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ATTENTE ET DESIRS de la fainte Vierge.

Dlui de Noét, jours qui

Urant les fept jours qui précédent ce

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que le Pere éternel a eu de donner fon Fils au monde. Vous adorerez Jefus réfident dans le fein de Marie, & les faintes inclinations qu'il a eu de paroître aux yeux des hommes pour leur confolation, pour pouvoir fouffrir pour eux, & pour leur apprendre à connoître & à fervir fon Pere. Vous honorerez les faints empreffemens du cœur de Marie, qui fuivant l'inclination de fon cher Fils, & les mouvemens fecrets de l'Esprit de Dieu en elle, defiroit avec une fainte ardeur de le donner au monde. Formez des defirs ardens & continuels de recevoir Jefus avec une pureté de corps & d'efprit, qui approche de celle de la fainte Vierge.

Renouvellez en vous les vœux & les fou pirs des Patriarches anciens, qui au tems de la Loi, & depuis dans les limbes, ont tant demandé la venue du Meffie. Uniffezvous à l'Eglife, qui durant ces fept jours redouble fes vœux dans fon Office, pour demander la venue de Jefus-Chrift dans les ames; & écriez-vous avec elle, comme elle fait dans fes faints tranfports vers fon Epoux: O Sageffe éternelle ! qui êtes fortie de la bouche du Très-haut, au foin de laquelle rien n'échape; qui conduifez chaque

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chofe avec force & avec douceur, venez nous apprendre quelle eft la régle & la voie de la vraie prudence.

O Adonai! ô mon Dieu & mon Seigneur, le Chef de la Maifon d'Ifraël, qui avez apparu à Moyfe au milieu du buiffon ardent, & qui lui avez donné la Loi fur le mont Sina, venez nous racheter & nous tirer de la captivité par la force de votre bras & par l'étendue de votre puif

fance.

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O racine de Jeffé ! qui avez été donnée de Dieu aux peuples, comme la marque la plus fenfible de fon amour pour eux; que les Rois de la terre doivent regarder dans le filence comme l'objet de leur admiration, & à qui les nations doivent adreffer leurs vœux & leurs prieres ; venez nous délivrer, & ne tardez pas davantage.

O clef & puiffance de David! ô fceptre & foutien de la Maifon d'Ifrael! lorfque vous ouvrez la porte du Ciel, perfonne ne la peut fermer; lorfque vous l'avez fermée, personne ne peut plus l'ouvrir; vcnez & tirez votre peuple des fers, & de l'obfcurité du cachot où il fe trouve rés duit.

O Soleil dans fon orient! ô fplendeur de la lumiere éternelle! ô Soleil de Juftice! venez & éclairez ceux qui font affis dans les ténébres & dans l'ombre de la mort.

O Roi des Nations! l'objet de leurs de firs, la pierre de l'angle, qui uniffez les deux peuples en vous, pour n'en faire plus

qu'un feul: venez & fauvez l'homme que vous avez formé du limon de la terre.

O Emmanuel! notre Roi, notre Légiflateur, l'attente des Nations, leur Sauveur; venez, notre Seigneur & notre Dieu; ve

nez & fauvez-nous.

NAISSANCE DE J. C.
dans l'Etable.

Depuis le jour de Noël jufqu'à la Fête

de la Circoncifion, vous adorerez vo tre Sauveur né dans une étable en la compagnie de Marie & de Jofeph: Vous le confidérerez dans la difpofition de victime qui s'offre à fon Pere dans fa créche comme fur un Autel, pour expier les péchés du monde; car c'eft ainfi que l'Apôtre nous le repréfente parlant à fon Pere, quand il nous dit: Le Fils de Dieu entrant dans le monde, dit: Vous n'avez point voulu d'hoftie ni d'oblation, mais vous m'avez formé un corps. Vous n'avez point agréé les holocauftes & les facrifices pour le péche; alors j'ai dit : Me voici, je viens felon qu'il eft écrit de moi dans le Livre pour faire, mon Dieu, votre volonté. [Hebr. c. 10. V. 5. 6. & 7.]

Imitez les Pasteurs qui fe dirent les uns aux autres, après qu'un Ange leur eut annoncé la naiflance de Jefus-Chrift: Paffons jufqu'à Bethleem, & voyons ce qui est arrivé, &ce que le Seigneur nous a fait connoître; s'étant donc hâtés d'y aller, dit le faint Evangile, ils trouverent Marie & Jofeph, & Pen

fant couché dans la crèche. [ Luc. c. 2. v. 15.] Admirez la force & la puiffance de Dicu, réduite à la foiblesse & à l'infirmité de l'enfance: celui dans lequel font les tréfors de la fageffe & de la fcience de Dieu, réduit à la folie apparente, la parole éternelle dans le filence, le Maître du Ciel & de la terre dans la pauvreté & l'indigence; celui qui fait les délices du Pere éternel & de la Cour célefte, dans les fouffrances; celui qui eft la gloire de fon Pere, qui est digne du fouvenir éternel des hommes & des Anges, dans l'oubli & le mépris presque de tout le monde.

Entrez dans les difpofitions faintes de la fainte Vierge, qui font toutes renfermées dans cette parole du faint Evangile: Marie confervoit toutes ces chofes, les repaffant dans fon cœur. Luc. c. 2. v. 19.] Voilà l'état & l'occupation de la fainte Vierge, voilà fon exercice & fa vie au regard de Jefus dans la crèche & durant fa fainte enfance; état de filence que l'on ne peut exprimer par des paroles,& qui honore laParole éternelle réduite au filence. Eh! qui auroit parlé plus dignement, plus hautement, plus divinement de chofes fi grandes, fi profondes, fi divines, que celle qui eft la Mere du Verbe éternel, & en laquelle & par laquelle ces chofes-là même ont été accomplies. O filence de Marie, qui ne vient point d'ignorance, mais qui eft un effet de lumiere & de ravissement ! ô filence plus éloquent dans les louanges de Jefus

que l'éloquence même ! & 'comme dans le Ciel, dit le Prophéte, c'eft le filence qui loue Dieu; c'eft auffi le filence de Jefus & de Marie qui fait fur la terre toute fa louange. Imitons ce filence, & apprenons de ces divins exemples à honorer Dieu par voie de filence, & fur-tout dans ce Myftére qui fe paffe dans le filence de la nuit, où le Verbe eft dans le filence, & où la fainte Vierge, Mere de la Parole, garde fi religieufement le filence.

O Jefus, fi vous vouliez venir au monde & vous incarner, vous pouviez prendre une autre voie que celle de la naiffance! Il n'étoit pas néceffaire pour procurer le falut des hommes de vous abaiffer jufqu'à cet état; mais, ô fageffe admirable! ô bonté ineffable vous avez choisi cet état, comme ayant plus de rapport à vos grandeurs & à notre baffeffe. Car comme vous êtes par naiffance dans l'éternité, vous avez voulu être par naiffance dans le tems: vous avez voulu que votre naiffance éternelle fût adorée par votre naiffance temporelle; & c'eft l'ufage que nous en devons faire en rapportant l'une à l'autre.

Vous avez voulu commencer notre falut par les abaiffemens de votre naiffance comme vous l'avez accompli & confommé par l'abaiffement de votre mort. Vous avez voulu époufer toutes les conditions de notre nature vous avez voulu paffer par tous les âges & par tous les dégrés, pour les fanctifier & les déifier tous en votre per

fonne

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