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pontificale, c'est-à-dire, devant toutes les personnes de

la maison du saint Père.

On a célébré dans l'archi-gymnase romain, un service en l'honneur du Pape Léon X, fondateur de cet établissement. On sait que ce Pontife, protecteur des lettres et des arts, a laissé dans cette capitale plusieurs monumens de son zèle éclairé et de sa munificence. Son exemple seul détruiroit les reproches que des gens peu instruits ont faits aux Papes de s'être opposés au progrès des lumières.

Deux juifs, Lazare Levi, de Metz, et Jacques Tedeschi, romain, ont reçu le baptême. La cérémonie a été faite par Ms. Frattini, vice-gérent de Rome. On a baptisé aussi, le 1er février, un enfant qui venoit de naître de parens juifs, lesquels sont en ce moment à l'hospice du catéchumène.

S. M. l'empereur d'Autriche, considérant que par suite des derniers événemens l'Etat romain est privé d'objets d'armes, a fait présent au souverain Pontile de cent chevaux pris dans le régiment hongrois de cavalerie légère, en station à Bologne. Elle y a joint cent paires de pistolets, cent sabres de dragons et deux mille "fasils. Un commissaire de S. S. doit partir ces jours-ci pour Bologne pour recevoir ces objets.

Il s'est fenu, le 2 février, une assemblée générale de l'académie des Arcades. On y a reçu d'abord le cardinal Oppizzoni, archevêque de Bologne. Mr. Bertazzoli, aumônier de S. S. a lu un discours solide et raisonné sur la vérité de la religion. Mgr. Charles Pedicini, secrétaire de la Propagande, le P. Pollerio, des écoles Pies, le chevalier Spada, le comte Oddi, ont lu différens morceaux de poésie. Les cardinaux Pacca, della Somaglia, Litta, Gabrielli, Oppizzoni et Ruffo, honoroient cette assemblée de leur présence.

On a reçu la nouvelle de la mort de quelques évêques. Antoine de Maudich, évêque de Diakowar et Sirmium, évêchés unis, et commandeur de l'ordre de Saint-Etienne de Hongrie, est mort à Diakowar, le 11

janvier dernier, à l'âge de 75 ans. Maur Mari, évêque de Dora, est mort dans le même temps à Padoue, et depuis on a perdu, dans la même ville, Jean-André Avogrado, évêque démissionnaire de Vérone, issu d'une ancienne famille patricienne de Venise.

Le 2 février, huit Jésuites ont fait leurs voeux dans l'église de leur maison professe.

La confrérie du sacré Coeur de Jésus, qui compte parmi ses membres plusieurs cardinaux, et qui est érigée dans l'église de Saint-Théodore, près le Campo-Boario,. a célébré la fête de sainte Marescotti, fondatrice de cette association, qui a pour but de soulager et d'instruire les pauvres, d'empêcher les blasphêmes, et de favoriser les missions. S. S. y a célébré la messe. Louis Pellizza a prononcé l'éloge de la sainte.

PARIS. On avoit annoncé prématurément, dans quelques journaux, que la dépouille mortelle de M. de Juigné, ancien archevêque de Paris, mort le 20 mars 1811, alloit être réunie à celles de ses prédécesseurs. Il paroit qu'on avoit donné de la publicité à cette translation avant qu'elle cût été consentie par l'autorité compétente. Elle s'est effectuée, le mardi 7 février, dans la matinée, en présence de sa famille et de deux commissaires nommés par le chapitre, dont l'un étoit grand-vicaire du respectable prélat. On a déposé le cercueil dans le caveau destiné à la sépulture des archevêques de Paris. Ce n'est qu'après Pâque, à cause de la semaine sainte, qu'on fera le service solennel pour l'anniversaire de la mort du digne archevêque. La douceur, la charité et la vertu de M. de Juigné ont rendu sa mémoire chère à son diocèse, et particulièrement à son clergé, et l'on ne doute pas que l'un et l'autre ne saisissent cette occasion de rendre un tribut de prières et d'hommages à un prélat si généralement estimé, qui répandit tant d'aumônés dans le sein des pauvres, et qui, au commencement de nos troubles, fut honoré de la haine des factieux.

DINAN. On vient de faire à Plouer, près de celle.

ville, une mission pour les marins revenus des prisons d'Angleterre. Privés depuis long-temps des secours de la religion, ils réclamoient le zèle des ecclésiastiques de ce canton. On s'est empressé de leur donner des soins. Quinze prêtres ont été occupés sans relâche à réconcilier ces braves gens, qui, dès deux heures du matin, assiègeoient les portes de l'église, et montroient un grand

désir de se trouver aux exercices et aux instructions. On a donné également une retraite à Moncontour. Plus de sept cents hommes s'y sont réunis. Les exercices qui remplissoient toute la journée ne suffisoient pas à la piété de ces bons chrétiens. A neuf heures du soir, ils se rassembloient encore pour faire une lecture et chanter un cantique. Ils ont voulu, le dernier jour, prendre des résolutions publiques, et il y avoit entr'eux une émulation de zèle vraiment étonnante. Soixante nobles des environs donnoient l'exemple. Le silence étoit profond, et le recueillement ne s'est pas démenti. Tous veulent revenir l'année prochaine, et ils ont retenu leurs places. Malheureusement la maison consacrée à cette bonne cuvre est trop petite. Ces deux exemples servent à montrer ce que peuvent les soins et l'activité de pasteurs zélés, qui voudroient ranimer la foi dans leurs troupeaux.

LAVAL. Le 21 février, les frères Trappistes ont pris possession de leur nouveau monastère, près cette ville. Cette maison a été achetée pour eux par M. le Clerc de la Roussière. Elle appartenoit autrefois à des Génovéfains, et va devenir encore l'asile de la piété. M. de la Roussière a fait seul tous les frais. Il logeoit chez lui les Trappistes depuis environ six mois. A leur départ, le curé de Louvigné, qui est la paroisse du lieu, les a accompagnés processionnellement, en chantant l'office du jour. Aux limites de sa paroisse, le curé de Forcé les attendoit, et tous deux les ont suivis jusqu'à la paroisse d'Entrammes. Le curé de cette dernière les a reçus. Arrivé à son église, le P. Bernard, supérieur, a célébré· la messe. Ses religieux l'ont chantée et ont communié. On a été touché de les voir se donner le baiser de paix.

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La messe finie, tout le monde s'est rendu procession→ nellement au Port-Ringeard; c'est le nom du monas→ tère. Une foule considérable de peuple de tous les environs s'y étoit rendu pour jouir de ce pieux spectacle, et on a compté plus de cinquante voitures. On est arrivé au monastère. Les religieux y ont chanté le Te Deum et le Domine salvum fac Regem. Le curé d'Entrammes a prononcé un petit discours, et s'est félicité de ce que sa paroisse acquéroit des modèles si frappans. de pénitence et de ferveur. La cérémonie finie, le père prieur a invité tout le clergé à partager leur frugal repas, qui consistoit en légumes cuits à l'eau. On a accepté son invizon. C'est ainsi que ces bons religieux ont pris possession de leur nouveau local. Il n'y a encore que cinq pères et dix frères convers; mais ils en attendent d'autres. Nos cantons s'applaudissent d'avoir de tels hôtes, qui attireront les bénédictions de Dieu sur nous.

NOUVELLES POLITIQUES.

PARIS. MONSIEUR, frère de S. M., est parti le 6 mars pour Lyon. On annonce le départ de Mgr. le duc de Berryl Une proclamation du Roi convoque les deux Chambres. Toutes ces mesures ont été provoquées par une nouvelle à peine croyable, mais cependant certaine. L'audacieux personnage, dont la domination a fait verser tant de larmes et de sang, s'est échappé de son île. Il a osé rentrer armé dans ce royaume, dont la tranquillité l'importune. Ce nouvel attentat hâtera sans doute sa perte. Sa tête est mise à prix. Il ne réussira pas dans ses noirs projets. Quel François pourroit lui prêter son appui? Qui ne trembleroit au contraire du retour d'un tel ennemi? L'activité des Princes et le zèle des sujets dissiperont ce complot désespéré. Nous mettons ici le préambule de la proclamation qui convoque les deux Chambres, puis le texte de l'ordonnance de S. M., qui contient des mesures de sûreté générale:

<«< Nous avions, le 31 décembre dernier, ajourné les chambres pour reprendre leurs séances au rer. mai, pendant ce temps, nous nous attachions à préparer les objets dont elles devoient

s'occuper. La marche du congrès de Vienne nous permettoit de croire à l'établissement général d'une paix solide et durable, et nous nous livrions sans relâche à tous les travaux qui pouvoient assurer la tranquillité et le bonheur de nos peuples: cette tranquillité est troublée; ce bonheur peut être compromis par la malveillance et la trahison: la promptitude et la sagesse des mesures que nous prenons en arrêtera les progrès. Pleins de confiance dans le zèle et le dévouement dont les chambres nous ont donné des preuves, nous nous empressons de les rappeler auprès de nous.

« Si les ennemis de la patrie ont fondé leur espoir sur les divisions qu'ils ont toujours cherché à fomenter, ses soutiens, ses défenseurs légaux, renverseront ce criminel espoir par l'inattaquable force d'une union indestructible ».

Ordonnance du Roi concernant des mesures de sûreté générale, Louis, par la grâce de Dieu, Roi de France et de Navarre, à tous ceux qui ces présentes verront, salut :

L'art. 12 de la charte constitutionnelle nous charge spécialement de faire les réglemens et ordonnances nécessaires pour la sûreté de l'Etat; elle seroit essentiellement compromise si nous ne prenions des mesures promptes pour réprimer l'entreprise qui vient d'être formée sur un des points de notre royaume, et arrêter l'effet des complots et attentats tendans à exciter la guerre civile et détruire le gouvernement.

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Ayces causes, et sur le rapport qui nous a été fait par notre amé et féal chevalier, chancelier de France, le sieur Dambray, commandeur de nos ordres, sur l'avis de notre conseil, nous avons ordonné et ordonnons, déclaré et déclarons ce qui suit :

Art. 1er. Napoléon Buonaparte est déclaré traître et rebelle pour s'être introduit à main armée dans le département du Var. Il est enjoint à tous les gouverneurs, commandans de la force armée, gardes nationales, autorités civiles et même aux simples citoyens, de lui courir sus, de l'arrêter, et de le traduire incontinent devant un conseil de guerre qui, après avoir reconnu l'identité, provoquera contre lui l'application des peines prononcées par la loi.

2. Seront punis des mêmes peines, et comme coupables des mêmes crimes, les militaires et les employés de tout grade qui auroient accompagné ou suivi ledit Buonaparte dans son invasion du territoire françois, à moins que dans le délai de huit

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