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se régler sur un cinquième ou un sixième | tites poulies ou roues, ont des cannelures de la hauteur totale du four.

Les agriculteurs qui, dans leurs amendements, font une assez forte consommation de chaux, doivent viser à la construction peu dispendieuse des chaufours: le moyen le plus économiqne est de les creuser dans une terre compacte sans faire de revêtement. ANT. D.

conformes aux moulures des lames. Après qu'on a enlevé les aspérités des lames sur la meule ou à l'aide de limes d'une taille plus ou moins fine, on termine le polissage avec de l'émeri et autres poudres, telles que le rouge d'Angleterre et la potée d'étain, etc.

Le fourbissage à la main est une opération très longue et qui augmente de beaucoup le prix des armes blanches; par le moyen des machines, au contraire, les manipulations sont simples, promptes et faciles, ce qui permet d'opérer dans les prix une grande réduction. E. P-c-r.

FOURBURE, affection du pied commune chez les monodactyles et les didac

FOURBISSEUR. C'est l'artisan qui fourbit, c'est-à-dire qui nettoie et polit les sabres, épées, lances, poignards, fleurets, hallebardes, et autres armes blanches; c'est aussi lui qui les monte, qui les garnit et les vend. Anciennement, la dénomination de fourbisseur s'appliquait aussi bien à ceux qui fabriquaient les armes qu'à ceux qui les polissaient ou four-tyles, et consistant dans l'inflammation bissaient (comme on disait autrefois); mais aujourd'hui, il y a des arquebusiers, des armuriers (voy.), et depuis qu'il s'est établi même plusieurs fabriques où les armes sont non-seulement confectionnées, mais encore polies, l'art du fourbisseur se trouve réduit à monter les lames, à confectionner les fourreaux et autres ornements, enfin à les approprier au goût des acheteurs et à les vendre. Bien plus, les gainiers ont de nos jours enlevé aux fourbisseurs la fabrication des fourreaux destinés à conserver les armes, telles que les sabres, épées de luxe, etc.

Les outils et instruments dont se servent les fourbisseurs sont diverses espèces de marteaux, de limes et de tenailles; des rapes, des bigornes, un tas, des brunissoirs, des forets, divers mandrins, des étaux à main et à établi, des pinces de toute forme, pointues, rondes, carrées; des filières, des pointes, des grattoirs, des couteaux, etc.; enfin divers burins et instruments de bois pour soutenir le corps et la garde en la montant.

Dans les endroits où l'on fabrique les lames d'épées, on se sert pour les fourbir d'une espèce de moulin, mis en mouvement par un manége, par un courant d'eau ou une machine à vapeur, et composé de plusieurs meules, les unes en pierre et les autres en bois. Les premières servent à aiguiser les lames après les avoir dégrossies, et les secondes à les adoucir, c'est-à-dire à les polir ou fourbir. Les unes et les autres, mues par plusieurs pe

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spéciale du tissu réticulaire, formé de vaisseaux et de nerfs, qui se trouve audessous de l'ongle ou de la corne. Cette maladie ne peut se comparer chez l'homme qu'au panaris (voy.), dont les douleurs cruelles et les suites fâcheuses sont bien connues.

Les causes sont extérieures et locales, bien qu'on ait cru pouvoir attribuer aussi la fourbure à certains aliments: le travail outré, une course longue et rapide sur un sol pierreux, la station prolongée sur un pied, mais surtout les vices de la ferrure (voy.) sont les plus communes de ces causes. L'invasion des symptômes est plus ou moins rapide; ils consistent dans la difficulté extrême avec laquelle marche l'animal (cheval, âne, bœuf, etc.), et dans la sensibilité extrême qu'il manifeste lorsqu'on explore les diverses parties du pied. D'ailleurs le gonflement des parties malades ne tarde pas à devenir évident; l'inflammation se propage de la pulpe spongieuse aux parties aponévrotiques et tendineuses, et surtout aux gaines et aux capsules synoviales; enfin même les os participent au mal, qui peut aller jusqu'à la carie..

Il n'est pas extraordinaire que la souffrance constante agisse sur toute l'économie et donne lieu à de la fièvre et à d'autres phénomènes de réaction générale. L'exploration attentive des pieds suffit alors pour faire éviter toute erreur; quant au jugement à porter, il est relatif à l'ancienneté et à l'intensité du mal. Ici d'ail

leurs se présente la question si commune en médecine vétérinaire, savoir si la valeur de l'animal peut compenser les frais du traitement.

coupées, ce qui était d'autant plus nécessaire que la position horizontale qu'on gardait à table empêchait le libre mouvement d'une main. On ne commença s'en servir en France et en Allemagne que dans le xive siècle. C'était une im

à

qui en fut faite remonte à l'année 1379, et se trouve dans un inventaire de l'argenterie de Charles V, roi de France. La fourchette ne devint l'accessoire du couteau que dans le xvre siècle. Mais à cette époque encore c'était du luxe, et les règles de différents ordres religieux leur défendaient de s'en servir. Ce ne fut qu'au commencement du XVIIe siècle que les fourchettes s'introduisirent en Angleterre. De nos jours même, il est rare qu'on s'en serve en Espagne. En Turquie, on les remplace par de petits bâtons. C. L.

La saignée, les émollients sont de mise tant que la maladie est dans la période inflammatoire et qu'on peut espérer la ré-portation d'Italie. La première mention solution; mais quand des suppurations partielles ont décollé l'ongle (la corne) qui ne tient plus alors que par quelques filaments vasculaires et nerveux, il n'y a rien de mieux à faire qu'à dessoler, c'est-à-❘ dire achever la séparation de l'ongle; quelquefois même se trouve-t-on dans l'obligation de reséquer une portion d'os malade. Mais tous ces soins arrivent rarement à bien lorsque la maladie est arrivée à un degré avancé. F. R. FOURCHE (MONT) OU DE LA FOURCHE, en allemand et en italien Furca, montagne située en Suisse sur les limites des cantons d'Uri et du Valais, et qui fait partie du principal noyau des Alpes. Lorsqu'on est parvenu au haut de la route du Saint-Gothard, on voit les croupes couvertes de neige de la Fourche unir le mont Feudo au Gallenstock; de beaux pâturages s'étendent sur ses flancs dans la vallée d'Urseren. Les pointes de ce mont, qui atteint avec ses glaciers une hauteur de 13,171 pieds au-dessus du niveau de la mer, lui ont vraisemblablement valu le nom de la Fourche. Les roches dont il se compose sont de schiste micacé et de quartz, excepté celles du versant oriental qui sont de schiste argileux, et plus décomposées que celles des autres côtés. Un des affluents de la Reuss, venant des glaciers de la Fourche, s'unit dans la vallée d'Urseren au ruisseau qui descend du Saint-Gothard (voy.), et c'est aussi sur cette même montagne que le Rhône prend sa source. FOURCHES

CAUDIUM.

D-G.

CAUDINES, voy.

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FOURCROY (ANTOINE-FRANÇOIS, comte DE), célèbre chimiste, naquit à Paris le 15 janvier 1755. Il comptait au nombre de ses aïeux plusieurs avocats qui illustrèrent le barreau. Un d'eux, sous le règne de Charles IX, mérita le surnom de Fori decus ; un autre, BONAVENTURE de Fourcroy, honoré de l'amitié de Lamoignon, publia des essais littéraires et plusieurs mémoires de jurisprudence. Sous Louis XV, CHARLES fut avocat au parlement de Paris, et son fils, RENÉ DE RAMECOURT, maréchal de camp, cordon rouge, associé libre de l'Académie des Sciences, est l'auteur de recherches sur la physique et l'histoire naturelle consignées dans divers ouvrages: il ne mourut qu'en 1791.

Fourcroy appartenait à une branche de cette honorable famille qui sut conserver intacte la considération qui s'y était attachée, mais qui, graduellement, était tombée dans la pauvreté. Son père exerçait la pharmacie, en vertu d'une charge dont il était pourvu dans la maison du duc d'Orléans. La corporation des apo

FOURCHES PATIBULAIRES, thicaires de Paris ayant obtenu la suppresvoy. GIBET.

FOURCHETTES. Ces ustensiles de table, ainsi nommés de leur forme bifurquée, trifurquée ou quatrifurquée, et qui imite en petit la grande fourche qui sert dans l'économie rurale, n'étaient point en usage dans l'antiquité, parce que les viandes étaient servies toutes dé

Encyclop. d. G. d. Monde. Tome XI.

sion de cet office, il en fut dépouillé, ainsi que du droit d'exercer sa profession dans la capitale; cette mesure amena sa ruine complète.

Après la mort de sa mère, qu'il perdit dès l'âge de sept ans, Fourcroy fut élevé par les soins de sa sœur. Ses premières études, qu'il fit au collège d'Harcourt, ne

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Macquer et Buquet. Ce dernier se faisait souvent remplacer par son élève, lui prê tait son amphithéâtre et son laboratoire où Fourcroy fit ses premiers cours et composa ses premiers travaux scientifiques. La facilité, l'éclat, la chaleur de son style, la pureté de son organe, l'ordre et la clarté de ses démonstrations attirèrent au cours de Fourcroy un nombreux auditoire; la plupart des seigneurs de la cour, des princes, des savants étrangers prirent place sur les bancs de son amphithéâtre; on aimait à l'entendre développer les théories les plus abstraites, expliquer les expériences les plus compliquées, avec la simplicité d'un savant qui écarte toute prétention, d'un professeur qui, avant tout, veut être compris. D'aussi rares talents lui méritèrent, en 1784, la survivance de Macquer, dont Buffon lui fit donner la chaire de chimie au Jardin du roi. L'empressement que l'on mit encore à suivre ses cours justifia ce choix. L'année suivante, l'Académie des Sciences le reçut au nombre de ses membres dans la section d'anatomie, d'où il passa dans celle de chimie. Lavoisier, qui, de concert avec tous les savants de l'Europe, préparait son immortel ouvrage, avait admis Fourcroy dans ses conférences, où il se rencontra avec Condorcet, Monge, Berthollet et d'autres illustrations. Ce fut de 1786 à 1787 que cette savante réunion posa les bases d'une nouvelle nomenclature chimique qui, à des dénominations bizarres, substitua, dans le nom mème des substances, l'indication des éléments qui les composent. Fourcroy, qui avait coopéré à cet immense travail, en publia, en 1787, le résultat historique (Méthode de nomenclature chimique).

furent pas brillantes, car le préfet des études qui l'avait pris en aversion, le faisait fustiger chaque fois qu'au concours il obtenait une place honorable. Ces mauvais traitements inspirant bientôt à l'élève un invincible dégoût pour l'étude, il sortit du collège n'ayant encore que 14 ans. Bientôt la nécessité lui fit sentir le besoin du travail. Naturellement passionné pour la musique et la poésie, il essaya ses forces en composant, dit-on, quelques pièces de théâtre dont il ne tira aucun parti; puis il fut commis dans une maison de commerce et songea de nouveau à débuter au théâtre. Mais Vicq d'Azyr, ami de son père, chez lequel il était en pension, engagea le jeune Fourcroy à se lancer dans la carrière de la médecine et lui promit de le diriger et de le soutenir. Fourcroy, ainsi encouragé, se livra sans relâche à l'étude de l'anatomie, de la chimie, de la botanique et de l'histoire naturelle. Entré, depuis deux ans à peine, dans cette vaste carrière, il publia la traduction du traité en latin de Ramazzini, Sur les maladies des artisans, enrichi de notes précieuses fournies au traducteur par les découvertes de la chimie de l'époque. Cet essai parut sous les auspices de la Société royale de médecine instituée, en 1776, à l'instigation de Vicq d'Azyr. A cette époque s'ouvrit le concours pour l'admission gratuite d'un élève en médecine, conformément aux dispositions testamentaires du docteur Diest, qui avait légué à la faculté un capital destiné au paiement des licences qui, tous les deux ans, seraient accordées au mérite. En 1780, Fourcroy se mit sur les rangs; il lui suffit d'avoir mérité la bienveillance de Vicq d'Azyr, fondateur d'une société rivale, pour être rejeté; cependant la faculté consentit à le recevoir usque ad meliorem fortunam, autrement dit, en attendant qu'il payât. Le candidat repoussa cette concession; ses amis vinrent à son aide: il obtint le doctorat en 1781; mais la faculté le priva du titre de docteur régent, et lui refusa celui de professeur à l'Ecole de Médecine. Loin de se décourager, il comprit la nécessité de ne devoir qu'à lui-même son avenir et de s'ouvrir la voie par le travail ; il suivit les cours de chimie des professeurs Roux,

Bientôt s'ouvrit une carrière féconde en événements et dans laquelle nous avons à suivre le savant chimiste. Les injustices dont il avait été victime, l'obstination injurieuse avec laquelle les ordres privilégiés lui avaient fermé longtemps tout accès dans les corps savants, lui firent accueillir avec enthousiasme les premières convulsions politiques qui devaient amener la révolution et un nouvel ordre de choses. Le talent oratoire dont il fit preuve dans les assemblées populaires promettait aux partisans de la réforme un

défenseur aussi habile qu'il était dévoué; | Les hommes de lettres, les savants et les ar

tistes proscrits dans ces jours de barbarie, trouvèrent en Fourcroy un défenseur intrépide; combien lui durent la liberté, la vie! Dussaulx est arraché à la prison; Chaptal est appelé de Montpellier à Paris sous le prétexte d'être employé à la fabrication du salpêtre; Darcet échappe aux mains de Robespierre; à des hommes déjà désignés au bourreau il fait accorder des ré→ compenses nationales; pour qu'ils échap

dès l'aurore de la révolution, Fourcroy fixa les regards et le choix de ses concitoyens. De 1789 à 1792, il occupa diverses places dans les sections, et n'accepta toutefois que les emplois honorifiques. Le corps électoral de Paris dont il fit partie en 1792, le nomma cinquième suppléant à la Convention nationale, en remplacement de Marat; il ne prit place à l'assemblée que dans le cours de l'année suivante, longtemps après le juge-pent aux recherches de leurs ennemis, il ment de Louis XVI.

Avant de signaler les détails de la vie politique de Fourcroy, remarquons que, comme tous les hommes de cabinet, il parut sur l'horizon avec la plus complète ignorance des hommes et des affaires; que, s'il fut poussé par une exaspération bien naturelle contre l'ancien ordre de choses, il sut toujours maîtriser son aigreur, ne parut à la tribune que pour plaider la cause de l'intérêt général, et ne s'occupa jamais de lui-même.

Il fut élu membre de la Convention nationale dans un moment où il eût payé de sa tête le refus d'y siéger; mais il ne prit aucune part active aux excès de cette époque. Pour s'en éloigner, et entraîné aussi par son goût, il choisit une position plus en harmonie avec ses travaux: il s'attacha au comité d'instruction publique, et rendit les plus éminents services alors même que la France gémissait sous la dictature de Robespierre. On lui a reproché d'avoir adopté quelquefois le langage grossier et brutal des démagogues; on n'a point voulu oublier que, dans la séance du 18 frimaire an II, vertement réprimandé sur la rareté de ses apparitions à la tribune, il s'excusa par le besoin de se livrer à sa profession de médecin pour nourrir le sans-culotte son père et les sansculotte ses sœurs. Mais de cet idiome ridicule, et de rigueur cependant pour se faire écouter en pareille occurrence, à la perversité du cœur, il y a loin assurément, et rien n'est moins fondé que l'inculpation d'avoir souri, au moins en secret, à l'horrible et désastreux triomphe du fanatisme révolutionnaire. On ne le vit, en effet, monter à la tribune que pour traiter des questions d'administration publique, presque toujours relatives à l'instruction.

crée une commission des arts, et envoie ses membres dans les départements, avec injonction de sauver nos monuments de la fureur des vandales. Au nombre des savants que Fourcroy arracha à la hache révolutionnaire, que ne pouvons-nous compter l'illustre Lavoisier! Mais Fourcroy ne put ou n'osa sauver sa tête. On lui a fait un crime de son impuissance ou de sa faiblesse; on l'a même accusé d'avoir approuvé le verdict qui l'envoya à l'échafaud. Cette odieuse inculpation, qui empoisonna le reste de ses jours, est victorieusement réfutée dans sa notice sur les travaux de Lavoisier, communiquée le 15 thermidor an IV au Lycée des arts. Après avoir signalé le mérite impérissable de ces travaux : «Voilà, s'écrie Fourcroy, voilà << l'homme qu'un crime atroce a enlevé à << sa patrie, au monde entier qui le réclame << comme un bienfaiteur! On m'accuse de sa « mort, moi, son ami, son admirateur, moi qui l'ai le plus défendu, le plus pleuré, « le plus loué publiquement en toute << occasion! Atroce calomnie! Le juge « bourreau n'avait-il pas annoncé que la «< République n'avait plus besoin de sa<< vants? >> Ceux qui ont connu l'âme de Fourcroy l'ont proclamé incapable de tant d'ingratitude et de perfidie. « Si, par « nos sévères recherches, disait Cuvier, « nous avions trouvé la moindre preuve << de tant d'atrocité, aucune puissance << humaine ne nous eût pu contraindre à « faire son éloge. » (Eloge de Fourcroy prononcé à l'Académie des Sciences.)

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Après le 10 thermidor, devenu membre du Comité de salut public, se tenant étranger à tous les partis, il ne s'occupa qu'à étendre le domaine de l'instruction; il fit organiser l'École polytechnique, créer trois grandes écoles spéciales de mé

decine, décréter la formation de l'École ¡ normale et de toutes les institutions de ce genre; c'est à lui que l'on doit d'avoir fait comprendre l'instruction publique et l'Institut dans l'acte constitutionnel de l'an III.

La Convention nationale étant dissoute, Fourcroy fut appelé au Conseil des Anciens et y siégea pendant deux ans; puis il rentra dans la vie privée pour se livrer à ses études, et, dans l'espace de dixhuit mois, rédigea son Système des connaissances chimiques (1800, 6 vol. in-4o ou 11 vol. in-8°).

Au 18 brumaire, il fut nommé conseiller d'état, section de l'instruction pu- | blique, et bientôt le premier consul le chargea de reprendre ses travaux en qualité de directeur général de ce département. Sous les auspices de Fourcroy s'élevèrent alors les écoles de médecine de Paris, de Montpellier, de Strasbourg, 12 écoles de droit, près de 30 lycées; 300 colléges communaux furent créés ou rétablis. Il parcourut toute la France pour connaitre personnellement les instituteurs les plus instruits et s'assurer des progrès des écoles; partout il donna des preuves d'une affection particulière aux élèves qui recevaient du gouvernement une éducation gratuite.

L'empereur le chargea de la rédaction des règlements des écoles et de dresser les décrets sur l'établissement de l'Université. Ce travail, quoique retouché vingt fois, n'obtint point l'approbation du monarque. Cinq années consacrées à la direction de l'instruction publique, tant de travaux, tant de dévouement, sem blaient promettre à Fourcroy la place de grand-maitre de l'Université : elle fut donnée à M. de Fontanes (voy.). De ce moment une mélancolie profonde altéra la santé de Fourcroy: « Une griffe de fer me déchire le cœur, »disait-il à ses amis. Épuisé d'ailleurs par la multiplicité de ses travaux, il pressentait depuis deux ans le coup fatal que lui annonçaient des palpitations de mauvais augure.

Enfin le 16 décembre 1809, le jour même où Napoléon, pour lui faire oublier une préférence pénible, signait les lettres-patentes qui le nommaient comte de l'empire avec une dotation de 20,000

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fr., Fourcroy, se sentant saisi par une atteinte subite, s'écria; Je suis mort! Ce furent ses dernières paroles : il expira au milieu de ses amis et de ses collaborateurs, réunis chez lui pour célébrer une fête de famille.

Nous avons déjà donné le titre du principal ouvrage de Fourcroy; il publia en outre les suivants: Leçons élémentaires d'histoire naturelle et de chimie, 1782, 2 vol. in-8°; Éléments d'histoire naturelle et de chimie, dernière édition, 1794, 5 vol. in-8°; Principes de chimie à l'usage des écoles vétérinaires, 2 vol. in - 12; une édition de l'Entomologia Parisiensis de Geoffroy, 2 vol. in-12, 1785; Annales de chimie, 18 vol. in8o, 1789 à 1794; La Médecine éclairée par les sciences physiques, 4 vol. in-8o, 1791; Philosophie chimique, 1 vol. in8°, 1792, et plusieurs opuscules et articles de chimie insérés dans l'Encyclopédie méthodique, dans le Dictionnaire des sciences naturelles, dans le journal de l'École polytechnique. Les recueils des diverses sociétés savantes contiennent plus de 150 mémoires relatifs à ses expériences. Il a donné aussi un grand nombre d'analyses des eaux minérales, des aérolithes, des minerais, et divers essais sur la chimie végétale et organique. L. D. C.

FOURIER (JEAN-BAPTISTE-JOSEPH, baron), géomètre et physicien du premier ordre, mort, en 1830, secrétaire perpétuel de l'Académie des Sciences, membre de l'Académie Française et du conseil de perfectionnement de l'École polytechnique, etc.

Il naquit à Auxerre le 21 mars 1768, d'une famille d'artisans, originaire de Lorraine. Il fut placé fort jeune à l'école militaire d'Auxerre, que dirigeaient les bénédictins de la congrégation de Saint-Maur, et à 15 ans il avait déjà fini ses études; à 18, il avait composé plusieurs essais sur les mathématiques qui contenaient des découvertes importantes et qui présageaient l'homme profond appelé à doter sa patrie de productions précieuses pour le développement des sciences. Aussitôt après ce début, il fut nomme professeur à la même école militaire de sa ville natale où il marqua par son ardeur révolu❤

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