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SEINE

LA DÉCADE

PHILOSOPHIQUE, LITTÉRAIRE

ET POLITIQUE.

AN X de la République Française. 1er TRIMESTRE. 30 Frimaire.

HISTOIRE NATURELLE.

SUITE des faits nouveaux observés au Muséum d'histoire naturelle,

FLORAISON DE PLANTES NOUVELLES.

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KUHNIA fruticosa. Ortega, dans ses décades, a rangé cette plante parmi les eupatoires avec lesquelles elle a beaucoup de rapports. Cependai t elle appartient au genre Kuhnia, dédié par Linné à Adam Kuhn, qui le premier en apporta une espèce en Europe. Le caractère essentiel de ce genre est d'avoir des fleurs flosculeuses hermaphrodites, avec les anthères libres et des semences à aigrettes plumeuses. L'espèce indiquée dans cet article est originaire du Pérou. C'est un arbrisseau d'environ deux pieds de haut, dont les tiges se ramifient et se revêtent de feuilles alternes, lancéolées, à peu près semblables à celles du romarin par la forme et la couleur. Ses fleurs d'un jaune pâle, sont disposées en corymbes à l'extrémité des rameaux.

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CLITORIA heterophylla. Lin. Plante de la famille des légumineuses. Ses tiges sont grêles, longues d'un pied; ses feuilles ailées, composées de cinq folioles glabres vertes, les unes orbiculaires, les autres ovales, celles-ci lancéolées, celles-là linéaires; ses fleurs solitaires, An X. 1. Trimestre. Kk

PER

cent

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bleuâtres, portées sur un petit péduncule articulé. Cette jolie plante croît dans les Indes orientales; elle a été apportée de l'Ile-de-France par le C. Cossigny.

AMARILLIS undulata. L. Nous citons cette plante quoiqu'elle soit ancienne dans les serres du Muséum ; mais depuis fong-tems on ne l'avait vu fleurir. Ses feuilles sont longues, étroites et d'un vert-luisant. Sa tige est une hampe haute d'environ dix-huit pouces, qui porte à son sommet une douzaine de fleurs purpurines disposées en ombelle, dont les pétales larges à leur base, étroits dans leur longueur, et très-ondulés sur les bords, sont recourbés en arrière comme ceux du lys martagon. Cette belle plante est originaire du cap de Bonne-Espérance. On la cultive dans la serre tempérée.

ACHILLEA decumbens. Lamarck. La racine de cette plante pousse plusieurs tiges couchées et longues d'un pied et demi, qui se ramifient et se garnissent de feuilles aîlées d'un vert-tendre. Les feuilles inférieures sont plus longues, et disposées en rosettes, à la surface de la terre. Les tiges et les rameaux se terminent par des corymbes de fleurs d'un très-beau jaune. Toute la plante exhale une odeur de citron. Elle est originaire de l'Asie; les graines en ont été envoyées par les voyageurs Bruguière et Qlivier. C'est une plante vivace qui passe l'hiver en pleine terre et se multiple abondamment par les drageons nombreux qui sortent de ses racines. On peut l'employer d'une manière très-pittoresque dans la décoration des jardins, en la plaçant sur la lisière des bosquets.

SCABIOSA parviflora. Flor. Atl. Le C. Desfontaines a observé cette espèce de scabieuse dans les environs d'Alger et l'a décrite dans sa Flore du mont Atlas. Elle se distingue par ses tiges fourchues et hérissées de poils, par ses feuilles crénelées et de forme ovale. Ses fleurs, de couleur gris-de-lin, naissent au point de division des tiges. Elle est annuelle et provient de graines envoyées d'Egypte, par le C. Nectoux.

HYPERICUM crispum. Petit arbuste dont les tiges se

subdivisent en une multitude de rameaux garnis de trèspetites feuilles ovales et légérement ordulées ou crêpues sur les bords. Ses fleurs, d'un jaune pâle, sont portées, sur des péduncules; tantôt elles naissent solitaires, à l'extrémité des rameaux, tantôt rapprochées et réunies en manière de bouquets. Cette plante peut servir à l'or→ nement des parterres. Elle se multiplie de graines que l'on sème à l'ombre, sur du terreau de bruyère. Elle croit dans l'Amérique septentrionale, d'où elle a été apportée par le C. Michaux.

HETEROSPERMA pinnata. Cav. Plante annuelle de la famille des composées. Ses tiges sont rameuses et ses feuilles découpées en languettes, d'un vert-luisant. Ses fleurs, que l'on pourrait comparer à celles de l'œillet d'Inde, mais beaucoup plus petites, sont portées sur des péduncules de deux à trois pouces de longueur; ses demifleurons, au nombre de quatre, sont disposés en croix. Elle fleurit vers la fin de l'automne et a besoin de chaleur pour perfectionner ses graines. Elle est originaire du Pérou, et a été envoyée par Cavanilles.

SOLUM nodiflorum. Jacq. Le caractère distinctif de cette espèce est d'avoir sur les tiges et au point d'insertion des rameaux, un espèce de noeud ou renflement rougeâtre. C'est du milieu de ces nœuds, et à l'opposite des rameaux, que naissent les fleurs, au nombre de cinq ou six, portées sur un péduncule commun, qui se divise en forme d'ombelle. Les feuilles sont alternes, ovales, glabres, et vertes des deux côtés. Le fruit est une baie ronde, très petite, noire et luisante, qui renferme des graines blanches. Cette plante provient de graines qui se sont trouvées dans des terres apportées de l'île de France. On en mange les feuilles, dans le pays, en manière d'épinards; et des semences, on en tire de l'huile.

CONVOLVULUS biflorus. Lin. Ce joli lizeron pousse des tiges cylindriques, entortillées; ses feuilles en cœur sont couvertes d'un léger duvet; ses fleurs naissent quelquefois solitaires, mais le plus souvent deux à deux,

portées sur des péduncules jumeaux; elles sont petites, blanches, et se distinguent par leurs stigmates couleur de poupre. Ce lizeron est originaire de la Chine.

ECHIUM creticum. Forskal. Plante de la famille des boraginées. Elle s'élève à la hauteur de deux pieds et demi ; ses tiges sont rameuses et diffuses; ses feuilles longues et étroites; ses fleurs couleur de pourpre. Toute la plante se couvre de poils soyeux. Elle croit en Égypte, au milieu des sables les plus arides. Les graines en ont été envoyées par le C. Nectoux.

ECHIUM violaceum. Forskal. Autre espèce qui se distingue de la précédente par sa stature plus petite, par ses feuilles parsemées de tubercules, par ses fleurs de couleur violette. Elle vient du même pays. Ces deux espèces sont annuelles.

ANODA parviflora. Cav. Plante annuelle de la famille des malvacées. Ses tiges sont rameuses, garnies de feuilles alternes, lanceolées et dentées. Ses fleurs d'un jaune pâle, viennent à l'extrémité des rameaux et débordent à peine les découpures du calice. Elle croit dans le Mexique. Les graines en ont été envoyées par Cavanilles.

DAHLIA rosea. Cav. Genre dédié à M. Dahl, botaniste suédois. C'est une plante de la famille des composées. Sa racine est vivace et tubéreuse; ses tiges, qui se renouvellent chaque année, s'élèvent en serpentant à la hauteur d'environ dix pieds. Ses feuilles, composées de folioles ovales, crénelées, glabres, et d'un verd luisant, viennent à l'opposite les unes des autres ; ses fleurs radiées, qui naissent solitaires à l'extrémité des tiges, sont formées de huit demi-fleurons couleur de rose, de deux pouces de long et d'un pouce de large, ovales et Jégérement dentés au sommet; le centre est occupé par des fleurons jaunes ; le calice est double; l'extérieur est composé de six ou sept folioles ovales, striées, réfléchies; l'intérieur est d'une seule pièce, divisée en autant de parties qu'il y a de rayons dans la fleur. Cette belle plante croit dans le Mexique. Elle a été envoyée de Madrid par le C. Thibaud.

ANOMUM zingiber. Lin. Le gingembre, plante aromatique de la famille des balisiers. Sa racine est noueuse, tendre, blanche ou rougeâtre en dedans, jaunâtre en dehors; elle pousse des tiges simples et stériles, garnies de feuilles alternes, longues, étroites, et pointues dont les pétioles forment comme des graines autour des tiges. A côté de ces tiges s'élèvent immédiatement de la racine plusieurs hampes écailleuses, d'un pied de haut, terminées par un épi recouvert d'écailles membraneuses et concaves, d'où sortent des fleurs jaunâtres qui s'épanouissent successivement et durent à peine un jour. Cette plante croît dans les Indes orientales. Sa racine a un goût presqu'aussi piquant que le poivre; elle entre dans l'assaisonnement des mets; la meilleure est celle qu'on cultive dans le Malabar.

ÉCONOMIE DOMESTIQUE.

INSTRUCTION sur les moyens de prévenir l'insalubrité des habitations qui ont été submergées, par AN T.-ALEXIS CADET-DE-VAUX (1).

ON conçoit avec quel empressement l'homme desire rentrer dans ses foyers qu'il a été forcé d'abandonner; mais on ne rentre pas, sans dangers, dans l'habitation qui a été submergée, si on y rentre sans précaution.

Une saison froide et humide est la constitution la moins favorable à l'économie animale; combien n'ajoute pas à l'influence d'une pareille saison l'air froid et humide de l'intérieur d'une habitation qui a été inondée, dans laquelle on se condamne à passer les jours et les nuits?

Il résulte de cette insouciance des maladies gravés ou

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(1) On a fait tirer séparément cette Instruction, qui peut être utile dans les circonstances. Elle se trouve au Bureau de la Décade philosophique.- Prix, 10 cent. l'exempl., ou 1 franc la douzaine.

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