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1851, à mes yeux tout aussi légale et surtout moins dangereuse pour la société que celle de 1830 et celle

de 1848, qui fut la conséquence inévitable de la première.

LIVRE DEUXIÈME.

Origine de mes rapports personnels avec le prince Louis-Napoléon.

Lettre inédite du Prince; son tact et sa portée. mière entrevue à Thoun, le 21 septembre 1836.

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tance historique; capacité, intelligence et sentiments qui s'y déroulent. Avenir qu'ils présageaient.- Deux systèmes politiques en présence. Franche et loyale discussion. Confi

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Conjuration de Stras

CHAPITRE VII.

Je crois devoir expliquer l'origine et les principaux épisodes de mes rapports avec le prince Louis-Napoléon. On en appréciera l'importance, aussi bien que les curieux mystères; l'histoire pourrait bien y glaner quelque chose, y découvrir le mot de plus d'une énigme.

Je réclame donc toute l'attention de mes lecteurs sur des faits que, pour la première fois, je révèle au public,

en raison même de leur opportunité, de l'intérêt surtout que l'on y trouvera.

Le prince Louis-Napoléon, pendant son séjour en Suisse, où il avait obtenu droit de citoyen, s'occupait activement de la réalisation de son idée fixe, celle d'arriver un jour à gouverner la France, soit comme président, soit comme héritier de la couronne impériale, en vertu du sénatus-consulte de 1804.

Le neveu de l'Empereur vient de prouver ce que peut en France une volonté persévérante, unie au courage et à l'habileté.

Le prince cherchait surtout la solution de deux problèmes :

Attirer l'attention de l'armée, parce que là où se manient le salpêtre et l'acier, là est le bélier d'Archimède, et mériter la confiance des masses par la popularité phénoménale du nom qu'il portait.

Pour l'armée, il s'occupait de travaux militaires, et fit paraître, en 1835, son ouvrage sur l'artillerie.

Pour le peuple des villes et des campagnes, il se livrait à des études philosophiques et philanthropiques, et mit au jour successivement plusieurs brochures sur ces graves sujets de préoccupation du siècle, et notamment celle sur l'Extinction du paupérisme.

Souscripteur à tous les journaux comme à toutes les productions militaires de l'Europe, le prince fut l'un des premiers abonnés de la Sentinelle dont j'étais le fondateur, le rédacteur en chef et le propriétaire unique, et lui resta fidèle, dans sa bonne comme dans sa

mauvaise fortune, car il voulut constamment se faire suivre par elle, en Suisse, comme en Amérique, à Londres, comme à Ham, comme plus tard à l'Élysée, jusqu'à sa suspension définitive, fâcheuse peut-être, le 1er mai 1850, par suite d'exigences fiscales.

Le prince me fit remettre, en 1835, avec prière d'en rendre compte, dans mon journal, un exemplaire de son premier ouvrage sur l'artillerie.

J'en rendis, en effet, compte quelques semaines après. Les remercîments du jeune capitaine d'artillerie ne se firent point attendre, car doué de tact et d'habileté, il ne laisse échapper aucune occasion de se créer des partisans ou des amis.

Ancien sous-officier de la vieille garde impériale, je crus de bon goût de faire, à mon tour, hommage au neveu de l'Empereur, d'un exemplaire de mon Ami du Soldat, que j'avais écrit, pendant ma première captivité pour Henri V, et j'en reçus immédiatement la lettre autographe ci-après, que je crois utile de rapporter ici textuellement :

<<< Capitaine,

<< Château d'Arenemberg, 8 février 1836.

<< J'ai reçu avec plaisir le livre que vous m'avez en«voyé, je le lirai avec intérêt, car tout ce qui a rapport « à la France et à sa brave armée, me touche vive<<< ment.

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