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vernement ferait fort bien de substituer les pois des champs, les fayaux ou haricots, aux petites fèves gourganes, qui sont pernicieuses à l'esto

mac.

Le capitaine Cook et son médecin prétendent que les pois sont un anti-scorbutique. C'est pour cette raison la marine anglaise en fait usage, ⚫et que les fêves ne sont destinées qu'aux chevaux.

que

Dans le courant de la journée, il conviendrait d'accorder aux marins et aux militaires, outre la ration de vin, une boisson acidulée faite avec de l'eau et du tamarin, ou bien du jus de citron et d'orange, ou tout uniment de l'eau, du sucre et du vinaigre, afin de prévenir le scorbut qu'engendrent la viande salée, l'air salin et fétide, et un grand concours d'individus entassés dans un petit espace.

La prudence et la propreté exigent, le matin, après que les batteries, les entreponts et la calle auront été nétoyés, et le soir avant le coucher de l'équipage et des troupes, qu'on parfume le bâtiment avec du sucre brûlé, du genièvre ou de la poudre à canon; ayant soin, avant le parfumage, de frotter toutes les parties du bâtiment qui paraissent humides, avec des bouchons d'étoupes, afin d'enlever les miasmes putrides qui peuvent s'y trouver. Ce régime peu dispendieux et d'une nécessité si absolue, en détruisant les effets scorbutiques, empêcherait aussi l'inflammation du sang qui s'épaissit et ne peut circuler librement

par la chaleur excessive de la ligne; il préparerait les nouveaux arrivans à soutenir sans crainte les maladies auxquelles ils seront exposés par les fatigues qu'ils doivent essuyer, et par la transition subite d'un climat froid à une température extrêmement chaude.

De la fièvre maligne et putride, connue sous le nom de fièvre jaune.

Le docteur Keusch, médecin de Ste.-Croix, a guéri six soldats sur huit, dans l'espace de 24 heures, par le moyen des frictions faites simplement avec de l'huile. Ces frictions produisaient de fortes transpirations, et presque généralement de violens vomissemens. Le docteur, dans certains cas, augmentait l'efficacité de l'huile, en y ajoutant du camphre..

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Un officier anglais a préservé sa troupe et lui de la fièvre de Flessingue, en peignant ses cheveux et ceux de ses soldats, avec de l'huile de Russie préparée. D'autres, dit-on, ont employé avec succès force mercure en breuvage et enfrictions.

Lorsque la fièvre jaune exerçait toute sa fureur sur les blancs nouvellement débarqués d'Europe, des mulâtresses de Saint-Domingue entreprirent le traitement de ceux qui les intéressaient, après avoir été abandonnés par la Faculté, et les ont guéris par le remède suivant.

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Elles se procuraient un panier de citrons en partie murs, les coupalent en deux, éteuda'ent du sel fin sur le corps nud et sans mouvement du moribond, et le frottaient avec les citrons pendant un quart-d'heure ou plus, jusqu'à ce que le sel et le suc des citrons eussent traversé le corps du mourant, et qu'il fut devenu rouge comme une écrevisse cuite. Avant de commencer celle opération, elles mettaient des briques chaudes aux pieds du malade, et les enveloppaient avec de la flanelle chaude. Quand elles avaient fini leurs frictions, elles couvraient le corps et la tête avec une ou deux couvertures de laine', afin de provoquer et d'entretenir la transpiration.

J'ai vu des hommes qui avaient perdu la parole depuis plusieurs jours, et que les médecins avaient condamnés, recouvrer la parole et les sens au bout de quelques heures.

M. Poisson, de Nantes, aspirant de marine, s'est guéri en se couchant au plus fort de la fièvre avec sa chemise, son serre-tête et son bonnet de nuit qu'il avait trempés dans unvase de vinaigre.

Ces différens remèdes prouvent qu'il faut examiner le tempérament du malade avant de lui administrer des drogues, et ne pas employer toujours le même remède et en faire une selle à tous chevaux.

Dans la fièvre jaune, dans la fièvre inflammátoire, ou toute autre fièvre, on ne saurait trop se servir de cataplasmes de gombeau, ou de tout

autre émolient appliqué au bas-ventre, avec des compresses de vinaigre à la tête, des lavemens de l'eau qui a servi à bouillir le gombeau, et dans laquelle on a jeté du vinaigre, de l'alkalivolatil-fluor ou du camphre : les lavemens d'eau de mer dans laquelle on a fait bouillir une poignée de gombeau, et les bains aromatiques ont aussi leur utilité Si le malade a la bouche trop sèche, il convient de lui donner à sucer des tranches d'ananas, de mangles, ou mangos murs, de lui faire boire un peu de jus de citron, de la tisane de tamarin, d'oranges sures, ou de corosol, et de lui donner plusieurs fois dans le jour et dans la nuit, du camphre, des gouttes anodines d'Hoffman.

Il faut bien rafraîchir et bien préparer le malade, avant de lui donner le quinquina, autrement il est sûr d'attraper des obstructions au foie ou à la rate. Beaucoup de personnes en prenant une médecine composée une demi-heure avant l'accès de la fièvre, sont parvenus à changer l'heure de son retour périodique, et à hâter leur guérison par cette heureuse diversion.

J'ai vu quantité de personnes se guérir du té, nesme, en quatre ou cinq jours, en faisant le régime suivant. Elles coupaient par la moitié, deux ou trois corosols gros comme un petit oeuf de poule, y ajoutaient cinq à six des pulpes qui se trouvent autour de ce fruit, et versaient de l'eau bouillante sur le tout, ce qui donnait à la tisane une couleur de vin rouge plus ou moins

foncée. Elles en buvaient cinq à six verres par jour et un dans la nuit chaque fois qu'elles avaient été à la garde-robe. Elles avaient l'attention, chaque fois qu'elles en sortaient, de se tremper les reins, et non les cuisses dans un sceau d'eau froide pendant deux ou trois minutes, et quelquefois plus long-tems; de ne pas manger de salaison, ni de poisson; mais bien du riz, et même un peu de viande fraîche grillée, et de boire très-peu de vin, parce qu'elles souffraient moins lorsqu'elles n'en faisaient pas usage.

Comme la diarrhée ou relâchement des intestins est fréquemment occasionnée par l'acide stimulant des fruits verts qu'on a mangés en trop grande quantité, et surtout du raisin sec, des avelines et des noisettes etc., le remède, dans ce cas, doit être d'une qualité mucilagineuse, glissante, tel que du bouillon, du chocolat, du sagou, de l'arrow-root, de l'eau de gruau, (c'est une cuillerée de farine délayée dans de l'eau qu'on fait bouillir avec un couple d'oignons coupés en tranches, sel et du beurre; on verse le tout sur un peu de pain en forme de soupe) parce que dans ce cas, les purgatifs, la rhubarbe, la teinture de rhubarbe, le séné, la magnésie, l'élixir de Daffys ne servent en général qu'à convertir une simple diarrhée en dyssenterie ou flux de sang.

du

Pour la diarrhée scorbutique provenant de l'excès des femmes, du mercure, du scorbut ou de la boisson, il n'y a peut-être pas de meilleur remède

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