chatel, nous avons, pour cette fin salutaire, com mis et député, commettons et députons par ces présentes signées de notre main, lesdits sieurs Meuron et Rougemont, et leur avons donné et donnons plein-pouvoir, commission et mandement spécial, pour, en notre nom, traiter et convenir avec les commissaires qui de la part de S M. très-chrétienne seront munis d'un plein-pouvoir pareil, sur ladite délimitation, pour la régler et pour conclure et signer en conséquence avec lesdits commissaires, ensemble ou séparément, telles conventions et articles que les sieurs Meuron et Rougemont susdits qviseront bon être; voulant qu'ils agissent en cette occasion avec la même autorité que nous ferions et pourrions faire, si nous y étions présens en personne, encore qu'il y ait quelque chose qui requit un mandement plus spécial, non contenu en lesdites présentes; promettant en foi et parole de Roi, d'avoir pour agréable, d'approuver et ratifier, d'accomplir et d'exécuter tout ce que par les sieurs Meuron et Rougemont aura été réglé, stipulé, conclu et signé avec les commissaires de Sa dite Majesté très-chrétienne, sans jamais y contrevenir, ni permettre qu'il

y soit contrevenu, pour quelque cause ou sous quel prétexte que ce puisse être, et d'en faire expédier et délivrer nos lettres de ratification dans le tems qu'ils auront promis de les fournir. En temoin de quoi, nous avons fait mettre notre scel royal à ces présentes.

Donné à Berlin, ce quatorze novembre l'an de grace 1764, et de notre règne le vingt-cinquième.

Signé

FRÉDÉRIC.

Avec le grand sceau de S. M. en cire rouge.

Et plus bas

Plein-pouvoir pour le conseiller d'état, et procureur général MEURON, et le conseiller d'état et commissaire général RouGEMONT à Neufchatel, pour vaquer à la délimitation entre la souveraineté de Neufchatel et Valangin et la Franche-comté. Signé

FINCKENSTEIN et HERTZBERG.

Nous commissaires de Sa Majesté très-chrétienne et de Sa Majesté le roi de Prusse, en vertu de nos pleins-pouvoirs, après avoir examiné les anciens titres et actes relatifs à notre commission, notamment les traités de limitation entre les souverains du comté de Bourgogne et de Neufchatel faits en 1524, 1527 et 1704, nous nous sommes rendus à l'extrémité des terres des deux états, du côté d'occident, dans le lieu appelé les Witteaux, autrement dit le séquestre Wittel, où se terminent la Franche-comté, le canton de Berne et la souveraineté de Neufchatel.

De là nous avons suivi, les titres à la main, jusqu'à l'autre extrémité de la frontière, du côté d'orient, dans le licu appelé Roche fendue, ou les portes du Locle; d'où nous avons suivi le cours de la rivière du Doubs jusqu'à une source qui en est à trente pas, et qui y jette ses eaux, laquelle source est appelée Fontaine de Beaufond, à côté de laquelle est plantée une borne qui sépare les terres dépendantes de l'évêché de Basle de celles de la seigneurie de Valangin, armoriée d'un côté des armes de la principauté de Porentruy, et de l'autre de celles de Neufchatel, et là nous avons conclu et arrêté,

Que la rivière du Doubs qui forme un fer à cheval dans ces endroits, vis-à-vis la Fontaine de Beaufond et la verrerie située sur les terres de l'évêché de

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Basle, appelée la verrerie de Beaufond, fera, en remontant, la limite des deux états, jusqu'au ruisseau. appelé le Bief des pesles ou Gouts des bas, qui se jette dans le Doubs, lequel bief sépare les lieux appelés Bassot et Perrégaux, en Franche-comté, de ceux appelés les Brenets et les Frêtes, dépendans de la souveraineté de Neufchatel.

Depuis le bord de la rivière du Doubs, en remontant du côté du midi, ledit bief des pesles ou Gouts des bas servira de limite entre les deux états jusqu'au lieu appelé Roche fendue, ou portes du Locle.

La situation des lieux ne permettant pas de planter des bornes dans ceux désignés ci-devant, nous avons arrêté que le plan topographique que nous faisons lever de la ligne de séparation des deux états, portera la distance qui se trouve depuis le bord de la rivière du Doubs, vis-à-vis la fontaine de Beaufond, jusqu'au bief des pesles ou Gouts des bas, et celle qui se trouve depuis la jonction de ce bief au Doubs, jusqu'à la roche appelée Roche fendue, ou porte du Locle.

Ladite Roche fendue ayant été reconnue en 1704 pour borne de souveraineté, on y fit tailler en basrelief les armoiries de France et de Neufchatel; et n'étant pas possible d'y planter une borne, ladite roche en servira, et il sera ajouté au-dessus des armoiries le chiffre N°. 1., qui dénotera que c'est la première borne qui fait la limite des deux états dans cet endroit.

Depuis ladite Roche fendue, en tirant du levant au couchant, il sera posé sur un mont une borne principale, qui sera marquée N°. 2., et armoriée aux armes, des deux états.

Depuis cette borne on suivra le mont du Crozot, en tirant également du levant au couchant et décli

nant au midi, jusqu'au lieu appelé les Queues; il sera planté une borne dans le milieu de cet espace, laquelle sera désignée sous le N°. 3., et correspondrá à l'extrémité de ce même espace, appelée les Queues, où il sera planté une autre borne angulaire armoriée comme les précédentes, désignée sous No. 4.

Depuis cette borne du lieu appelé les Queues, on suivra la ligne qui conduit droit du nord au midi jusqu'au mur qui sépare les pâturages d'AbrahamLouis Jacot et de Jean-Pierre Montandon, dans l'endroit où se trouve une ancienne borne enfoncée et presque entièrement cachée: il sera planté dans le milieu de cet espace, vis-à-vis le corps-de-garde construit du côté de Neufchatel, une borne désignée par le No. 5.; et celle qui sera mise à l'extrémité de ce même espace du côté du midi, sera marquée au No. 6.

Depuis cette dernière borne, on suivra la même direction, en déclinant au levant, jusques sur l'arrête du mont appelé le crêt du Bugnon, dans l'endroit où l'on allume ordinairement le feu qui sert de signal; et dans le milieu de cet espace sera plantée une borne sous No. 7., et celle qui se trouve sur ladite arrête du crêt du Bugnon étant penchée, sera remplacée par une autre angulaire désignée sous No. 8.

Depuis cette dernière borne, on suivra du levant au couchant, en déclinant au nord, une ligne droite jusqu'au chemin qui conduit depuis le lieu àppelé les Portes de la chaux à celui appelé les Queues, près de la borne ci-devant mentionnée N°. 4., près duquel chemin il sera planté une borne N°. 9.

On suivra la même ligne droite jusqu'au lieu dit sur le cretet, où se trouve un rocher sur lequel est gravée une croix, à côté duquel il sera planté une borne désignée sous No. 10.

! De là, continuant du levant au couchant par le haut du Crêtet, déclinant au midi, sera plantée une borne angulaire sous No. 11., à la place d'une ancienne borne qui y existe.

De cette borne, on descendra du nord au midi jusqu'à une ancienne borne rompue, placée près de la fontaine Benoît: elle sera remplacée par une autre également angulaire, désignée sous N°. 12.

De là, on suivra du levant au couchant jusqu'à une ancienne borne placée dans un marais au bout d'un fossé, laquelle sera remplacée par une nouvelle sous No. 13.

Depuis cette borne, tirant toujours du levant au couchant, en déclinant au midi au travers du marais, jusqu'au chemin qui conduit de Morteau à Neufchatel, une vieille borne rompue sera remplacée par une autre sous No. 14.

Continuant la même ligne, toujours au travers du marais, jusqu'au ruisseau qui fait moudre les moulins Ferrier, on trouve une ancienne borne renversée dans ledit ruisseau au-dessous du Meix-Rochat: elle sera remplacée par une nouvelle, marquée au N°. 15.

De là, tirant toujours du levant au couchant, en déclinant au midi au travers du marais, près d'un chemin qui conduit à la maison du S'. Parguez, sera plantée une borne désignée sous No. 16.

Depuis cette borne, on suivra en ligne droite du levant au couchant jusqu'à la source d'une fontaine appelée fontaine du Meix-Lido, appartenante aujourd'hui au S. Rossel de Franche-comté, immédiatement au-dessus de laquelle il sera planté une horne désignée sous No. 17.

Depuis cette borne, le ruisseau formé par l'écoulement de ladite fontaine du Meix-Lido, qui se joint