APPENDICE

Sommaire des événements de 1848 à 1870

Les événements qui suivent n'appartiennent pas encore à l'histoire. La plupart des acteurs qui y ont joué un rôle sont encore vivants; pour les juger, il faut attendre qu'ils soient descendus dans la tombe et que le silence se soit fait sur eux. Nous nous contentons de donner une indication très sommaire des événements accomplis jusqu'à ce jour.

Après la chute de Louis-Philippe, établissement d'un gouvernement provisoire, avec Arago, Lamartine, Dupont de l'Eure, Crémieux, Marie, GarnierPagès, Marrast, Flocon, Louis Blanc et l'ouvrier Albert.

A l'Hôtel-de-ville, Lamartine repousse le drapeau rouge. Établissement du suffrage universel. Élection d'une Constituante qui proclame la république.

Le 15 mai 1848, invasion de l'assemblée par l'émeute, sous prétexte d'une manifestation en faveur de la Pologne. Du 23 au 26 juin, formidable insurrection réprimée par le général Cavaignac. Nomination de ce dernier comme chef du pouvoir exẻcutif.

Le 10 décembre, le prince Louis Napoléon, déjà élu représentant, est nommé président de la république par le suffrage universel, avec 5,434,228 suffrages.

Le 28 mai 1849, ouverture de l'assemblée législative. Expédition française à Rome, pour rétablir le pape, chassé de sa capitale. Prise de Rome, le 2 juillet.

Le 2 décembre 1851, après de nombreuses difficultés entre l'assemblée et le président, ce dernier fait un coup d'État:

L'Assemblée est dissoute; l'état de siège est proclamé ; le suffrage universel, un moment supprimé, est rétabli; un décret soumet à l'acceptation du peuple les bases d'une constitution. Ces bases sont un chef responsable nommé pour dix ans, des ministres dépendant du pouvoir exécutif seul, un conseil d'État préparant les lois, un Corps législatif les votant, et un Sénat << gardien du pacte fondamental et des libertés publiques. »

Un décret du 3 décembre appelle le peuple français à se réunir dans ses comices le 14 décembre, pour accepter ou rejeter le plébiscite suivant : « Le peuple français veut le maintien de l'autorité de

Louis Napoléon Bonaparte et lui délègue les pouvoirs nécessaires pour établir une constitution sur les bases proposées dans sa proclamation du 2 décembre. >>

Le vote devait avoir lieu sur registres ouverts dans chaque commune. Un autre décret daté du 5, recule l'élection au 20 et 21 décembre et remplace le registre public par le scrutin secret.

Le dépouillement du vote donne les chiffres suivants :

7,439,216 oui,

640,737 non,

36,880 bulletins nuls.

On compte environ 1,500,000 abstentions.

Interrogé sur le rétablissement de l'empire, le Sénat le vote par 86 voix sur 87 votants. Consulté à son tour, le peuple ratifie ce vote les 21 et 22 novembre 1852 par 7,824,129 suffrages, contre 253,149.

Le Ier décembre 1852, Louis Bonaparte est donc solennellement proclamé empereur, sous le nom de Napoléon III.

Le 29 janvier 1853, l'empereur épouse aux Tuileries, Mlle Eugénie de Montijo.

Le 10 avril 1854, alliance avec l'Angleterre pour défendre la Turquie contre la Russie. Expédition de Crimée, victoire de l'Alma, prise de Sébastopol. Traité de Paris, le 30 mars 1856, ayant pour résultat de neutraliser la mer Noire et d'empêcher l'absorption de l'empire Ottoman par la Russie.

Le 16 mars 1856, naissance de Napoléon Louis Eugène Bonaparte qui reçoit le titre d'enfant de France et a pour parrain nominal le pape Pie IX.

Aux élections générales de 1857 pour le renouvellement du corps législatif cinq républicains sont élus à Paris et un à Lyon.

La même année, expédition anglo-française en Chine, bombardement de Canton.

Traité de Tien-Tsin, 27 juin 1858.

Le 14 janvier 1858, attentat d'Orsini contre l'empereur.

Aux élections partielles des 27 avril et 10 mai 1858, deux nouveaux républicains sont élus à Paris.

Le 2 mai 1859, la France prend parti pour le Piémont contre l'Autriche; combats de Montebello et de Palestro; victoires de Magenta et de Solférino. Paix de Villafranca. Réunion de la Lombardie au Piémont.

La Chine ayant violé le traité de 1858, la France et l'Angleterre lui déclarent la guerre. Le 22 octobre 1860 les armées alliées entrent à Pékin, après une courte résistance.

Le 23 janvier 1860, un traité de commerce libre échangiste est signé entre la France et l'Angleterre.

Des luttes sanglantes ayant éclaté entre les Druses et les Maronites dans le Liban, la France, qui exerçait depuis longtemps son protectorat sur ces contrées, intervient. Les troupes françaises débarquent à Beyrouth le 16 août 1860 et occupent le pays.

En 1861, expédition du Mexique, prise de Puebla le 18 mars 1863; entrée à Mexico.

Aux élections de 1863 l'opposition conquiert trentesix sièges.

Par une lettre du 19 janvier 1867 adressée au ministre d'État, l'empereur autorise les deux Chambres

a adresser des interpellations au gouvernement et décide que les ministres, les présidents et les membres du conseil d'État pourront être appelés à représenter le gouvernement devant le Sénat et le Corps législatif, pour la discussion des lois.

Cette même année 1867, exposition universelle à Paris à laquelle se rendent tour à tour presque tous les souverains de l'Europe.

Aux élections de 1869 l'opposition se fortifie et compte soixante représentants.

Le 2 janvier formation d'un ministère libéral, ayant à sa tête M. Emile Ollivier, qui présente un projet de Constitution comprenant les points suivants initiative des lois partagée par l'empereur, le Sénat et le Corps législatif, tarifs de douanes internationaux réglés désormais par des lois; choix des sénateurs restreint à certaines catégories de citoyens déterminées; nomination des sénateurs limitée à un maximum de vingt par an et leur nombre total fixé au maximum, aux deux tiers des membres du corps législatif; droit de recevoir des pétitions étendu au corps législatif; nécessité d'un plébiscite pour toute modification à apporter à la constitution.

Voté par le Sénat ce projet de constitution est soumis au peuple sous la forme suivante: « Le peuple approuve les réformes libérales opérées dans la constitution depuis 1860 par l'empereur, avec le concours des grands corps de l'État et ratifie le sénatusconsulte du 20 avril 1870. »

Le scrutin donne 7,336,434 oui et 1,560,709 non. L'empereur accueille ce résultat par ces mots, adressés à M. Schneider, président du corps légis