Page images
PDF
EPUB

tira meilleur parti de ses francs-archers que ne l'avait fait son père : ils lui rendirent quelques services dans ses expéditions nombreuses; ils s'acquittaient à merveille de ses ordres quand il s'agissait de saccager le territoire de l'ennemi. Cette milice, d'abord prise parmi les paysans, s'alimenta ensuite par le concours des villes, et quelques historiens supposent que l'orgueil des francs - archers fournis par les cités imagina le sobriquet de francstaupins comme dénomination des archers de villages.

tement du ban royal, en employant les francs-archers comme une sorte de garnisaires ou de maréchaussée (voy. ces mots) chargée de la poursuite des retardataires. A raison du défaut de règles uniformes, à défaut de principes en fait de tactique d'infanterie, ces paysans-soldats ne formèrent que de misérables troupes: aussi les francs - archers étaient – ils déjà ou licenciés ou éteints avant la fin du règne de Charles VII. En 1466, Louis XI les fit revivre, ou du moins il renouvela cette dénomination; il prescrivit un appel de 16,000 hommes destinés à s'agréger en quatre corps, dont chacun devait former une espèce de phalange à la grecque. Ces corps étaient d'armes différentes, et tous les francs-archers n'étaient point archers: de là le besoin de les associer par corps à peu près armés de même. Le nombre des francs-archers que chaque paroisse devait fournir était proportionné au nombre des feux, à raison d'un homme sur soixante conscriptibles. Le sort décidait de l'enrôlement. Telle fut la première pensée d'une milice provinciale, d'une garde nationale mobilisable, d'une conscription générale, mais roturière et villageoise. En cas de guerre, une solde royale de quatre livres était octroyée par homme et par mois. En outre de cette solde, le franc-archer était dispensé ou affranchi de toute contribution, d'aides et gabelle : de là la qualification de franc donnée à ces miliciens *.

De même que l'ordonnance de Charles VII avait été la première où le mot tactique d'infanterie fut sous-entendu, de même l'édit de Louis XI fut le premier document français dans lequel se retrouve quelque chose d'analogue à un règlement sur l'uniforme de l'infanterie. Louis XI

(*) On voit que l'institution des franes-archers, en France, n'a rien de commun avec la croyance populaireautrefois répandue en Allemagne et qui a donné naissance au nom de Freischütz, lequel, verbalement, signifie aussi franc-archer. D'après cette croyance, certains coups d'arquebuse atteignaient fatalement leur but, par un effet de la magie et au moyen d'une balle enchantée. Pour se mettre en possession d'une telle balle, le tireur faisait un pacte avec le diable et lui donnait son âme. C'est cette croyance qui fait le fond de Robin des Bois, cette admirable composition de Weber dont le titre allemand de Freischütz, tireur libre, dégagé d'entraves, est beaucoup plus significatif.

J. H. S.

La seule grande journée où assistèrent les francs-archers fut celle de Guinegatte (7 août 1479): leur indiscipline, leur ardeur pour le pillage y occasionnèrent la perte de cette sanglante bataille, ce qui ajouta au peu d'estime dont ils jouissaient dans l'armée et prépara leur licenciement. Dès le règne de Charles VII, ces pillards avaient prétendu qu'à raison de l'exemption de la taille eux et leur postérité jouissaient d'un anoblissement de fait. En 1480, l'abolition des francsarchers était prononcée par Louis XI. Remis sur pied en 1485 par Charles VIII, ils furent définitivement supprimés en 1598 par Louis XII. Gal B.

FRANCE (géogr. et statist.). I. Cette contrée de l'Europe occidentale, que les avantages de sa situation, la richesse de son territoire et les qualités éminentes du peuple qui l'habite placent au rang des plus importantes du globe, est comprise entre 7° 6' long. O. et 5° 57′ long. E. du méridien de Paris, et entre 42° 20′ et 51° 10' lat. N. Elle a pour limites, au nord et au nord-ouest, l'Océan; au nord-est, la Belgique et trois états allemands: la Prusse, la Bavière rhénane et le grand-duché de Bade; à l'est, la Suisse et les états de terre-ferme du royaume de Sardaigne; au sud, la Méditerranée et l'Espagne. Telles sont ses frontières politiques. Le Rhin, les Alpes, la Méditerranée, les Pyrénées et l'Océan, voilà ses frontières naturelles. La conquête les lui avait un moment acquises, et l'Europe les lui reconnut en 1802 par le traité d’Amiens; mais la guerre lui ôta, 12 ans après, ce que la guerre lui avait donné. Dans son état actuel, la France présente la forme d'un hexagone irrégulier. Elle

a, dans sa plus grande longueur, de l'ex- | Languedoc jusqu'aux pieds des Pyrénées. trémité la plus occidentale du départe- | Au-dessus de ces calcaires se rencontrent ment du Finistère à la pointe d'Antibes (Var), environ 1,064 kilomètres ou 266 lieues, et dans sa plus grande largeur, de Givet (Ardennes) à Saint-Jean-Pied-de- | Port (Basses-Pyrénées), 924 kilomètres ou 231 lieues. On évalue sa circonférence à 4,696 kilomètres ou 1,174 lieues, dont 2,456 kilomètres ou 614 lieues de côtes, et 2,240 kilomètres ou 560 lieues de frontières terrestres. Sa superficie totale est évaluée à environ 540,085 kilom. carrés (à peu près 34,000 lieues carrées nouvelles ou 54 millions d'hectares; ce qui répond à environ 26,700 lieues carrées anciennes et à près de 10,000 milles carrés géographiques.

II. La France, géologiquement considérée, présente toutes les natures de terrains. Les terrains primitifs, granitiques et schisteux, parmi lesquels se trouvent intercalées d'épaisses couches calcaires qui contiennent de nombreux débris or– ganiques, forment en quelque sorte la ceinture de cette contrée, puis se retrouvent par grandes masses à son centre; ils constituent toute la chaine des Pyrénées et la presqu'ile de Bretagne; on les retrouve ensuite dans les Ardennes, puis dans les Vosges. Toute la partie haute du Dauphiné en est formée; on les voit percer jusqu'à la surface du sol sur le rivage de la Méditerranée, en face de l'ile de Corse, qui appartient tout entière à cette antique formation. Dans l'intérieur du pays, nous retrouvons un groupe qui comprend l'Auvergne, le Limousin et le Lyonnais, et va disparaître au midi, dans les Cévennes, et au nord, dans la Bourgogne. C'est sur ces puissantes assises et dans les intervalles qu'elles laissent que sont déposés les terrains secondaires formés de roches calcaires plus ou moins compactes et où gisent d'immenses dépôts de coquillages et de madrépores. Ces roches sont souvent à nu et seulement recouvertes par le sol végétal ; elles forment des montagnes peu hautes, mais souvent très escarpées. On les retrouve dans toute l'étendue de la Lorraine, en Bourgogne, en Franche-Comté; elles recouvrent exactement les pentes primitives du Dauphiné jusqu'aux bords de la Méditerranée, et du

des dépôts crayeux très considérables qui appartiennent à la même formation. Paris occupe à peu près le centre du plus important, vaste lit que recouvrent les terrains tertiaires, et dont les abords se laissent apercevoir dans la Flandre, dans la Champagne, dans la Bourgogne, dans le Berri et dans le Maine. Les terrains tertiaires sont en grande partie composés de bancs calcaires plus grossiers que les précédents, et où se retrouvent, parmi des coquillages souvent fluviatiles, des débris de mammifères inconnus, sur lesquels s'est exercé le génie de Cuvier. On en rencontre une autre masse d'une assez grande étendue dans le bassin de la Gironde, aux pieds des Pyrénées. Des amas considérables de sable, de galets, d'argile, de marne, de tourbe, constituent les terrains d'alluvion : les landes de Gascogne, les dunes de Picardie, de la Camargue, sorte de delta de la France à l'embouchure du Rhône, paraissent appartenir à cet ordre de formation. Enfin les terrains pyrogéniques ou volcaniques se font surtout remarquer dans la masse centrale des terrains primitifs. Les montagnes d'Auvergne en sont en grande partie formées; on y rattache également ces roches basaltiques du Velay et du Vivarais, taillées en colonnades imposantes et comparables à celles qui excitent si vivement en Irlande la curiosité des étrangers.

III. La grande ligne de faite qui partage l'Europe en deux versants généraux, l'un au nord et à l'ouest, dont les eaux s'écoulent dans l'océan Glacial et dans l'océan Atlantique, l'autre à l'est et au sud, qui conduit les siennes dans la Caspienne et dans la Méditerranée, pénètre en France par la chaine du Jura, dans la partie où le mont Jorat la lie avec la grande chaine des Alpes; de ce point de départ, elle se redresse dans la direction nord-est jusqu'au mont Terrible; puis, inclinant vers l'ouest, elle va joindre l'extrémité méridionale de la chaine des Vosges, où elle sépare directement les bassins du Rhin et de la Saône. Un de ses rameaux, qui se prolonge dans le nord, forme la chaine des Vosges. Continuant à se diriger à l'ouest, elle se confond avec

les monts Faucilles, entre les sources de sont le Mont-Perdu (3,351m), le Cylinla Meuse et de la Moselle; de là, s'abais-dre (3,332m) et le Vignemale (3,298m). sant vers le sud, elle va former le plateau | A l'intérieur, c'est dans la partie septen

trionale de l'ensemble compris sous la dénomination générique de Cévennes, mais qui se décompose en montagnes d'Auvergne, du Charolais, du Beaujolais, du Lyonnais, du Vivarais, du Gévaudan et en Cévennes proprement dites, que se trouvent les sommets les plus élevés. Nous signalerons notamment leCantal(1,935), le Mont-d'Or (1,886TM), et le Puy-de

de Langres, qui sépare les deux grands bassins de la Seine et du Rhône. De ce point, la ligne de faite envoie un nouveau rameau vers le nord-ouest: celui-ci forme d'abord les Ardennes et devient finale- | ment une ligne de faite secondaire qui partage le bassin de la mer du Nord de celui de la Manche. A partir des sources de la Seine, la ligne se prolonge, dans la direction du sud, sous le nom de Côte-Dôme (1,465m) en Auvergne; le Mezeng

d'Or; de là, un troisième rameau courant à l'ouest sépare les bassins de la Manche et de l'Atlantique et se termine au cap Finistère. Du point le plus méridional de la Côte-d'Or, la ligne, continuant à se diriger vers le sud, se lie d'abord avec ce vaste amas de montagnes dont la partie méridionale porte plus particulièrement le nom de Cévennes. Les montagnes d'Auvergne en forment à l'ouest une des ramifications les plus importantes. Là se trouvent les points de partage des bassins du Rhône, de la Loire et de la Garonne. Enfin la chaîne des Cévennes se lie, dans | son extrémité sud-ouest, aux Pyrénées, par lesquelles la grande ligne de faite pénètre en Espagne. Tel est l'ensemble du système orographique de la France. Les grandes inclinaisons des terres se trouvent ainsi déterminées, et c'est à quoi nous devons nous borner dans ce rapide aperçu.

Parmi ces monts dont le sol est hérissé, c'est la portion des Alpes et des Pyrénées appartenant à la France qui offre les seules montagnes dignes de figurer au rang de celles du premier ordre. Dans le département des Hautes-Alpes est le pic des Écrins ou Arsines, dont l'élévation au-dessus du niveau de la mer est de 4,105 mèt., et qui paraît être le point culminant de la France; viennent ensuite, dans le même département, la Meidje, qui a 3,986m de hauteur, et le MontViso, qui en a 3,838, et dans l'Isère le grand Pelvoux, haut de 3,934m. Les Pyrénées nous offrent la Maladetta, dont les deux pics, l'un oriental, dans la HauteGaronne (pic Nethou), s'élève à 3,404, et l'autre occidental, dans l'Ariège, à 3,312. Les plus hauts sommets ensuite

[ocr errors]

dans les Cévennes proprement dites, qui a 1,774TM d'élévation, et le mont Tarare dans le Lyonnais, 1,500m. La hauteur moyenne dans la chaîne du Jura est de 1,000m; mais le Reculet s'élève à 1,720TM, et la Dôle à 1,681m; dans les Vosges, le Ballon, qui s'élève à 1,429m, paraît être le point culminant; en Corse, enfin, est le Monte Rotondo, dont la hauteur est de 2,672TM.

Les pentes prolongées de plusieurs de ces montagnes forment des vallées d'une grande beauté, telles que celles du Dauphiné, des Hautes et Basses-Pyrénées, de l'Ariège : là se trouvent souvent, à une très grande élévation, des lieux habités. Ainsi, dans les Hautes-Pyrénées, le village de Gavarni, auprès duquel est une cascade qui forme une des curiosités naturelles du pays, se trouve à 1,444m d'élévation, et Barèges, renommé par ses eaux, à 1,290m; dans les HautesAlpes, Briançon est située à 1,306m de hauteur. Voici la hauteur comparative de quelques autres points: Pontarlier (Doubs), 887; Plombières (Vosges), 421; Clermont-Ferrand (Puy-deDôme), 411; Dijon (Côte-d'Or), 217; Lyon (Rhône), 155"; Paris, plate-forme de l'observatoire royal, 27m.

Des révolutions qui doivent remonter à une époque antérieure aux temps historiques ont éteint les nombreux volcans qui brûlaient dans le grand groupe central, et dont les traces subsistent seules en France aujourd'hui.

IV. Les rivages de la France sur l'océan Atlantique ont, à partir de l'embouchure de la Bidassoa jusqu'à la pointe la plus avancée du Finistère, 932,000 mètres de développement, et 920,000 sur la Man

che et la mer du Nord, de cette pointe | l'Allier, le Loir, le Cher, la Vienne et la Mayenne, affluents de la Loire; l'Ariège, le Tarn, le Lot et la Dordogne, affluents de la Garonne; l'Ain, la Saône, l'Isère et l'Ardèche, affluents du Rhône. En outre, 5,000 cours d'eau de moindre dimension complètent le système hydrographique d'un des territoires assurément les mieux partagés sous ce rapport.

jusqu'à Dunkerque; enfin sur la Méditerranée la côte de France présente un prolongement d'environ 604,000m. Les iles principales qui se trouvent groupées sur les bords sont, dans l'Océan, Ouessant, Sein, Groaix, Belle-Ile, Noirmoutier, Dieu ou Yeu, Ré et Oléron; les principales dans la Méditerranée sont, outre la Corse, située à 68 lieues de la côte, les groupes d'Hyères, de Lerins et la Camargue; une seule presqu'île, la Bretagne, un seul cap, celui de la Hogue sur la Manche, figurent dans les nomenclatures géographiques de l'Europe. La nature a creusé sur ces rivages plusieurs bons ports que l'art a perfectionnés ; les principaux sur les côtes occidentales sont : Saint-Jean-de-Luz, Bayonne, La Rochelle, Vannes, Lorient et Brest, auxquels on peut ajouter Bordeaux, Rochefort et Nantes, quoiqu'ils soient situés à quelque distance de la mer. Les ports de la côte nord-ouest sont Morlaix, Saint-Malo, Cherbourg, le Havre, Dieppe, Boulogne, Calais, Dunkerque et Rouen, situé sur la Seine à 17 lieues de son embouchure. Les ports sur la Méditerranée sont : PortVendres, Collioure, Agde, Cette, Marseille, Toulon, Saint-Tropez, Fréjus et Antibes.

Parmi les fleuves qui arrosent le territoire français, six, savoir: la Meuse, le Rhin, la Seine, la Loire, la Garonne et le Rhône, prennent rang parmi les plus importants de l'Europe. On leur consacrera des articles spéciaux. Ces fleuves constituent les six grands bassins principaux dont nous avons indiqué les pentes générales; seize autres fleuves, de moindre importance, forment des bassins secondaires subordonnés aux précédents. Nommons comme les plus remarquables l'Escaut, tributaire de la mer du Nord; la Somme et l'Orne, tributaires de la Manche; la Charente et l'Adour, tributaires de l'Océan ; l'Aude, l'Hérault et le Var, tributaires de la Méditerranée. Ces 22 bassins, comprennent en totalité 100 et quelques rivières du second ordre parmi lesquelles nous devons signaler la Moselle, affluent du Rhin, et la Meurthe, affluent de la Moselle; l'Aube, l'Yonne, la Marne, l'Oise et l'Eure, affluents de la Seine;

Encyclop. d. G. d. M. Tome XI.

Il n'y a pas d'autre lac important à signaler en France que celui de Grandlieu, dans la Loire-Inférieure; il existe en outre sur plusieurs points de ses vastes rivages des étangs ou lagunes remarquables par leur étendue.

V. Les fleuves et rivières que nous venons d'énumérer, ainsi que les cours d'eau moins importants qui en dépendent, présentaient, en 1836, à la navigation, dans l'état où des travaux d'art les avaient amenés, un développement de 8,964 kilomètres. A ces cours d'eau nous devons ajouter les canaux : on en comptait à la même époque 74, dont les principaux étaient ceux des Ardennes (103,315 mètres), du Berry (320,000), de Bourgogne (241,469m), d'Ille et Rance(84,794m), du Centre (116,812), de Briare (55,301), le canal latéral à la Loire, qui doit être compté parmi les plus beaux travaux de ce genre exécutés jusqu'ici (198,000m), le célèbre canal du Midi ou de Languedoc (244,092), ceux de Nantes à Brest (374,000m), du Nivernais (176,166), de l'Ourcq (93,922TM), du Rhône au Rhin (349,363), de SaintQuentin (94,381m), et de la Somme (156,894). Toutes nos voies d'eaux artificielles, qui attendent sur plusieurs points d'indispensables compléments, présentent une longueur totale de 3,699 kilom. ; elles lient des portions du territoire que la nature avait isolées; elles rattachent l'une à l'autre les deux grandes mers qui baignent ses côtes au sud et à l'ouest, rapprochent ses frontières de l'est et du nord, et offrent ainsi un puissant secours au développement progressif de la prospérité intérieure.

Quant aux voies de terre qui doivent être indiquées ici pour compléter l'ensemble des moyens de communication que présente notre territoire, elles consistent en routes royales, routes départe

32

application tres importante an pavage public est en ce moment méme reaso¤, se trouve surtout dans le Bas-fin, l'Ain, les Landes, etc. La tourbe existe sur un grand nombre de points par couches.comsiderabies, notamment dans le Pas-deCalais, la Somme et le Nord.

mentales et chemins vicinant. Les premores vont au nombre de 200 et ont un parcurs de 24,511 klom., dont le onze the environ est pare, et le reste est ou ferre, ou encambuté d'apres la methode perfectionnée de Mac-Adam, ou établi sur des poutres. Le nombre des routes départementales était de 1,000 environ, en 1830, leur longueur totale est, en 1856, de 36,578 kilom. Enfin les chemins vicinaux ont une étendue de 771,458 kilom., L'ensemble de tous ces divers moyens de communication présentait un developpement de 855,213 kilom., ou 219,393 lieues moyennes. On compte, tant sur les routes royales que sur les routes departementales, 1,663 ponts, dans ce nombre 85 en fer dont la construction ne remonte pas au-dela de 1822, a l'exception des deux ponts d'Austerlitz et des Arts, a Paris.

Les chemins de fer, innovation capitale du génie de la civilisation moderne, qui doit devenir pour elle un véhicule dont la puissance est encore incalculable, ne font que de naitre en France, et leur application en grand y rencontre des obstacles de plus d'un genre. Jusqu'a présent ce pays ne compte que des lignes peu étendues et d'importance secondaire. La plus remarquable est celle de Paris à Saint-Germain.

VI. La constitution géologique de la France lui assure naturellement tous les genres de richesses minérales. La houille, si précieuse à l'industrie, y est en abondance: les dépôts houillers les plus considérables sont dans le département du Nord, et ils font partie d'une zone large de 2 licues et longue de 50, qui s'étend jusque dans la Prusserhénane; mais d'autres gites qui existent dans un très grand nombre de localités sur tous les points de la France, notamment dans les départements de Saône-et-Loire, du Rhône, de la Loire, de l'Aveyron, alimentent une exploitation d'année en année plus considérable. Parmi ces houilles, celles des mines d'Anzin et de SaintÉtienne (voy.) sont les plus estimées. Outre les autres combustibles minéraux, le jayet, qui sert à confectionner des bijoux de deuil, est obtenu dans le département de l'Aude; le bitume, dont une

|

Le sol n'est pas moins riche en mines metalliques: deux mines d'or, l'une dans le Haut-hnin et l'autre dans l'Isere, out cesse d'être exploitées depuis un demisiecle; on trouve dans le Khone, le Gard, l'Ariege et la Garonne, des sabies auriferes ou l'on recueilait anciennement une assez grande quantite de paillettes d'or. Il existe aussi dans le Haut-Rhin et dans l'Isere deux mines d'argent : celle d'Allemont (Isere est seule exploitee, et ce n'est que la qu'on obtient en France l'argent sans melange. On en extrait une quantité plus considerable des mines de plomb qui sont tres nombreuses: les principales se trouvent dans le Finistere, dans le Haut et Bas-Rhin, les Hautes et BassesAlpes, le Gard, la Loire et l'Ardeche. Une mine de mercure, dans la Manche, a cessé d'être exploitée depuis un siècle; il y a des indices de mines d'étain dans la Haute-Vienne, la Correze et la LoireInférieure. Le cuivre se trouve avec quelque abondance dans les départements du Rhone et des Basses-Pyrénées; les mines de zinc, d'antimoine et de manganèse sont assez multipliées; le fer enfin existe sur presque tous les points du territoire, et l'on ne comptait plus, en 1837, que 22 départements où il n'était pas exploité. Ceux où la production en est le plus considérable sont: la Haute-Marne, la Haute-Saône, la Nièvre, la Côte-d'Or, la Dordogne, l'Orne, la Meuse, la Moselle, les Ardennes, l'Isère, le Cher, l'Aude, les Pyrénées-Orientales, l'Ariège et la Haute-Vienne.

Le sel se trouve en masse dans plusieurs parties du territoire. La mine de Vic, en Lorraine, découverte en 1819, occupe une étendue qui ne doit pas avoir moins de 30 lieues carrées; et l'on a calculé qu'elle fournirait à une exploitation de 96,000 ans, à raison d'un million de quintaux métriques par an. Parmi les roches, terres et sables dont s'empare l'industrie, il faut citer des marbres de la

« PreviousContinue »