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puisqu'il ne s'agissait que d'augmenter le diamêtre de la lanterne qu'ils formaient autour des becs de lumière.

INSTRUMENT

POUR MESURER LA MARCHE DES VAISSEAUX.

On fixe solidement, et par dehors, à la proue du vaisseau un tuyau de cuivre, de deux pouces de diamètre, qui monte du point le plus bas de la quille jusqu'à la ligne de l'eau, quand le chargement est complet.

Ce tuyau est tordu et contourné par en bas, de manière à présenter son ouverture à la ligne que le bâtiment parcourt quand il fait route ; à fleur d'eau, il entre dans le château ou gaillard d'avant. Il est surmonté par un couvercle vissé, au milieu duquel est pratiqué un trou qui sert à introduire un petit tube de verre pareil à celui d'un thermomètre.

L'eau s'élève aussitôt dans le tuyau jusqu'au niveau de la surface de la mer, et le petit tube de verre se trouve naturellement mobile au sommet de cette colonne d'eau. On le remplit d'huile colorée, qui le rend visible et permet d'estimer, par les variations qu'il éprouve, la pression plus ou moins grande que l'eau exerce par en bas.

A côté de ce tube, on établit une plaque de cuivre bien fixée, sur laquelle on marque une échelle comme sur la plaque des bâromètres, et l'on fixe le point o à la hauteur où se trouve le sommet de la colonne d'huile lorsque le bâtiment est immobile.

Lorsque le vaisseau fait route, l'eau entre dans l'ouverture inférieure du tuyau de cuivre avec d'autant plus de rapidité, que le bâtiment marche plus vite, et en s'élevant, la colonne d'eau élève aussi plus ou moins le tube de verre, qui obéit à tous ses mouvemens ascendans et descendans. On obtient ainsi, dit l'inventeur, la mesure de la vitesse du bâtiment.

Le tuyau de cuivre étant élevé de quelques pouces au-dessus

du niveau de la mer, le tube de verre joue librement dans le couvercle, et le surmonte à une assez grande hauteur, pour que les secousses subites et violentes produites par les vagues ne le fassent pas descendre entièrement lorsque la colonne s'abaisse.

On a dit que le niveau de l'eau devait être pris au moment où le chargement du bâtiment est complet. Il faudrait donc changer le o de place dans l'échelle, si le navire était déchargé d'une manière sensible.

la

On se tient près de l'instrument, et l'on saisit les momens les plus convenables pour de bonnes observations, qu'on marque sur l'échelle, afin d'en obtenir de sûres indications. L'on n'oubliera pas que c'est au moment où le bâtiment descend que vîtesse est plus grande, et qu'elle est à son minimum lorsqu'il fend la vague; car ici la vîtesse et l'indication donnée par l'instrument sont en raison inverse.

Je n'eusse pas parlé de cette invention à cause des imperfections qui se trouvent dans l'exposé de l'inventeur; mais elles peuvent être réformées, au moins en partie. Le moyen est ingénieux ; j'ai donc cru être agréable aux navigateurs, en le leur faisant connaître.

Ils me permettront, quoique je n'aie pas fait plus de mille lieues en mer, de placer ici quelques observations.

1o Il reste à trouver un moyen exact d'assurer la proportion juste entre le temps et l'espace parcouru, car sans cela l'invention ne servirait à rien. Il faudra donc faire ce calcul, soit en faisant des nœuds, soit quand on sera en vue des côtes, en mesurant le temps et la distance d'après une carte du pays.

2o Il faudra aussi calculer l'air de vent et l'état de la mer; car, si l'on court des bordées, on fait peu de route, même en marchant très-vîte, et l'échelle serait alors tout-à-fait inutile.

3o La résistance qui fait monter l'eau dans le tuyau ne viendra pas toujours de la vitesse de la marche; elle viendra souvent de l'opposition de la mer ; en sorte qu'il arrivera qu'en faisant route contre quelque courant, provenant d'une haute marée, ou de toute autre cause, l'eau s'élèvera beaucoup dans le tuyau si les voiles sont toutes dehors, et s'il vente fort, quoique le bâtiment

marche beaucoup moins vite qu'il ne le ferait en supposant qu'ayant moins de vent, il ne rencontrât pas d'obstacles dans la

mer.

Toutefois il ne me semble pas impossible d'utiliser l'invention, si on veut s'occuper de la perfectionner ; c'est le motif qui m'a déterminé à la publier.

On n'arrive jamais au but promptement quand il s'agit du perfectionnement de quelque découverte ; mais en tâtonnant, en faisant des expériences, on finit presque toujours par obtenir de bons résultats.

MATS DE VAISSEAUX EN FER.

Le journal de Plymouth a annoncé que quelqu'un venait de faire par spéculation, un mât de beaupré en fer, qui devait être essayé dans ce port sur un bâtiment de l'état, et que l'amirauté ferait les frais de l'épreuve, même quand elle demeurerait sans succès. On pense bien que je reviendrai sur cet article lorsque je me serai procuré des informations certaines.

PLAQUE NEUTRALISANTE.

APPLICABLE A LA BOUSSOLE.

M. Barlow ayant reçu du bureau des longitudes une récompense de 12,500 francs pour sa découverte, nos lecteurs la jugeront certainement digne de leur attention et de leur intérêt.

M. Barlow établit une plaque circulaire de fer, dont le centre est placé dans la ligne d'attraction du fer d'un vaisseau, à une distance convenable (elle n'est pas déterminée) du pivot de l'aiguille aimantée. `

facilite

Avant que le bâtiment ait quittté le port, la ligne d'attraction a été exactement déterminée par une opération que extrêmement une table composée par M. Barlow.

Placée sur cette plaque, l'aiguille demeure active et vigoureuse (ce sont les expressions textuelles) dans la ligne du pôle, et se dirige d'elle-même dans le vrai méridien magnétique, en quelque partie des mers que se trouve le navire.

L'invention de M, Barlow a été éprouvée entre le 61° degré de latitude sud et le 81° de latitude nord. Les observations ont été faites, avec le soin le plus minutieux, par le lieutenant Forster et par les autres officiers du bord.

On citerait peu d'inventions scientifiques dans les temps modernes, plus belles par rapport à leurs principes, et plus utiles dans leur application pratique.

CHRONOMÈTRE

LE PLUS PARFAIT D'ANGLETERRE.

Les lords commissaires de l'amirauté ayant proposé un prix de 7,500 fr. pour le chronomètre qui soutiendrait le mieux l'épreuve d'une année à Greenvich, les plus habiles fabricaus de Londres y envoyèrent trente-six instrumens, qui y restèrent pendant toute l'année 1823. Le programine portait que les variations ne pourraient dépasser 6 secondes. A la fin de l'année, l'un des instrumens, mis au concours par M. Jacques Murray, de Cornhil, n'avait varié que d'une seconde et 11/100.

Le capitaine Parry a emporté avec lui cet instrument. Celui qui obtint le second prix ne varia que de 5 secondes. Il avait été fabriqué par M. Cathro. Les astronomes et les lords commissaires ont été émerveillés d'une précision portée si près de la perfection dans cet instrument destiné, comme on le sait, à mesurer la durée du temps,

L'EIDOURANION,

OU NOUVELLE MACHINE ASTRONOMIQUE POUR DÉMONTRER AUX YEUX LE SYSTÈME CÉLESTE EN MOUVEMENT.

Ce qui suit est un extrait de l'article du Glasgow mecanic's magasine sur le cours d'astronomie fait dans cette grande ville, devant un nombreux auditoire, à l'aide de l'ingénieuse machine nommée Eidouranion, inventée et exécutée par M. Walker.

Parler aux yeux, surtout quand on veut démontrer le mouvement de ces globes célestes qui sont à une si grande distance de la terre, c'est mettre à la portée de toutes les intelligences une science admirable que les savans se sont réservée comme un domaine qui leur appartenait exclusivement.

Familiariser les hommes avec la grandeur et l'immensité des cieux avec la régularité, avec la rapidité des mouvemens des énormes masses dont il est parsemé, c'est certainement agrandir les idées, donner à l'esprit de l'élévation, et un frein à cette vanité humaine, à cet égoïsme si misérable, qui ont causé tous les malheurs de l'humanité. Il n'est point d'étude, il n'est aucun livre de morale, dans lesquels l'homme puisse apprendre aussi bien que dans l'étude du système céleste, le néant de sa puissance et de ses projets lointains, ni qui l'excitât aussi vivement et d'une manière aussi durable à l'admiration du suprême ordonnateur des mondes.

La première séance du professeur procura à l'assemblée, au milieu d'une sorte de ravissement, la connaissance exacte de la figure de la terre et de l'existence des antipodes, au moyen d'un très beau globe transparent d'environ six pieds de diamètre. A cette première démonstration succéda une scène bien intéressante. L'on vit le soleil s'élever, darder ses rayons, éclairer la moitié d'un globe élégant et transparent, de deux pieds de diamètre, pendant que son autre moitié était plongée dans les ténèbres. La portion éclairée du globe conserva ses proportions exactes dans son mouvement autour du soleil, et, après avoir

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