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voyage de Cacault à Venise; propos prêté à Consalvi par le ministre napolitain, le général Acton.

Le Montefeltro est évacué par les Cisalpins.

Nouvelles successives sur l'arrivée de Livio à Paris, sur les impressions éveillées par le Contre-projet romain, sur la présentation du sixième projet. Rome est dans l'attente de ce que fera Consalvi.

PARTIE XIII

NÉGOCIATIONS DE CONSALVI

1

Consalvi, arrivé tard le 20 juin, est sondé le lendemain matin par Bernier. Au lieu d'être invité à l'audience ordinaire du corps diplomatique, il est reçu le soir avec apparat en audience privée et se montre en costume de cardinal. Le Premier Consul lui dit qu'il consent à présenter encore un projet de concordat, mais qu'il exige une réponse définitive dans les cinq jours.

Visites de Consalvi à Talleyrand, aux consuls, au roi d'Etrurie.

Les objections du cardinal contre le projet VI sont recueillies par Bernier et examinées par d'Hauterive. Le 26 juin un septième projet, semblable au sixième, est soumis à Consalvi, qui, pressé par le temps, rédige dans la nuit un contre-projet, semblable à celui de Rome.

Talleyrand porte ce travail à la Malmaison: il est d'avis de le rejeter et de reproduire comme ultimatum le nouveau projet VII. Le même jour, il part pour les eaux, laissant à d'Hauterive des instructions sévères sur la négociation religieuse. L'intérim du ministère est confié à Caillard. Ouverture du concile des constitutionnels.

Le Premier Consul, prévoyant la perte de l'Egypte et préoccupé de trouver des moyens de compensation pour traiter avec l'Angleterre, les cherche dans l'occupation du Portugal et dans le sort du roi du Piémont. I oblige M. de Saint-Marsan à quitter Paris.- Départ du roi d'Etrurie pour Florence. Le 2 juillet, Consalvi, se rend à la Malmaison. Le Premier Consul déclare ne pas céder sur les principaux points de dissentiment, et refuse tout recours à Rome. Cependant. il finit par renvoyer le cardinal s'entendre avec Bernier. Conférence du 3 entre Bernier et les prélats romains. Le contre-projet de Consalvi est retouché en commun, puis adressé par l'abbé à Bonaparte avec un rapport favorable.

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Maladie du général à la Malmaison.-Il ne reçoit Bernier que le 7 juillet. Tout en écartant plusieurs des demandes de Consalvi, il en admet quel ques-unes. Lettre qu'il écrit à Talleyrand à ce sujet.

recevra

De nouveaux amendements proposés par Consalvi, sont repoussés par le Premier Consul: il fait notifier verbalement par Bernier qu'il ne plus aucune note des négociateurs romains; qu'il les met en demeure d'accepter ou de rompre. Dernières concessions du cardinal, consignées dans une troisième version de son contre-projet. Bernier, à qui l'absence de Talleyrand donne plus de latitude, prend part à cette rédaction et conseille de l'approuver. Il semble persuadé du succès.

PARTIE XIV.

SIGNATURE DU CONCORDAT

LE CLERGÉ CONSTITUTIONNEL

103

Le Premier Consul veut unir la proclamation de la paix religieuse à la fête du 14 juillet. Il reçoit à la Malmaison la troisième version du contre-projet de

Consalvi au lieu de l'adopter, il arrête lui-même, le 12 juillet, un nou-
veau projet [no VIII], et nomme Joseph Bonaparte, Cretet et Bernier comme
plénipotentiaires pour négocier, conclure et signer. >> - Il revient à Paris
dans la soirée. Son projet, celui du cardinal, et le décret de nomination sont
transmis très tard au ministère des relations extérieures.

-

Journée du 13.- La conférence, convoquée chez Joseph pour neuf heures du
matin, est retardée notamment parce que les pouvoirs de la commission
française ne sont pas expédiés. Dans l'intervalle, le nouveau projet du
gouvernement, aggravé probablement encore par d'Hauterive, est commu-
niqué par Bernier à Consalvi. - Surprise et indignation du cardinal, qui
croyait à l'admission de sa rédaction. Il se montre devant Bernier résolu
à ne pas souscrire celle du gouvernement. Il se rend alors chez Joseph.
Les pouvoirs ayant été signés vers cinq heures, à l'issue de la séance du Con-
seil d'Etat, la conférence commence à huit heures du soir. Les plénipoten-
tiaires français se prêtent à une discussion, article par article, mais exigent
qu'elle porte sur le nouveau projet du gouvernement. Elle dure toute la
nuit et la matinée suivante. Consalvi, satisfait sur la plupart de ses de-
mandes, essaie d'aboutir. Echange des pleins pouvoirs. Au moment de con-
clure, Joseph se dit obligé d'en référer à son frère.

Dans un mouvement d'humeur, Bonaparte jette au feu les articles qui lui sont
présentés. Néanmoins il ne repousse absolument que deux des concessions
faites à Consalvi. - Un dîner donné pour le 14 juillet et auquel assiste le
cardinal, suspend la reprise des pourparlers. Propos sévère adressé à Con-
salvi en présence de M. de Cobenzl. Dernier projet [no IX] du Premier
Consul. Efforts répétés de d'Hauterive et de Caillard pour le maintien inté-
gral du projet VII, recommandé par Talleyrand.

Une seconde conférence s'ouvre le 15 juillet à midi, et se prolonge pendant
douze heures. Le concordat est enfin signé.

Approbation du Premier Consul.

Les pièces de la négociation sont envoyées, le 16, à Rome.

-

On s'occupe aussitôt des mesures accessoires. Délai et forme des ratifica-
tions. Révision immédiate du projet romain de bulle. Circonscription des
diocèses. Il est entendu qu'un bref invitera les évêques à se démettre ; qu'un
autre bref réglera la condition des prêtres mariés, etc.

Consalvi, reçu en audience aux Tuileries, y défend les intérêts temporels
du Saint Siège, mais évite de s'engager sur la question des Légations.
Le Premier Consul parle de la mission d'un légat; il s'étend surtout sur le
clergé constitutionnel, auquel il réserve plusieurs évêchés et qu'il prétend
dispenser de toute rétractation. Les objections du cardinal n'ont d'autre
effet que de motiver, le 22, une réunion officielle chez Joseph. — Celui-ci
soutient vivement la cause des constitutionnels.

Le 25, au soir, Talleyrand arrive des eaux et Consalvi repart pour l'Italie.

L'ordre est envoyé à Murat de restituer Pesaro au Pape et d'évacuer l'Etat ro-
main, sauf Ancône, où les troupes françaises cesseront d'être à la charge
du Saint-Siège. Première lettre de Bonaparte à Pie VII.
Conversation de Spina avec Grégoire. Suite du concile national.
Le Premier Consul pense à obtenir la ratification pour le jour de l'Assomp-
tion; mais l'absence de Joseph, en faisant ajourner l'envoi d'un courrier.
rend ce projet impossible. Le courrier part seulement le 3 août, avec le
plan de circonscription diocésaine, et le texte de la bulle, corrigé une fois
encore par Bernier et d'Hauterive. Il emporte aussi une dépêche, où
Talleyrand n'hésite pas à déclarer que, si la bulle ou le bref contiennent

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des expressions offensantes pour les constitutionnels ou les prêtres mariés,
le gouvernement refusera sa ratification. .

195

PARTIE XV

LA RATIFICATION DU PAPE

--

Sur la plainte d'Artaud,

Le Pape reçoit les premières dépêches de Consalvi.
il fait interdire à Maury le séjour de Rome.
Le concordat est apporté le 25 juillet. Il est confié, avec les pièces de la
négociation, à Mgr Di Pietro, chargé de préparer le travail de la ratification.
-Dans une congrégation particulière, cinq cardinaux sur huit se pronon-
cent contre le texte des articles 1 et 13. Ce dissentiment est soumis à des
théologiens, qui se divisent à leur tour. Secret gardé sur ces discus-
Le Saint-Siège reconnaît le roi d'Etrurie, et délégue près de lui Mgr Caleppi
en mission extraordinaire.

sions.

Consalvi apprend à Florence que le gouvernement français demande la ra-
tification pour la fête de l'Assomption. Il se décide, à l'exemple de Cacault,

à hàter son retour.

-

Revenu dès le 7 août dans Rome, Consalvi presse l'examen du concordat.
Réunion générale des cardinaux en présence de Sa Sainteté. L'opposition
qui se continue contre l'article 1, entraîne le Pape à rédiger deux ratifica-
tions différentes, l'une pure et simple, l'autre conditionnelle, en s'en re-
mettant à la prudence de Spina.

Le cardinal Caprara accepte de se rendre en France comme légat a latere.
Cacault réclame à Paris ses lettres de créance.

Arrivée du courrier français parti le 3 août, avec le plan de circonscription,
la lettre de Bernier sur les brefs et sur la bulle, et la dépêche comminatoire
de Talleyrand. L'activité de Consalvi fait achever pour le 18 aout, tous
les actes accessoires du concordat cependant le remaniment de la circons
cription est ajourné, les évêques titulaires devant au préalable être mis en
demeure d'y consentir. Spina aura le choix, selon les circonstances, en-
tre plusieurs variantes de la bulle, du bref concernant les évêques constitu-
tionnels, etc. Consalvi recherche l'appui de Joseph Bonaparte.
Louis XVIII se prépare à la résistance.

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Le P. Consul communique le concordat au Conseil d'État. Interdiction de
toute polémique religieuse. Désaveu sévère d'une circulaire violente de

Fouché sur le clergé.

-

Spina, bien que sans caractère officiel, assiste à l'audience du corps diplo-
matique.

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Les affaires d'Italie sont laissées désormais en dehors des négociations
avec la Russie et l'Angleterre. En ce qui concerne le Saint-Siège, elles sont
réputées réglées par le traité de Tolentino.
Les Cisalpins sont blames
vertement de leur mauvais vouloir contre les prêtres. La mort de l'élec-
teur de Cologne ouvre la question de la suppression des électorats ecclésias-
tiques dans l'Empire.

Fin du travail de la circonscription diocésaine. Le ministre de l'Inté-

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