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PAUSANIAS.Voyage historique, pittoresque et philosophique de la Grèce. Quoique le but de cet ouvrage ne soit en aucune manière militaire ni même historique, il s'y trouve cependant des épisodes qui ne sont pas sans intérêt pour l'histoire des guerres qui ont eu lieu dans ce pays. Le morceau le plus intéressant dans ce genre, est le récit de l'expédition de Brennus et des Gaulois à Delphes, qu'il donne dans son voyage en Phocide.

PEZAY (Le marquis de). Nous avons de lui l'histoire des campagnes de Maillebois en Italie, ouvrage utile pour étudier les opérations militaires dans ce pays, malgré le peu de correction des planches qui y sont jointes. Il a également publié, ainsi que nous l'avons dit plus haut, une assez mauvaise traduction de BUONAMICI.

PLUTARQUE. -- Tout ce qu'on peut tirer des vies des hommes illustres de Plutarque, est tout au plus quelques anecdotes complémentaires sur la vie militaire de ces héros. Il est extrêmement confus et incorrect dans l'emploi des termes de tactique.

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POLYBE. L'éloge de Polybe et la réputation dont il jouit parmi ses contemporains, sont exprimés dans l'inscription que portait la statue qu'on lui avait érigée, dans le temple de Cérès à Acacesium en Arcadie. L'inscription exprimait, dit Pausanias : Que la Grèce n'eût pas fait tant de fautes, si elle avait suivi les conseils de ce grand homme, et que, tombée dans de grands malheurs, elle n'eut d'espérance et de ressources, qu'en » lui (1). » Nous avons déjà dit, en parlant des écrivains didactiques, qu'on trouve dans ses ouvrages des notions précieuses sur la tactique et la constitution militaires des Romains. Nous y ajouterons qu'ayant écrit pour l'instruction des Scipions, et par conséquent plus stratégiquement que tactiquement, ce qui nous reste de ses ouvrages (2) doit encore être considéré

(1) Pausan. Arcad. 37.

(2) Des quarante livres qu'il avait écrits, il ne nous reste que les cinq premiers, et des fragmens des douze suivans.

comme une source d'instruction pour les militaires destinés à un commandement. Il est malheureux que nous n'ayons jusqu'à ce moment aucune traduction de cette excellente histoire, soit en italien, soit en français, qui puisse servir à donner une idée claire des manoeuvres et des mouvemens militaires indiqués dans l'original. On en peut dire autant de tous les classiques latins et grecs, dont les traductions auraient besoin d'être revues, pour la partie militaire, et redressées par des militaires instruits et versés dans la tactique des anciens.

PROCOPE et AGATHIAS. Leurs histoires peuvent fournir quelques éclaircissemens assez intéressans sur les guerres qui ont précédé et accompagné la chûte de l'empire romain d'occident. On peut y ajouter l'ouvrage de PAUL WARNefrid plus connu sous le nom de PAUL DIACRE.

QUINCY.-Histoire militaire de Louis XIV. Cet ouvrage est aussi médiocre qu'il est volumineux, et ne peut offrir d'intérêt que par la masse des rapports officiels qu'il réunit.

RAPIN-THOIRAS. - Histoire d'Angleterre. Cet ouvrage est intéressant par la grande étendue des connaissances de l'auteur. On lui préfère cependant, sous le rapport du goût et du discernement dans le choix des matériaux, l'Histoire de DAVID HUME.

RETZ, (le cardinal de). Les mémoires de ce fameux agent, ou fauteur de tous les troubles de la minorité de Louis XIV, écrits avec un talent incomparable, et une profonde connaissance des hommes, forment le monument le plus intéressant de ces temps.

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RIGORD. Nous avons, de cet écrivain, une Histoire assez détaillée du règne de Philippe Auguste. On peut y ajouter le poème latin de GUILLAUME BRITO, ou le Breton, intitulé la Philippide.

ROBERTSON. L'histoire de Charles-Quint a mérité à cet écrivain profond d'être placé au premier rang, parmi les historiens. L'introduction, surtout, est regardée avec raison, comme un chef-d'œuvre d'éloquence, d'érudition, et de saine critique. L'histoire de l'Amérique, du même, présente des

ment fermée: l'ouverture par où l'on communique le mercure, est pratiquée à sept ou huit lignes du fond du réservoir; de manière que, lorsqu'on renverse le baromètre, le mercure couvre toujours cette ouverture, et empêche l'air que peut contenir le réservoir de s'introduire dans le tube.

Lorsqu'un pareil accident arrive, il faut vider le tube, et, au moyen d'un petit entonnoir de verre, le remplir de mercure que l'on purge d'air en le faisant bouillir sur des charbons ardens: on tient, à cet effet, le tube convenablement incliné.

HISTOIRE.

SUITE DU MÉMOIRE SUR LA Guerre des BataVES.

Cependant, Civilis, ayant recruté son armée en Germanie, s'arrêta près de Vetera, tant à cause de l'avantage de la position, qu'afin de relever le courage de ses soldats, par la mémoire da succès qu'ils y avaient obtenu. Cerialis l'y suivit, ayant doublé son armée, par la réunion des deuxième, sixième et quatorzième légions. Les cohortes et la cavalerie, appelées dès auparavant à l'armée, se hâtaient après la victoire. Aucun des deux généraux n'était temporiseur. Mais une large plaine, un peu marécageuse, leur opposait un obstacle. Civilis améliora encore sa position par une digue oblique, jetée en travers du Rhin, et qui, en faisant refluer les eaux, augmentait l'inondation (1). La nature du

(19) Pour bien entendre le ¡détail des deux combats donnés dans ce lieu, il est nécessaire d'y ajouter une description du terrain, qu'on pourra suivre, sur une carte détaillée du pays de Gueldres, aux environs de Wesel.

D'abord le grand coude que forme le Rhin, entre Werig et Luttingen n'existait pas. Ce n'est que dans des temps postérieurs que le fleuve s'est approché de la colline de Xanten, dont il arrose le pied. Le camp de Vetera était situé sur le couchant de la colline, entre Xanten et Birten, ensorte que son angle oriental et les deux côtés adjacents, sont en ce moment sous les eaux du Rhin, qui couvre en partie le camp de la 15€ légion. Les ruisseaux de Drup, Winnenthal et Veen, se réunissaient en une seule embouchure au N. E. du camp, et arrosaient une plaine, qui alors était marécageuse, et dont Cerialis augmenta l'inondation, par la digue qu'il fit construire près leur embouchure. Tel était

terrain, rendu dangereux par l'incertitude du passage dans les marais, était désavantageux aux Romains, couverts d'armes pesantes, et peu habiles à nager; les Germains, au contraire, accoutumés à nager, et armés légèrement, étaient encore aidés par leur haute taille.

Les plus braves soldats des Romains, harcelés par les Bataves, engagèrent le combat ; mais bientôt le trouble se mit parmi eux, lorsqu'ils virent ces marais profonds, engloutir hommes et chevaux. Les Germains parcouraient les gués qui leur étaient connus, et souvent, au lieu d'attaquer de front, se présentaient en flanc et à dos. On ne combattait pas corps à corps, comme dans une bataille ordinaire ; mais comme dans un combat naval, errant au milieu des eaux; et s'il se rencontrait quelques lieux fermes, les combattans s'y cramponnant de toute la force de leurs corps, blessés et sains, nageurs ou non, s'entrainaient dans une perte mutuelle. Il y eut cependant moins de perte, que ne le comportait le désordre, parce que les Germains, ne voulant pas se hasarder hors du marais, rentrèrent dans leur camp. L'évènement de ce combat excita, par des motifs opposés, les deux chefs à hâter une action décisive. Civilis, pour profiter de la fortune; Cérialis, pour venger un affront. Les Germains étaient enorgueillis par le succès; les Romains, excités par la honte. La nuit se passa chez les Barbares, au milieu des chants et des clameurs ; chez les Romains, en fureur et en menaces.

Le lendemain, au point du jour, Cérialis, rangea la cavalerie, et les cohortes auxiliaires, en première ligne; les lé– gions (1) occupèrent la seconde, et il garda auprès de lui une

le champ de bataille. Le second jour Cerialis tourna la position de l'ennemi par le haut de l'inondation, par Veen, et sans doute à la rive des bois qui sont encore de ce côté, et qui qu'autrefois s'étendaient plus bas.

(1) Cerialis avait amené d'Italie la 21o légion entière. Les débris des 4 et 22o et des vexillaires de la 5e et de la 15e qui avaient composé l'armée de Vocula, qui s'étaient d'abord battus contre Sextilius Félix,

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