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A la Jamaïque, au contraire, il faut ajouter à tous les frais ci-contre la nourriture des nègres, qui coûte considérablement par rapport aux charrois fréquens des objets alimentaires, parce que l'habitant, qui n'a pas le droit de planter des vivres pour eux, est obligé de les nourrir à la main, et de n'avoir des vivres chez lui que pour un mois.

Le gouvernement anglais a préféré cette mesure à toute autre, pour éviter les insurrections des noirs, et les empêcher de se réfugier dans les montagnes.

L'île de Cube a presque deux fois la longueur de St.-Domingue, mais elle n'a jamais eu la moitié de sa valeur.

Toutes les productions de Saint-Domingue, en 1720, se réduisaient à 21,000,000 p. de sucre brut, à 1,400,000 p. de sucre blanc, et à 1,200,000 p. pesant d'indigo. En 1737, on y a ajouta les cultures du coton et du café. En 1754, les denrées de cette colonie furent vendues sur les lieux mêmes 28,833,581 livres tournois.

En 1767, la France exporta de St.-Domingue, sur 347 navires, 72,718,781 p. de sucre brut, 51,562,013 p. de sucre blanc; 12,197,977 P. p. de café; 2,965,920 1. ’de coton ; 1,769,562 l. d'indigo; 150,000 1. de cacao; 21,104 barriques de sirop; 4,108 barriques de taffia; 10,350 côtés de cuirs tannés, et 8,470 banettes de cuirs en poil.

Les denrées de Saint-Domingue, en 1787, im. portées et vendues en France, en 1788, furent comme suit:

Sucre terré et brut, 163,405,221 1. vendus en France
à 9 s. 8 d. la liv.

Café, 68,151,000 1. vend. en France à 9 s. 9 d. la liv.
Coton, 6,289,000 1. vend. en Fr. à 200 1. le quintal.
Indigo, 930,000 1. vend. en France à 8 1. 14 s. la liv.
Cacao, 150,000 l. vendus en France à 15 s. la liv.
Sirop, 34,353,000 l. vendus en France à 61. le cent.
Caret, 5,500 1. vendus en France à 12 1. la liv......
Cuirs, 13,000, vendus en France à 19 1. 2 s. le cuir.
Bois de teinture et autres, 1,800,000 1. vendus en
France à 12 l. 10 s. le cent

.....

Ce qui donne une exportation de 275,096,721 I. pesant de marchandises, dont la vente a donné argent tournois... Non compris le Rocou, le Canéficier et autres denrées semblables qui ne payent pas de droit sortie. La Martinique à la même époque a pro

duit 46,730,000 1. de denrées qui ont rapporté.

La Guadeloupe à la même époq. a prod.

23,000,000 1.

43,139,000 l.de denr.qui ont rapporté 22,000,000 1. Sainte-Lucie à la même époque a prod.

8,826,350 l. de denr. qui ont rapp... 6,000,000 1. Marie-Galante et St.-Martin à la même

époque out produit 7,228,000 1. de

denrées qui ont rapporté

.....

Tabago à la même époque a produit

3,477,650 l. de denr. qui rapporté

4,000,000 1.

2,000,000 1.

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Balance en faveur de Saint-Domingue. 78,819,1981. 3 s..

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Saint-Domingue, en 1787, reçut en échange de. ses denrées, de la farine, du boeuf salé, du lard, du cochon salé, des cuisses d'oie, des saucissons, des cervelas, des jambons, du poisson salé, des

escargots, du fromage, du beurre salé, des vins rouges et blancs, du cidre, des liqueurs, des fruits confits, des confitures, des eaux-de-vie, du genièvre, de l'huile, du savon, du suif, des bougies, des chandelles, des animaux vivans, des toiles nationales et étrangères, des mousselines des indes, des mouchoirs de Béarn, de la mercerie, des épiceries, de la clincaillerie, de la lingerie, de la bonneterie, de la draperie, des étoffes, de la soierie, du papier, de l'argenterie, des bijoux, des meubles, des effets, des armes en fer, du brai, du gaudron, du cordage et des voiles.

Bordeaux, Nantes, Marseilles, le Havre, la Rochelle, Bayonne, Dunkerque, St.-Malo et quelques autres petits ports, ont fourni des marchandises à St.-Domingue pour 54,578,000 liv. tournois, exportées dans 470 navires jaugeant 138,624 tonneaux. Bordeaux seul a été dans cet état pour 170 navires jaugeant 64,406 tonneaux.

Le commerce étranger, par arrêt du conseil du 30 août 1784, a fourni aux entrepôts de Saint-Domingue, le Cap, le Port-au Prince et les Cayes, pour 7,028,000 liv. en bois de construction et de charonage, merrain et feuillard, bois de teinture, charbon de terre, animaux et bestiaux vivans, salaisons de boeuf, de porcs, morue et poisson salés, riz, maïs, légumes, cuirs verts, en poil et tannés; pelleteries, résines et goudrons.

Le commerce étranger exportait de Saint-Domingue des sirops de sucre, du rhum, du taffia ›

des marchandises d'origine française, des vins, des eaux-de-vie, des huiles, du savon, des draps, des toileries, des nègres et diverses autres marchandises.

La partie française de Saint-Domingue fournissait à la partie espagnole de cette île des bas, des chapeaux, des toiles, des fusils, de la clincaillerie et des vêtemens. Les Espagnols donnaient en paiement aux Français des chevaux, des mulets, et des bêtes à cornes pour leurs travaux ; et pour leurs boucheries, du bœuf et du cochon fumés, des cuirs, et enfin 12 à 1,500,000 liv. en argent, que la cour de Madrid sacrifiait tous les ans pour la solde du gouvernement, du clergé, des troupes qu'elle entretenait dans le premier établissement qu'elle forma dans le Nouveau-Monde.

Pour le revenu de 1788, voyez le tableau ci

contre.

L'île de Saint-Domingue consommait le superflu des marchandises de la France; elle formait une pépinière de marins, occupait sept millions de Français aux opérations commerciales, et donnait annuellement à la France au-delà de 75,000,000 de bénéfice.

Depuis 1783 jusqu'en 1790, St.-Domingue s'est laissé enlever en quadruples, demi-quadruples, quart de quadruples et piastres gourdes, plus de 40,000,000 tournois.

DES RIVIÈRES.

Cette île renferme dans son sein plusieurs étangs d'une étendue considérable, un nombre prodigieux de rivières, toutes extrêmement poissonneuses. Sur une surface de 80 lieues, on n'en rencontre pas moins de 40. Quelques-unes sont guéables dans les temps de sécheresse; mais il y en a qui contiennent un volume d'eau considérable, et qu'on rendrait facilement navigables, ce qui abrégerait le transport des denrées, diminuerait dans les saisons pluvieuses le prix et la difficulté de ces mêmes charrois.

Ces rivières sont l'Artibonite, la grande rivière du Cul-de-sac, celle de Léogane, de Nippes, du Bassin bleu, des Baradaires, de Jérémie, de l'Ilet, de la ravine du Sud, de Cavaillon, de Jacmel, de l'Ynna, de Monte-Christ, d'Amina, de Macabon, d'Ozana, de Nizao, les rivières Romaines, l'Higney et Nizibon.

L'Artibonite.

Cette rivière, qui partage dans presque toute sa longueur la plaine qui porte son non, pourrait aisément devenir navigable jusqu'au Mirbalais. Cette opération faciliterait l'exploitation des hauteurs d'une partie des Grands-Bois, du Mirbalais et de sa plaine.

La prospérité de la ville de Saint-Marc, qui

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