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bourg, archiduc d'Autriche, que l'empereur Napoléon protégeait de toute sa force, pour l'opposer à son frère aîné l'empereur; projet bizarre et sans exécution, comme si en Autriche la loi héréditaire pouvait être modifiée en face de sujets fidèles depuis des siècles aux aînés de la maison souveraine. Deux branches des Nassau étaient conservées dans la confédération du Rhin; deux branches également

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des Hohenzollern; une des Salm-Salm, dans la personne du prince Constantin-Alexandre, si spirituel et si causeur; on y trouvait également les Isenbourg, de si vieille souche; Prosper-Louis, duc d'Arenberg, jeune et brillant alors, il avait à peine 23 ans : sa famille sortait des chevaliers de Souabe; les princes de Lichtenstein faisaient aussi partie de la confédération; les Saxe-Gotha, les Saxe-Weimar et trois autres branches de la même famille marchaient sous le protectorat de Napoléon; puis les Anhalt, les princes de Lippe, les Mecklembourg-Stréliz; les Mecklembourg-Schwerin; nombreuse lignée, alors représentée par Frédéric-François, qu'un mariage réunissait au duc de Saxe-Gotha, les Reuss et les Waldeck, fiers hommes d'armes aux vieux temps, faisaient aussi partie de la confédération du Rhin : chacun devait fournir son contingent de troupes au premier appel de l'empereur; tous cherchaient à s'allier même à ses collatéraux ou à ses généraux les plus fidèles; c'est ainsi que Berthier épousait une fille du duc Guillaume de Bavière; le duc d'Arenberg obtenait la main de mademoiselle de Tascher, nièce de l'impératrice, gracieuse élève de madame Campan; enfin un prince de Hohenzollern se tenait fier d'épouser mademoiselle Antoinette Murat, nièce du nouveau grand-duc de Berg 1.

Tous ces princes obéissaient par dévouement ou par crainte à la politique générale de la France; c'était le système de Richelieu agrandi; on ne leur payait plus des subsides de guerre, et pour les faire marcher, il suffisait d'un ordre du cabinet impérial. Les contingents, proportionnés et réglés par l'acte solennel de la confédération, devaient être au premier signal sur le pied de guerre; les uns,

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« Le mariage de S. A. le duc d'Arenberg avec mademoiselle de Tascher, nièce de l'impératrice, a eu lieu aujourd'hui chez la reine de Hollande. S. M. la reine donne à cette occasion, dans son hôtel, rue de Cérutti, une fête et un repas de noces de 600 couverts, que LL. MM. II. et RR. honoreront de leur présence. »

«7 février 1808.

» Jeudi dernier, S. A. Antoinette Murat, nièce du grand-duc de Berg, et déclarée princesse la veille, épousa le prince de Hohenzollern. Il y eut à cette occasion, au palais du grand-duc, un bal magnifique que LL. MM. l'empereur et l'impératrice ont honoré de leur présence. »>

«13 mars 1808.

» Mercredi dernier, 9 de ce mois, S. E. Mgr le cardinal Fesch a donné la bénédiction nuptiale à LL. AA. SS. le prince de Neufchâtel et à la princesse MarieElisabeth, fille du duc Guillaume de Bavière, et sœur du prince Pie-Auguste. »

tels que la Bavière et la Saxe, devaient deux divisions d'infanterie, une de cavalerie; d'autres, une simple brigade, un régiment, un bataillon, et quelquefois même une compagnie; le contingent était en rapport avec la force territoriale et financière de chaque État, mais il le fallait sur-le-champ. Quelquefois Napoléon appelait ces vassaux à son palais ou sous la tente pour leur dicter des ordres ou pour le suivre dans les cérémonies publiques, afin de constater sa souveraineté ; l'empereur, plein de confiance dans la noblesse allemande, connaissait sa bravoure et il l'employait; la plupart de ces jeunes princes étaient colonels de régiments, simples officiers d'ordonnance, quelquefois même auprès de sa personne avec des grades inférieurs ; il leur donnait les leçons et l'exemple; Napoléon se servait de la noblesse allemande pour ses desseins; il semblait lui dire : « C'est à vous qu'il appartient de garder les frontières du Rhin, vous êtes les avant-postes du grand empire!» Tous ces princes servirent avec zèle ; nul ne manqua au feu; ils se souvenaient de la glorieuse époque de leurs ancêtres sous Charlemagne. Le contingent saxon était magnifique, l'artillerie admirablement servie; en campagne, on l'incorporait dans des corps d'armée mi-partie français et italiens, et souvent le commandement en était déféré à un maréchal d'empire ainsi, Bernadotte mena souvent la noblesse saxonne. Les Bavarois étaient d'excellentes troupes, et le souvenir des généraux de Wrède et Deroi se mêle aux beaux faits d'armes de l'armée de France, surtout pendant la campagne de 1809; les Wurtembergeois, les Badois, furent moins brillants, ou ils demeurèrent plus obscurs, parce qu'ils étaient en plus petit nombre, et moins souvent cités dans les bulletins de campagne.

Maître de si nobles auxiliaires, la faute de Napoléon fut d'assouplir les peuples au niveau de l'esprit français; il ne respecta aucune coutume. Pour être durable, la confédération du Rhin devait rester allemande, avec ses priviléges; le haut protecteur devait conserver les lois, les habitudes de la patrie; l'empereur comprit mal ce rôle ; Charlemagne s'était usé à la peine en réalisant en vain un système d'unité; Napoléon voulut imprimer le caractère français non-seulement à la forme militaire, mais encore à toutes les administrations civiles; les peuples furent gouvernés durement; les exigences de Napoléon étaient grandes; il fallait sans cesse lever des hommes et des impôts afin d'entretenir les contingents de guerre. Il résulta de

là, je le répète, une situation difficile pour tous les États soumis au système fédératif de l'empereur des Français; ils durent se faire oppresseurs pour remplir les conditions de l'alliance, faire incessamment de nouvelles levées de conscrits, et prendre moins à cœur de soulager leurs peuples que d'obéir aux ordres qui arrivaient des Tuileries.

Or, que résulta-t-il de là? C'est que les peuples s'organisèrent en dehors des gouvernements germaniques; les princes pouvaient s'abdiquer, les nations jamais ; quand les jours de réaction commencèrent, ce ne furent pas les gouvernements allemands qui se levèrent contre Napoléon, la plupart restèrent fidèles; mais il y eut un esprit de patriotisme qui, secouant les chaînes, tenta de rendre à chaque peuple son caractère, et à chaque nationalité son origine et son droit. Le génie d'Arminius se réveilla au sein des universités contre le nouveau Charlemagne.

CHAPITRE IV.

SITUATION DES GRANDES PUISSANCES APRÈS LA PAIX DE Tilsitt.

1o L'Angleterre.

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Décadence du ministre Grenville. Sa faiblesse et ses fautes. Ses expéditions militaires. Ministère Canning, Castlereagh, Perceval.

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Dissolution du parlement. Notes de M. Canning à la Russie.
de lord Gower. - Expédition anglaise à Copenhague.
Système militaire de Castlereagh.

Négociations Ses motifs secrets. Le major général Arthur Wellesley (Wellington). - 2o la Russie après la paix de Tilsitt.-Esprit d'Alexandre. - Préparatifs de guerre contre la Finlande. La cour et l'opinion en Russie. - Les ennemis de Napoléon. Le colonel Pozzo di Borgo. Mission du général. — Rupture

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avec l'Angleterre. Ses conséquences. 3o L'Autriche. Esprit public. Ses armements successifs.

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Augmentation de Rigueur de l'occupation Réduction de son armée. - Humilia

Application de ses finances.
Le prince Charles. — 4o La Prusse.
Dépôt des places fortes.
Impôts.

Fermentation des esprits.

Avril à décembre 1807.

L'Angleterre, l'ennemie implacable du système impérial, n'était point restée spectatrice immobile des grands événements qui agitaient l'Europe continentale; le cabinet de lord Grenville semblait un progrès dans les fermes opinions; le noble lord avait appartenu à l'école antifrançaise; on pouvait espérer ainsi des mesures d'une certaine force politique; mais le frottement de lord Grenville avec le comte Grey et le parti whig avait ramolli l'esprit et la tendance de son cabinet. Tout avait été faiblement conduit; aucune expédition n'avait produit de sérieux résultats : partout l'Angleterre, engagée à paraître en force pour seconder le mouvement européen, n'avait tenu que lentement ses promesses. L'empereur Napoléon frappait comme la foudre, et lord Grenville ne remuait les armées britanniques qu'après que la victoire, si fidèle aux aigles de France, avait rendu inutile leur concours c'est ce qui était arrivé en Suède, en Prusse; et tout récemment encore les expéditions contre Buénos-Ayres, les tentatives contre la Porte ottomane, avaient complétement échoué, à cause des

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