Page images
PDF
EPUB

péties déjà dans la vie politique et privée du prince Louis, et que lui est-il réservé dans les arrêts suprêmes?..

Je m'identifiais avec cette âme ardente, et ne m'étonnai nullement du recueillement et des émotions du Prince, dont je suivais du regard et de la pensée jusqu'aux moindres pulsations.

Le Prince ne releva la tête, qu'il avait constamment tenue inclinée sur son prie-Dieu, qu'au moment où l'archevêque entonna le Te Deum de toute la puissance de sa voix, où je remarquai cependant quelque chose de larmoyant Monseigneur était également sans doute sous l'impression de quelque vive préoccupation !...

Le Prince se releva, son exemple fut aussitôt suivi par les six mille assistants et tous restèrent debout pendant cette musique enchanteresse de Lesueur, si merveilleusement exécutée par nos cinq cents artistes lyri

ques.

Au Te Deum succéda le motet Urbs beata, également de Lesueur; le Prince s'assied, à l'exemple de Mgr Sibour, pendant ce délicieux morceau, pendant le Sanctus de M. Adam, et le Deliberavit nos, de Lesueur.

Jamais peut-être les voûtes de l'antique métropole ne retentirent d'une musique plus harmonieuse, plus digne de ce saint lieu. Peu de cœurs ont du rester froids à de pareilles vibrations.

Tout à coup la musique cessa; un moment de silence

tenant de l'extase se fit remarquer partout dans la nef, comme dans les tribunes.

Mgr Sibour se lève, mitre en tête, et la crosse en main, et entonne, mais toujours avec émotion, le Domine salvum du rit républicain, qu'il modifie toutefois par une application personnelle au héros de la circon

stance.

A ces mots Ludovicum Napoleonem, un sourd bourdonnement de surprise, de joie peut-être, se fit entendre au bas de la nef; je ne m'en rendis pas compte d'abord, n'ayant point, au milieu de mes propres préoccupations, distingué les paroles sacramentelles sorties de la bouche du prélat, ami et protégé d'une puissance déchue, du général Cavaignac, qui fut, lui aussi, dictateur en France!...

O vicissitudes des choses humaines!

[ocr errors]
[ocr errors]

La cérémonie touchait à sa fin et durait depuis une heure, sans que le temps en eût paru long à personne. Cependant, l'un des grands vicaires introduisait l'image de la sainte Eucharistie dans le magnifique ostensoir, étincelant de pierreries, hommage de l'Empereur à Notre-Dame, à l'occasion de son sacre.

L'archevêque se lève, et d'un pas grave se dirige vers cet emblème de la Majesté Divine, l'enveloppe dans un nuage d'encens, et de ses mains recouvertes de satin blanc, s'emparant de cet éblouissant tabernacle, le promène au-dessus de ces milliers de fronts courbés, rede

venus religieux à l'aspect de tant de pompe et de mystè res impénétrables!...

Là, que d'hommes élévés dans l'indifférence et l'incrédulité, que de guerriers célèbres, que de magistrats, que de savants, que de philosophes, se sont prosternés avec respect devant cette représentation de l'HOMMEDIEU!.............

Ce fut, je l'avoue, un moment bien touchant que celui de cette bénédiction archi épiscopale qui devait consacrer LA RÉVOLUTION MILITAIRE dont je viens de rapporter jusqu'aux moindres incidents.

Que Dieu protége la France!... son Prince et son armée !!!...

FIN.

ΓΟΝ

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]
« PreviousContinue »