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Le 17 décembre, hortes de grenadiers, de fusiliers et d'a: tilleurs, sous les ordres de commandans de place, les gardes nationales des villes de guerre c de toutes autres qui pourraient être menacées par l'ennemi. Ac décret, était annexé un tableau qui le rendait applicable à cen quinze départemens.

Napoléon rend un décret qui organise en co

Du 19. 425 et suiv.)

Ouverture du Corps législatif. (Voyez la Session, pag

Le 21, PASSAGE DU RHIN, depuis Bâle jusqu'à Schaffouse, pa une armée ennemie forte de cent mille hommes, conduits par le ge néralissime autrichien prince de Schwartzenberg. La neutralité d la confédération suisse, reconnue par Napoléon, cst violée par alliés; mais cette violation a été provoquée par l'aristocratie helvétique Le prince de Schwartzenberg s'annonce par la proclamation suivante

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Français, la victoire a conduit les armées alliées sur votre frontière; elles vont la franchir.

» Nous ne faisons pas la guerre à la France; mais nous repoussons loin de nous le joug que votre gouvernement voulait imposer à nos pays, qui ont les mêmes droits à l'indépen dance et au bonheur que le vôtre.

>>

Magistrats, propriétaires, cultivateurs, restez dans vos foyers. Le maintien de l'ordre public, le respect pour les propriétés particulières, la discipline la plus sévère marqueront le passage et le séjour des armées alliées; elles ne sont animées de nul esprit de vengeance.

» D'autres principes et d'autres vues que celles qui ont conduits vos armées chez nous président aux conseils des monarques alliés leur gloire sera celle d'avoir amené la fin la plus prompte des malheurs de l'Europe. La seule conquête qu'ils ambitionnent est celle de la paix ; mais d'une paix qui assure à leurs pays, à la France, à l'Europe, un véritable état de repos Nous espérions la trouver avant de toucher au sol français; nous allons l'y chercher.

» Au quartier général de Lorrack, le 21 décembre 1813. Signé le général en chef de la grande armée des alliés, le feld maréchal prince SCHWARTZENBERG. »

Du 26 décembre. —Napoléon décrète : « Il sera envoyé des sénateurs ou conseillers d'état dans les divisions militaires en

qualité de nos commissaires extraordinaires. Ils seront accompagnés de maitres des requêtes ou d'auditeurs. —Nos commissaires extraordinaires sont chargés d'accélérer 1o les levées de la conscription; 2o l'habillement, l'équipement et l'armement des troupes; 3° le complétement de

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l'approvisionnement des places; 4o la rentrée des chevaux requis pour le service de l'armée ; 5o la levée et l'organisation des gardes nationales, conformément à nos décrets. Ceux de nosdits commissaires extraordinaires qui seront envoyés dans des pays que menacerait l'ennemi ordonneront des levées en måsse, et toutes autres mesures quelconques nécessaires à la défense du territoire, et commandées par le devoir de s'opposer aux progrès de l'ennemi. Ils sont autorisés à ordonner toutes les mesures de haute police qu'exigeraient les circonstances et le maintien de l'ordre public. Ils sont pareillement autorisés à former des commissions militaires, et à traduire devant elles ou devant les cours spéciales toutes personnes prévenues de favoriser l'ennemi, d'être d'intelligence avec lui, ou d'attenter à la tranquillité publique. — Ils pourront faire des proclamations et prendre des arrêtés. Lesdits arrêtés seront obligatoires pour tous les citoyens ; les autorités judiciaires, civiles et militaires seront tenues de s'y conformer et de les faire exécuter. » — Sont nommés commissaires extraordinaires: 1re division......... -2o, Mézières, le sénateur Beurnonville.—3e, Metz, le sénateur Chasset. — 4o, Nancy, le sénateur Colchen. 5e, Strasbourg, le sénateur Roederer. 6e, Besançon, le sénateur Valence. — 7o, Grenoble, le sénateur de Saint-Vallier. - 8e, Toulon, le conseiller d'état Gantheaume. ge, Montpellier, le consciller d'état Pelet. 10, Toulouse, le conseiller d'état Caffarelli, -11°, Bordeaux, le sénateur Garnier. 12, la Rochelle, le sénateur Boissy-d'Anglas. · 13e, Rennes, le sénateur Canclaux. — 14o, Caen, le sénateur Latour-Maubourg. - 15, Rouen, le sénateur Montesquiou. 16o, Lille, le sénateur Villemanzy. 18°, Dijon, le sénateur de Ségur.

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17o.......

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20o, Périgueux, le sénateur 21, Bourges, le sénateur de Sémonville.

19e, Lyon, le sénateur Chaptal.
de Lapparent.

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22,

Tours, le sénateur Lecouteulx. · ̄`23e................... — 24o, Bruxelles, le sénateur Pontécoulant. 25o, Liége, le sénateur Monge.

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Du 30 décembre. Le général autrichien Bubna se présente devant la ville de Genève, chef-lieu du département du Léman, avec trois mille hommes de troupes. Le préfet, M. le baron Capelle, avait pris la fuite à l'approche de cette colonne ennemie. La bourgeoisie genevoise, abandonnée de son premier magistrat, et dirigée d'ailleurs par ses magnifiques seigneurs, s'affranchit de l'autorité militaire, et ouvre les portes de la ville aux Autrichiens.

Du 31 décembre.

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L'armée prussienne, sous le commandement du général Blucher, passe le Rhin depuis Manheim jusqu'à Coblentz.

PROCLAMATION.

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Aux habitans de la rive gauche du Rhin.

« J'ai fait passer le Rhin à l'armée de Silésie pour rétablir la liberté et l'indépendance des nations, pour conquérir la paix.

L'empereur Napoléon a réuni à l'Empire français la Hollande une partie de l'Allemagne et de l'Italie, et a déclaré qu'il n céderait aucun village de ses conquêtes, quand même l'ennem occuperait les hauteurs qui dominent Paris.

>> C'est contre cette déclaration et ces principes que marchen les armées de toutes les puissances européennes.

>> Voulez-vous défendre ces principes, mettez-vous dans les rangs des armées de l'empereur Napoléon, et essayez encore de combattre contre la juste cause que la Providence protége si évidemment.

>> Si vous ne le voulez pas, vous trouverez protection en nous. Je vous assurerai vos propriétés. Tout habitant des villes ou des campagnes doit rester tranquille chez lui, tout employé à son poste, et continuer ses fonctions.

»Du moment de l'entrée des troupes alliées, toute commu nication avec l'Empire français devra cesser. Tout ceux qui ne se conformeront pas à cet ordre seront coupables de trahison envers les puissances alliées; ils seront traduits devant un conseil de guerre, et punis de mort.

» De la rive gauche du Rhin, le 1er janvier 1814. Signé DE BLUCHER.

Du 1er janvier 1814. Reddition de Dantzick, après dix mois d'un siège soutenu avec autant de courage que d'habileté par le général Rapp et les braves qu'il commandait. La garnison, après avoir quitté la place avec les honneurs de la guerre, devait rentrer en France; mais le commandant des troupes russes, le prince de Wirtemberg, viole la capitulation, et retient prisonniers ceux qui s'étaient fiés à sa foi. Par ce mépris des lois de la guerre et de l'honneur, il se rend digne de son généralissime, le prince de Schwartzenberg, violateur de la convention de Dresde.

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Du 2 au 6 janvier. — Les Kusses s'emparent de Fort-Louis, et les Autrichiens du fort de l'Ecluse. Montbéliard est occupé par les Autrichiens, Colmar par les Bavarois, Haguenau par les Russes, Trèves par les Prussiens.

Le 6 janvier, convention d'armistice entre les Anglais et le roi de Naples, MURAT (1).—(Dès les premiers jours de décembre 1813 Murat avait annoncé sa défection en faisant avancer vingt-quatre mille hommes sur les états romains; le 8 du même mois il avait

(1) Depuis plusieurs années Murat avait conçu et tenté le projet de se rendre indépendant de Napoléon et de la France: enivré des serviles hommages de la noblesse napolitaine, il souffrait impatiemment

pris possession d'Ancóne.) → Le 11 janvier, traité d'alliance entre L'AUTRICHE ET NAPLES Murat s'engage à se déclarer contre la France avec trente mille hommes; en échange il obtient la garantie de ses états pour lui et ses héritiers. de Rome par les troupes napolitaines. TION du prince vice-roi d'Italie :

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Le 19 janvier, occupation - Le 1er février, PROCLAMA

Peuples du royaume d'Italie, depuis trois mois nous avons élé assez heureux pour préserver d'une invasion ennemie la plus grande partie de votre territoire.

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Depuis près de trois mois les Napolitains nous ont solennellement promis leurs secours; et comment aurions-nous osé nous défier de leurs promesses? Leur souverain est uni par les

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la dignité de ses compatriotes. Le 14 juin 1810 il rendit un décret qui leur imposait l'obligation de se naturaliser Napolitains, sous peine de perdre leurs emplois. Entre autres Français qui regardèrent cet acte comme une invitation au parjure, on doit citer le général Excelmans, premier grand-écuyer de Murat, et depuis douze ans attaché à sa per sonne; sa noble conduite le peint à la fois ami reconnaissant et patriote inflexible. « Sire, lui dit-il, vous m'avez comblé de bienfaits qui » seront toujours présens à ma mémoire. Je vais moi-même les retra» cer. En France je n'ai que le grade de général de brigade, et je n'y » possède aucune fortune. Ici, au contraire, vous m'avez nommé lieutenant-général; vous m'avez créé comte; vous avez formé mon » majorat; je suis votre premier grand-écuyer; toute votre maison est » pour ainsi dire à mon usage; je puis tous les ans économiser cent >> mille francs sur mes divers traitemens. Voilà, Sire, ce que je vous » dois. Mais avant tout (montrant sa décoration), je ne puis oublier la » devise que je porte. (HONNEUR ET PATRIE.)» —Hé bien, partez, répliqua Murat; et ce fut le dernier ordre qu'Excelmans reçut de lui. Il revint immédiatement en France, où plusieurs de ses concitoyens se disposaient à le suivre, lorsque Napoléon les autorisa à rester à Naples par un décret ainsi conçu (il ne fut point inséré au Bulletin des lois) : Napoléon, empereur des Français, etc., etc.

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» Considérant que le prince qui occupe le trône de Naples est prince français; qu'il n'a été placé et qu'il n'est maintenu sur ce trône que » par les efforts de nos peuples, avons décrété et décrétons ce qui suit : » Art. 1er. Tous les Français sont citoyens du royaume de Naples.

2. En conséquence, le décret de S. M. le roi des Deux-Siciles en » date du 14 juin dernier, concernant les Français qui sont dans son » royaume, est nul et comme non avenu.

» Donné en notre palais des Tuileries, le 10 juillet 1810. »

Depuis cette époque Murat avait concentré ses ressentimens, et Napoléon, qui ne pouvait soupçonner que son extrême vanité le conduirait à devenir un traître, l'avait rapproché de sa personne. "Murat, disait-il, est un homme admirable sur un champ de bataille; hors de là ce n'est rien. »> Après les désastres de Russie il laissa l'armée à ses soins, avec le titre de son lieutenant-général. Il eut beau

liens du sang au grand homme auquel lui et moi nous devons tout; et ce grand homme est aujourd'hui moins heureux!....

» Confiant dans la parole des Napolitains, il nous à donc été permis d'espérer que les efforts que nous avions faits jusqu'à ce moment ne seraient pas perdus, et que l'ennemi serait bientôt obligé de se retirer au-delà de notre frontière.

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Peuples du royaume d'Italie, le croirez-vous ? les Napolitains, eux aussi! trompent aujourd'hui tous nos vœux et toutes nos espérances!

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Cependant c'est en se présentant comme alliés qu'ils ont pénétré sur notre territoire, et qu'il leur a été libre d'occuper plusieurs de nos départemens!

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Cependant nous les avons accueillis comme des frères, nous leur avons ouvert avec empressement et nos magasins et nos caisses publiques, et nos arsenaux et nos places!

» Et pour prix de cette confiance, pour prix de nos sacrifices, c'est sur la ligne même où leurs armes devaient s'unir aux nôtres qu'ils tendent la main à l'étranger, et lèvent contre nous leurs étendards!

» L'inexorable histoire dira sans doute un jour toutes les intrigues, tous les ressorts qu'il aura été indispensable de faire mouvoir pour égarer à ce point un souverain déjà trop distingué par sa vaillance, pour ne pas posséder aussi toutes les autres

vertus d'un soldat.

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Peuples du royaume d'Italie, nous ne le dissimulons point, la défection des Napolitains a cruellement augmenté les difficultés de notre situation; mais, nous ne craignons pas de le dire, plus notre situation est difficile, et plus notre courage doit s'agrandir.

» Vous vous rallierez donc autour du fils de votre souverain; vous vous confierez dans la justice et la sainteté de votre cause; vous marcherez à la voix de celui qui vous porte tous dans son cœur, et qui n'a jamais eu d'autre ambition, vous le savez, que de concourir de tous ses moyens à l'accroissement de votre gloire et à l'affermissement de votre prospérité.

>> Italiens, seuls ils sont immortels, même dans l'estime ct dans les annales des nations étrangères, ceux qui savent vivre

coup à s'en plaindre, le déclara officiellement incapable d'un grand commandement, et le remplaça par le prince Eugène. Murat revint à Naples, et, prenant conseil de son orgueil blessé, ne cessa plus dès ce moment d'être en correspondance avec les ennemis de Napoléon. Il traitait avec eux de sa défection lorsque, rappelé à la grande armée dans la campagne suivante, il se distinguait encore aux batailles de Dresde, de Wachau et de Leipsick.

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