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ment sous la garde de ses habitants; et mon Roy, dans sa générosité sans bornes, leur fournira les moyens de subsistance en son pouvoir et leur assurera sa protection.

Vous pouvez compter, Monsieur, sur toute récompense de la part de votre Roy et du mien, ainsi que les officiers et les troupes sous vos ordres et les habitants loyaux qui se détermineront à reconnaître l'autorité royale.

J'ai à mon bord deux commissaires français, qui sont munis des pouvoirs du commandant en chef de l'armée des royalistes pour traiter, de concert avec moi, tout ċe qui peut être relatif tant au bien général de votre isle qu'aux intérêts des particuliers, et je suis autorisé à vous annoncer que le commandant en chef des forces navales ratifiera tous les articles qui pourront être réglés entre nous.

La personne que vous jugerez à propos de m'envoyer sera reçue avec tous les égards possibles, et j'ai lieu d'attendre que vous voudrez bien faire recevoir de la même manière l'officier qui a l'honneur de vous remettre cette lettre.

J'ai l'honneur d'être,

Monsieur,

Votre très-humble et très-obéis

sant serviteur,

Signe J. ELLISON,

Col.commandant.

Pour copie conforme :

Le général de division,

BOUCRET.

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République française, une et indivisible..

Les Administrateurs du district de Quimperlé, aux Administrateurs du département du Finistère.

Citoyens,

Les Représentants, en partant avec le général Rey, pour s'opposer à la descente des ennemis, n'étaient accompagnés que d'environ deux cents hommes... Le matin à la pointe du jour le combat s'engage à Pont-Aven. Les Représentants rentrent dans notre commune.

Tout marche, le canon retentit, la ville est déserte... Le nombre des ennemis est, dit-on, de six mille hommes.

Nul espoir... Les forces qu'on avait demandées au camp de Guïdel ne marchent pas... Lorient nous refuse toute espèce de secours (1)... Les cantonnements portés vers Trévaré, vers Kersalaun, ne nous font aucun rapport.

Les Administrateurs, les Municipaux, sont seuls nulle espérance... Notre garde territoriale rentre à Quimperlé...

(1) Cette assertion est complétement démentie par le rapport circonstancié du citoyen La Potaire, à la séance publique des Administrations réunies du district d'Hennebont et de la place de Lorient, tenue le 28 messidor.

Le général Meunier arrive dụ camp de Sainte-Barbe, et nous annonce douze cents hommes. Ils entrent dans la ville, ils marchent, l'ennemi ne peut résister, l'espoir et le calme renaissent autour de nous...

Notre garde territoriale et la garde nationale, composées d'environ quatre-vingts hommes, ont battu quinze cents brigands, et leur ont tué trente hommes dans PontAven. Nous n'avons perdu qu'un chasseur.

Au moment où nous vous écrivons, nos généraux, à la tête de deux compagnies de canonniers battent sans doute l'ennemi.

Salut et fraternité.

CAMBRY, président; MANCEL; LEGRAIN; O RIORDAN; BIENVENU, procureur syndic.

x. 59. CHAP. 9.

Quimperlé, 30 messidor, an 11 de la Ré

publique française, une et indivisible.

Les Administrateurs du district de Quimperlé, aux Administrateurs du département du Finistère.

Citoyens,

Hier, quelques troupes nous sont arrivées; on les a disposées sur les batteries de Raguenez et de Riec. A minuit, une compagnie de canonniers s'est encore rendue sur la côte. Le général Meunier, le général Rey, poursuivent les brigands avec des forces, nous n'avons point encore de nouvelles, mais nous sommes sûrs de leurs succès; nous ne pouvons que faire l'éloge de la manière dont la

Municipalité, tous les habitants, tous les hommes de Quimperlé se sont comportés dans la crise que nous avons éprouvée. Nous n'avons vu sur aucun visage cette pâleur, cet embarras, ce trouble qui paralysent toute action. Le sang-froid, le calme, la prévoyance ont guidé toutes les actions, toutes les délibérations. Cependant, les Représentants mêmes annonçaient que nos cent hommes vainqueurs étaient poursuivis par quatre mille brigands, et nous entendions le tambour de retraite. Tout le monde était à son poste.

Le général Meunier parut dans ce moment. On s'écria Voilà Meunier! Le mot devrait lui servir de devise: l'espérance vola dans tous les quartiers de la ville, on ne pensa plus qu'à poursuivre les ennemis, quoique les troupes qu'il conduisait ne devaient arriver que dans deux heures. Telle est la confiance qu'inspire un homme dont les principes, les talents, et le courage sont connus.

La Commune de Lorient s'est montrée comme elle le fait dans toute occasion où le salut public est menacé. Elle s'est dépouillée de ses soldats, de ses enfants, de ses canonniers, de ses pères de famille, tous sont à la poursuite des brigands.

Il nous est arrivé cette nuit quatre milliers de poudre. Pour les expédier, on a demandé la signature du maire de Lorient Garnier, on l'a trouvé le fusil sur l'épaule montant la garde à la porte de la ville.

Les chouans, en traversant le Finistère ont trouvé des asiles et des vivres, mais pas un individu ne s'est joint à leur armée.

Un Français, échappé des vaisseaux anglais, nous a

donné des détails importants, nous vous les ferons connaître par le premier courrier. Nous agissons d'après ses déclarations. Comptez toujours sur nous.

Salut et fraternité.

CAMBRY, président; O RIORDAN; MANCEL; MORELLET; PATHIER père; Legrain.

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Ordre de juger les émigrés pris à Quiberon.

Du 7 thermidor an 3. Le directoire, informé, par divers rapports, des faits suivants :

Que dans la translation de Quiberon à Auray des prisonniers faits lors de la prise de cette presqu'île, environ 300 chouans ont échappé et se sont répandus dans les terres.

Que depuis cette translation, lesdits prisonniers ne sont pas soumis à une surveillance aussi exacte que la sûreté publique l'exige, que plusieurs même ne sont pour ainsi dire pas détenus, puisqu'ils communiquent librement avec les personnes du dehors, qu'on en voit journellement se répandre dans les rues d'Auray, sans autre garde que quelques factionnaires placés isolément à l'entrée de chaque rue. Que cette dénonciation se trouve confirmée par l'arrestation faite hier dans les environs de cette commune, d'un chouan, qui, après avoir servi dans une des compagnies rebelles des cantons voisins, s'était rendu à Quiberon, et y avait été enrôlé dans le

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