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2o La construction de 5 grands barrages et de 26 seuils dans la gorge du torrent. Sur le cône de déjections le lit a été régularisé grâce à un chenal de 1.196 mètres de longueur, qui amène directement à l'Arc les filets liquides. Ce dernier ouvrage met à l'abri des fureurs du torrent, dont le débit atteint jusqu'à 450 mètres cubes par seconde, le bourg de Saint-Julien, les vignes et les vergers avoisinant, la route nationale no 6 de Paris en Italie et le chemin de fer du Rhône au Mont Cenis. De plus il permettra de rendre bientôt à la culture des surfaces considérables de friches et de landes incultes.

La commune de Saint-Julien a contribué à l'exécution de cet important travail en offrant à l'Etat une somme de 10.000 francs et les terrains nécessaires, d'une superficie totale de 4 hect. 54 ares.

Un grand banquet offert par la municipalité a réuni les invités, au nombre desquels se trouvaient M. le Préfet de la Savoie, M. le SousPréfet de Saint-Jean de Maurienne, M. Gravin, sénateur de la Savoie. M. Deléglise, député de l'arrondissement.

Au dessert des discours ont été prononcés par le Préfet, M. Gravin, M. Deléglise; M. Favier, maire de Saint-Julien, et par M. Mougin, représentant M. le Conservateur des Eaux et Forêts à Chambéry, qu'un deuil récent avait empêché d'assister à la fête.

C'est aux applaudissements répétés d'une assistance composée des notables de l'arrondissement et de la plupart des habitants de Saint-Julien qu'on a célébré les vertus et les charmes de la forêt, parure et défense de nos montagnes, et la victoire remportée sur le torrent.

-Le 22 septembre le garde communal Henry, à Ampus (Var), a été lâchement assassiné. Il se rendit en forêt pour constater la présence en forêt, dans un lot dont le pâturage est affermé, d'un troupeau de moutons avec son berger.

Il était 9 heures 1/2 du soir, la lune brillait; Henry avait revêtu son uniforme et pris son revolver. Il était accompagné par le sieur Taxil, d'Ampus, fils du locataire du pâturage. Henry et Taxil se quittèrent à l'entrée du taillis où se trouvait le troupeau. Le garde éveilla le berger, le tranquillisa sur les suites du procès en parlant de transaction et fit rassembler le troupeau dans une clairière, pour en compter les animaux. Taxil prétend qu'à ce moment il s'éloigna, sans se demander s'il arriverait autre chose, et il rentra chez lui.

Il résulte des constatations et de l'aveu du meurtrier, le berger Mireur, qu'Henry a été frappé d'un violent coup de bâton, par derrière et sans provocation, au moment où il s'apprêtait à écrire des renseignements

destinés à la rédaction du procès-verbal. Il tomba en avant et Mireur lui écrasa la tête avec une pierre.

Le lendemain, Mme Henry inquiète de l'absence prolongée de son mari mit en mouvement le maire et la population. On retrouva le corps du malheureux garde, et Mireur, arrêté, commença par nier, puis avoua son crime devant le témoignage écrasant de Taxil.

Henry, garde depuis 2 ans, au modique traitement de 340 fr. jouissait de l'estime de ses chefs et de toute la population, qui assista à ses funérailles ainsi que 12 gardes et brigadiers. M. l'Inspecteur à Draguignan prononça une allocution devant la tombe qui devait renfermer le de ce brave garçon, mort victime de son devoir.

corps

-Le Conseil général des Bouches-du-Rhône, dans sa séance du 9 octobre, a émis le vœu que l'arrêté préfectoral sur la chasse qui interdisait la chasse aux filets soit modifié et que l'emploi des filets soit autorisé jusqu'au 1er octobre pour la capture des petits oiseaux vivants devant servir d'appeaux et d'appelants pour la chasse au poste. Il a demandé aussi que la chasse aux grives, dite à la cabane, au moyen de verguettes à la glu, soit autorisée du 1er octobre au 15 novembre, de l'aube jusqu'à dix heures du matin. Ce pendant qu'une convention internationale conclue entre douze pays d'Europe a pour objet la protection des oiseaux utiles.

La Division des forêts, au ministère de l'Agriculture des ÉtatsUnis, jette un cri d'alarme au sujet du cèdre rouge (Juniperus virginiana). Des statistiques montrent que le cèdre rouge disparaît avec rapidité. Or, il fournit le bois des quatre-vingt-dix-neuf centièmes des crayons fabriqués dans le monde. Suivant les calculs de la Division. des forêts on abat au moins 125.000 cèdres rouges par an, rien que dans la Tennessee et la Floride, pour les transformer en crayons!

En présence d'une pareille consommation, on peut se demander si, dans l'avenir, le crayon n'ira pas rejoindre le style, dont se servaient les anciens pour écrire.

ERRATUM.

Manille.

Page 630, ligne 22, au lieu de Marseille, lisez :

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Cons., Alger.

Cons., Chaumont (Haute-Marne).

Cons., Mâcon (Saône-et-Loire).

Insp., Grenoble-Ouest (Isère).
Insp., Bar-le-Duc (Meuse).
Insp, Alger.

Cons., admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Admis à faire valoir ses droits à la retraite.

Admis à faire valoir ses droits à
la retraite.

Cons., Macon (Saône-et-Loire).
Cons., Chaumont (Haute-Marne).
Cons., mis à la disposition du
Gouverneur Général de l'Algé-||

rie.

Insp, Châtillon-sur-Seine-Sud | Cons., mis à la disposition du
(Côte-d'Or).
Gouverneur Général de l'Algé
rie.

2. ARRÊTÉS:

¡G. Gén. stag., Teniet el Haad G. Gén., maintenu à la disposition
(Alger).
du Gouverneur Général de
PAlgérie.

G. Gén. stag., Le Tarf (Cons-G. Gén., maintenu à la disposition
tantine).
du Gouverneur Général de
PAlgérie.

Brig. séd., Pontarlier (Doubs).

G. Gen. stag., Pontarlier (Doubs)|| (1).

Insp. adj. séd., Aix (Bouches-Admis à faire valoir ses droits à du-Rhône).

la retraite

Insp., Besançon-Ouest.

Insp., Besançon-Est (Doubs).
Insp., Bagnères-de-Luchon Insp., maintenu à la disposition
Général de

(Haute-Garonne),non installé.

du Gouverneur
l'Algérie.

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DE

VERNETTE.

id.

GRENIER.

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SABATIER.

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Insp., Bonneville(Haute-Savoie). Insp., Chambéry (Savoie).
Insp. adj., Annecy (Haute-Insp, Bonneville (Haute-Savoie).
Savoie).

Insp. adj., Bonneville (Haute-Insp. adj., Annecy (Haute-Sa

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Insp. adj., Montélimar (Drôme).
Admis à faire valoir ses droits
la retraite.

Insp. adj., Lons-le-Saulnier-Insp., Lure (Haute-Saône).
Ouest (Jura).

Insp. adj., Baume-les-Dames Insp. adj., Lons-le-Saulnier-
(Doubs).
Ouest (Jura).

G. Gen., mis à la disposition du G. Gén., Landerneau (Finistère)
Gouvernement Tunisien.

Brig. dom., élève sortant de G. Gén. stag., Saulieu (Côte-
l'Ecole secondaire des Barres. d'Or) (2).

Brig. dom., élève sortant de G. Gén. stag., Orgelet (Jura) l'Ecole secondaire des Barres. (3).

DUBOIS-CHABERT. Brig. dom., élève sortant de G.

Gen. stag., attaché à l'inspecl'Ecole secondaire des Barres. tion de Mende-Sud (Lozère).|| Brig. dom., élève sortant de G. gén. stag., Bourg-d'Oisans l'Ecole secondaire des Barres. (Isère) (4). Brig. dom., élève sortant de G. PEcole secondaire des Barres. Brig. dom., élève sortant de G. l'Ecole secondaire des Barres. Brig. dom., élève sortant de G. Gen. stag., Mauriac (Cantal)

PEcole secondaire des Barres. Brig. dom., élève sortant de l'Ecole secondaire des Barres.

Gen. stag.. Pontgibaud (Puy-|| de-Dôme) (5).

Gén. stag., Montlouis-Ouest (Pyrénées-Orientales) (6).

(7).

G. Gén. stag. séd., Aix (Bouches-du-Rhône).

(1) Emploi vacant par organisation. (2) En remplacement de M. Jauffret, promu au grade supérieur. (3) En remplacement de M. Marchal, qui a reçu une autre destination. - (4) En remplacement de M. Savreux, promu au grade supérieur. (5) En remplacement de M. Carrière, promu au grade supérieur." (6) En remplacement de M. Rouzaud, qui a reçu une autre destination. (7) En remplacement de M. Truchet, qui a reçu une autre destination.

Le Directeur-Gérant: L. LAVEUR

Poitiers.

Imp. BLAIS et ROY

LA CULTURE DU CHENE
AU DÉBUT DU XXE SIÈCLE

Sous ce titre ce n'est pas des éclaircies qu'il s'agit; l'éclaircie du chêne est facile dans nos futaies généralement mélangées d'autres essences parmi lesquelles il importe de faire hardiment une bonne place à l'arbre le plus précieux; c'est la reproduction de la forêt de chêne qui est en cause. Depuis quelque temps on s'en est occupé à maintes reprises en Allemagne. En effet, d'une part le chêne à l'état pur végéte mal sur les sols médiocres qui ont été laissés à la forêt, et, d'autre part, dans les peuplements d'essences mélangées, il est souvent éliminé par d'autres essences, notamment par le hêtre.

On a donc proposé divers moyens pour reconstituer la forêt de chène, ainsi la création de bouquets plus ou moins larges de chêne pur intercalés dans la forêt de hêtre, l'établissement de semis de chêne vigoureux sur bandes bien cultivées parmi des semis naturels de hêtre différés autant que possible, la plantation, après exploitation à blanc étoc, de chênes parmi lesquels on introduira plus tard le hêtre en sous-étage. Je ne voudrais pas rejeter ces procédés qui, soigneusement appliqués, peuvent conduire à bien. Mais ils ne rentrent pas dans la méthode du réensemencement naturel, que nous employons en France.

La reproduction du chêne en bonne posture dans nos forêts n'est donc pas sans difficultés. Et si, par nos exploitations nous obtenions des futaies de hêtre ou de charme au lieu de forêts riches en chêne, ne seraitce pas très regrettable et même un peu honteux? D'autant plus que, si les plaines de France se trouvaient dépeuplées, elles se recouvriraient tôt ou tard d'une forêt dont le chêne serait l'essence dominante; il n'y a pas à en douter. Cherchons donc les moyens naturels d'obtenir un semblable résultat.

Les forestiers de l'avenir se riront probablement de nos travaux, ainsi que les médecins du jour font de l'art médical dans le passé. Comme nous parlons de l'aménagement par volume qui calculait, calculait, calculait, pour déterminer la possibilité en fonction du volume total à exploiter pendant la révolution, ils parleront peut-être de même de l'aménagement qui cherche à déduire la possibilité du volume des bois sur pied, quels qu'ils soient.

1.

· V. Chénes et Hétres, dans la Revue du 15 octobre 1902.

(41* ARM£).

NOVEMBRE 1902.

VI. 43

En tous cas ils pourront constater que nos forestiers se sont fait estimer par l'honnêteté, le sentiment du devoir et l'amour des forêts, qu'ils ont même largement contribué à sauver les bois de l'Etat de l'aliénation qui les menaçait à la fin du second empire. Ce sont là d'assez beaux titres à l'estime de nos successeurs.

Quant à la sylviculture et à l'aménagement, si la solution des questions d'art n'a pas encore été entièrement donnée, elle semble du moins préparée et sur le point d'apparaître; il ne serait même pas étonnant qu'elle fît un pas décisif dans le premier quart du siècle, d'ici à vingtcinq ans, vers l'époque du centenaire de l'École forestière. Je voudrais chercher à le faire entrevoir; c'est peut-être bien prétentieux de ma part, car l'avenir toujours voilé n'appartient qu'à Dieu. Il me pardonnera, je l'espère; quoi qu'il en soit, voici quelques-uns des faits qui se sont rencontrés sous mes pas.

A Bains-les-Bains, dans la Vosge, où j'eus la bonne chance de passer cinq années, il y avait alors beaucoup de cantons de futaie feuillue, chêne et hêtre, charme même, dans les Quarts de réserve des bois communaux, et même en certaines parties des forêts de l'Etat, aux sources de la Saône et du Madon. Les nappes de jeunes semis de chêne n'étaient pas rares sous les couverts élevés des arbres du grès bigarré; les semis de hêtre se fourraient partout et envahissaient la place au grand détriment du chêne. Il fallait s'en défendre, et souvent c'était assez difficile. Nous cherchions les moyens de laisser au chêne une place suffisante sur le sol et dans l'air, affaire de hasard dans des coupes de régénéra tion sans ordre jetées aussi comme au hasard et contre lesquelles j'ai dès lors maugréé. Coupes extraordinaires autorisées sous forme de coupes d'ensemencement, secondaire, et définitive. Cela ne manquait pas; le brave homme d'inspecteur qui les avait proposées se frottait les mains en recevant le décret, et moi je maudissais la coupe défini tive, que le nombre de mètres cubes imposé annuellement devait amener à bref délai. Mais les communes avaient appris à connaître la coupe définitive et les délibérations des conseils municipaux reproduisaient la formule. Oh! cette coupe définitive! Tant de jeunes chênes abattus et la bride rendue au hêtre.

<< Hélas! Que j'en ai vu tomber, de jeunes chênes! >> rouvres ici sur le grès, de o m. 20 à 0 m. 25 de diamètre, bien droits, valent 2 fr. pièce (on ne savait qu'en faire) et qui, maintenus sur pied, vaudraient 60 fr. aujourd'hui; pédonculés ensuite, sur les marues de Château-Salins, contournés et tout aubier, l'acheteur, Morlot, me disant un jour : « Pourquoi abattre ces petits chênes? Ils nous embarrassent. » Peut-être ici, en les

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