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toutes les fois qu'ils affiftent à la Messe, pour en recevoir plus de fruit: mais au moins doivent-ils le faire fpirituellement ; ce qui confifte dans un defir fincere & ardent de recevoir le corps de Jefus - Christ, fi l'on étoit affez pur pour cela : ils doivent donc fe réputer indignes de s'en approcher, & dire avec le Prêtre : Seigneur, je ne fuis pas digne de vous recevoir, mais dites feulement une parole & mon ame fera guérie : ils doivent s'efforcer de participer du moins au fruit & à la grace du Sacrement; ils doivent ensuite faire à Dieu des remercîmens d'avoir inftitué ce facrifice, & de la part qu'il a daigné leur y donner.

, que

Prenez la résolution d'affifter tous les jours à la fainte Meffe en efprit & en vérité; c'eft la piété la plus folide & la plus utile; rien ne glorifie Dieu davantage,. & il y a des bénédictions fans nombre Dieu communique à ceux qui y assistent avec de faintes difpofitions, pourvû que les emplois & le devoir n'appellent pas autre part; car il faut toujours fe fouvenir que la vraie piété n'eft jamais contraire. aux fonctions légitimes de notre état ; mais qu'elles en font elles-mêmes l'effentiel & le capital, quand on les fait dans l'Efprit de Dieu.

DISPOSITIONS
à la Communion.

1. P

Our recevoir le corps de Jefus→

P Chrift, il faut être exemt de péché

mortel; car autrement ce feroit crucifier Jefus-Chrift en foi-même, & devenir coupable de fa mort & de la profanation de fon corps & de fon fang: ce feroit manger & s'incorporer, pour ainfi dire, fon jugement & fa condamnation; rien n'étant plus capable d'endurcir & de conduire à la réprobation, que de communier indigne

ment.

II. Ce n'eft pas affez de n'avoir point la confcience chargée de péchés mortels : mais il feroit indécent d'approcher de la communion, & de recevoir ce corps de Jefns-Chrift avec la même bouche dont on vient de réciter fes défordres aux pieds d'un Prêtre, & dont on s'eft fouillé depuis peu; de ne point mettre de distance entre le crime commis & la communion; de s'en approcher lorfque le crime est tout récent, ayant encore les mains toutes teintes du fang du Fils de Dieu, & lorfque les plaies que l'on a reçues foi-même font encore toutes fraîches & à peine refermées. Quand on a offensé fon pere ou fon Roi, on n'oferoit d'abord paroître en leur préfence; on tâche par la recommandation de fes amis & par la longueur de fes fervices, de rentrer dans leur amitié que ne fe

comporte-t-on de même, quand on a offenfé le Pere célefte, & le Roi du Ciel & de la terre? C'eft ce que les Saints ont prefcrit, & ils ont blâmé une conduite contraire à celle-là, comme nuifible à foi-même & injurieuse à Dieu.

III. Pour remporter beaucoup de fruit de fes communions, & fur- tout fi elles font fréquentes, il faut, dit faint François de Sales, n'avoir point d'affection au péché véniel; on ne dit point qu'il est néceffaire d'en être entiérement exemt, car qui eft le Jufte qui en foit exempt; mais on dit qu'on n'en doit point commettre ni y demeurer volontairement & avec complaifance.

IV. La meilleure difpofition & la moins fujette à l'illufion, eft de s'être préparé à la communion, non-feulement par une multitude d'actes réitérés de foi, d'humilité, d'amour & de confiance envers JesusChrist, ce qui est toujours bon; mais bien plus par une vie réglée & foutenue par la pratique de toutes fortes de bonnes auvres car c'eft la bonne vie qui fait la bonne préparation, comme la fidélité à la priere, la mortification de fes fens & de fes paffions, la charité envers le prochain, l'accompliffement fidéle de fes devoirs chacun dans fa profeffion : car les Saints n'apportent point d'autres difpofitions pour la fréquente communion, qu'une vie vraîment chrétienne & remplie de bonnes œuvres.

V. Il faut communier avec une fainte faim & une fainte ardeur. Dieu nous remplit de fes biens à proportion que nous les defirons ardemment. Le pain Euchariftique, difent les Saints, veut être reçu avec la faim de l'homme intérieur. Il eft vrai que notre indignité devroit nous en retirer, & nous faire demeurer avec l'humble Publicain loin des Autels, & dire, en frappant notre poitrine: Pardonnez, Seigneur, à ce pauvre pécheur. [Luc. 18. 13. ] Et avec l'Enfant prodigue: Je ne fuis pas digne, ô mon Dieu, d'être appellé votre fils traitez-moi comme l'un de vos mercenaires; [Luc. 15. 19. ] ou avec faint Pierre: Retirez-vous de moi, Seigneur, car je fuis un pécheur. [ Luc. 5. 8.] Car comment la lumiere defcendra-t-elle dans les ténébres de mon cœur & dans le fonds de l'abîme? Comment un Dieu plus pur que les Anges, & qui eft la fainteté même, voudra-t-il entrer dans un cœur corrompu & fouillé par le péché ?

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Mais nous devons nous adreffer à Dieu, & lui dire : Si ces motifs, ô Seigneur font capables de m'éloigner de la communion, lorfque je confidere votre fouveraineté, votre fainteté, votre juftice & votre grandeur: ce font ces mêmes fujets de miferes, de ténébres & de défaut qui fe trouvent en moi, qui m'engagent à m'en approcher, lorfque je confidere les bontés & les miféricordes infinies dont vous m'a vez comblé. Je dois m'approcher de yous,

parce que vous êtes la lumiere feule сараble de diffiper mes ténébres; vous êtes la juftice & la fainteté feule capable de me fanctifier ; vous êtes la voie qui me retire des égaremens, & qui me conduit au Ciel. C'est vous-même qui me conviez avec bonté de m'approcher de votre fainte table, tout pécheur que je fuis, pourvu que je dé:efte fincérement mes offenses; c'eft vous qui me promettez de m'y foulager de mes peines; & qui me menacez même d'être éternellement féparé de vous, fije m'en fépare à préfent en m'éloignant de la communion. Que je courre donc après cette divine nourriture, comme le cerfaltéré court après les eaux ; tels doivent être les empreffemens de notre cœur pour recevoir le corps de Jefus-Chrift.

Mais il faut remarquer qu'il y a deux fortes d'ardeurs pour communier : l'une qui eft louable, & qui est semblable à l'appétit qui naît dans une perfonne robufte, de la force & de la vigueur de fon tempérament; cette perfonne tourne à fon profit toute la nourriture qu'elle prend : auffi le corps de Jefus-Chrift reçu par ces for tes de perfonnes, en qui l'ardeur vient de la bonne conftitution de leur ame, c'està-dire, de la mortification de leurs paffions & de la pratique des vertus, porte avec foi des fruits admirables; & c'est à ces fruits que l'on connoît fi cette ardeur eft louable.

Au contraire, il y a une faim & une ar¬

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