Spina : « J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire. Je vous prie d'agréer mes remerciments pour l'empressement que vous avez bien voulu mettre à m'annoncer la ratification de S. S. Dès que le ministre des rel. extérieures m'aura fait parvenir les ordres du gouvernement, je m'empresserai de concourir avec vous à l'achèvement d'une œuvre, dont on espère un aussi grand bien. J'ai reçu la lettre de S. Em. M. le cardinal Consalvi » (Arch. du Vatican).

intanto un dovere di far subito por mano alla copia della bolla, che non dubitavo sarebbe stato a cuore del ministro di averla sott' occhio, quando mi giunse addosso all'improvviso d'Hauterive, uno dei commessi del ministero delle relazioni estere, in compagnia dell' abbate Bernier; ed a nome del ministro, che a momenti partir doveva per la campagna del Primo Console, mi chiese e la copia della ratifica e quella della bolla. Non vi fu un momento di tempo da respirare, e mi convenne portarmi subito dal ministro, e consegnargli la copia della ratifica, e l'istessa copia della bolla che da V. Em. mi è stata spedita.

Già annunziato aveva Cacault nel suo dispaccio, che delle variazioni fatte nella bolla dal sig. abbate Bernier, due non si erano costi potute ammettere. Ciò aveva allarmato il ministro; ma avendo riscontrati insieme i due paragrafi, che riguardano e i vescovi intrusi e i preti ammogliati, ne fu contentissimo, e li trovò benissimo concepiti; onde non vi sarà bisogno di alcuna memoria perchè la bolla tal quale, sia, colla frase «pro spirituali eorum salute » rispetto agli ammogliati, pienamente accettata.

Era dunque contentissimo il ministro della ratifica, egualmente e della bolla. Sentì con piacere l'annunzio, che gli feci della missione dell' Emo Caprara in qualità di legato, e parti subito per Malmaison, di dove passava ad altra sua lontana campagna, dalla quale, essendo oggi decade, non sarà di ritorno che domani, o domani l'altro. Avrebbe egli desiderato al momento i due brevi riguardanti gl' intrusi ed i preti ammogliati ; ma gli dissi francamente che non avendo che gli originali, ne avrei fatta far subito copia, e glieli avrei rimessa per mezzo del sig. abbate Bernier.

Comunicai dunque al medesimo, ier sera, la copia del breve a me diretto per la riconciliazione degl' intrusi, e così copia dell'altro relativo ai preti ammogliati. 1 Dovette egli convenir meco che veramente Sua Santità aveva spinta, per gli uni e gli altri, la sua apostolica indulgenza fino agli ultimi confini, e che gl' intrusi segnatamente resi si sarebbero indegni di ogni interesse per parte del governo, se arresi non si fossero al paterno

1 Pièces nos 733 et 734.

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