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alliages précieux. En résumé, le Traité de chimie légale réunit toutes les notions dont les chimistes peuvent avoir besoin dans les circonstances dans lesquelles les tribunaux ont recours à leurs lumières. B. Statistique des hernies à l'hôtel impérial des Invalides en 1852, par M. Hutin, médecin en chef de cet établissement. Paris, 1853, brochure in-8 de 34 pages.

Du 1er janvier 1847 au 1er janvier 1852, M. Hutin a visité 4252 invalides dont 177 officiers, parmi lesquels il a trouvé 896 individus atteints de hernie, dont 34 officiers, d'où il résulte une proportion de 1 sur 4,74 pour l'ensemble, et 4 sur 5,20 pour ces derniers. Ces chiffres different notablement de ceux qu'avait constatés Sabatier il y a quatre-vingts ans, et qui donnaient 1 hernie sur 16,77 invalides, et seulement 1 sur 46,15 officiers. Parmi les hernies constatées par M. Hutin, on trouve 839 inguinales, dont 327 doubles, et seulement 13 hernies crurales. L'hérédité paraît à M. Hutin sans influence sur la production de la hernie. La grande majorité des hernies s'est déclarée entre 50 et 60 ans. Il n'est pas facile de dire si la différence de taille prédispose aux hernies. Ces dernières paraissent être sans influence sur la longévité des individus. En somme, le travail de M. Hutin sur les hernies est, au point de vue de la sta tistique, un des plus complets que possède la science. B.

Traité de l'épilepsie; histoire; traitement; médecine légale, par le docteur Delasiauve, 4 vol. in-8, 560 pages. Paris 1854, chez Victor Masson. Prix: 7 fr. 50 c.

Recherches sur les eaux minérales des Pyrénées, de l'Allemagne, de la Belgique, de la Suisse et de la Savoie, par le docteur J.-P.-A. Fontan, médecin consultant aux Pyrénées, etc. Deuxième édition, Paris, 1853, in-8 de 520 pages, avec 5 pl. Prix 7 fr.

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Essai clinique sur l'action des eaux thermales sulfureuses de Bagnèresde-Luchon dans le traitement des accidents consécutifs de la syphilis, par le docteur Marc Pégot (de Saint-Martory), médecin aux eaux de Bagnères de Luchon, etc., etc. Paris, 1854, in-8 de 170 pages, avec 2 pl. Prix : 3 fr. 50 c.

Manuel d'hirudiculture ou de l'élève des sangsues, par Léon Bousquet, ingénieur civil, secrétaire général du Comice agricole central des éleveurs de sangsues du département de la Gironde. 1854,

in-8 de 180 pages; à Paris, chez J.-B. Baillière. -Prix: 3 fr. 30 c.

Mémoire médico-legal sur la luxation des vertèbres cervicales, par le docteur Sévérin Caussé, d'Albi (Tarn), membre du conseil d'hygiène publique et de salubrité. Albi, 1854, in-8 de 92 pages.

D'HYGIÈNE PUBLIQUE

ET

DE MÉDECINE LÉGALE.

HYGIÈNE PUBLIQUE.

DE L'ORIGINE MIASMATIQUE

DES

FIÈVRES ENDEMO-ÉPIDÉMIQUES

DITES

INTERMITTENTES, PALUSTRES OU A QUINQUINA.

PATHOLOGIE, TOPOGRAPHIE, MÉTÉOROLOGIE, CLIMATOLOGIE, STATISTIQUE ET GÉOGRAPHIE MÉDICALES.

Par le Dr Félix JACQUOT,
Médecin-major,

ex-médecin des hôpitaux militaires de France, d'Afrique et d'Italie.

SUITE (1).

§ III. Salubrité et météorologie sur les montagnes.

Dans les montagnes, il y a peu de fièvres, et l'on ne connaît pas ces graves endémo-épidémies qui désolent quelques plaines. Les pentes favorisent en effet l'écoulement des eaux, et alors les conditions nécessaires pour la formation des marais manquent en général. Nos adversaires diront: l'absence des fièvres doit être attribuée aux différences qui existent entre la météorologie des plaines et celle des montagnes. Cherchons à apprécier ces différences.

(1) Voy. Ann. d'hyg. et de méd. lég., 2o série, t. II, p. 33. 2o PARTIE.

2o SÉRIE, 1854.

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TOME II.

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A une altitude de 200 et 300 mètres, plus ou moins, une localité assise au milieu d'un pays fiévreux ne souffre plus de l'endémo-épidémie. Cela s'explique fort bien en disant que le miasme, élaboré dans la plaine, est difficilement porté jusque là; raison à laquelle on pourrait peut-être ajouter que, d'après les expériences du professeur Schonbein, de Bâle, l'ozone, plus abondant dans les régions élevées, y neutraliserait ainsi plus facilement les miasmes végéto-animaux qui ont pu y être portés. Au contraire, en faisant intervenir les seules influences météorologiques, on ne peut plus se rendre compte de ces différences de salubrité.

Considérons les conditions météorologiques générales qu'on rencontre sur les montagnes.

Et d'abord, les expériences de Kaemtz (p. 93 et 94) établissent péremptoirement « qu'en somme, l'air des couches supé>> rieures est aussi humide que celui des couches inférieures. » De Luc, Saussure, de Humboldt, avaient obtenu, il est vrai, des résultats différents, mais ils étaient loin d'avoir évité toutes les causes d'erreur, dévoilées, depuis cette époque, par la perfection des instruments et par les progrès de la météorologie, cette science toute neuve. La loi posée par Kaemtz a d'ailleurs été corroborée par les expériences instituées sur le Righi, par Bravais et Martins. De plus, les régions montagneuses élevées sont soumises à des alternatives de sécheresse et d'extrême humidité qu'on retrouve rarement dans les plaines. Le climat des montagnes est donc un type de vicissitudes atmosphériques hygrométriques.

Sur ce monticule de 200 mètres, salubre au sein d'une plaine empestée, la température est-elle donc si différente de celle de la campagne? Sa moyenne de l'année est moindre d'un degré environ. Ce degré de plus dans la plaine peut-il être la cause de l'insalubrité? On n'oserait le soutenir (1).

(1) Rome est insalubre, et Frascati jouit de l'Aria fina. Est-ce parce que son climat est plus tempéré? Assurément, non. Son altitude de

L'élévation des moyennes ne pouvant fournir des arguments aux météorologues, voyons s'ils seront plus heureux au point de vue des vicissitudes diurnes et accidentelles.

Les conditions topographiques et météorologiques qui existent dans les pays montagneux sont très propres à produire des refroidissements chez les individus qui habitent ou qui parcourent ces localités. Quelle différence de température entre cette vallée abritée dans laquelle la chaleur se concentre et que le vent ne vient pas rafraîchir, et ce sommet battu par un souffle froid! L'homme baigné de sueur par l'ascension, arrive sur ce sommet, et la rapidité du vent exagère l'impression du froid sur ce corps dont la sueur ne se volatilise qu'en lui empruntant du calorique. Notons aussi (Kaemtz, p. 216) qu'il y a plus de différence sur les montagnes qu'en plaine, entre la température au soleil et à l'ombre, d'où il résulte évidemment qu'un repos à l'ombre, après une marche au soleil, amènera une perturbation plus vive.

Dans la campagne de Rome, les oscillations thermométriques nycthérémales sont d'environ 10 à 12 degrés centigrades, pendant les mois d'août, septembre et octobre, mois les plus fiévreux. Or, dans les montagnes, les mêmes phénomènes se représentent. Appelé, dit Puccinotti (p. 766), à visiter un moine de Saint-Bruno, à l'hermitage de la montagne de Trisulti, et ayant mis trois jours au voyage, j'ai fait quelques observations thermométriques qui m'ont accusé une oscillation de 16 degrés centigrades. Cependant, il n'y a pas un exemple de fièvre parmi les religieux de ce couvent.

Voici des chiffres qui ont l'avantage de porter sur une région montagneuse tout entière, ce qui donne conséquem350 mètres lui donne sans doute 2 degrés environ de moins qu'à Rome; mais est-ce bien cette différence de 2 degrés qui fait son immunité? Encore non, car la Bresse, la Sologne, la Camargue, etc., sont sujettes à la fièvre malgré une température bien moindre encore. Ce qui établit une différence dans la salubrité, c'est l'état du sol, la présence ou l'absence de foyers palustres.

ment le droit d'en tirer des inductions pour la météorologie des montagnes en général. Dans les vallées de la Savoie et du Piémont, siége affectionné du crétinisme et du goître, et dans lesquelles on trouve souvent des stagnations aqueuses donnant lieu à des fièvres intermittentes, dans ces vallées, on voit fréquemment, pendant une même journée d'été, le thermomètre passer de 12 ou 15 degrés Réaumur, au milieu du jour, à 0 degré le soir ou la nuit. Mais ces transitions sont aussi fortes sur les montagnes qui encadrent les vallées en question (1).

Thévenot (2) nous apprend qu'au Sénégal, en avançant dans les terres et en s'élevant sur le plateau, les températures sont plus excessives que sur le rivage bas, palustre et fiévreux. De Humboldt (3) estime à 7 degrés l'oscillation nycthémérale de Quito, situé à 2,914 mètres ; tandis qu'elle est bien plus faible sur les plages basses de Cayenne, d'après Thévenot. De Humboldt nous montre encore, sous les mêmes parallèles, mais à des altitudes bien différentes, Cumana, assise sur la plage, soumise à des oscillations thermométriques nycthémérales de 5 à 4 degrés seulement, tandis qu'au contraire Caracas, à 887 mètres d'altitude, est tourmentée par de fréquentes et amples vicissitudes.

Quand un marais existe dans une contrée montagneuse, la fièvre se développe. Joseph Frank fut d'abord étonné, dans un voyage qu'il fit avec son père au Saint-Gothard, d'y observer des fièvres intermittentes; mais, dit-il, notre étonnement cessa dès que nous eûmes constaté des marais aux sources du Rhin et du Tessin (4).

(1) Rapport de la commission créée par le roi de Sardaigne pour étudier le crétinisme, 1 vol. in-4. Compte rendu analytique, par Mare d'Espine. Gaz. méd. de Paris, 1850, p. 542.

(2) Thévenot, Traité des maladies des Européens dans les pays chauds. Paris, 1840, in 8, passim.

(3) De Humboldt et Bonpland, Voyage aux régions équinoxiales, etc., chap. ix, p. 100 et seq., 200 et seq.

(4) Jos. Frank, Praxeos medicæ præcepta universa, in Encycl. des sc. méd., t. I, p. 112.

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