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secondaire, mais non moins réelle et sensible, vinrent se grouper en grand nombre.

L'effet prodigieux de tant de moyens différens sagement combinés, et dirigés vers le même but, se manifesta d'une manière éclatante à ces expositions quinquennales des produits de l'industrie des Pays-Bas, dont le gouvernement s'empressa d'adopter l'heureuse conception, et qui servaient à la fois d'aiguillon au génie productif de la nation et de preuve de ses brillans résultats. Elles offrirent à l'Europe qui vint les contempler avec étonnement, l'image de la plus haute prospérité industrielle ; et ce qui les distingua surtout, c'est le mouvement progressif qui s'y fit constamment remarquer. Le nombre des produits et la perfection de travail s'y disputèrent la palme d'un succès toujours croissant de période à période. Le nombreux public qui se réunit en 1830 à Bruxelles pour assister à la dernière de ces expositions, ne me taxera pas d'exagération dans ce que je viens de dire à ce sujet.

En cherchant ainsi à multiplier les élémens Routes.

le Roi ne né

de la prospérité matérielle du pays, gligea pas non plus les communications qui facilitent la circulation des produits de l'industrie.

Il tourna d'abord ses regards sur les grand'routes, qu'il trouva dans un état de dégradation qui réclamait ses premiers soins. Il mit le plus grand empressement à pourvoir à leur réparation, que le précédent gouvernement, complètement absorbé dans les dernières années de son existence par les guerres d'extermination qu'il avait provoquées, et dont il devint enfin lui-même la victime, avait presque totalement perdue de vue. On parvint assez promptement à leur restauration parfaite, et bientôt il n'y en eut plus une seule qui ne fut propre à remplir son utile destination.

Quelques nouvelles constructions, précédemment entreprises et plus tard abandonnées, marchèrent vers leur achèvement, et le systême des grandes communications territoriales reçut successivement des améliorations sensibles.

Les chemins vicinaux, dont la viabilité se rattache si fortement aux intérêts de l'agriculture,

n'échappèrent pas non plus à l'attention du gouvernement. Placés plus particulièrement sous la direction de l'autorité provinciale, ils ne s'en ressentirent pas moins avantageusement de la sollicitude du chef de l'etat pour tout ce qui exerce une influence directe ou indirecte sur le bien-être général du royaume, et de chacune de ses parties constituantes. Les administrations des provinces secondèrent avec zèle les intentions royales, et d'année en année les communications provinciales prirent un aspect plus satisfesant.

Mais l'activité, si éminemment créatrice que Canaux. le règne de Guillaume I répandit dans toutes les branches de l'administration, se manifesta surtout dans l'intérêt de la navigation intérieure. Les travaux que le Roi fit exécuter pour faciliter et abréger les voies d'eau si utiles au commerce, pour en multiplier le nombre par des constructions nouvelles, et pour mettre les fleuves plus en rapport entre eux et avec la mer: ces travaux, il faut en convenir, tiennent réellement du prodige : et la postérité apprendra un jour avec étonnement que

le Canal-Guillaume (le Zuid-Willems vaart) entre Maastricht et Bois-le-Duc;-celui d'Antoing, dans le Hainaut ;-celui de Charleroi dans les provinces de Namur et du Brabant Méridionnal; celui de Terneuse dans la Flandre; - celui de Zéderik dans la Hollande; et enfin le grand canal de la NordHollande, ouvrage magnifique qui ouvre à la ville d'Amsterdam une route plus facile vers la mer, et affranchit non seulement la marine commerciale, mais aussi la marine militaire, des obstacles et des dangers auxquels les bas-fonds du Zuyderzée les tenaient assujeties;- oui, c'est avec étonnement que la postérité apprendra, que tous ces importans travaux aient été conçus, entrepris et exécutés en très peu d'années, sous le gouvernement du même prince, et cela à une époque où l'organisation d'une nouvelle monarchie lui imposait tant d'autres obligations d'ane importance supérieure. Tout cependant n'était pas encore fait, et le nom de Guillaume d'Orange allait se rattacher à la canalisation de la Sambre, et à un canal de jonction entre la Meuse et la Moselle, dont l'un des effets les plus heureux eut été d'imprimer une vie nouvelle au grand-duché de Luxembourg, lorsque

troubles de la Belgique sont venus interrompre

de si vastes et de si utiles projets (1).

Passons maintenant du domaine des intérêts Sciences. matériels, considérés dans leurs rapports avec la splendeur de l'état, aux régions plus élevées de l'intelligence et de la civilisation de la société politique.

C'est vers ces nobles régions que le Roi porta, avec une prédilection tout-à-fait particulière, ses regards vivifians, et qu'il dirigea avec de bien mémorables succès, sa plus constante sollicitude. Le gouvernement auquel il succédait, lui avait lègué à cet égard une immense tâche à remplir. Il la prit vivement à cœur, et obtint des résultats dignes du zèle qu'il mit à la pour

suivre.

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(1) Parmi les nombreux titres que le Roi s'est acquis à la reconnaissance du haut commerce, il faut encore compter le rétablissement des ports de Middelbourg et de Goes en Zélande, qui, par ses soins, ont, après une longue interruption, été rendus de nouveau praticables pour les navires des Indes et autres grands bâtimens.

TOM. I.

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