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M. Arago a la parole pour une communication. Il fait savoir à l'Académie que M. Pons a pu observer le 15 juillet, à Marlia, la comète à courte période qu'on savait bien devoir s'élever cette année sur l'horizon, mais qu'on n'espérait pas pouvoir distinguer. Cet astronome l'a découverte à l'endroit où elle devait se trouver d'après les Éphémérides de M. Encke, et conformé– ment à ce qu'avaient dit les astronomes qui se sont occupés de calculer son cours; au reste, à son prochain retour, elle sera si bien dégagée des rayons du soleil, qu'on pourra l'observer parfaitement. La révolution de cette comète n'est que d'environ 1200 jours.

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Quelques membres, ajoute M. Arago, ayant émis le vœu » que ceux de leurs collègues qui s'occupent d'observations météorologiques en fissent quelquefois part à l'Académie, je » vais satisfaire à leur désir en parlant de la température éle» vée qui règne depuis le commencement de l'été. Le ther>> momètre a monté cette année à 36° 3 centigrades: c'était le » mardi 19 juillet. Quoiqu'il soit très-rare qu'on éprouve à Paris une pareille chaleur, la chose n'est pourtant pas sans » exemple, et même en 1793 le thermomètre a monté plus haut » de degrés, mais la chaleur ne fut pas alors à beaucoup près

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» si constante (1). » M. Arago a voulu voir jusqu'à quelle profondeur la chaleur s'est communiquée à l'intérieur de la terre, et suivant quelle loi elle y décroît. Voici les résultats qu'il a obtenus le jour même. Pour les apprécier, il faut se souvenir que la température moyenne de Paris est à peu près 10o 5 centigrades, et que c'est celle à laquelle se maintient pendant toute l'année un thermomètre placé à une profondeur telle que les variations de la surface ne puissent plus avoir d'influence sur lui, c'est-à-dire à 30 ou 40 pieds. Dans le moment actuel la chaleur solaire se fait sentir très-sensiblement à 25 pieds, et le thermomètre marque à cette distance du sol 11° 5 centigrades; A 20 pieds, il s'élève à 12o c.

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A la surface du sol, la chaleur était, dans le jardin de l'Observatoire, de 53° c. quand on plongeait le thermomètre dans le sable de rivière, et de 55o c. quand c'était dans la terre de couleur foncée qu'on le plaçait.

M. Prony fait un rapport très-détaillé sur le mémoire de MM. Nicolet et Broussaut relatif à la mesure d'un arc du méridien. Les conclusions de ce rapport, rédigé au nom d'une commission composée de MM. de Laplace, Fresnel et Prony, sont 1° que MM. Nicolet, Broussaut, et leurs co-opérateurs, méritent les éloges de l'Académie; 2° qu'il est à désirer que le ministre de la guerre ordonne l'impression de leur mémoire; 3o que ce mémoire mérite d'être inséré parmi ceux des savans étrangers. Ces conclusions sont adoptées.

L'Académie va au scrutin pour la nomination d'un membre, dans la section d'astronomie, en remplacement de M. Burekhard

(1) La température qu'on éprouva en 1793 était la plus élevée qu'on eût ressentie depuis près d'un siècle; il faut remonter jusqu'à l'année 1705 pour en trouver une semblable.

(Note du Rédacteur.)

décédé Les candidats proposés par la section sont 1o M. Damoiseau, 2o MM. Puissant et Nicolet sur la même ligne; 3° MM. Corabœuf et d'Aussy; 4° MM. Broussaut et Bonn sont présentés comme ayant des titres. Sur 48 membres votans M. Damoiseau obtient 45 suffrages; M. Nicolet, 3. En conséquence, M. Damoiseau est proclamé candidat de l'Académie; sa nomination sera soumise à l'acceptation du roi (1).

SÉANCE DU LUNDI 8 AOUT 1825.

M. le président annonce que la section de zoologie a présenté ses candidats à la place de membre correspondant vacante par le décès de M. Lamouroux. On s'occupera de cette présentation dans le comité secret.

M. Arago a la parole pour une communication sur la comète aperçue par M. Pons. Il n'a reçu, dit-il, aucune lettre de cet astronome sur le nouvel astre qui vient de paraître; mais il a été conduit par des reflexions subséquentes à reconnaître qu'il y de très-fortes raisons de croire que cet astre n'est pas la comète à courte période.

M. de Laplace, prenant la parole sur le même sujet, fait observer que les données même fournies par M. Pons suffisent pour prouver qu'il s'est trompé ; il cite particulièrement la lenteur avec laquelle se meut la nouvelle comète, lenteur telle que M. Pons dit avoir été obligé de l'observer plusieurs jours avant d'être assuré de son mouvement. Ce caractère seul suffirait pour distinguer le nouvel astre de la comète à courte période, qui se meut avec la plus grande rapidité.

SÉANCE DU LUNDI 16 AOUT 1825.

M. l'évêque d'Hermopolis adresse à l'Acadénie une lettre du préfet de la Moselle, qui demande quels sont les avantages et les inconvéniens qui pourraient résulter de l'érection d'un paratonerre sur les tours de la cathédrale de Metz. Renvoyé à la

(1) M. Damoiseau est membre du bureau des longitudes. Il est sirtout connu par deux savans mémoires, le premier sur la comète dite de Halley, le second sur la comète à courte période qui vient de reparaître.

commission qui s'est occupée de la même question pour la cathédrale de Rouen.

M. de Laplace offre à l'Académie le tome cinquième de sa Mécanique céleste.

M. Dupin, en présentant son Cours de géométrie et de mécanique, dit que cet ouvrage ne suppose d'autres connaissances que celles de l'arithmétique, et que cependant il renferme la solution de questions qui ne sont ordinairement traitées que par le moyen des sciences supérieures. Il combat l'opinion de ceux qui croient que la connaissance de la géométrie n'est nécessaire que pour la construction des grandes machines. Il a reconnu que plus de cent cinquante arts ou métiers sont susceptibles d'en recevoir avec avantage des méthodes spéciales. M. Dupin, jetant ensuite un coup-d'œil sur l'état où se trouvent les arts industriels chez nous et chez nos voisins, ne peut se dissimuler l'infériorité de l'industrie française, et il-cite en preuve la diminution d'activité de notre commerce et de nos manufactures coïncidant avec la prodigieuse augmentation qui a eu lieu dans le commerce de nos voisins. « Ce n'est pas, ditil, que nous ayons reculé, nous avons avancé, au contraire ; » mais l'Angleterre ayant fait des progrès incomparablement plus rapides que les nôtres, l'effet définitif est le même que » si l'Angleterre étant restée stationnaire, nous avions reculé. » Au reste, on doit remarquer que l'infériorité de l'industrie française n'existe que pour les arts mécaniques. La chimie, par exemple, est bien éloignée d'être chez nous en arrière de ce qu'elle est chez aucune nation; la raison en est, suivant M. Dupin, que les Bertholet et les Fourcroy ont pu, yu leur position sociale, déterminer le gouvernement à fonder des établissemens pour en faciliter les progrès. Il en sera de même pour les arts mécaniques, si des établissemens analogues sont encouragés. Déjà les écoles établies dans différentes villes de France, et les cours qui y sont faits, donnent les plus heureuses espérances.

»

M. Thénard fait à l'Académie deux rapports sur deux mémoires, relatifs à la distillation des corps gras, Pun par

Tom. 1.

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MM. Bussy et Lecamus, l'autre par M. Dupuy; il demande pour le premier l'approbation de l'Académie et l'insertion parmi les mémoires des savans étrangers; pour le second, l'approbation de l'Académie. Ses conclusions sont adoptées.

SÉANCE DU LUNDI 22 AOUT 1825.

M. Arago a la parole pour quelques communications et pour un rapport. Il a reçu une nouvelle lettre de M. Pons, dans laquelle cet astronome reconnaît qu'il s'était trompé en prenant pour la comète à courte période celle qu'il avait aperçue de Marlia dans le mois de juillet. Il ajoute qu'il a pourtant vu aussi la comète à courte période, mais seulement de Florence où il s'était transporté. M. Walsh a aussi écrit à M. Arago pour lui faire part de ses observations sur la comète à courte période. Cet astronome a été le premier à l'observer cette année; il l'a aperçue dès le 13 juillet à neuf heures du matin, mais d'une manière si fugitive qu'il lui aurait été impossible de déterminer sa position. Il l'a entrevue depuis, à plusieurs reprises; mais ce n'est que le 25 du même mois de juillet qu'il a pu s'assurer d'une manière positive de la place qu'elle occupait dans le ciel. Aujourd'hui, à l'observatoire de Paris, M. Nicolet et un autre astronome ont pu voir en même temps les deux comètes actuellement, visibles dans notre système planétaire.

M. Arago fait ensuite un rapport sur le voyage de découvertes accompli par le capitaine Duperrey sur la corvette la Coquille, pendant les années 1822, 1823, 1824, 1825 (1).

La Coquille partit du port de Toulon le 12 août 1822, est revenue au port de Marseille le 24 avril 1825. Dans le cours de ce voyage, de 31 mois et 16 jours, le capitaine Duperrey a fait 21 mille lieues; et cependant pas un de ses hommes n'a péri, pas un n'a même été malade: on peut attribuer surtout cette heureuse circonstance à ce que l'eau de bonne qualité n'a jamais manqué à bord. Le bâtiment n'a éprouvé aucune avarie. Sans

(1) Nous regrettons beaucoup de ne pouvoir donner qu'un fragment très-incomplet du long et intéressant rapport de M. Arago, auquel la plus gravde partie de la séance a été consacrée.

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