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tout pour connaître les institutions militaires et le système de guerre de son temps.

BULOW. Outre les ouvrages didactiques que nous avons déjà cités, nous avons de luil, comme application du système qu'il développe : 1° Histoire de la campagne de 1800 en Allemagne; 2o Histoire de la campagne de 1805; 3o Histoire des campagnes du prince Henri de Prusse ;24° Histoire critique des campagnes de Gustave Adolphe.

BUONAMICI a écrit en latin une histoire fort estimée des guerres d'Italie, mal traduite et injustement maltraitée par Pezay. BUSSY-RABUTIN. Nous avons de lui des commentaires sur le fait des guerres en Belgique, entre Henri II et Charles V, où ces campagnes sont développées avec du talent et beaucoup de sincérité.

CÉSAR.

Quoique les commentaires de César n'ayent été écrits que comme des matériaux, pour des mémoires dont nous avons à regretter la perte, ils n'en sont pas moins une histoire militaire complète. Ils seront considérés dans tous les temps comme un traité de stratégie, qui renferme des leçons qu'aucune modification dans la tactique ne peut rendre inutiles. Il est fâcheux que son continuateur HIRTIUS n'ait pas toujours écrit avec la précision et la clarté qu'on désirerait, surtout pour la campagne de César en Espagne contre les fils de Pompée. Celle d'Afrique a déjà été rétablie par M. Guischard.

CHARTRIER (Alain) a écrit une histoire assez estimée du règne de Charles VII. Nous citerons en même terops, et pour compléter ce qui a rapport à cette époque, tout à la fois glorieuse et malheureuse de la France, les histoires du même règne par BEAUDOT DE JUILLY et par GODEFROY.

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CHOISY (Timoléon de). Nous avons de lui une histoire de Charles V, roi de France.

COMINES (Philippe de). Mémoires pour l'histoire de Louis XI et de Charles VIII, dont il a décrit avec talent et fidélité les campagnes de Naples et d'Italie.

CURTIUS (Quintus) ou Quinte-Curce, a écrit, sous le nom

d'histoire d'Alexandre le Grand, un roman imparfait et qui fourmille d'erreurs de dates et de géographie.

DANIEL (le père), jésuite, a écrit une histoire de France. Cet ouvrage, qui se rattache à son histoire de la milice française, est assez intéressant à consulter, pour les opérations militaires, qu'il décrit avec une sagacité qu'on n'attendrait pas de son état.

EGINHARD a écrit une vie très-détaillée de Charlemagne, dont il était secrétaire, et des annales de France de 741 à 829. Cet écrivain militaire, mérite plus de confiance que les chroniqueurs de son temps.

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ESPAGNAC. Outre un essai sur la science de la guerre, nous avons de lui une histoire du maréchal de Saxe.

FEUQUIÈRES. Les mémoiqes de Feuquières peuvent être considérés comme un examen critique de l'histoire militaire de son temps. Ses critiques, souvent très sévères, lui ont attiré beaucoup d'ennemis, et l'ont empêché de parvenir au grade de maréchal de France. Mais son ouvrage mérite d'être lu, et même étudié. On y trouve l'exposition des principes généraux de l'art de la guerre, en même temps que leur application; et il développe avec beaucoup de sagacité les événemens et leurs causes. Sous ce rapport, c'est un des meilleurs ouvrages militaires qui ayent paru

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FRÉDÉRIC II, roi de Prusse. Nous ne pensons pas qu'il soit nécessaire d'appeler l'attention des militaires sur le mérite des ouvrages de Frédéric; il suffira de les citer. Le premier contient des instructions à ses généraux, fondées et sur sa propre expérience et sur l'aveu même de ses fautes, qu'il a la noble franchise d'indiquer; le second, sous le titre d'histoire de mon temps, expose avec autant d'impartialité que de simplicité tous les événemens qui se sont passés en Europe depuis son avénement jusqu'à la fin de sa dernière campagne, en 1778.

FRCISSART. Ses chroniques, souvent citées par le P. Daniel à l'appui de son histoire de la milice française, ne sauraient, ainsi que celles de MONSTRELET, être inutiles à ceux qui voudront s'occuper de l'histoire militaire de la monarchie. GIANNONE rend compte, dans son histoire de Naples, de tous

les événemens militaires de ce royaume. Son ouvrage jouit d'une estime justement méritée.

GIOVIO (Paolo) ou Paul Jove. Histoire depuis 1494 jusqu'en 1552. Son ouvrage, qui embrasse l'Europe, l'Asie et l'Afrique, peut servir à donner des éclaircissemens précieux sur l'art militaire aux 15e et 16e siècles.

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GRIMOARD. Il a écrit l'histoire de la campagne de Flandres, du grand Condé, en 1674, de celles de Turenne de 1672 à 1675, et des cinq dernières du maréchal de Luxembourg. Ces ouvrages, ornés de cartes topographiques et de plans de batailles par Beaurain, sont recommandables, non- seulement par l'intérêt que leur donne l'époque brillante qu'il embrassent, mais encore par le détail des marches et des opérations.

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GROTIUS. Nous avons de lui, sous le titre d'annales des faits militaires en Belgique, une excellente histoire latine de la révolution des Pays-Bas, jusqu'en 1609. Cet ouvrage est extrêmement recommandable par le développement de la renaissance et des progrès de la science militaire sous les Guillaume et Maurice de Nassau, qu'on y trouve décrits.

ou

GUICCIARDINO OU Guichardin. - Histoire des principaux événemens depuis 1494 jusqu'à 1538. Cet ouvrage, écrit d'un beau style, est généralement estimé, et le mériterait sans exception, si sa haîne invétérée contre les Français ne lui faisait pas altérer souvent les faits, pour en dire du mal.

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GUILLAUME DE TYR. Nous avons de lui une histoire des croisades. ROGER DE HOVEDEN a écrit sur le même sujet.

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HÉRODOTE. C'est à lui que nous devons le peu que nous savons des anciens empires, de leurs institutions militaires et de leurs guerres.

JOINVILLE (le sire de). Nous avons de lui la meilleure histoire de Louis IX, intéressante surtout par la relation de la campagne d'Égypte, où il accompagna le roi.

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JOSEPHUS (Flavius) ou JOSEPHE. Histoire de la guerre des Juifs. Cet historien, à qui on a justement donné le titre de menteur, pour l'exagération avec laquelle il parle de sa nation, est cependant intéressant sous le rapport militaire, par les dé

tails qu'il donne sur les siéges, les marches, et en général la tactique des Romains.

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LIVIUS (Titus) ou TITE-LIVE. - L'histoire romaine la plus complète qui nous soit restée est celle de Tite-Live, dont malheureusement une grande partie est perdue. L'élégance et en même temps la noble élévation de son style, peint bien la fierté du peuple roi. Il développe avec assez de détail la guerre et les actions qu'il décrit, mais n'étant pas militaire, il est quelquefois confus et ne sait pas assez distinguer la tactique ancienne de celle de son temps. Ce défaut auquel il est aisé de remédier avec une connaissance un peu approfondie des institutions militaires des Romains, n'a cependant aucune influence sur la stratégie, dont il rend très bien les opérations en grand. LLOYD. Anglais de naissance, a servi, pendant la guerre de sept ans, successivement les deux principales puissances belligérantes: l'Autriche et la Prusse. Officier d'un mérite distingué, observateur éclairé et philosophe, il a vu en homme de génie les événemens qu'il décrit, et la constitution militaire ainsi que la position réciproque des différentes puissances de l'Europe. Il a écrit l'histoire de la guerre de sept ans, pendant les quatre campagnes de 1756, 1757, 1758 et 1759. C'est un des ouvrages les plus recommandables pour le plan et l'exécution. La première partie, à laquelle il a donné le nom d'introduction à la guerre en Allemagne en 1756, traite de six objets différens, tous du plus haut intérêt pour la science de la guerre. 10. Les principes généraux de cette science. 2. De la composition des armées anciennes et modernes. 3o. De la philosophie de la guerre. 4°. De la liaison entre les différentes espèces de gouvernemens et les opérations de la guerre. 5o. Des opérations de la guerre considérées en elles-mêmes. 6o. Examen des frontières des différens états de l'Europe, à l'appui du principe des limites naturelles. Nous avons encore de Lloyd un mémoire sur l'invasion et la défense de la Grande-Bretagne, où il est facile de juger qu'il n'a pas tout dit.

MACHIAVEL, que nous avons déjà cité parmi les auteurs militaires, a encore écrit une histoire de la ville de Florence, où

il se montre cependant plus politique encore qu'homme de

guerre.

MONTLUC (Le maréchal de) nous a laissé des mémoires où toutes les guerres et les actions, où il a été acteur, sont décrites avec autant de naïveté que d'exactitude.

MONTECUCULLI. Les mémoires de cet habile général ne peuvent pas être d'une grande utilité sous le rapport de la tactique, vu la grande différence qui existe entre l'armement des troupes de son temps et du nôtre. Mais les principes généraux de la stratégie y sont développés et appliqués avec un grand talent. Les réflexions sur la guerre des Turcs de 1661 à 1664, ajoutent encore beaucoup à l'intérêt de ses mémoires.

MURATORI. Il nous a laissé sous le titre de Rerum italicarum scriptores (auteurs de l'histoire d'Italie), une collection complète de l'histoire de ce pays, qu'on regarde comme la meilleure existante, sous le rapport de l'impartialité historique et de la profondeur des recherches. Il vient de paraître, il y a peu d'années, une nouvelle Histoire d'Italie par le Baron Bossi, qu'on dit être également d'un grand mérite.

NANGIS (Guillaume de). — Nous avons de lui des annales da règne de Louis IX, qui peuvent servir à compléter l'histoire de Joinville, mais qui ne sauraient la remplacer.

NASSAU (Frédéric Henry, prince de). — Le prince Maurice de Nassau et Frédéric Henry, son frère et son successeur, furent les restaurateurs de la tactique et de la discipline militaire. Sous leur commandement les armées hollandaises devinrent l'école stratégique de l'Europe. Le prince Frédéric a laissé des mémoires qui comprennent toute l'époque perdant laquelle il a commandé, de 1621 à 1648.

NITARD, petit-fils de Charlemagne, a écrit une histoire des guerres entre les fils de Louis le débonnaire. La barbarie où était alors plongée la tactique, ne permet pas à cet ouvrage d'être d'une grande utilité.

NOAILLES (Le maréchal de). — Mémoires politiques et militaires, pour servir à l'histoire de Louis XIV et Louis XV. Ces mémoires sont surtout utiles pour la guerre de 1741.

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