Histoire de l'ambassade dans le grand duché de Varsovie en 1812

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Chez Pillet, 1815 - France - 239 pages

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Page 23 - En novembre 1811, dans un accès de verve, il dit à de Pradt : « Dans cinq ans je serai le maître du monde; il ne reste que la Russie, mais je l'écraserai....
Page 215 - Ce ne sont plus les sol» dats de Friedland et d'Eylau. On tien» dra dans Wilna ; je vais chercher trois » cent mille hommes. Le succès rendra les » Russes audacieux ; je leur livrerai deux » ou trois batailles sur l'Oder , et dans six » mois je serai encore sur le Niemen. Je >> pèse plus sur mon trône qu'à la tête de » mon armée ; sûrement je la quitte à re...
Page 215 - Sur les protestations réitérées de ces messieurs de la satisfaction qu'ils éprouvaient à le voir sain et sauf après tant de dangers : « Dangers ! pas » le moindre. Je vis dans l'agitation ; plus je » tracasse , mieux je vaux. Il n'ya que les » rois fainéans qui engraissent dans les pa» lais ; moi , c'est à cheval et dans les camps.
Page 218 - m'ont suivi ; ah ! ce sont de bons sujets ; ils me « retrouveront. » Alors il se jeta dans toutes sortes de divagations' sur la levée de ce corps de cosaques, qui, à l'entendre, devait arrêter cette armée russe , devant laquelle trois cent mille Français venaient de fondre. Les ministres eurent beau insister sur l'état de*leur pays, il n'en démordit pas. Jusque-là, j'avais cru devoir leur laisser le champ libre. Je ne me permis de me mêler à" la conversation que Jorsqu'il s'agit de l'apitoyer...
Page 217 - Russie , je ne puis pas empêcher qu'il gèle. « On vient me dire tous les matins que j'ai « perdu dix mille chevaux dans la- nuit; eh « bien, bon voyage! » Cela revint cinq ou six fois.
Page 216 - ... qu'à la tête de mon armée. Tout ce .qui » arrive n'est rien : c'est un malheur ; c'est » l'effet du climat ; l'ennemi n'y est pour » rien, je l'ai battu par-tout. On voulait me » couper à la Bérésina : je me moquais de » cet imbécille d'amiral ( il ne put jamais ar» ticulersonnom). J'avais de bonnes troupes » et du canon; la position était superbe: » mille cinq cents toises de marais, une ri
Page 208 - Pour» quoi n'avoir pas descendu au Palais ? — » II ne veut pas être reconnu. — Avez vous » tout ce qu'il vous faut ? — Donnez-nous » du vin de Bourgogne et de Malaga. — La « cave, la maison, tout est à vous. Et où » allez-vous comme cela? — A Paris. — Et » l'armée ? — II n'y en a plus , dit-il en le« vant les yeux au ciel. — Et cette vic» toire de la Bérésina , et ces six mille pri» sonniers du duc de Bassano ? — On a
Page 212 - Bug , près deTCrislow, dans laquelle deux bataillons de nouvelles levées avaient jeté les armes à la seconde décharge ; ainsi que l'avis que sur mille deux cents chevaux de ces mêmes troupes, huit cents se trouvaient perdus par le défaut de soins de la part de ces soldats novices ; de plus, que cinq mille Russes avec du canon marchaient sur ZamosK. Je le dis, j'insistai sur la convenance, pour la dignité propre de l'Empereur, pour celle...
Page 219 - Tout cela n'est que des espions , unique» ment occupé d'envoyer des bulletins à » leurs cours*. » La conversation se prolongea ainsi pendant près de trois heures. Le feu s'était éteint : le froid nous avait tous gagné.
Page 220 - Je ne me suis ja« mais mieux porté ; quand j'aurais le diable, » je ne m'en porterais que mieux. » Telles furent ses dernières paroles. Aussitôt il monta dans l'humble traîneau qui portait César et sa fortune , et disparut. Un choc violent manqua le renverser en franchissant le seuil de la porte. Telle fut mot pour mot cette fameuse conversation , dans laquelle Napoléon montra à découvert son génie hasardeux et incohérent , sa froide insensibilité , la fluctuation de ses idées entre...

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