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La première colonne des chiffres placés en marge de la loi du 30 avril, indique la Chambre des députés ; la deuxième désigne la Chambre des pairs.

Le mot ART. et les chiffres placés en marge des motifs et rapports indiquent les diverses dispositions du projet de loi, discutées.

PRÉCIS CHRONOLOGIQUE

DE L'HISTOIRE

DE SAINT-DOMINGUE,

DEPUIS SA DÉCOUVERTE JUSQU'A NOS JOURS.

(1492, 4 décembre.) CHRISTOPHE COLOMB découvre l'île d'Haïti, à laquelle il donne le nom d'Hispaniola *. Aidé des insulaires, il bâtit un fort qui est appelé de la Nativité; il y laisse trente-neuf Castillans avec des provisions pour un an, et fait voile pour l'Espagne.

* Cette île est située entre la Jamaïque et Cuba à l'O., et Porto-Rico à l'E. elle a 1561. de long de l'E. à l'O., et 24 à 60 de large; Ses principales rivières sont l'Ozama, la Haina, la Nigua, l'Iana ou Juna. Il y a aussi un lac salé de 22 lieues de circuit. Le climat y est humide et chaud, rafraîchi cependant par des brises de mer et de terre; le territoire est très fertile.

Lors de la découverte, les habitans de cette île, dit M. Raban, Résumé historique de l'histoire de St.-Domingue, étaient divisés en cinq peuples, dont chacun était gouverné par un souverain absolu, que l'on appelait Cacique; ils étaient entièrement nus, à l'exception des femmes qui portaient une petite robe de coton. Avec peu de vices, ils possédaient peu de vertus ; ennemis du travail, ils passaient leur vie à manger, danser et dormir. Ils n'avaient pour armes que des flèches et des massues; leurs habitations n'étaient que de misérables huttes. Les Espagnols leur parurent des êtres supérieurs descendus du ciel.

(22 novembre.)-Il revient dans l'île avec dix-sept vaisseaux chargés d'ouvriers, de soldats, de missionnaires et de provisions; la forteresse était détruite, et ses compagnons mis à mort, par suite de leurs attentats contre les personnes et les biens des insulaires.

Les nouveaux colons, au nombre de quinze cents, construisent, sous sa direction, 'une ville qui reçoit le nom d'Isabelle, et deux forteresses; ils parcourent le pays pour ramasser l'or qu'ils trouvent en abondance.

Les vivres manquent, les Indiens offrent leurs provisions qui sont peu abondantes; les Espagnols en exigent davantage; on ne les satisfait point; ils font la guerre aux naturels, et après les avoir vaincus, les assujétissent à un tribut.

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(1495.) Ceux-ci, pour se soustraire au travail, se réfugient dans les montagnes, où les Castillans leur donnent la chasse avec des chiens féroces dressés à cet effet. Un tiers de la population de l'ile qui, à l'arrivée des Castillans, excédait un million d'individus, est ainsi exterminé.

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(1496.) Barthélemy, frère de Christophe Colomb, fonde la ville de Santo-Domingo.

Bovadilla, homme cruel, prend le commandement; il fai‘ faire le dénombrement des insulaires, et les donne à titre d'esclaves aux colons. Chassé bientôt avec ignominie, il s'embarque pour l'Espagne, et périt dans la traversée.

(1502.) Nicolas de Ovando, choisi pour le remplacer, arrive avec trente-deux vaisseaux et deux mille cinq cents colons.

(1504.) Après d'injustes hostilités contre les naturels, leurs oppresseurs cherchent à consolider leur puissance; ils sont bientôt maîtres de quinze cités dues à leurs travaux et à ceux de lours prédécesseurs.

(1587.)- Les insulaires sont traités avec une telle barbarie,

qu'ils desirent et recherchent la mort; leur nombre est réduit par là à cent mille âmes.

Les Espagnols, pour remédier à ce décroissement de la popution, si nuisible à leurs intérêts, emploient la force et le mensonge auprès des Lucayens, peuple voisin; plus de quarante mille d'entre eux, abusés par des promesses qui flattaient leur croyance religieuse, abandonnent leurs habitations, et viennent parmi les européens trouver l'esclavage, suivi d'une mort cruelle.

́(1509.) - Diego Colomb, fils du célèbre navigateur qui avait découvert Haïti, est appelé à remplacer Ovando.

Peu après, un nouveau gouverneur est désigné, Roderigo Albuquerque. Celui-ci plus inhumain que ses devanciers, maltraite les naturels dont le nombre diminue jusqu'à quinze mille; assemblés par troupes, il les vend à l'enchère aux colons.

(1517.) Un vénérable ecclésiastique qui avait accompagné Christophe Colomb à son deuxième voyage à Saint-Domingue, Las Casas, est touché des maux des insulaires; il veut améliorer leur sort; ses sollicitations généreuses auprès de la cour sont suivies de la nomination de trois inspecteurs des colonies et d'un avocat; plus tard, il réclame et obtient le rappel d'Albuquerque; il veut opérer un changement total dans le système de gouvernement de la colonie; mais ses vues philanthropiques në sont point accueillies.

(1586.)-L'amiral anglais, sir Francis Brake, vient, par l'ordre de la reine Elisabeth, attaquer Santo-Domingo, alors très florissante; il s'en rend maître, la détruit presque entièrement; quelques édifices sont par lui épargnés, moyennant une grosse somme d'argent.

Bientôt le défaut de bras fait renoncer à l'exploitation des mines, car le nombre des naturels allait à peine à deux cents; et les colons abandonnant la culture, se constituent pirates, sans que leur gouvernement cherche à régénérer la colonie.

(1625.) -Les Anglais et les Français se réunissent pour réprimer la piraterie des Espagnols; ensuite les premiers, conduits par un nommé Warner, et les seconds, par un capitaine de corsaire, appelé Desnambuc, ils abordent le même jour, par deux côtés, à Saint-Christophe, et font le partage de l'île.

(1630.) - La cour d'Espagne conçoit des inquiétudes de cet évènement, et donne des ordres à François de Tolède, envoyé au Brésil avec une flotte considérable pour agir contre les Hollandais, d'exterminer les aventuriers établis à Saint-Christophe. Trop faibles pour résister, ceux-ci sont en effet tués où mis en fuite.

Ceux qui ont échappé à la poursuite du vainqueur, se retirent à la Tortue, petite île déserte située au nord-ouest de SaintDomingue, à quelques lieues du port de Paix; un grand nombre de Hollandais, poursuivis par les Espagnols, viennent aussi chercher un asile. Ces aventuriers sont connus sous le nom de boucaniers.*

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<< On les nommait ainsi, dit Raynal, parce qu'à la manière des << sauvages, ils faisaient sécher à la fumée, dans des lieux appelés Boucans, << les viandes dont ils se nourrissaient. Comme ils étaient sans femmes et << sans enfans, ils avaient pris l'usage de s'associer deux à deux pour se ren<< dre les services qu'on reçoit dans une famille. Les biens étaient communs « dans ces sociétés, et demeuraient toujours à celui qui survivait à son compagnon. On ne connaissait pas le larcin, quoique rien ne fût fermé; « et ce qu'on ne trouvait pas chez soi, on l'allait prendre chez ses voisins, « sans autre assujétissement que de les en prévenir, s'ils y étaient ; ou, s'ils a n'y étaient pas, de les en avertir à leur retour... Les différends étaient « rares et facilement terminés : lorsque les parties y mettaient de l'opi« niâtreté, elles vidaient leurs querelles à coups de fusil. Si la balle avait « frappé par derrière, ou dans les flancs, on jugeait qu'il y avait de la per<< fidie, et l'on cassait la tête à l'auteur de l'assassinat...

« Une chemise teinte du sang des animaux qu'ils tuaient à la chasse, un caleçon encore plus sale, fait en tablier de brasseur; pour ceinture un courroie où pendaient un sabre fort court et quelques couteaux ; un cha

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