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de Sa Sainteté ; Joseph Spina, archevêque de Corinthe, prélat domestique de Sa Sainteté, assistant du trône pontifical, et le P. Caselli, théologien consultant de Sa Sainteté, également munis de pleins pouvoirs, de laquelle convention la teneur suit: (Suit le texte des articles)

Approuve la convention ci-dessus en tous et chacun des articles qui y sont contenus; déclare qu'elle est acceptée, ratifiée et confirmée, et promet qu'elle sera inviolablement observée.

En foi de quoi sont données les présentes, signées, contresignées, et scellées du grand sceau de la République.

A Paris, le 21 fructidor de l'an IX de la République française (8 septembre 1801).

(Aff. étr., Rome, vol. 931).

Bonaparte.

H.-B. Maret.

788. Maret à Talleyrand.

Paris, 21 fructidor an IX (8 septembre 1801).

Je vous envoie, cit. ministre, la ratification de la convention ecclésiastique. Elle est dans les formes que le Premier Consul a jugées convenables.

(Aff. étr., Rome, vol. 931).

Talleyrand à Joseph Bonaparte.

Paris, 22 fructidor an IX (9 septembre 1801).

Je vous informe, cit., que le Premier Consul a ratifié la convention du 26 messidor, et je vous transmets cette ratification, en vous invitant à vous réunir aux cit. Cretet et Bernier, pour faire l'échange des ratifications respectives avec Mgor Spina et le P. Caselli, ministres plénipotentiaires du Saint-Siège. Il ne manque plus que cette formalité et celle du procès-verbal d'échange, à la consommation d'un des actes les plus importants du gouvernement de la République française.

(Pap. de Joseph Bonaparte).1

1 Publié par Du Casse, Mém, de Joseph, t. I, p. 205.

789. Les plénipotentiaires français à Talleyrand.

Paris, 23 fructidor an IX (10 septembre 1801).

Nous avons l'honneur de vous adresser le procès-verbal de l'échange des ratifications de la convention conclue avec la cour de Rome, et la ratification de Sa Sainteté.

(Aff. étr., Rome, vol. 931).

Procès-verbal

Monseigneur Joseph Spina, archevêque de Corinthe, et le Père Caselli théologien, ministres plénipotentiaires de Sa Sainteté, Et les citoyens Joseph Bonaparte conseiller d'Etat, Cretet conseiller d'Etat, et Bernier curé de Saint-Laud d'Angers, ministres plénipotentiaires français,

Se sont réunis à l'effet de procéder à l'échange des ratifications respectives de la convention conclue et signée par eux le 26 messidor an IX de la République française (15 juillet 1801), laquelle convention a été ratifiée à Rome par Sa Sainteté le Pape Pie VII le 15 août 1801, et par le Premier Consul Bonaparte à Paris le 21 fructidor an IX (8 septembre 1801). L'échange a eu lieu à Paris le 23 fructidor an IX (10 septembre 1801).1

Joseph Spina, archev. de Corinthe,
Joseph Bonaparte,

Cretet,

F. Charles Caselli,
Bernier.

(Aff. étr., Traités).

790. Joseph Bonaparte à Consalvi.

Paris, 23 fructidor an IX (10 septembre 1801).

J'ai reçu la lettre pleine d'obligeance que V. Em. a bien voulu me faire l'honneur de m'écrire. Elle met infiniment trop de prix à la bonne volonté et au zèle que j'ai cherché à lui témoigner durant son séjour à Paris. Je la prie de me mettre aux pieds du Saint-Père, et le prier d'agréer l'hommage de ma reconnaissance

1 Cette pièce est de l'écriture du secrétaire de Joseph Bonaparte.

• Pièce no 739.

et celui de Madame, pour tout ce qu'elle nous fait dire de flatteur par le canal de V. Em., à laquelle nous attribuons volontiers tout ce qu'il y a d'obligeant pour nous dans les sentiments de Sa Sainteté.

L'échange des ratifications a eu lieu hier. Je n'ai eu qu'à m'applaudir infiniment de Mgor Spina et du P. Caselli. On ne pouvait remplir avec plus de zèle et de politesse la mission dont ils étaient chargés ils ont conservé l'esprit que V. Em. leur a trouvé, et qu'elle leur a laissé.

M. le cardinal Caprara sera reçu ici avec tous les égards et tout le plaisir qu'il a droit d'attendre à tant de titres.

Je prie V. Em. de vouloir bien agréer les nouvelles assurances de tous mes sentiments d'attachement, d'estime et de la plus haute considération avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc. (Arch. du Vatican).

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Il en coûterait à mon cœur de voir partir de Paris le traité qui unit la France au Saint-Siège, sans déposer de nouveau aux pieds de Votre Sainteté mes vœux et mes hommages. Ce traité solennel est le fruit de ses prières, le prix de ses sacrifices, la récompense de ses vertus. Elle vient de sauver en France la religion, d'épargner à l'Italie des secousses, à l'Allemagne, à l'Espagne, à tout ce qui nous entoure des inquiétudes et des déchirements. Quelles actions de grâces ne lui doivent pas et la génération présente et la postérité !

Qui eût dit, il y a deux années seulement, lorsque la France gémissait sous le joug de l'impiété, et que les ministres de la religion expiaient à Cayenne, en exil',au milieu des forêts et dans

1 Pendant les années 1797 et 1798, trois bâtiments avaient successivement transporté sur la côte brùlante de la Guyane, 255 prêtres condamnés à la déportation. Un des premiers actes du Consulat (arrêté du 19 fructidor an VIII : 6 sept. 1800) fut d'ordonner leur translation dans les îles de Ré et d'Oléron. A ce moment il n'en restait que 86. Quelques-uns, mis à bord d'une frégate qui fut prise en mer par les Anglais, avaient été rendus par eux au commencement de mars 1801; quelques autres avaient été reçus sur des bâtiments de commerce; mais

les antres, le crime irrémissible aux yeux des novateurs d'avoir voulu servir Dieu; qui eût dit que la France guéric de son délire, reviendrait, dans quelques mois, à son Dieu, et que le plus illustre de ses guerriers tiendrait à honneur de déposer aux pieds de Jésus-Christ sa gloire et ses lauriers ? Cet ouvrage de la Providence m'étonne et me confond. Témoin malheureux et dix ans victime des horreurs de la Révolution, à peine puis-je concevoir ce miracle subit.

Votre zèle, Très-Saint-Père l'avait entrepris; votre patience inaltérable l'a soutenu; votre charité l'a consommé. Le schisme audacieux n'a pas trouvé un mot, pas une expression qu'il pût critiquer. Partout se rencontraient la charité de Jésus-Christ, le zèle du Prince des Apôtres, et la sage condescendance du Père commun des fidèles. J'ai béni le Ciel mille fois en admirant cette heureuse union de vertus sublimes et de procédés généreux à l'égard de tous.

Il ne nous reste plus qu'à attendre, pour accomplir l'œuvre, le digne représentant de Votre Sainteté. Nous l'espérons d'un jour à l'autre. Nos vœux hâtent sa marche. Il ne viendra jamais assez tôt,au gré de nos désirs. La France soupire après son nouvel état : il lui tarde de voir se réaliser le bonheur qu'elle attend. Plus elle fut privée, plus elle attend de satisfaction de tout ce qui se prépare. Elle ne cesse de combler chaque jour Votre Sainteté de ses bénédictions. C'est d'elle qu'elle va tenir tout ce qu'elle a de plus cher. Quel tribut de reconnaissance ne doit-elle pas lui payer!

Permettez, Très-Saint-Père, que j'unisse mes vœux aux siens, et les témoignages de ma reconnaissance à ceux qu'elle vous rend de toutes parts. Heureux, sans l'avoir mérité, j'ai pu associer mon nom à cette œuvre immortelle ; c'est plus qu'aucun Français n'avait pu espérer depuis la Révolution. Puissé-je ne me rendre jamais indigne de la confiance que l'on m'a témoignée dans cette occasion! Je l'attends de la grace de mon Dieu, et de la bénédiction particulière de Votre Sainteté,que je la supplie humblement de m'accorder.

(Arch. du Vatican)1.

au moment où Bernier écrivait, la moitié des survivants attendait encore l'oc casion d'un embarquement pour la France.

Cette pièce, et les pièces nos 792,793 et 797 ont été publiées par le P. Theiner (t. I, p. 278 à 281).

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792.-Bernier à Consalvi

Paris, 10 septembre 1801.

Enfin tout est donc consommé aujourd'hui les ratifications viennent d'être échangées. J'ai porté moi-même à l'instant celle de Sa Sainteté aux archives des relations extérieures. Mgr Spina vous transmettra demain celle du Premier Consul. Tout est pur et simple, sans aucune restriction. Nous avons éprouvé quelques lenteurs pour la transcription, et pour la confection du livre qui contient le traité. Je regrette bien que votre exemplaire n'ait pas été sur parchemin; on s'en est un peu plaint. J'ai allégué que c'était votre usage. Cette raison a paru satisfaire.

Il ne nous reste plus maintenant qu'à mettre à exécution ce grand ouvrage. On attend pour cela l'arrivée du cardinal-légat, que nous espérons ne devoir pas tarder. Il est attendu avec l'impatience la plus vive. Puisse-t-il, comme V. Em., obtenir un succès complet !

Ce succès est dû en grande partie au cœur tout paternel de Sa Sainteté dans le bref relatif aux prêtres constitutionnels: il a été généralement goûté par ceux à qui le gouvernement en a donné connaissance. On y a reconnu l'esprit de charité, de condescendance et de zèle qui animait et dirigeait les pas de Jésus-Christ dans les campagnes de la Judée, et qui revit ici-bas dans le cœur de son représentant. J'avais prévu qu'ainsi rédigé il ferait la plus vive impression. Le bien qu'il produira sera d'autant plus grand que si ces prêtres, jusqu'ici rebelles, ne cessaient de l'être après une telle exhortation, le gouvernement qui l'approuve, ne pourrait plus voir en eux que des hommes également ennemis et de ce qu'il veut, et de ce que l'Eglise adopte. Tant il est vrai, en thèse générale, que le meilleur moyen d'attirer ses ennemis est de les accabler par la douceur, parce qu'alors s'ils persistent, ils ne peuvent plus avoir raison aux yeux de personne.

pas

Il n'en a pas été entièrement de même du bref relatif aux prêtres mariés. On y a trouvé des expressions, telles que les mots <«<mulieribus corruptis »>1, que notre langue ne pouvait rendre d'une manière décente. Le style en a paru plus dur que celui des au

1 Voir p. 385.

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