Mais nous nous sommes assez étendu sur le curriculum vitæ du regretté défunt. Il est temps de rappeler ce qu'était l'homme lui-même, avec sa cordialité, sa bonne humeur, sa verve toujours prête, ses comparaisons imprévues, ses saillies spirituelles, parfois malicieuses, jamais méchantes. Toutes ces qualités lui valurent des amitiés fidèles parmi ses comtemporains, les Lorentz, les Tassy, pour ne citer que deux des plus marquants. Elles lui gagnaient aussi le cœur des « jeunes », attirés par son accueil affable et jovial. Les anciens stagiaires, qui ont été ses commensaux, se délectent encore au souvenir du répertoire du « père Allain ». Ce successeur de Jean de la Fontaine (l'Inspection de VillersCotterets comprend la ci-devant maîtrise de Château-Thierry) devait avoir quelques points communs avec l'immortel «< bonhomme >>.

Ses modestes obsèques, toutes simples qu'elles furent, ont montré lat place qu'il occupait dans la famille forestière. M. le Conseiller d'Etat directeur des Eaux et Forêts a tenu à lui rendre les derniers devoirs. Auprès de lui on voyait l'ancien directeur, M. Gabé, MM. Joubaire et Sée, administrateurs honoraires, M. Mongenot, administrateur, un certain nombre de conservateurs en retraite ou en activité de service, les anciens collaborateurs de M. Allain à Villers-Cotterets, enfin des agents qui n'avaient appris à le connaître que sur le tard, mais qui ne lui étaient pas moins attachés.

Sans rabaisser les générations actuelles, on peut dire que leurs aînées des «< temps héroïques » de l'Administration, celles qui ont quitté l'Ecole dans la première moitié du XIXe siècle, offrirent toujours des exemples à suivre. M. Allain demeure pour tous ceux qui l'ont connu un type de bonté et de droiture où les dons de l'intelligence et du cœur s'alliaient à une valeur professionnelle peu commune. La terre lui sera légère ! E. REUSS.

M. Orfila, trésorier de la Société de secours et prêts entre les agents forestiers, a encaissé dans le courant du mois de mai 1902: 1o Un versement partiel de donateur (50 francs);

2o Les cotisations de l'année courante de MM. Bocquentin (E. A. F.), Boudy, Bouvet-Murinon, Emard, Bonnet (M. P.), Phal, de Laage de la Rocheterie, Estingoy, Thiry, Bouchez et Capoduoro;

3o Les cotisations anticipées (année 1903) de MM. Lefebvre (C. J. H.) et Thiry;

4o Une somme de 500 francs représentant le solde d'un prêt d'hon

neur.

Dans sa dernière séance, la commission permanente a décidé de ré

partir dans sa séance de juillet les sommes mises à sa disposition pour frais d'éducation d'enfants pendant l'année scolaire 1902-1903: les demandes de cet ordre devront donc parvenir soit au président, soit au secrétaire de la commission permanente dans le courant du mois de juin courant.

BULLETIN DU COMMERCE DES BOIS

PARIS. Bois du Nord. Nous disions, dans notre précédent numéro, que les prix du sapin du Nord étaient en hausse. Aujourd'hui nous avons à constater que les vendeurs exagèrent leurs prétentions, car il n'y a guère à mettre en ligne les achats à faire par l'Angleterre pour ses colonies du Cap,'évènement survenu ce mois-ci ayant été escompté d'a

vance.

Cependant on signale une reprise pleine de promesses en Allemagne et en Angleterre. Nous n'avons malheureusement pas à constater pareil fait ici Mais les acheteurs seront obligés de se décider à traiter en hausse s'ils veulent avoir quelques stoks pour l'été, et on nous affirme qu'une importante maison de la place a montré l'exemple en traitant de 1.200 standards 3/9 Bl. IIe à 31c. caf. Rouen, 3/9 BI. IIIe à 29c. caf. Rouen, d'une bonne marque de Riga.

Il serait nécessaire que les autres acheteurs se décidassent, tout au moins pour leurs besoins d'été.

La Suède est de plus en plus ferme et les stocks sont de plus en plus rares. Le chêne d'Amérique est en hausse, et celui de France garde ses positions.

- Charbons de bois. Les mauvais temps du mois de mai ont rendu, la carbonisation en forêt difficile, ainsi que les transports. Sans. être rare, la marchandise a été moins abondante dans les gares et les prix plus fermes. Suivant essences de bois et régions, les cours ont été de 7 fr. à 8 fr. 50 le sac rendu à domicile dans Paris.

CLAMECY.-Les affaires en charpente ont été meilleures et les prix se sont bien maintenus à 6 et 7 fr. le décistère, et même 8 fr. 25 pour les qualités de la marine.

Le placement des bois d'industrie se fait toujours bien et le merrain s'enlève couramment à 650 fr. le millier de 2.600 pièces et la latte s'emporte au fur et à mesure de la confection.

La marine, en ce moment, s'empresse de charger les bateaux avec les bois provenant des marchés faits en février et mars et Paris verra sous peu les bois secs arriver à sa disposition. De nouvelles affaires

n'ont plus lieu que sur les bois neufs verts,et on assure qu'ilen est pas mal déjà de conclus, sans que les prix soient déclarés.

De nombreux abatages de peupliers ont eu lieu dans les environs et on amène à force de colliers les planches et voliges provenant des scieries volantes établies dans plusieurs localités; on a l'intention d'emmener ces produits d'ici à quinze jours, c'est-à-dire avant la fermeture des canaux, qui, en certains endroits, va durer six semaines à deux mois.

Les charbonnages se placent facilement à 7 fr. et 7 fr. 75 la corde de 2 st. 33, et on espère encore une hausse sur les prix. Les charbons de coupes ont été demandés à 7 fr. et 8 fr.le sac dans Paris et des marchés ont eu lieu à ces prix-là.

VILLERS-COTTERETS. Aucun marché important n'a encore été conclu en ce qui concerne les chênes en grume; les prix se maintiennent bien, surtout pour ceux de fortes dimensions, ceux de dimensions petites et moyennes se vendent 40, 45 et même 50 fr. le mètre cube sur coupe selon qualité; ils sont le plus souvent débités en charpente pour constructeurs et vendus alors de 120 à 130 le m. c. Peu de hêtres ont été vendus pour expédition, la plupart sont débités en sciages dans les scieries de la localité; cette catégorie de marchandise se place avec facilité. Un lot de peupliers pouvant fournir environ 40 m. grume a été vendu près de 800 fr.,soit 17 fr. le m. c., sur pied.

re

Les bois de chauffage arrivent en quantité sur la place; peu de marchés importants à signaler, presque tous les marchands, n'ayant que ces bois nouveaux à vendre, ne se pressent pas de traiter; les prix varient de 110 à 120 fr. le décastère pour la 1 qualité, pour le détail les prix sont de 12 à 13 fr. le stère. Les produits secondaires qui servent d'approvisionnement pour la localité se vendent : les culerins 7 fr., les bois courts 6 fr. le stère sur coupe; l'an dernier les prix étaient de 5 et 4 fr.

La carbonisation est en pleine activité; un certain ralentissement s'était fait sentir dans la vente des charbons de bois, dû en partie à la température froide et pluvieuse du printemps.

PONTARLIER.

Les cours n'ont pas subi de changement. L'Administration des Eaux et Forêts procédera le 26 juin, à Pontarlier, à 9 heures du matin, à une importante adjudication de chablis et bois morts ou dépérissants, reconnus dans les forêts domaniales de cet arrondissement. Seront mis en vente à cette même séance d'adjudication quelques lots de produits de même nature des forêts communes. L'affiche comprend 64 lots, renfermant 10.000 arbres résineux cubant 20.000 m. c. de bois d'œuvre.

ARBOIS ET SALINS. La vente des chablis et bois secs dans la

forêt domaniale de la Joux a eu lieu à Salins, le 31 mai dernier. 11 lots mis en vente, renfermant 4758 m. c. (volume réel, branchages compris), ont été adjugés pour le prix de 60.840 fr., à raison de 12 fr. 79 c. le mètre cube grume en moyenne.

En 1901, le prix moyen du mètre cube avait été de 15 fr. 89 c. La baisse a été moins sensible que l'état du marché le laissait prévoir. Les affaires, en effet, sont peu actives et certains marchands se plaignent de la rareté des commandes.

RAON-L'ÉTAPE. - Les expéditions ont repris un peu d'activité, mais les cours restent lourds et indécis.

On annonce, pour le 21 juin prochain, une seconde vente de chablis beaucoup plus importante que celle du 19 avril dernier.

SAINT-DIÉ. — Les ventes de chablis dans notre région se font régulièrement dans chaque inspection depuis le milieu d'avril dernier. Les résultats, pour l'Administration forestière, dépassent de beaucoup les espérances que pouvait faire naître la grande quantité des produits à offrir aux acheteurs. C'est une suite naturelle des facilités accordées aux exploitants, surtout en ce qui concerne la prorogation des délais d'exploitation pour les coupes de l'exercice 1901. Il est évident que les marchands de bois préfèrent laisser debout des bois leur coûtant de 25 à 30 francs le mètre cube et en acheter pour le moment à moins de 15 francs. Sans doute, devant la baisse toujours plus sensible des articles de fabrication lorraine, les futures ventes seront moins lourdes. L'on pourrait presque dire calme plat dans les affaires; jamais les demandes n'ont été si peu nombreuses et les cours si peu tenus.

MARSEILLE. - La situation du marché est sensiblement la même, malgré cela on espère une hausse sur les bois ; elle a déjà commencé d'ailleurs, et il y aurait une légère reprise sur les affaires.

BORDEAUX. Bois de construction. On constate toujours peu d'entrain aux achats, et on ne voit pas encore s'établir un courant sérieux de demandes. Les ordres sont plus nombreux, mais peu importants; dans ces conditions nos importateurs ne sont nullement encouragés à grossir leurs stocks et pensent que les achats traités pour l'ouverture, et attendus fin juin, leur permettront de faire face durant quelques mois à toutes demandes de la consommation.

Les prix restent fermes dans le Nord et il en est de même sur place. Merrains. — La température anormale qui s'est prolongée si longtemps a eu pour conséquence de diminuer de beaucoup le courant des affaires, généralement fort actives à cette époque de l'année. On compte sur une bonne reprise après la floraison, si elle se passe bien. Les arri

vages

continuent à être très rares et le stock sur place, déjà très réduit, serait vite épuisé si les ventes reprenaient leur courant ordinaire. En Autriche, on fait toute diligence pour faire arriver les bois nouveaux aux lieux d'expédition.

Produits résineux. Les affaires en essence de térébenthine ont été assez régulières pendant le mois écoulé, mais sans animation cepen. dant, et on ne voit pas encore le prélude d'une période de reprise sé rieuse. Durant tout le mois de mai, les cours sont restés stationnaires à 74 francs, et 80 à 81 francs pour la marchandise logée.

Les apports au dernier marché ont été de 143.000 kilos, sur lesquels 36.000 kil. ont été cédés.

Les produits secs sont sans affaires, ou à

peu près.

MAGASINS GÉNÉRAUX DE PARIS. PORT ET GARE D'AUBERVILLIERS MOUVEMENT DU MOIS D'AVRIL 1902