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Il ne faut point d'aide à l'observateur, quoique l'instrument soit établi si solidement qu'il n'éprouve pas le plus léger tremblement, toutes choses dont il est facile d'apprécier le grand avantage.

La facilité avec laquelle l'observateur dirige le télescope avec une seule main, soit en bas, soit en haut, soit en arrière, lui permet de prolonger et de varier, sans les interrompre et aussi long-temps qu'il le désire, ses études et ses recherches, ce qui n'a pas lieu dans le mécanisme d'Herschel, qui exige l'aide de deux hommes, quoique l'instrument n'ait que vingt pieds de long. M. Ramage doit avoir fini maintenant un autre télescope plus grand encore, dont le miroir à cinquante quatre pieds de long et vingt-un pouces de large. Tout s'exécute sous ses yeux, et il met souvent lui-même la main à l'œuvre. La perfection et la simplicité de ses moyens rendent véritablement ses instrumens dignes d'admiration.

NOTES DIVERSES.

Sir Humphrey Davy a découvert qu'en appliquant un certain gaz (quinze fois plus pesant que l'atmosphère) au mécanisme de la machine à vapeur, l'effet serait absolument égal à celui qu'on obtient actuellement de la vapeur. Le seul obstacle qui empêche de faire usage de ce gaz vient de ce qu'on n'a point de vaisseaux assez forts pour le contenir. Le célèbre chimiste a donc fait un appel aux hommes industrieux, pour les engager à lui procurer le moyen qui lui manque. Cet appel étant commun aux hommes de tous les pays, j'ai dû en faire mention.

Le quatrième jour de décembre mil sept cent quinze, a été baptisé Jean-Baptiste, fils de M. Adrien Vaquette, seigneur de Fréchencourt, conseiller magistrat au présidial d'Amiens, et maire de ladite ville, et de De. Elisabeth de Romanet, né aujourd'hui en légitime mariage, etc,.... Jean-Baptiste Vaquette prit le nom de Gribeaaval long-temps après cette époque de 1715

Il mourut le neuf mai 1789, sans avoir été marié ; mais il a encore des parens qui habitent dans la ville d'Amiens et dans

les environs. - Elisabeth de Romanet était de la même famille que la femme de l'illustre poëte Jean Racine.

Le maréchal de Gramont qui vivait du temps de Louis XIV, et dont on a des mémoires, ne doit point être écrit Grammont comme on le voit par erreur dans plusieurs ouvrages, attendu que ce sont deux familles très-différentes. Les Gramont viennent de la Navarre, tandis que les Grammont viennent de la Bourgogne et de la Franche-Comté. Il est assez singulier que M. Hamilton dans ses mémoires du comte de Gramont son beaufrère, ait défiguré son nom, en l'écrivant par deux m. On peut voir dans l'histoire généalogique de la maison de France en neuf volumes in-folio par le père Anselme, ce qui concerne ces deux familles, et rapporté avec exactitude d'après les pièces justificatives.

La ressemblance des deux noms Tékéli et Téléki est cause que l'on confond dans des dictionnaires historiques ces deux personnages comme n'en faisant qu'un. Il est prouvé dans les mémoires du comte Betlem Niklos, insérés dans le dernier volume de l'histoire des révolutions de Hongrie, que Tékéli n'a jamais été ministre; mais bien Téléki; ce qui s'accorde avec ce que Jean Racine, auteur contemporain, rapporte dans ses fragmens historiques. Voyez la deuxième édition de ses œuvres,

par M. Aimé Martin. Tome 5 page 362:

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« Paul Vesselini, était d'abord chef des mécontens; après lui, Michel Téléki, premier ministre de Transylvanie ; puis celui-ci, s'étant tiré adroitement d'affaire, Emeric, comte » de Tékéli prit sa place, etc. >>

>>

Extrait des fragmens historiques de Jean Racine, deuxième édition, par M. Aimé Martin, tome 5 page 339. - Au siége de Cambrai, Vauban n'était pas d'avis qu'on attaquât la demilune de la citadelle, avant qu'il eût bien assuré cette attaque, etc....

Cette anecdote rapportée aussi dans des dictionnaires histori

ques et dans d'autres éditions de Jean Racine, y est défigurée par la suppression des mots soulignés, ce qui est cause comme on le voit par la suite, qu'elle n'a point de sens avec cette omis

sion.

PRONOSTICS ET SIGNES DU TEMPS.

Tous les hommes de mer, ceux qui cultivent la terre, enfin tous les hommes que le tems favorise ou contrarie dans leurs travaux ou leur industrie, s'estimeraient fort heureux qu'on pût leur indiquer des moyens quelconques de prévoir, au moins quelques jours d'avance, les variations de l'atmosphère, et les divers accidens des vents, de la pluie, etc., dit l'écrivain anglais que je vais traduire.

J'ajouterai que les oisifs eux-mêmes mettraient un haut prix à ces moyens de prévision; car, que font-ils en tous pays, que de parler de la pluie et du beau temps, lorsqu'ils ne déchirent pas leur prochain?

Je ne sais si cela yient des variations fréquentes et subites auquelles l'atmosphère anglaise est si sujette; mais il serait impossible de trouver une contrée dans laquelle on parlât autant de la pluie et du beau tems. Aussitôt après s'être salués, au salon comme dans la rue, et dans la cité comme aux champs, deux Anglais qui se rencontrent ne manquent jamais de se dire ce qu'ils savent l'un aussi bien que l'autre : il pleut, il fait beau, etc. J'avoue que je ne suis pas encore habitué, et je crois que je ne m'habituerai jamais à ces monotones colloques, toujours répétés, et dans les mêmes termes, comme de raison; car dans un cercle aussi étroit, aussi vide d'intérêt, comment varier les expressions? Mais revenons à l'écrivain anglais : c'est lui qui va parler.

Le voyageur consulte son baromêtre, et prend ses précautions suivant les indications qu'il en reçoit, et les simples promeneurs en font autant. Mais les agriculteurs surtout règlent, autant qu'ils le peuvent, presque toutes leurs opérations d'après leurs présomptions sur le tems; et un berger, un vieillard, une vieille commère, qui ont la réputation de deviner le tems, jouissent

communément d'un grand crédit et sont souvent consultés comme desoracles.

Les hérétiques de la Grande-Bretagne n'ont pas assez de foi pour s'occuper de ces choses-là de la même manière que sur le continent. Mais les catholiques savent que leurs rituels contiennent des prières pour obtenir de la pluie ou du beau tems; que nous avons des châsses miraculeuses et des processions solennelles, notamment celles des Rogations, encore pourla pluie et le beau tems, chose bien naturelles, car l'abondance et la famine n'ont-elles pas pour causes instrumentales le tems et les saisons? Qu'on vienne s'étonner, après cela, qu'il se fasse un si grand commerce d'almanachs renommés, et de baromètres, qu'on en trouve partout; qu'on s'étonne de voir sur les cheminées des joujoux, et une quantité de petits instrumens, même des personnages en capuchon, et sous la guimpe, sortant de leurs cellules ou y rentrant, pour indiquer, bien ou mal, la pluie ou le tems sec.

Ce sera donc parler à chacun d'une chose qui le touche, plus ou moins, que de l'entretenir des pronostics et des signes de variations atmosphériques. Or, quelque importante que soit la matière, il faut avouer que, sur ce point, nos connaissances actuelles sont très-bornées, et qu'un avenir qui se réalisera dans quelques heures est souvent enveloppé de la plus profonde obscurité.

Cependant l'on a aujourd'hui assez de données, et unc échelle de probabilités assez étendue, pour espérer que, s'il s'établissait quelque concert dans les observations des savans et même des oisifs, qui, par là, deviendraient bons à quelque chose, le cercle de nos connaissances pourrait s'agrandir beaucoup; mais il faut de l'assiduité, de la patience, dans les recherches sur la constitution de l'air, sur les variations de son poids et de sa densité, sur les vents, sur la pluie, sur l'intensité, la durée et la succession du froid et de la chaleur; car tant qu'il n'existera pas une masse d'observations certaines, il sera impossible d'acquérir des notions fixes sur l'ensemble de cette espèce de science, dans laquelle presque tout reste à déterminer, quant au positif.

Les phénomènes météorologiques font partie des mouvemens généraux de l'univers et viennent, comme eux, de la circulation

de la matière. L'eau, par exemple, s'évapore, prend une forme gazeuse, reste suspendue en l'air, et circule, pendant un tems, plus ou moins long, tantôt invisible, tantôt sous la forme de nuages. Mais cette matière gazeuse vient-elle à être condensée par un froid plus ou moins grand (1), elle retombe sur la terre, en pluie légère ou par torrens, en grêle ou en neige, et pour recommencer aussitôt à s'évaporiser; ce qui entretient cette succession de variations atmosphériques ( que nous nommons le tems), toutefois avec la participation du froid et de la chaleur, des vents, de l'électricité, de la lumière, et peut-être de plusieurs autres agens qui ne seront jamais découverts par l'homme. On n'a pas assez observé l'ondulation des vapeurs que le soleil pompe de la terre Elles sont enlevées à une certaine hauteur, et y sont soutenues dans un état de fluctuation par la chaleur qui les agite, en augmentant leur expansion. A l'aide du télescope, on voit très-clairement cette violente agitation de l'atmosphère, qui est surtout sensible à la ligne de l'horizon, où les vapeurs imitent par leurs ondulations celles de la meraprès la tempête; mais le soleil se couche-t-il, elles commencent aussitôt å se condenser, et retombent en rosée ou en serein.

DU BAROMETRE.

Parlons du baromêtre, dont la colonne de mercure, dans notre latitude, s'élève de 28 à 31 pouces, donnant 29 pouces 1/2 pour terme du variable, que je croirais devoir être placé un peu plus haut. Près du pôle, les variations de cet instrument sont beaucoup plus grandes, et elles le sont beaucoup moins entre les tropiques qu'au-delà.

En général, quand le baromêtre descend, il y a indication que l'air inférieur étant plus léger, les vapeurs supérieures produiront de la pluie; quand il monte, l'indication est en sens inverse.

Si le mercure tombe au point de glace, on peut prévoir de la

(1) On se rappellera ce qui a été dit sur la condensation de la vapeur.

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