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suite sur le métal, sans être échauffé. On | d'une cave on d'une grotte où la tempépeut produire sur la sole d'un fourneau rature est peu élevée. à réverbère une température de 150 à 160 degrés du pyromètre de Wedgwood au plus: c'est la chaleur à laquelle le fer doux commence à entrer en fusion.

Le cubillot ou fourneau à la Wilkinson est une espèce de demi-haut fourneau, par conséquent à courant d'air forcé, qui sert particulièrement dans les fonderies d'ouvrages en fonte. Le métal y est mélangé avec le combustible, et le feu est activé par des soufflets ou mieux par un ventilateur, machine soufflante très supérieure par son action continue. La percée pour le coulage se fait à un orifice inférieur opposé au trou de la tuyère. Nous dirons seulement, pour ne pas répéter les détails donnés au sujet des hauts fourneaux, que le cubillot est cylindrique, revêtu à l'extérieur de tôle, qu'il a une hauteur de 2 à 4 mètres, et qu'il est très avantageux d'y appliquer la soufflerie à l'air chaud.

ANT. D. et A. P-T. FOURNEAU D'APPEL. On nomme ainsi un appareil de chauffage, qui, placé sous le manteau ou dans le tuyau d'une cheminée, en échauffe l'air, le rend plus léger et détermine ainsi son ascension. Au fur et à mesure que l'air chaud s'élève, il est remplacé par de l'air froid qui arrive à l'entrée de la cheminée, ce qui établit un courant, un appel. On a profité de ce mouvement ascensionnel pour assainir les ateliers, les hôpitaux, les cuisines les gaz nuisibles, les miasmes, les évaporations dangereuses, sont mis en communication avec la cheminée d'appel où ils sont poussés et entraînés par le poids de la colonne d'air extérieur. M. D'Arcet (voy.), le fils, a surtout mis en usage ce procédé simple, efficace lorsqu'on l'a convenablement appliqué, ce qui ne peut avoir lieu qu'en mettant en pratique la loi de l'écoulement des gaz.

Le plus petit appareil de chauffage, d'éclairage même, peut faire appel. Ainsi une simple lampe placée dans un tuyau étroit suffit pour cela et sert à renouveler l'air des fosses et de tous les lieux où il est dans le cas de se corrompre. C'est en outre un moyen de rafraîchir les appartements, dans lesquels il est facile de faire l'appel de l'air d'un puits, de l'air

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Dans une salle de spectacle, la chaleur du lustre s'utilise en élevant à l'aplomb de celui-ci une cheminée d'appel par laquelle s'évacue tout l'air vicié qui alors est porté assez haut dans l'atmosphère. Il est facile ensuite d'introduire un cube d'air pur, frais en été, chaud en hiver, de manière à ne pas incommoder les spectateurs. Les salles de spectacle, si étouffantes en été, se rafraîchissent par l'appel d'air d'une température basse et qu'on tient dans de bons puits. Voy. VENANT. D.

TILATION.

FOURNÉE, verbalement ce qu'on introduit dans un four pour le remplir; toute la quantité de pains, etc., que ce four peut renfermer. Depuis vingt-cinq ans environ, on emploie cette expression dans les journaux français et dans les salons politiques pour désigner les promotions collectives de pairs faites par le roi en vertu du droit que la Charte lui confère Une pensée moqueuse s'attachait d'abord à ce terme; elle est maintenant étrangère à la plupart de ceux qui en font usage, et la vulgarité calculée de la comparaison qu'il implique leur échappe. Depuis la révolution de 1830, une ordonnance individuelle est exigée par le nouvel article 23 de la Charte pour la nomination de chaque nouveau pair; mais comme le Moniteur réunit en une seule liste les noms des personnages promus, et que les ordonnances individuelles restent ensevelies au Bulletin des Lois, les choses peuvent encore se passer aux yeux du public comme sous l'empire de la Charte de 1814. Du reste la différence a en elle-même peu d'importance.

Les fournées les plus remarquables qui soient venues modifier la composition de la Chambre des pairs sont celle du 5 mars 1819, effectuée par le ministère Decazes, dans le sens des opinions libérales; celle d'octobre 1827, œuvre du ministère Villèle, dirigé par des vues tout opposées (celle-ci fut brisée, ainsi que toutes les nominations de pairs émanées de Charles X, par un coup d'état que consacra la Charte de 1830 contre la chambre des Pairs); enfin la fournée du 19 novembre 1831, faite dans le but d'assurer le vote

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de l'abolition de l'hérédité, et qui excita |
néanmoins, dans la minorité radicale de
la Chambre des députés, une irritation
qu'elle essaya vainement de faire parta-
ger au reste de cette assemblée. O. L. L.
FOURNIL. C'est la partie d'une ha-
bitation rurale où se trouve placé le four
à cuire le pain, ainsi qu'un petit cabinet
où se met le pétrin. Un fournil exclusi-
vement destiné à la fabrication du pain
ne se trouve que dans les grandes fermes;
car dans les moyennes habitations rurales
cette pièce sert encore de buanderie et
à divers autres usages. Chez le petit te-
nancier, la cuisine sert toujours de four-
nil. Cette pièce, dans la distribution in-
térieure d'une ferme, doit toujours être
placée près de la cuisine, dont elle est
une annexe; la seule chose nécessaire à
observer dans sa distribution c'est de
lui donner des proportions assez vastes
pour faciliter l'enfournement et le dé-
fournement, et pour y ranger commo-
dément du bois et les ustensiles néces-
saires à la fabrication du pain. Le ca-
binet où se place le pétrin demande à
être bien éclairé, ayant le plafond et les
enduits et une aire bien carrelée, pré-
cautions indispensables pour le tenir pro-
pre.
ANT. D.
FOURRAGE. Par cette expression,on
désigne tantôt, comme le dit le Diction-
naire de l'Académie, « la paille, le foin et
toute autre espèce d'herbe qu'on donne
aux bestiaux, aux chevaux, etc., lors-
qu'on ne les fait point paître, »> tantôt la
totalité des substances végétales qu'on
leur destine comme aliments, principale-
ment lorsqu'elles sont déjà récoltées, mais
quelquefois aussi lorsqu'elles ne le sont
pas encore. On donne aussi à ce même
terme deux étymologies: l'une allemande,
le mot Futter, d'où la basse latinité a
formé foderum et fo·leragium, et qui est
pris dans le second des sens indiqués tout
à l'heure; l'autre latine, farrago, mé-
lange qu'on formait de différentes sortes
de grains ou de céréales coupés en herbe
et dont on nourrissait le bétail.

Suivant M. Vogeli, auteur de la Flore fourragère, il entre dans la composition de nos divers foins 500 espèces de plantes, qui toutes, il est vrai, ne conviennent pas également aux bestiaux, mais que

cependant ils mangent; et ce nombre doit être augmenté de la foule peut-être aussi considérable des fourrages autres que les foins. La classification suivante donnera une idée de leur multitude et de leur diversité.

Au premier rang se place la vaste classe des plantes qui contribuent à l'alimentation du bétail par leurs tiges et leurs feuilles à la fois: ce sont les herbes, annuelles ou vivaces, qui entrent dans la composition des pâturages et des prairies (voy.) et qui servent à la nourriture des animaux, soit dans leur état de fraicheur, soit après avoir été converties en foin (voy.) par la dessiccation, ou en d'autres termes comme fourrages verts et comme fourrages secs; ce sont aussi les céréales qu'on peut servir également en vert en les coupant avant la maturité de leurs graines, ou à l'état sec et sous forme de paille |(voy.) après le battage; ce sont enfin quelques autres plantes qui, étant habituellement cultivées dans l'intérêt direct de l'homme, le sont accidentellement dans celui du bétail, et ne forment pas cependant des prairies proprement dites: telles sont notamment les choux, la laitue, le colza, la navette, la sanguisorbe ou grande pimprenelle, la moutarde, etc.; telles sont aussi certaines légumineuses, comme les pois, les lentilles, les fèves, qui, après avoir été dépouillées de leurs graines destinées à l'homme, laissent des fanes ou une paille que consomment les bestiaux.

La seconde classe des plantes fourragères se compose de celles qui ne fournissent comme aliments que leurs feuilles et leurs jeunes pousses : ce sont les arbres et les arbrisseaux. Les principales espèces d'arbres qu'on fait ou qu'on peut faire servir à ce but sont les suivantes : le frêne élevé et le frêne à bouquet, l'érable sycomore et l'érable plane ou faux sycomore, le tilleul à petites feuilles, le robinier faux-acacia, le robinier sans épines, le cytise aubours ou faux ébénier, le cytise des Alpes, la luzerne en arbre, le baguenaudier, l'orme, le saule blanc et le saule manceau, le peuplier blanc, le noir, celui du Canada, le tremble, le bouleau blanc, l'aune, le charme commun, le hêtre, le chêne et la vigne. Parmi les arbustes, l'ajonc d'Europe, le genêt

dans notre climat, la pomme de terre, le topinambour, la betterave, les raves et navets, les choux-raves et choux-navets, la carotte, le panais et le raifort.

Dans la quatrième classe, qui comprend les fruits et les graines, se rangent: 1o les céréales, dont deux espèces, l'orge et surtout l'avoine, sont des éléments essentiels de l'alimentation du bétail et qui toutes s'adaptent très bien à cette même destination, mais qui habituellement en reçoivent une autre plus élevée et dont par conséquent on n'abandonne aux animaux que les balles et les criblures; 2o les légumineuses, au nombre desquelles, de même que parmi les céréales, sont plusieurs espèces qui pourraient nourrir de leurs graines les animaux aussi bien que l'homme, mais qui, par les mêmes raisons, sont ordinairement réservées pour celui-ci, par exemple les haricots, les lentilles, les pois des variétés jaunes et vertes, la fève de marais, tandis que d'autres sont plus spécialement ou même exclusivement employées à l'alimentation de ceux-là, comme par exemple les gesses, les vesces, les pois gris et les féveroles; 3o des mélanges de ces différentes sortes de graines, comme orge et avoine, avoine et vesces, fèves, vesces, pois et avoine, etc., mélanges connus sous le nom de dragées; 4o quelques fruits de diverse nature qui ne sont que d'un usage restreint, savoir les glands, les faînes, les châtaignes, les marrons d'Inde, les poires et pommes sauvages, les citrouilles et quelques autres.

des teinturiers ou la génestrolle, le genêt velu, le genêt à balai, la bruyère, le coudrier, peuvent aussi se prêter au même usage. Les feuillards (ainsi s'appellent les arbres dont on tire cette sorte d'utilité) tantot ne sont l'objet d'aucun soin particulier et restent abandonnés à leur croissance naturelle, tantôt sont élevés en taillis, en haies ou en têtards. La récolte a❘ ordinairement lieu vers la fin de l'été ou au commencement de l'automne, et s'exécute par un simple effeuillement ou par un élagage qui enlève à la fois les extrémités des rameaux et les feuilles. Dans ce dernier cas, le produit se conserve en fagots sous des hangars; la feuillée seule, au contraire, est serrée dans des fosses ou des tonneaux dans lesquels on la tasse, en la saupoudrant quelquefois de sel. On voit par là que les feuilles peuvent servir non- seulement comme fourrage vert, mais encore comme fourrage sec. Elles offrent d'ailleurs des avantages qui devraient leur valoir, non pas peut-être partout, mais du moins dans les pays pauvres et les contrées méridionales, la même faveur que leur accordaient les anciens et qu'elles obtiennent encore en Italie. En effet, d'après les analyses chimiques de Sprengel, elles contiennent, à poids égal, plus de substance sèche et de matière nutritive qu'aucune herbe fourragère; la récolte en est d'ailleurs moins casuelle, les arbres qui les donnent craignent moins la sécheresse, ils réussissent sur des sols dont la superficie est très pauvre de matières organiques, ils peuvent donner leurs produits pendant une longue période de l'année et les renouveler pendant des siècles, à des intervalles, il est vrai, de 2 à 5 ans, sans cesser pour cela d'être utiles sous d'autres rapports. Cependant ces avantages sont en partie contrebalancés par la détérioration que l'effeuille ment cause aux arbres, par la difficulté | de la conservation des feuilles et par la répugnance que, dans cet état de conservation, elles causent à la plupart des bestiaux.

La troisième classe des fourrages se compose des racines et des tubercules, qui, outre leurs autres avantages, offrent une précieuse ressource pour tempérer le régime du sec pendant l'hiver. Ce sont,

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Une cinquième et dernière classe de fourrages peut se former des substances provenant de la fabrication de certains produits industriels : là se rangent les résidus des brasseries, des distilleries de pommes de terre et de grains, des féculeries, des fabriques de sucre de betterave, les tourteaux d'huile de colza, de lin, de chenevis et de faînes, le son et les issues du blé.

Entre toutes ces substances, qui comprennent une notable partie du règne végétal, il existe, sous le rapport de la puissance nutritive, de grandes différences qui ont été l'objet de nombreuses recherches, surtout en Allemagne et en Angleterre, soit de la part des chimistes, entre autres de Davy, de Crome, d'Einhof, de Spren

bilité d'y rencontrer quelques herbes vénéneuses. Mais il doit apporter plus d'attention à ce choix lorsqu'il les soumet au régime artificiel de la nourriture à l'étable, dans lequel, outre les méprises qui lui font regarder comme approprié

gel et de Boussingault, soit de la part des agronomes et surtout de Thær, de Block, de Burger, de Petri, de G. Sinclair, de Mathieu de Dombasle, qui les ont observées sous le point de vue physiologique et pratique. Malheureusement l'exactitude est difficile à atteindre dans ces sortes de dé-à telle espèce d'animal ce qui lui est conterminations; mais cependant, à défaut de traire ou ne convient qu'à telle autre, il termes tout-à-fait exacts, la science ac- a à craindre les graves inconvénients qui tuelle est au moins en état de poser des peuvent résulter de l'usage de fourrages limites de variation et de dresser une viciés par les végétations cryptogamiques, échelle approximative des fourrages équi- par les intempéries survenues pendant valents, que nous allons faire connaitre en la récolte, par des accidents arrivés pengros, d'après les moyennes des résultats dant la conservation ou de toute autre obtenus par différents observateurs. manière.

Graines de légumineuses. Céréales de premier ordre : froment, seigle..

Équivalents.
25 à 35

35 à 45

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Feuilles d'arbres.

Foin des prairies de légumineu-
ses: sainfoin, luzerne, trèfle.
Foin des prairies naturelles.
Fanes de légumineuses, résidus
de brasserie.

Balles de céréales, gousses de lé-
gumineuses, résidus de distille-
ries de grains.
Tubercules: pommes de terre,
topinambours .

Paille des céréales du deuxième
ordre, avoine. .

Racines: choux navets, rutabagas,

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45 à 55

55 à 65

55 à 65

65 à 80

Ce qu'il y aurait à dire ici des autres effets particuliers des divers fourrages, c'est-à-dire de ceux qu'ils exercent sur les qualités ou produits que nous demandons aux bestiaux, tels que la force musculaire, la chair, la laine, le lait, rentre dans les principes généraux de l'alimentation ou doit être cherché dans les articles spéciaux de cette Encyclopédie qui ont ces mots pour titre. Mais le choix des fourrages donne lieu à d'autres observations concernant, ou des circonstances inhérentes aux animaux eux-mêmes, telles que leur âge, leur sexe, leur tempé150 à 200 rament, leurs espèces, ou des influences extérieures, entre autres celle des saisons; et ces deux derniers objets méritent quelques moments d'attention.

80 à 100

n

100

100 à 150

200 à 220

240 à 260

carottes, betteraves..

Paille de froment.

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250 à 350
300 à 360

Herbe des prairies en vert.
Paille de seigle.
Choux
Navets.

350 à 400
400 à 425

400 à 450

450 à 500

Entre tous les bestiaux, le cochon est celui qui regarde le moins à la nature des substances susceptibles de lui servir d'aliments et qui consomme le plus d'espèces; car outre celles auxquelles il participe avec les autres bestiaux, il consomme quantité de débris et de restes de Un autre point de vue sous lequel les cuisine, le laitage aigri et les matières fourrages doivent être envisagés, c'est ce- animales. A l'extrême opposé se trouve le lui de leurs propriétés et qualités spé- cheval, que, par abus, il est vrai, de la ciales, ou des effets particuliers que cha- délicatesse de ses goûts, on a presque excune de leurs espèces peut exercer sur clusivement réduit, en France (à part le les bestiaux. Sous le rapport de la santé, pâturage, qui n'est guère pour lui qu'une le cultivateur n'a pas beaucoup à s'in- exception), à l'avoine, au foin, à la paille quiéter du choix de la nourriture qui et au son, quoique l'orge, les féveroles, convient à ses bêtes tant qu'il les laisse les carottes, les pommes de terre, puissent paître en liberté, car leur instinct et leur aussi entrer dans son régime. Entre ces goût sont pour elles des guides plus sûrs deux extrêmes, se placent d'abord l'àne, que ne pourrait l'être sa raison, pour les qui se rapproche du cochon en ce qu'il préserver de l'unique danger qui les me- se contente aussi d'une nourriture grosnace dans les pâturages, savoir la possi-sière, comme par exemple des plantes

coriaces qui croissent dans les plus mauvais terrains, mais qui est plus sobre et consomme un moindre nombre d'espèces d'aliments; puis la chèvre, qui de même est peu délicate sur leur choix et qui sait se les procurer dans des lieux escarpés où d'autres animaux ne se hasarderaient pas; en troisième lieu, le mouton et le bœuf, dont la table, qu'on nous passe l'expression, se compose de la plupart des articles ci-dessus énumérés, mais qui different l'un de l'autre en ce qu'ils n'ont pas la même appétence pour tous; car, par exemple, les feuilles, les marrons, les glands, les grains, sont donnés préférablement aux moutons, tandis que les tourteaux et les résidus de fabriques sont plutôt réservés au bœuf.

de l'action fortifiante des agents atmosphériques. Avec de pareils avantages, il peut se conserver dans les localités où la terre est à bas prix et dévolue à un petit nombre de propriétaires; où la population est rare, la main-d'œuvre chère, la culture des terres sacrifiée à l'économie du bétail, et l'établissement des prairies de légumineuses impossible: partout ailleurs, il doit céder le pas au système de la nourriture à l'étable, qui n'occasionne plus de frais que pour donner des produits encore plus considérables, parce qu'il suppose la production de fourrages plus abondants et de meilleure qualité, qu'il prévient toute perte dans leur consommation, toute diminution de leur effet utile; qu'il donne ainsi lieu à la création d'une plus grande quantité d'un plus riche fumier, que par lui-même il en diminue beaucoup le gas

bue à l'amélioration du bétail par l'effet d'une nourriture plus abondante, qu'il lui procure des soins à la fois plus assidus et plus intelligents qu'il nécessite; enfin qu'il se prête mieux aux différentes com

Sous le rapport des saisons, on fait une distinction essentielle entre la nourriture d'hiver et la nourriture d'été. La première consiste principalement en four-pillage et la déperdition, qu'il contrirages secs; les choux peuvent seuls à cette époque fournir un peu de vert; mais les racines y suppléent en partie. L'alimentation pendant l'hiver est en général un peu chétive, soit à cause de l'insuffisance réelle ou présumée de l'approvisionne-binaisons et à la rapidité des successions ment, soit parce qu'on exige alors peu de services des animaux. Mais c'est surtout au printemps et lorsque la végétation est retardée que la difficulté de l'alimentation se fait sentir et que les bestiaux sont exposés à souffrir. Aussi les agronomes sont-ils en quête de fourrages qui puissent être fauchés ou pâturés de bonne heure au printemps, pour venir en aide au cultivateur. Un autre genre de difficulté que présente l'affourragement dans cette saison est la transition même du régime d'hiver au régime d'été, cette transition ne pouvant s'effectuer que graduellement et avec précaution. Il s'élève à la mème époque une question qui peut aussi causer de l'embarras nous voulons parler du choix entre la nourriture à l'étable et le pâturage. En faveur de ce dernier mode on peut alléguer qu'il est très simple et d'une exécution très facile, qu'il ne nécessite ni grandes avances de capital pour s'établir, ni grands frais de main-d'œuvre pour fonctionner, enfin qu'il procure aux animaux le bienfait de l'exercice et

de cultures, ou, en d'autres termes, à la variété des emplois et à la fréquence de reproduction du capital circulant. Cependant il ne convient pas également à tous les bestiaux: il ne peut, pour les moutons, suppléer qu'en partie le pâturage, et les bêtes bovines elles-mêmes, dont le naturel s'en accommode le mieux, ont besoin, pendant qu'elles le suivent, de quelque exercice en plein air qui les maintienne en bonne santé. Par le même motif,les étables, bergeries et écuries (voy. ces mots) où on met ce système en pratique doivent être saines et bien aérées. D'ailleurs une de ses principales conditions, c'est la production non interrompue de fourrages verts, pendant tout le temps qu'il dure. Les suivants, que nous rangeons dans l'ordre successif de leur croissance, sont ceux qu'on emploie le plus souvent à cette destination: au printemps, plusieurs plantes semées pendant l'automne de l'année précédente, telles que le colza, la moutarde, le pastel, la pimprenelle, le seigle, l'escourgeon, le froment qu'on fait légèrement brouter ou faucher lors

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