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ter directement dans le vallon de la Voyntza; on ne pourrait rencontrer ses troupes que vers los sources de l'Halyacmon et sur l'Erigon. Quant à celui de Scutari, outre qu'il ne serait pas difficile de lui donner des affaires chez lui; en faisant révolter les Mirdites catholiques et qui n'attendent que l'occasion pour se soustraire au joug des Turcs, il serait assez tenu en respect par un corps d'observation près de Cattaro; et par le mouvement qu'on ferait de Raguse sur Gazko et Fotza et de-là sur Jeni Bazar et Pristina.

Je crois inutile de rappeler ici que la plus exacte discipline et un respect absolu pour les usages et les mœurs des peuples chez lesquels l'armée entrerait, est encor plus nécessaire que dans tout autre pays de l'Europe. Dans l'Albanie particulièrement tous les habitans sont armés, et autant il est facile de décider les Grecs à s'unir à nos armées contre les Turcs, autant le serait-il de les porter au parti contraire, par des vexations de quelque genre que ce soit. Une invasion en Turquie ne peut avoir pour but que le renversement de la domination des Turcs, et l'expulsion de la religion musulmane en doit être la conséquence naturelle; sinon dans le premier moment, au moins par la suite. Un Osmanlis ne peut être soumis aux lois et aux tribunaux des chrétiens. L'espoir de se voir délivrés du joug avilissant sous lesquel ils se courbent en frémissant, et de reprendre leur rang parmi les nations libres, serait un puissant mobile pour les Grecs; mais il faut que cet espoir entre dans leurs cœurs, et pour cela il est nécessaire qu'ils trouvent chez tous les individus de l'armée, sûreté, protection et respect pour leurs usages et même pour leurs préjugés. J'ai connu assez de Grecs, et j'ai vécu d'une manière assez familière avec eux, pour assurer qu'ils sont dignes d'un meilleur sort, et qu'on retrouve en eux le génic actif, la perspicacité et le courage de leurs ancêtres.

V. G.

NOTA. Le mémoire sur la guerre des Bataves qui se trouve dans les deux premiers numéros, est du même auteur.

tionnée à Ali-Pacha, n'offrira pas une grande résistance. Renfermée comme dans un bassin, entre le mont Volutza, le Pinde et l'Othrys, les deux colonnes qui y entreraient pourraient marcher réunies et seraient plus que suffisantes pour culbuter les corps ennemis qu'elles rencontreraient. Là un peu de cavalerie serait nécessaire pour empêcher les cavaliers thessaliens de harceler le corps d'armée et pour assurer la reconnaissance. La conquête de la Thessalie assurée, il faut que l'armée d'expédition reste en position et suspende sa marche vers la Macédoine, jusqu'à ce qu'elle ait connaissance de la position du corps d'armée, qui devra être entrée dans cette province par Scopia et le cours du Vardar, la jonction ne devant se faire que vers Monastir et Vodena. Pendant ce temps il se peut que les troupes turques existant dans l'Etolie, la Livadie et la Morée veuillent tenter une invasion en Thessalie au lieu de se défendre dans leur province, ce qui est cependant le plus probable. Le chemin qu'elles prendraient, serait par Zeitoun sur Pharsale, ou par Volo sur Larisa. On peut les attendre au pied des montagnes et les combattre dans les champs que César illustra par sa victoire. Pendant que l'armée d'expédition séjournerait en Thessalie, les auxiliaires grecs suffiraient pour tenir en respectet même réduire les Musulmans restés dans les montagnes del'Epire.

Il paraîtra peut-être étonnant que dans la marche que je viens de tracer aux trois corps de l'armée qui entrerait en Epire, j'aie en apparence oublié les pachas de Berat, d'Ochrida et de Scutari, les laissant absolument de côté comme s'i's ne devaient faire aucun mouvement. C'est que par le fait ils ne peuvent rien contre l'expédition actuelle. Le premier est trop faible pour qu'un mouvement de sa part puisse être dangereux; d'ailleurs il est trop ennemi d'Ali-Pacha pour lui fournir des secours, et il est plus probable que reprenant facilement les liaisons qu'il avait avec Corfou, pendant que les Russes en étaient maîtres, il reste neutre. Au reste, il est gouverné par deux frères grecs, Euthimio et Anastasio; et il est aisé de gaier ces gens à prix 'd'argent. Le pacha d'Ochrida est encore plus faible, et la position géographique de son gouvernement ne lui permet pas de se por

vert-de-gris qui l'attaque tôt ou tard, selon que le métal est plus ou moins pur.

Le célèbre chimiste Davy, espérant remédier à cet inconvénient, a proposé l'année dernière, d'adapter de distance en distance aux bandes de cuivre, des lames de fer fondu qui, par leur action galvanique, empêcheraient le cuivre de s'oxider. Des expériences ont été ordonnées à ce sujet par le gouvernement anglais, et peu de temps après ce procédé a été appliqué à la Pandore, dans le chantier de Portsmouth, sous la direction même de M. Davy. Les marins ainsi que les savans attendaient avec impatience le résultat de cet essai, dont la réussite eut été du plus haut prix pour la marine.

Ce résultat est maintenant connu, et nous en rendons compte sur la foi d'un article que nous avons trouvé dans le dernier cahier de la savante correspondance du baron de Zach.

La Pandore, après une longue navigation, est revenue dans les chantiers de Portsmouth; après avoir visité le bâtiment avec la plus grande attention, on a reconnu qu'en effet le cuivre avait été totalement préservé de l'oxidation; mais en même temps on a remarqué avec surprise que la carène était chargée d'une multitude infinie d'herbes, de crustacées et de bernacles. Le Rossignol, la Brinde et l'Arlequin, tous bâtimens auxquels on avait appliqué le procédé de M. Davy, revinrent dans ce même état d'efflorescence. Il reste donc prouvé que c'est précisément le vert-de-gris, que l'on veut enlever, qui empêche de s'attacher aux bâtimens les herbes, les crustacées et les insectes.

L'action chimique des métaux, combinée avec l'eau saléc, fut si puissante, que les lames de fer adaptées à la carène de la Pandore, ont été trouvées dans un état de décomposition complète et réduites à un tiers de leur poids : leur couleur était celle de la carbure de fer, ou plomb de mer.

Ainsi il ne suffit pas d'avoir trouvé le moyen de neutraliser le cuivre, en l'empêchant de se couvrir de son oxide, il faut encore découvrir un autre moyen que cet oxide pour en écarter les herbes et les crustacées. Telle est la difficulté qui reste à vaincre. En attendant l'amirauté a ordonné de cesser toute

épreuve ultérieure à cet égard, et même d'enlever les lames de fer dont on avait garni un bon nombre des bâtimens du service royal. Mais si le génic de M. Davy a réussi à vaincre une première difficulté, il est permis d'espérer qu'il triomphera de la seconde; alors il aura résolu, complètement ce problême, et accompli l'une des plus utiles découvertes de notre époque.

PHARE EN FER

DE LA VILLE DE GLASGOW, EN ÉCOSSE,

Ce petit, mais intéressant phare comme objet d'art, a été élez vé à l'extrémité ouest du quai Broomielaw, sur la Clyde, à Glasgow, pour garantir les bâtimens et sur tout les Steam Boats, du danger d'approcher les jetées du port durant la nuit. Cette construction, la première de ce genre, est toute entière en fer, Elle a été fondue dans les forges de MM. Girvoodet et compagnie, et a coûté 150 liv. sterl. (3,750 fr.), non compris ses accessoires et ce qui tient à l'intérieur. Cette somme représente seulement le prix des matériaux et de la main-d'œuvre pour l'établissement du phare sur le terrain.

Je ferai connaître la plus grande quantité possible de constructions ou de machines en fer coulé, afin qu'on apprenne, hors de l'Angleterre, à se familiariser un peu plus avec l'usage, presque toujours très-économique, de ce métal, qui coûte souvent moins cher que les matériaux ordinaires, et qui a nécessairement sur eux l'avantage de la durée, et celui d'être à l'abri de tous les dangers occasionnés, soit par les inondations ou les incendies, soit par la foudre, les ouragans, etc. On sait maintenent par quel motifj'insère ce petit article.

La chambre circulaire qu'on voit au rez-de-chaussée est coulée d'une seule pièce, dont fait partie un entablement sans frise audessus duquel s'élève un dôme servant de base, par son centre, à une colonne fondue de deux pièces, est surmontée de la lan

terne dans laquelle est le fanal. La construction n'a que trente pieds d'élévation, elle est posée sur une plate-forme de pierre de douze pieds de diamètre, élevée de dix-hnit pouces au-dessus du sol. La chambre, qui est boisée a environ sept pieds deux pouces d'étage, et neuf pieds de diamètre, avec trois fenêtres et une porte à l'est, ayant vue sur la totalité du quai.

La colonne a quatre pieds de diamètre à sa base, et trois pieds deux pouces seulement au sommet. Sa hauteur, au-dessus du dôme, est de douze pieds neuf pouces.

Sous la lanterne on a mis une horloge dont le cadran fait face au quai.

Il y a dans l'intérieur de la colonne un petit escalier de bois en spirale ; il ne monte pas jusqu'au fanal, auquel on arrive par une trape et une petite échelle, qui n'offre que le passage bien juste à l'homme chargé d'allumer le fanal.

Au moment où ce petit phare fut établi, l'on n'était pas d'accord sur le mode de l'éclairage. On y établit vingt-quatre becs, d'un seul jet de lumière, qui reçurent le gaz par un petit tuyau placé dans l'intérieur. On ne fut pas content de cet essai. Chaque bec n'ayant qu'un jet de lumière très-petit, éclairait d'autant moins qu'étant isolé, la lumière ne formait point masse. Cependant on ne pouvait l'augmenter sans ajouter aussi à la chaleur, qui déjà était portée au point de briser les verres dont la lanterne était entourée.

Cependant, on avait placé un ventilateur au sommet, mais ses dimensions étaient trop étroites, et l'on ne tarda pas à reconnaître qu'un seul bec, ou, au plus, deux ou trois; donneraient beaucoup plus de lumière; parce qu'ils l'offriraient en masse. On estima encore qu'en rapprochant le foyer du centre de la lanterne, on faciliterait la circulation de l'air extérieur, et qu'on mettrait les verres à l'abri du contact direct et trop violent de la chaleur.

J'ignore quels perfectionnemens on a apportés à ce phare, Plus tard, je le verrai et j'en rendrai un nouveau compte, mais je me permettrai de dire, dès aujourd'hui, que pour empêcher les verres de se briser, il se présentait un moyen bien simple,

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