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III

Au printemps de l'année 1805, le pape Pie VII, que le sacre de Napoléon avait amené en France, s'arrêta pour la seconde fois à Lyon. On lui présenta les élèves du grand séminaire, qui ne formaient alors qu'un tout petit troupeau. Il les bénit en leur disant : « Crescite et multiplicamini; croissez et multipliez-vous ». Dieu exauça si bien les vœux du saint Pontife que peu d'années après, le diocèse de Lyon devenait le plus riche en prêtres de la France entière. Aujourd'hui, ce sont tous les évêques qui répètent les paroles d Pie VII. La guerre a dépeuplé nos séminaires et, parmi les jeunes clercs qu'ils avaient fournis à l'armée, beaucoup sont tombés au champ d'honneur. Notre espérance est que ces tombes glorieuses renferment des germes sacrés qui lèveront bientôt et nous vaudront une riche éclosion de vocations sacerdotales. Avec l'aide de Dieu nous reconstituerons les cadres de nos diocèses. Il nous faudra des prêtres pour évangéliser et régir nos paroisses; il en faudra aussi pour les services de l'enseignement à tous les degrés. L'Eglise de France a trop souffert de n'avoir pu appliquer aux hautes études quelques-uns des membres de son clergé pendant la première moitié du siècle dernier, pour n'être pas décidée à conjurer à l'avenir un tel péril. Une élite est indispensable à tout corps social quel qu'il soit. Fût-ce au prix de très grands sacrifices, notre devoir sera de demander à nos Universités de nous la préparer.

Mais ce n'est pas le clergé seul, c'est toute la France qui pleure sa plus belle jeunesse, moissonnée dans les sillons ensanglantés de la guerre. Devant l'étendue de ses pertes, puisse-t-elle comprendre son devoir! Hier, insouciante et légère, elle n'a pas su veiller chez elle aux sources de la vie. Il y a longtemps déjà que des hommes réfléchis avaient signalé le danger; mais la foule ne le voyait pas ou feignait de ne pas le voir; il a fallu les clartés de l'orage pour dessiller tous les yeux. Dieu a bien voulu pour une fois nous laisser gagner la guerre malgré une natalité insuffisante, qui trop souvent avait violé les lois les plus sacrées de la nature. Qui ne comprend qu'il serait dangereux de renouveler l'expérience? Fasse le ciel que dans nos familles en deuil les berceaux se multiplent et que d'ici à vingt ans la France se montre parée d'une jeunesse nombreuse, qui assurera pour jamais, en même temps que la richesse de ses villes et de ses campagnes, la prospérité de ses écoles, de ses collèges et de ses Universités.

En ce moment, chers jeunes gens, c'est en vous qu'elle place ses espérances. Elles sont grandes. Pourquoi? Parce que la France sait que votre patriotisme puisé aux sources les plus pures et animé d'une flamme ardente va décupler vos forces. Dieu vous appelle, dans un des temps les plus solennels de l'histoire, à réaliser l'œuvre la plus belle. C'est vous qui aiderez la patrie à panser ses plaies et à faire mûrir sur son sol les fruits de la victoire. Après la guerre de 1870, il y eut de généreux efforts pour assurer la vitalité de la France mutilée. Ce fut un méritoire et noble labeur, mais infiniment douloureux et sur lequel pesait lourdement le souvenir de la défaite. Pour vous rien de pareil. Au contraire, c'est dans la joie, c'est dans l'ivresse du triomphe, c'est dans la

brillante lumière des horizons agrandis que vous accomplirez votre tâche patriotique, et rien ne pourra mieux soutenir votre généreuse ardeur.

A vous de répondre pleinement à l'attente de la France. Une parole de la Sainte-Ecriture me semble résumer tous vos devoirs Confortamini et estote robusti1. Soyez forts. Vos aînés, ceux qui ont combattu sur les champs de bataille ont été tous des vaillants, beaucoup des héros. Vous en êtes fiers; cherchez surtout à en être dignes. Armez votre force de tous les secours que vous donne votre foi chrétienne, et afin qu'elle soit complète, joignez-y la vertu. Il n'est pas indifférent, vous le savez, que les jeunes années se passent dans l'énervement du plaisir ou sous la discipline salutaire du devoir. Gardez longtemps, on vous le souhaite, les charmes aimables de votre âge, mais, dès à présent, pleins des grands souvenirs de ces quatre années de combats et de gloire qui vous ont légué un si noble héritage, préparez au dedans de vousmêmes les nobles énergies de la virilité, vous inspirant du conseil qu'un de nos poètes, Victor de Laprade, donnait aux jeunes de son temps 2:

Lève-toi dans ta force, ô divine jeunesse !

Souris sur le vieux monde, afin que tout renaisse.
Amis! gardez la joie et les fraîches couleurs;

Mais qu'un acier toujours soit caché sous vos fleurs.

Son Eminence le Cardinal Amette prend alors la parole et félicite les auteurs des intéressants rapports qui viennent d'être présentés.

Il remercie Mgr l'évêque d'Evreux de son éloquent discours, dans lequel il a caractérisé avec une autorité si haute, le rôle de l'Institut catholique, œuvre d'après-guerre, et le devoir des catholiques à son endroit. Parlant ensuite de la double élection académique, qui fait entrer à l'Institut de France, à la fois le recteur et le professeur de philosophie morale de l'Institut catholique, Son Eminence, au nom de NN. SS. les Archevêques et Evèques protecteurs, unit ses félicitations à celles que les élus ont recueillies déjà pendant le cours de cette séance, félicitations que les applaudissements de l'auditoire n'ont pas une seule fois manqué de souligner avec enthousiasme.

Sur l'invitation de Son Eminence, NN. SS. les Archevêques et Evèques protecteurs donnent, avant de se retirer, leur bénédiction à l'assistance.

1 Jos., x, 25.

2 Poèmes civiques. Livre premier.

FACULTÉS CANONIQUES

RÉSULTATS DES EXAMENS

DE L'ANNÉE SCOLAIRE 1917-1918

QUOD AD MAJOREM DEI SUMME SAPIENTIS LAUDEM
SANCTÆ ROMANÆ ECCLESIÆ DECUS

NOSTRARUMQue FacultatTUM ROBUR ET ORNAMENTUM CEDAT

Recensentur nomina alumnorum qui, utroque probati experimento, academicis gradibus digni habiti sunt vertente anno scholastico millesimo nongentesimo decimo septimo-millesimo nongentesimo duodevicesimo.

AUDITORES IN SACRA THEOLOGIA

In Seminario Sancti Sulpitii Parisiensi

Georgius SCHLumberger, subdiaconus Parisiensis.

Carolus-Maria POIREL, Subdiaconus Remensis.

Georgius-Michaël RAJJI, Subdiaconus Berytensis Maronitarum.

In Seminario Bajocensi

Leo-Ludovicus TOLMER, diaconus.

Bernardus-Arthur CAILLEBOTTE, diaconus.
Petrus-Emilius RUEL, diaconus.

Alfridus-Eugenius TONNETOT, diaconus.

In Seminario Trecensi

Leo CHAUSSIN, diaconus.

AUDITORES IN JURE CANONICO

Georgius MUGNIER, presbyter Lingonensis.

Paulus WATRIN, Parisiensis.

Carolus SALLEFRANQUE, Parisiensis.

Marcellus NINET, presbyter Virodunensis, cum magna laude.

Yvo JÉZÉQUEL, diaconus Ambianensis.

In Seminario Bajocensi

Bernardus-Arthur CAILLEBOTTE, diaconus.

Petrus-Æmilius RUEL, diaconus.

Alfridus-Eugenius TONNETOT, diaconus.

AUDITORES IN PHILOSOPHIA SCHOLASTICA

Carolus EYSELÉ, presbyter Argentinensis.

Blanca BUCHET, Molinensis (ex speciali licentia).

Elisabeth WEVER, Parisiensis (ex speciali licentia), cum magna laude.
Dionysius TROMPAT, Bituricensis.

Joannes DEFRANCE, Róthomagensis.
Andreas VARIN, Rothomagensis.

Joannes JUPILLAT, Bituricensis.

Suzanna MOREAU, Nanceiensis (ex speciali licentia).

Simon THOMAS, Versaliensis (ex speciali licentia), cum magna laude.

In Seminario Sancti Sulpitii Parisiensi

Mauritius CHAIGNON, Nanceiensis.

In Seminario Blesensi

Mauritius HÉMONÉE, cum magna laude.

Josephus JOURNEAU.

In Seminario Constantiensi

Augustinus PIGEON, clericus, cum magna laude.

LECTORES IN JURE CANONICO

Armandus OLICHON, presbyter Parisiensis.
Franciscus MADEC, presbyter Corisopitensis.
Renatus TAINE, presbyter Suessionensis.
Maria-Josephus FAGOT, presbyter Remensis.
Carolus SALLEFRANQUE, Parisiensis.

Paulus WATRIN, Parisiensis.

ADMITTITUR AD ULTERIORA MAGISTERII PERICULA SUBEUNDA

Ernestus MENNECHET, presbyter Suessionensis.

LECTORES IN PHILOSOPHIA SCHOLASTICA

Joannes LOUYOT, Nanceiensis.

Joannes NOUBEL, Tolosanus.

Blanca BUCHET, Molinensis (ex speciali licentia).

Joanna CHOLLEY, Augustodunensis (ex speciali licentia).

ADMITTITUR AD ULTERIORA MAGISTERII PERICULA SUBEUNDA

Josephus KARAM, Antiochenus Maronitarum.

ADMITTITUR AD ULTERIORA MAGISTERII PERICULA subeunda IN SACRA THEOLOGIA

Eugenius CHARPENTIER, presbyter Nanceiensis.

PUBLICATIONS DES PROFESSEURS

D'ALÈS (A.). — Dictionnaire apologétique de la Foi catholique, fasc. XV (Modernisme-Mystères), Paris, Beauchesne.

Plusieurs articles dans les Etudes.

Collaboration aux Recherches de Sciences religieuses; notamment, en 1918, article sur le diacre Pontius.

BAINVEL (J.-V.).

-

Le Saint Cœur de Marie. Paris, Beauchesne.

<< Le Drapeau du Sacré-Cœur », art. dans Revue pratique d'Apologétique, 15 juin 1918.

Mgr BAUDRILLARt.

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Jérusalem délivrée. Discours prononcé à Saint-Julien-lePauvre, le 23 décembre 1817, à l'occasion de la prise de Jérusalem. Paris, Beauchesne.

La Mision del clero francés en el éjercito. Publié par le service photographique de l'armée, 1, rue de Valois, p. 31.

Lettre-préface à l'Histoire de Lamballe, par M. l'abbé Dutemple, SaintBrieuc, Guyon, 1918.

La Vie catholique dans la France contemporaine. Ouvrage publié sous la direction et avec une préface de Mgr Baudrillart. Paris, Bloud et Gay. Soyez un homme, soyez un homme de Dieu. Discours prononcé à Cherbourg au sacre de Mgr Grente.

« La vie intellectuelle de la France ». Interview dans Excelsior du 23 avril. Discours à l'occasion de son jubilé sacerdotal. Bulletin de l'Institut Catholique, numéro du 25 juin, et tirage à part.

BLANCHE (F.-A.). - Dans la Revue des Jeunes, la « Psychologie du Soldat »>, 25 juin 1918.

-

Revue mensuelle des périodiques.

- Un certain nombre d'analyses d'ouvrages.

COLIN (Henri), et ses élèves.

Ac. Sc., 4 février 1918.

--

<< Genèse de l'inuline chez les végétaux. » C. R.

<< Transformations de l'inuline dans le tubercule de Topinambour, pendant la période de repos. » C. R. Ac. Sc., 18 février 1918.

<< La greffe Soleil-Topinambour. » C. R. Ac. Sc., 27 mai 1918 (en collaboration avec Mlle Trouard-Riolle.

<< Sur la loi d'action de la sucrase. » C. R. Ac. Sc., 29 juillet 1918 (en collaboration avec Mlle Chaudun).

Sur la loi d'action de la sucrase. Hypothèse d'une combinaison intermédiaire entre le sucre et l'enzyme. » C. R, Ac. Sc., 26 août 1918 (en collaboration avec Mlle Chaudun).

<< Utilisation de la racine d'Anthriscus sylvestris. » Bull. des Chimistes de Sucrerie, juin 1918,

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