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LIVRE NEUVIÈME.

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ES actes de l'amnistie et de la pacification, qui eurent pour but de mettre un terme aux désastres de

... la guerre civile dans l'Ouest, sont d'un trop haut intérêt, pour que nous négligions d'en apprécier toutes les circonstances. Nul ne doit, en effet, oublier que la république, après le 9 thermidor, triomphant de ses ennemis au

dehors et au dedans, revint d'elle-même à des idées d'humanité et de conciliation qui ne peuvent être niées. Mais nul aussi de ceux qui prétendront juger la moralité des partis alors en présence, ne devra oublier que les traités de la Jaunais et de la Mabilais donnèrent la liberté aux prêtres réfractaires qui se trouvaient sous les verroux de la république, et qu'à trois mois de là, l'expédition de Quiberon et sa sinistre catastrophe eurent lieu. Par qui donc tant de sang français fut-il encore répandu?

Nous avons d'abord relaté comment, dès l'ouverture des conférences, quelques vaisseaux anglais, après s'être approchés de la côte, s'en étaient éloignés avant que M. de Frotté eût pu leur notifier, au nom des royalistes, l'impossibilité où se trouvaient ceux-ci de communiquer avec eux. Cette démarche des chouans fut regardée comme une démonstration en faveur de la paix, et probablement était-elle, de la part de quelques chefs, un désir réel de convenir de leur soumission : mais, à peine cette tentative de l'Angleterre et de l'émigration eut-elle eu lieu, qu'une flotille, composée de quatre frégates et de douze bâtiments légers, parut, le 25 germinal, à la hau

teur du cap Fréhel. Le lendemain, cette division, après avoir repoussé les canonnières gardes-côtes, s'était approchée de Saint-Quay, et se disposait à un débarquement, quand le général Valletaux, avec ses grenadiers et les habitants de la côte levés en masse, se porta rapidement sur les points menacés, et arrêta ainsi les projets que les agents nationaux Barbedienne et Pohaër, des districts de Port-Brieuc et de Pontrieux, présentaient comme concertés entre les chefs de bande et les suspects récemment sortis de prison (1).

Quoi qu'il en fût de leurs assertions, il est bien constant, si l'on rapproche ce fait des révélations récentes que le comité de salut public venait de transmettre à ses collègues dans l'Ouest,

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(1) Un arrêté du district de Pontrieux prescrivit, à ce sujet, l'appel en cette ville et la mise en surveillance provisoire de tous les gentilshommes récemment sortis de prison. Hoche, qui se rendit sur les lieux, nous apprend, par sa correspondance, que 400 chouans s'étaient portés au bruit du canon, pour favoriser le débarquement de l'ennemi; mais que la bonne contenance des troupes et l'empressement de certaines communes à se présenter armées de faulx et de fourches, pour soutenir les républicains, décidèrent la flotte anglaise à se retirer.

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