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attire d'un côté les denrées qui ne vont pas au Port-au-Prince, et de l'autre celles qui se recueillent depuis ses murs jusqu'au môle Saint-Nicolas, augmenterait considérablement, si on réussissait à arroser la plaine naturellement trop sèche de l'Artibonite , qui n'a besoin que de ce secours, pour surpasser par sa fécondité les meilleures

terres.

Des opérations géométriques en ont démontré la possibilité; mais la plus légère saignée faite mal à propos y ouvrirait en peu d'instans une brèche énorme à des inondations effrayantes et destructives pour une vaste plaine. C'est au gouvernement à juger si des associations particulières, qui sollicitent la liberté de faire travailler à des arrosemens qui ne peuvent féconder que leurs terres, ne nuisent pas au projet d'arroser toutes celles du pays. Plutôt que de faire céder le bien public à l'intérêt du petit nombre, le gouvernement devrait venir au secours des colons qui n'ont pas les facultés de contribuer aux dépenses de l'arrosement général. Il serait bien dédommagé de ce sacrifice, par un sixième d'augmentation dans les productions de la colonie.

Cet accroissement de fécondité deviendrait encore plus considérable, puisqu'il faciliterait le moyen de dessécher entièrement cette partie de la côte, qui est noyée dans les eaux de l'Artibonite, et par conséquent assainirait ce terroir.

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Etangs espagnols et rivière du Cul-de-sac.

Les étangs de la partie espagnole, en déchargeant leurs eaux dans celui du Cul-de-sac, après avoir arrosé la majeure partie de la plaine élevée du Cul-de-sac, se verseraient dans la grande rivière du Cul-de-sac; ce qui faciliterait les transports, tant des mornes Espagnols, que ceux du BoucanPatate, de la Nouvelle-Touraine, etc. éloignés de 10 lieues et plus de la mer, et dont les charrois deviennent presque impossibles après les pluies.

Rivière de Léogane.

La grande rivière de Léogane demanderait d'abord un nouveau partage de ses eaux pour l'arrosement général, et le desir le plus vif de ses habitans serait de faire ouvrir un canal depuis la ville jusqu'au mouillage, afin de remédier à la difficulté des charrois.

Etang de l'habitation Senac.

Au sud de la ville du Petit-Goâve, il existe sur l'habitation Sénac un étang assez considérable, auquel on pourrait joindre deux ou trois petites rivières, pour former un canal navigable jusqu'à la mer, pour transporter les denrées des vallées et des hauteurs adjacentes. Il produit des mulets et d'autres poissons délicieux.

Étangs de Miragoâne.

Au S. S. O. de la ville du petit Goave, on trouve les deux étangs de Miragoâne, qu'on pourrait conduire aisément à travers la plaine du petit Goâve dans toute sa longueur. Avant de se rendre à la mer, ils recevraient dans leurs cours plusieurs ruisseaux, ainsi que la rivière Abaret; pour lors les denrées de la plaine et des hauteurs de Miragoâne, de Saint-Michel, du trou Canari, de Fontarabie et de la plaine du petit Goâve, s'exporteraient jusqu'à la mer d'une manière moins coûteuse.

Rivière de Nippes.

La grande rivière de Nippes recevrait à Plaisance même et aux Pins, plusieurs ruisseaux. Après avoir arrosé les vastes plaines des Pins, de Plaisance et de l'Asile, elle charroyerait à peu de frais jusqu'à la mer, les denrées des hauts et des bas de ce pays.

La Blanche de l'Anse-à-Vaux.

En faisant passer par la montagne carrée, un filet d'eau de la grande rivière de Nippes, pour se joindre au bassin bleu, ces diverses eaux se mêleraient ensuite avec la rivière blanche sur l'habitation Charlier. Une partie de ces eaux suffirait pour arroser les plaines de Monrecours, de l'accul

des Savanes; elle traverserait ensuite par la gorge de l'habitation de madame Delon, où se ferait le bassin de distribution, pour abreuver toute la plaine du Petit-Trou qui n'a que quatre faibles ruisseaux, et porter toutes ses denrées à travers le bourg du Petit-Trou; l'autre partie se rendrait à l'Anse-à-Veaux avec les denrées des hauteurs et des plaines de Monrecours et de l'accul des Sa

vannes.

La rivière des Baradaires.

La rivière des Baradaires est susceptible des mêmes avantages, elle contribuerait infiniment à la prospérité des diverses vallées qu'elle traverse, et conduirait presque sans frais jusqu'à la mer, les denrées des montagnes et des vallées de l'intérieur.

La ravine du Sud et la rivière de Cavaillon.

Le bassin de distribution de la ravine du Sud et de la rivière de Cavaillon, demande à être au moins réparé, sinon refait. L'une et l'autre peuvent facilement arroser leurs plaines et transporter à la mer les denrées des pays hauts et bas qu'elles traversent,

La Serpente.

La rivière Serpente, à Acquin, pourrait à pen de frais arroser toute la plaine de ce nom; cette

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opération donnerait une nouvelle valeur à ces terres, dont l'extrêmité la plus reculée n'est pas à trois lieues de la mer.

La Gosseline.

Avec un peu d'ouvrage, on ferait descendre des hauteurs, deux ou trois petites rivières pour se joindre à la Gosseline, et la rendre navigable jusqu'à son embouchure où elle déposerait les productions des pays qui avoisinent Jacmel.

La partie du Nord offre les mêmes avantages, ainsi que celle de l'Est, anciennement appelée partie espagnole.

NAVIGATION DE LA PARTIE NORD - EST DE SAINT

DOMINGUE.

L'Iuna.

La rivière d'Iuna est navigable jusqu'à Sotuy, on peut la rendre telle jusqu'à la Véga, ce qui faciliterait le transport de ce vaste terrein jusqu'à la Baye de Samana.

En ouvrant un canal qui joindrait le Camu à l'aqui, on faciliterait les communications par eau, de la Baye de Samana avec Montechrist.

L'Ozana.

L'Ozana est navigable jusqu'à 10 lieues audessus du port de Santo-Domingo.

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