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8°. Une frégate croisera depuis les Cayes, jusqu'à Jacmel.

9o. Un brick croisera depuis Jacmel, jusqu'à Santo-Domingo.

le

Ces neuf batimens de guerre, attachés au service de Saint-Domingue, seraient beaucoup mieux employés à croiser, à former les marins, à protéger commerce, et à empêcher l'interlope, qu'à rester presque toujours à l'ancre dans les rades. Le gouvernement enverrait relever ces stationnaires tous les quatre mois. La première station commencerait le premier juillet; la seconde, le premier novembre; la troisième, le premier mars.

L'escadre française, en arrivant à la hauteur des îles du Vent, doit longer Porto-Rico. Les batimens destinés à former la ligne de circonvallation, forceront de voiles sur-le-champ pour se rendre à leurs stations respectives.

Chacun des points destinés pour la descente, doit avoir des bâtimens armés en station pour le protéger. Les autres seront occupés à détruire les barges, les goëlettes et les frégates armées des rébelles, ainsi que toute espèce de bâtimens qu'ils pourraient avoir dans les embarcadaires de cette île.

Aussitôt que l'escadre française et tous les transports réunis auront connaissance de Porto-Rico, le général en chef fera la distribution des forces combinées de la manière suivante :

Division du Nord et de l'Ouest.

4000 hes. seront destinés pour le fort Dauphin.

5000 h.

4000 h.

6000 h.

4000 h.

pour le cap Français.

pour Saint-Marc.

pour le Port-au-Prince.

pour Jérémie.

23,000 h. auxquels seront joints les bâtimens des

tinés à protéger la descente, et ceux

qui portent les provisions de bouche
et de
guerre, les cadres, les drogues
et les compresses de chaque division.

Division du Sud.

3000 hommes à Jamel.

4000 hommes aux Cayes.

7000 h. auxquels seront joints les bâtimens destinés à protéger la descente, et ceux qui portent des provisions de bouche et de guerre, les cadres, les drogues et les compresses de chaque division.

Tous ces différens corps de troupes, arrivés à leurs destinations respectives, laisseront une garnison de 1000 hommes dans chaque ville qui ne sera pas brûlée; ce qui, en les supposant toutes in. tactes, formerait un total de 7000 hommes; sinon ils rejoindraient la division dont ils font partie Cependant il sera toujours essentiel d'avoir différens points gardés au bord de la mer, pour le ra

vitaillement des colonnes mobiles qui se trouveront dans l'intérieur des terres.

La division du fort Dauphin, en traversant la plaine du nord, chassera devant elle tous les rebelles qui pourraient s'y trouver, et opérera sa jonction avec la division du Cap, au lieu que le général en chef jugera à propos de choisir, de-là elles gagneront les hauteurs, qu'elles ravageront, et reverseront les brigands dans les cahos, leur point général de ralliement.

La division de Saint-Marc partira de cette ville pour marcher sur les cahos, et leur couper la communication avec le reste de l'ouest, par les hauteurs, ayant soin de détruire les vivres qu'elle trouvera sur son passage.

La division du Port-au-Prince, se dirigera sur le Mirbalais dont elle ruinera les vivres ; elle s'occupera d'obstruer le sentier qui conduit à la partie espagnole, l'espace de 4 à 500 pas, avec des arbres abattus, et fera la même opération au chemin qui la conduira dans les hauteurs de la plaine du cul-desac, ayant soin de détruire les vivres qui peuvent s'y trouver.

La division de Jacmel, après s'être emparé des défilés, de la crête des montagnes, prendra, de revers, Léogane et le Port-au-Prince, hachera les vivres de la Charbonnière, de la Montagne noire, et coupera aux nègres la retraite du sud, soit par le grand chemin de Léogane, soit par celui de la rivière froide, soit enfin par celui de Jacmel.

La division des Cayes s'emparera des hauteurs, tiendra les révoltés en échec dans la plaine, et ravagera en même tems les vivres de ces montagnes.

La division de Jérémie détruira de même ceux de ses hauteurs, elle dirigera sa course du côté de Macaya, s'en emparera si les nègres n'y sont pas en force, et le saccagera; sinon elle attendra que les armées du nord et de l'ouest lui envoient, ainsi qu'à celle des Cayes, un renfort qui puisse les mettre à même de faire ce coup de main.

Observations.

Autant que faire se peut, il faut éviter d'attaquer de vive force les nègres dans leurs retranchemens, mais bien les harceler vigoureusement, leur faire la guerre d'embuscade, la seule qui convienne à Saint-Domingue, les battre et les poursuivre vivement et sans relâche, si on les trouve soit en rase campagne, soit à découvert, sinon, couper jusqu'à une petite portée de canon, les Vivres qu'ils peuvent avoir dans et autour de leurs quartiers de réserve, tels qu'Oco, la Charbonnière, les Cahos, la vallée entre Jacmel et le petit Goave, les hauteurs entre Plaisance, Cavaillon et les Baradaires, et finalement Macaya.

La famine au bout de quinze jours, les forcera à quitter leurs forts et à se rendre à discrétion, ou. bien le désespoir les portera à nous livrer combat, lors nous en aurons meilleur marché, parce

pour

qu'ils seront obligés de tout laisser, pour ne pas s'embarrasser dans leurs marches.

Pour ôter aux nègres les moyens de s'insurger et de s'organiser, les Anglais ont défendu aux propriétaires de la Jamaïque, de planter dans les mornes et dans les plaines une trop grande quantité d'ignames, de bananes et autres vivres. Ils ne peuvent en avoir que comme des objets de luxe, et ils sont obligés, tous les mois, d'aller en ville, acheter la farine, le riz, et les salaisons dont ils peuvent avoir besoin pour eux et pour leurs nègres.

Les chemins de Saint-Domingue étant en général garnis de hayes, de bois, de cafiers, de bananiers et de cannes à sucre, l'officier qui commandera un détachement allant à l'ennemi, doit avoir soin:

1o. D'envoyer quelques hommes à cheval pour reconnaître le terrein et la disposition de l'ennemi, si c'est en plaine (la cavalerie devenant inutile dans les montagnes, et pouvant être remplacée par les fantassins), ensuite quelques éclaireurs pour sonder les fourrées qui peuvent se trouver à droite et à gauche; faire border la haye à droite et à gauche, par le corps de l'armée, laissant entre chaque soldat la distance au moins d'un homme, tenant, leurs fusils armés dans leurs mains, et regardant attentivement, de tems en tems, comme font les chasseurs, lorsqu'ils se croient proches du gîte de l'animal qu'ils cherchent, parce que les brigands n'occupent jamais, ou que très-rarement les grands

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