Page images
PDF
EPUB
[graphic][merged small][merged small][merged small]
[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors]
[graphic]

troupes, pour imiter l'exemple qui leur a été donné la veille à Reudnitz; du haut des remparts ils font feu sur les Français. C'est alors qu'une épouvantable catastrophe vient faire de cette journée la plus triste et la plus douloureuse de nos annales militaires. Une explosion retentit. C'est le grand pont qui saute. Les troupes du général Reynier, de Poniatowski, du duc de Tarente, du général Lauriston, se trouvent encore dans Leipsick! Toute retraite est ainsi coupée à quinze mille hommes et à quatre généraux en chef. Acculés sur les bords de la Pleiss et de l'Elster, pressés par une armée de plus de trois cent mille soldats, ces braves, revenus promptement de la stupeur où les a plongés cet événement, ne songent qu'à vendre chèrement leur vie. L'intrépide Poniatowski, sur le point d'être enveloppé, plutôt que de se rendre, se précipite dans l'Elster; mais il ne peut diriger son cheval fougueux, et il est englouti par les eaux bourbeuses. Plus heureux, le duc de Tarente parvient à gagner l'autre rive. Les sept huitièmes de nos soldats sont faits prisonniers; le reste périt dans la rivière ou s'ensevelit sous les décombres des maisons du faubourg.

Une certaine obscurité règne encore aujourd'hui sur le désastre du pont de Leipsick. Voici comment l'empereur expliqua lui-même l'événement dans le bulletin du 24 octobre adressé à l'impératrice régente:

« L'empereur avait ordonné de pratiquer des fougasses sous le grand pont qui est entre Leipsick et Lindenau, afin de le faire sauter au dernier moment, de retarder ainsi la marche de l'ennemi et de laisser le temps aux bagages de filer. Le général Daulay avait chargé le colonel Montfort de cette opération. Ce colonel, au lieu de rester sur les lieux, ordonna à un caporal et à quatre sapeurs de faire sauter le pont aussitôt que l'ennemi se présenterait. Le caporal, homme sans intelligence et comprenant mal sa mission, entendant les premiers coups de fusil tirés des remparts de la ville, mit le feu aux fougasses et fit sauter

« PreviousContinue »