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FIÈVRE BILIEUSE, méningo-gastrique (de pv, membrane, et yurtip, estomac de Pinel, qui en plaçait le siége dans les membranes de l'estomac. Cette fièvre est également connue sous les noms de fièvre gastrique, synochus biliosa, febris gastrica, et elle est caractérisée par une douleur violente à la tête et au creux de l'estomac, par une chaleur brûlante et une soif inextinguible, accompagnée de nausées et de vomissements bilieux. Aucune maladie peut-être n'était plus favorable aux théories humorales: puisque l'évacuation de la bile amenait le soulagement, il était naturel de considérer comme cause la surabondance de cette humeur. Plus tard, on expliqua le fait | en admettant que l'irritation de tous les organes digestifs amenait naturellement une accélération de la sécrétion biliaire.

Les causes prédisposantes sont le tempérament bilieux, les climats chauds et la température chaude et humide, les excès d'aliments et surtout le mauvais régime. Parmi les causes occasionnelles on compte les fatigues excessives, les boissons glacées, surtout quand le corps est baigné de sueur, un accès de colère, des chagrins violents, etc.

La fièvre bilieuse dure de sept à quinze jours lorsqu'elle est simple, et se termine par des évacuations bilieuses tant par haut que par bas. Les symptômes principaux qui la signalent sont, outre ceux que nous venons d'indiquer, une lassitude générale, la fétidité de l'haleine, l'enduit jaune et limoneux de la langue, la perte d'appétit, le trouble de la circulation et de la respiration, la diminution de la sécrétion urinaire et l'altération de ses produits.

Rarement elle finit d'une manière funeste, si ce n'est dans les cas où elle se complique, ou lorsqu'elle atteint des sujets déjà malades. Son diagnostic est facile; quant au traitement, l'opinion est partagée. Ceux qui admettent comme cause de la fièvre la présence d'une quantité surabondante de bile pensent qu'il faut au plus tôt l'évacuer au moyen de vomitifs et de purgatifs, et des succès recommandent ou tout au moins autorisent cette pratique. Les partisans de l'irrita

tion veulent qu'on la combatte par les antiphlogistiques voy.). Enfin il y a des médecins qui, frappés du peu d'influence que ces médications exercent sur la marche et la durée de la maladie, s'en tiennent à l'expectation (voy.), comme base générale du traitement, et se bornent à prescrire le repos, les boissons abondantes et acidules. Ils observent souvent que les évacuations spontanées de bile, tant par les vomissements que par les selles, suffisent pour amener la guérison, du moins dans les cas simples.

FIÈVRE MUQUEUSE, fièvre adénoméningée de M. Pinel, morbus mucosus, febris pituitosa, etc., fièvre que les anciens avaient regardée comme étant produite par la surabondance des mucosités dans les voies digestives, ce qu'ils appelaient phlegme ou pituite. Elle diffère de la fièvre bilieuse en ce que la chaleur est médiocre et que le pouls n'est pas très accéléré; mais il y a une altération profonde des fonctions digestives, blancheur de la langue, perte du goût et de l'appétit, vomissements ou diarrhée de matières muqueuses blanchâtres et fétides. La membrane muqueuse de la bouche est souvent le siége d'aphthes douloureux; souvent aussi le canal intestinal est rempli de vers qui sortent par les selles ou mème sont rejetés par le vomissement. Les sueurs ont presque toujours une odeur acide plus ou moins pro

noncée.

Cette fièvre, tantôt sporadique, tantôt épidémique, reconnait pour causes générales les pays froids et humides et les saisons pareilles, une alimentation insuffisante ou malsaine, les affections morales tristes, les fatigues, les tempéraments lymphatiques, les maladies antérieures, les évacuations excessives, et en un mot toutes les causes de faiblesse, soit immédiates, soit éloignées.

Sept, quatorze, vingt-un jours sont les divers termes de la durée de cette maladie, qui en général finit favorablement, et presque toujours avec des phénomènes critiques, par les vomissements ou les selles.

On s'est à peu près accordé à considérer la fièvre muqueuse comme une affection dépendant d'un état de débilité au

quel la plupart des praticiens recommandent de remédier par les toniques et en particulier par les amers; ce qui a fait supposer une diminution dans la quantité de la bile, surtout en considérant la nature des causes sous l'influence desquelles on voit se développer la fièvre qui nous occupe. Aussi conseille-t-on l'ipécacuanha, qui, outre qu'il est vomitif, est un peu tonique, la rhubarbe et l'aloès, qui sont dans le même cas comme purgatifs, enfin le quinquina, dont on tire un grand parti surtout dans la convalescence. La saignée et les débilitants y sont presque toujours

nuisibles.

FIÈVRE NERVEUSE, fièvre ataxique de M. Pinel, febris nervosa, fièvre maligne. Les pathologistes modernes rejettent complétement cette fièvre, et prétendent que les observations données sous ce titre se rapportent, soit à des inflammations du cerveau et de ses membranes, soit à des fièvres putrides ou typhoides. On admettait aussi jadis l'existence d'une fièvre lente nerveuse niée de nos jours. Elle consistait dans un mouvement fébrile sans lésion appréciable d'aucun organe, lequel consumait peu à peu les forces du malade. Un examen plus approfondi a fait voir que ces sortes de fièvres étaient toujours motivées par des inflammations chroniques ou par de profondes altérations des organes essentiels à la vie. C'est donc à l'histoire de ces diverses maladies qu'il faut avoir recours pour trouver les moyens applicables au traitement de ce qu'on appelle fièvre nerveuse.

FIÈVRE PUTRIDE, fièvre adynamique, fièvre typhoide, typhus, fièvre d'hôpital, des prisons, etc., dothinentérite, maladie généralement grave et meurtrière, surtout lorsqu'elle se manifeste épidémiquement, et caractérisée par un profond abattement des forces. Elle parait évidemment produite par l'introduction dans l'économie de matières putrides; car on l'a vue souvent succéder à des piqûres faites dans les dissections, et on l'a produite artificiellement chez les animaux en leur injectant dans les veines des matières putrides. Que la fièvre en question soit essentielle, ou que, bien au contraire, elle soit dépendante d'une éruption pustuleuse siégeant à la face interne de l'intestin grêle, tou

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jours est-il qu'elle affecte tout le monde sans distinction d'âge, de sexe ni de tempérament; mais elle attaque plus particulièrement les sujets faibles et délicats qui ont souffert des privations, des fatigues excessives et des chagrins; d'où il est facile de prévoir qu'elle sera commune dans les populations misérables, dans les villes assiégées, les prisons mal tenues, les hôpitaux encombrés, etc., quoique néanmoins elle puisse affecter des individus isolés et chez lesquels l'action de ces causes est moins appréciable.

Cette fièvre a été souvent considérée comme contagieuse, lorsqu'on a été frappé du grand nombre de ses victimes; mais cette opinion n'est pas celle des médecins les plus expérimentés.

tels

Après les phénomènes précurseurs,

que l'affaissement et la courbature, se manifestent quelques symptômes d'inflammation ou seulement de congestion vers la tête, le ventre ou la poitrine; il y a de la tension au ventre et une légère diarrhée, avec cela de la fièvre et un sentiment d'abattement. A cette première période, dont nous n'indiquons que les principaux traits, succèdent les caractères de l'altération du cerveau et du système nerveux, savoir l'insomnie, le délire, les convulsions et la prostration profonde, auxquels se joignent, dans les cas plus graves, les hémorragies passives, la diarrhée de même nature, les gangrènes de diverses parties.

La durée moyenne de la fièvre putride est de vingt-cinq à trente jours. Quelle qu'ait été sa gravité, elle peut se terminer par la guérison avec une convalescence quelquefois très longue, de même qu'on voit des fièvres de ce genre commencer avec des symptômes assez benins et se terminer inopinément par la mort. A l'ouverture des cadavres, se présentent des ulcérations constantes de la membrane muqueuse de l'intestin grêle, et des lésions variées des organes de la respiration, du cœur ou du cerveau, qui, dans le cours de la maladie, se sont altérés simultanément ou successivement.

La physionomie de la fièvre putride est assez caractéristique pour qu'elle puisse difficilement être confondue avec une autre; quant au pronostic, on conçoit, d'a

près ce qui précède, qu'il est essentiellement variable.

Beaucoup de traitements ont été recommandés contre cette maladie, et l'on a dû arriver à cette conclusion qu'aucun ne pouvait s'adapter à tous les cas. La saignée est utile au début; les purgatifs trouvent leur application dans le cours de la fièvre, les toniques et les excitants sont aussi avantageux à la fin et dans la convalescence. Il est à peine nécessaire de dire que les moyens hygiéniques nécessaires dans les affections les plus légères sont indispensables dans celle-ci, et surtout dans les épidémies qui naissent souvent de ce qu'ils ont été négligés.

Aux fièvres qui viennent d'être indiquées les anciens auteurs en avaient joint beaucoup d'autres qui étaient seulement une dépendance de phénomènes ou naturels ou maladifs, et qui ne pouvaient en être séparées. Ainsi, parmi les premières, on compte la fièvre de denution, la fièvre de croissance, la fièvre de lait, et an nombre des autres figuraient la fièvre rhumatismale, la fièvre goutteuse, avec les fièvres variolique, rubiolique, etc., qu'il eût été plus logique de réunir sous le titre de fièvres éruptives ou exanthématiques. Voy. CROISSANCE, DENTITION, LAIT, RHUMATISME, GOUTTE et PEAU (maladies de la).

FIEVRE JAUNE, febris flava, typhus icterodes. Cette maladie, le vomito negro des Espagnols, et qui est connue sous une foule d'autres noms encore, tels que maldeSiam, peste d'Amérique, etc., désole chaque année une grande partie du Nouveau-Monde. Malgré le soin avec lequel elle a été étudiée, elle laisse encore dans son histoire un point obscur, celui de la contagion et de l'importation, point auquel se rattache l'importante question des quarantaines et des entraves que ces établissements apportent à la liberté du commerce. D'ailleurs l'effroi que, comme toutes les grandes épidémies, la fièvre jaune inspire, a empêché de l'examiner assez exactement pour en bien préciser la nature. En géné ral, on s'accorde à la considérer comme une complication de fièvre bilieuse et de fièvre putride.

Aucune condition, si ce n'est l'acclimatement et une première attaque, ne

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met à l'abri de la fièvre jaune, qui n'atteint que le littoral de la mer et ne s'étend point dans l'intérieur des terres lors même qu'on y transporte les malades, ce qui a fait regarder avec raison cette maladie comme endémique dans certaines localités. Comme toutes les maladies, elle affecte de préférence et plus gravement les sujets dont la santé est déjà plus ou moins altérée. L'invasion en est ou subite ou annoncée par de courts prodromes; la première période est caractérisée par une violente irritation des voies digestives; des vomissements fréquents ont lieu dans lesquels sont excrétées des matières noirâtres; des selles de même nature se présentent. Il y a des hoquets très pénibles et le corps tout entier prend une teinte jaune, d'où sans doute est venue la dénomination imposée à cette maladie. Dans la seconde période, on observe des symptômes qui se rapportent plus particuliè rement au système nerveux; enfin la troisième est signalée par un abattement profond, par des hémorragies passives et autres phénomènes annonçant une débilité générale.

Il faut remarquer d'ailleurs que la maladie qui nous occupe est loin de présenter constamment le même aspect, qu'on y a vu des bubons et des parotides, et que les épidémies observées à différentes époques dans les mêmes localités n'ont pas offert les mêmes formes aux observateurs.

La marche de la fièvre jaune est rapide : en cinq ou sept jours on est mort ou guéri. Quelquefois la mort a lieu en vingt-quatre heures, de même qu'on voit, mais rarement, la maladie se prolonger jusqu'au quatorzième jour. La terminaison funeste est la plus fréquente.

L'ouverture des corps a montré dans les diverses cavités des lésions plus ou moins profondes, mais dont aucune n'est assez constante pour qu'on puisse lui attribuer exclusivement les résultats fàcheux. Le cerveau, les poumons, le cœur, l'estomac, les intestins, le foie, etc., ont présenté des désordres plus ou moins profonds; toutefois aucun de ces organes ne s'est montré affecté d'une manière assez régulièrement identique pour faire de la fièvre jaune une maladie spéciale et distincte de celles qui s'observent dans les

autres contrées, sous l'influence de cir- | l'étudier, heureux de porter à une popuconstances analogues. lation voisine et souffrante le tribut de leurs lumières et d'un zèle dont le danger qu'ils couraient eux-mêmes augmentait encore le mérite *.

L'opinion généralement adoptée par les médecins est que la fièvre jaune est une maladie d'infection, c'est-à-dire produite par des causes agissant dans certaines localités, ce qui permet d'en espérer la cessation lorsque les progrès de la civilisation auront fait disparaître les conditions qui la produisent, comme cela s'est vu pour le scorbut et autres maladies qui exerçaient autrefois de grands ravages. Voy. CONTAGION, ÉPIDÉMIES, ENDÉMIES, INFECTION, PESTE.

Sous le rapport du traitement de la fièvre jaune, on est encore peu avancé; la rapidité avec laquelle elle marche laisse peu de prise aux moyens curatifs. Il n'y a pas d'ailleurs de méthode généralement adoptée, et les médecins se conduisent suivant les circonstances. Les plus éclairés d'entre eux s'accordent à penser que l'expectation y est utile, pourvu qu'on enlève le malade du lieu où il est et qui est le foyer de l'infection. Cette émigration est le meilleur moyen préservatif, et l'observation a montré que les malades transportés dans l'intérieur des terres y guérissaient ou y mouraient sans transmettre autour d'eux la fièvre jaune.

2o FIÈVRES INTERMITTENTES, febres intermittentes, maladies toutes spéciales dans leur nature et dans leur traitement, et qui sont toujours restées comme des ex'ceptions inexplicables au milieu des théories si changeantes de la médecine. La fièvre intermittente se caractérise par des accès périodiques revenant à des époques plus ou moins éloignées et présentant trois stades de frisson, de chaleur et de sueur. L'accès terminé, tout rentre dans l'ordre, et le malade semble jouir d'une santé parfaite jusqu'au moment où se renouvelle la même série de phénomènes. Une classe de fièvres tenant le milieu entre les continues et les intermittentes est celle des fièvres rémittentes, c'est-à-dire dans les¬ quelles les deux premières se confondent, une fièvre continue étant coupée en quelque sorte par les accès d'une fièvre intermittente.

On appelle type l'ordre suivant lequel reviennent les accès. Ainsi une fièvre est dite quotidienne, quand il y a un accès par jour; tierce, quand l'accès revient tous les deux jours; quarte, quand il y a trois jours sans accès. Il peut, dans ces trois types, se manifester deux accès par jour, ce qui donne la fièvre double quo

Ainsi donc l'histoire de cette maladie se réduit à bien peu de chose, lorsqu'on la dépouille du merveilleux dont la frayeur l'avait environnée. C'est une fièvre plus ou moins grave et accompagnée de symp-tidienne, double tierce, double quarte; tômes variés, laquelle est produite par une infection toute locale, dont on peut se préserver par l'émigration, et dont, une fois qu'on en est atteint, on peut guérir | par les moyens ordinaires, lorsqu'elle n'est pas portée à un degré de gravité extrême.

Cette maladie, qui depuis un siècle environ s'est montrée plus meurtrière que jamais, parait avoir eu longtemps son siége aux Indes-Occidentales avant d'être connue aux Européens. Jusqu'en 1820 on a compté 270 irruptions de la fièvre jaune offrant un caractère épidémique. Cette cruelle maladie exerça ses ravages aux États-Unis en 1819, et en Espagne dans les années 1798, 1804 et 1821. Dans cette dernière année, elle enleva jusqu'à 20,000 hommes dans la ville de Barcelonne, où les médecins français allèrent

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de même qu'on appelle fièvre tierce ou quarte doublée celle dont les accès vont se correspondant de deux en deux, un fort et un faible. Les classificateurs ont multiplié les divisions à l'infini; ils ont admis des fièvres hebdomadaires, mensuel❤ les ou même annuelles, qui n'ont jamais existé que dans leur imagination.

Les accès de fièvre, considérés isolé❤ (*) On peut consulter les ouvrages suivants : Observations sur la fièvre jaune, faites à Cadix en 1819, par M. le docteur Pariset, Paris, 1820, gr. in-4°, avec fig. coloriées; Histoire médicale de la fièvre jaune, observée en Espagne, etc., dans l'année 1821, par MM. Bally, François et Pariset, Paris, 1823, in-8°. M. C. Ch. Mathieu obtint au concours ouvert par le gouvernement d'Oldenbourg le prix proposé pour la meilleure mcnographie sur la fièvre jaune. Voici le titre ber, Hanovre, 1827, a vol. in-8°, de son livre: Untersuchungen über das gelbe Fie S.

ment, présentent des symptômes variés, ce qui a fait rapporter à chaque ordre de fièvres continues un ordre analogue de fièvres intermittentes. Ainsi l'on connaît des fièvres intermittentes inflammatoires, bilieuses, etc. Il y a également des fièvres intermittentes pernicieuses ou larvées, comme on les appelle, qui s'accompagnent de symptômes extrêmement graves et qui sont souvent mortelles au second ou au troisième accès.

L'accès de la fièvre intermittente la plus simple est celui que nous décrirons ici. D'ordinaire il survient sans être annoncé par rien, et commence par du malaise, des baillements, du froid, et des frissons qui peuvent aller jusqu'au claquement des dents. En même temps la peau est pâle, l'urine aqueuse et le pouls petit et fréquent. Après un temps plus ou moins long, la chaleur s'établit par degrés et finit par être brûlante; le pouls se développe et s'élève, la face rougit, et c'est alors que se manifestent vers divers organes des symptômes d'irritation ou de congestion propres à faire supposer des lésions très profondes d'organes importants, comme le cerveau, le cœur, le poumon, etc. Enfin s'opère une détente successive, la sueur coule et ruisselle de toutes les parties du corps, et un soulagement complet a lieu. L'appétit renait, les fonctions se rétablissent sans qu'il reste aucune trace de leur dérangement, et le calme subsiste jusqu'à ce qu'un nouvel accès vienne ramener la même série de phéno

mènes.

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verse les Marais-Pontins pendant le jour on n'en éprouve aucun mal, tandis qu'au contraire, si l'on y séjourne une nuit, on est inévitablement atteint de fièvres opiniâtres.

On s'est inutilement évertué à trouver la cause directe des fièvres intermittentes: les anciens avaient peu d'idées arrêtées à ce sujet; dans les temps modernes, on a prétendu qu'elles dépendaient d'une lésion du système nerveux; enfin, plus récemment, on les a rapportées à une maladie de la rate, ce qui aurait quelque probabilité, puisqu'en effet cet organe est ordinairement tuméfié dans les fièvres intermittentes. Un certain nombre de médecins pensent au contraire que c'est un véritable empoisonnement, s'appuyant sur ce que les fièvres intermittentes les plus opiniâtres naissent dans les pays marécageux et sous l'influence évidente des eaux stagnantes. On sait que si l'on tra- |

Ces sortes de maladies sont endémiques dans les pays bas, humides; elles y règnent presque toute l'année, mais surtout au printemps et en automne; elles y attaquent tous les habitants et surtout les nouveaux arrivés, sans distinction de sexe ni d'âge, et elles sont ordinairement très difficiles à guérir. Par réciprocité, elles sont à peine connues dans les localités salubres, ou, si elles y paraissent, elles y font peu de ravages.

On ignore pourquoi les fièvres affectent un type plutôt qu'un autre, mais l'observation a montré que les plus opiniâtres de toutes étaient les fièvres quartes. Au reste, la durée de ces maladies est extrê➡ mement variable; les fièvres de printemps se terminent souvent d'elles-mêmes après cinq ou sept accès; d'autres peuvent durer plusieurs mois et souvent même plus d'une année. Aucune maladie peut-être n'est plus sujette à des récidives et ne demande plus de soins pendant la convalescence, durant laquelle persiste longtemps encore le gonflement de la rate.

Rarement les fièvres d'accès sont mortelles par elles-mêmes, et celles qu'on nomme pernicieuses, et qui sont le plus souvent funestes aux malades, sont heureusement fort rares.

Le traitement des fièvres intermittentes a été vague et incertain jusqu'à la découverte du quinquina, médicament qui possède une propriété spécifique contre toutes les affections qui reviennent périodiquement (voy. INTERMITTENCE et QUINQUINA). A l'époque où la guerre rendait cette substance extrêmement rare, on lui a substitué une foule de médicaments plus ou moins analogues, tels que l'écorce de marronnier, de saule, etc., l'opium, la valériane, des mélanges d'amers et de fer, puis l'arsenic, puis les bains d'eau froide. On a également employé, soit directement, soit pour remédier aux symptômes concomitants, la saignée, les vomitifs, les purgatifs, etc.

Pendant l'accès, au moment du frisson, les boissons chaudes et autres moyens

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