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DÉVELOPPEMENT.

CHAPITRE I.

RELATIONS EXTÉRIEURES.

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SOMMAIRE.

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Objet de ce chapitre. Guerre de 1815. Exécution de la convention des huit articles. Traite des Nègres. Navigation du Rhin. -Traités, et alliances de famille. - Expédition contre Alger en 1816.— Affaires d'Orient en 1827, 1828 et 1829. Politique extérieure dans ses rélations avec la révolution belge.

Ce n'est point une histoire complète et détail- Objet de ce

lée de la politique extérieure du gouvernement des Pays-Bas que je me propose d'écrire. L'objet unique de ce chapitre est d'examiner, si ce gouvernement a justifié le but de la formation du

TOM I.

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chapitre.

Guerre de 1815.

royaume, et jusqu'à quel point il a bien mérité, ou démérité de l'Europe. Je ne m'occuperai donc pas des rapports d'un intérêt secondaire, qui ont existé entre le cabinet des Pays-Bas et d'autres Puissances. Ils ne sont pas de mon sujet, et je puis les passer sous silence. En revanche, je me livrerai à une discussion circonstanciée, et soigneusement approfondie, de celles de nos relations diplomatiques, qui ont eu une liaison directe avec l'établissement du royaume, avec l'objet de son institution, et avec les traités qui s'y réfèrent; ou qui ont, d'une manière quelconque, exercé une influence marquante, heureuse ou malheureuse, soit sur les destinées d'autres nations, soit sur les progrès de la civilisation générale. C'est là le terrain qu'il entre dans mon plan d'exploiter, et sur lequel je prie le lecteur de bien vouloir me suivre.

Une année n'était pas encore révolue depuis la signature de la paix, et le royaume des PaysBas, destiné à en consolider le bienfait, n'existait encore qu'en projet; lorsque déjà de nouveaux orages vinrent rembrunir l'horizon politique, et que

les dangers renaissans des nations appelèrent la nouvelle société, avant même qu'elle ne fût définitivement constituée, au poste d'honneur qui lui était réservé pour l'avenir dans le système général de l'Europe.

Napoléon avait trompé la vigilance de ses gardiens. Soudain, et avec cette rapide audace qui identifia toujours dans ce vaste génie la pensée et l'action, il rompit son ban, traversa la mer, regagna les rivages de la France, et s'achemina moins en conquérant qu'en libérateur vers la capitale de son ancien empire, duquel (il n'est guère possible d'en douter) il se proposait de reconstruire l'édifice.

Les périls imminens qui planaient sur l'indépendance des états, ne pouvaient échapper à l'œil vigilant de Guillaume I. Il s'empressa à son tour de réunir toutes les ressources dont il pouvait disposer, dans les intérêts communs de l'Europe à-peu-près tout entière, et de se placer à l'avant-garde des armées qui de toutes parts s'apprêtaient à repousser leur redoutable adversaire.

A cette époque, Guillaume d'Orange gouvernait encore les provinces belges au nom des Puissances qui les possédaient par droit de conquête. Dans les actes publics émanant de son autorité, il ne s'était jusqu'alors servi que du titre modeste de: Prince Souverain. Pour déployer un caractère plus éminent, il attendait l'accomplissement des traités qui devaient l'en revêtir formellement. Mais le moment de le faire valoir et de s'en montrer digne, lui parut venu à l'approche du danger; et les événemens devançant la mission qu'il allait recevoir, il crut devoir s'entourer de l'éclat d'une autorité plus imposante. C'est ce qu'il proclama sans détour par un acte très remarquable, qu'il publia le 16 mars 1815 et dont je copie le passage suivant, pour prouver combien ce prince, jaloux de ne se laisser prévenir par personne dans la carrière du salut général, était pénétré des obligations que sa position lui imposait.

« C'est (dit-il) lorsque de nouvelles difficultés >> semblent se présenter dans le lointain; c'est >>> au moment où pour tant de peuples renaît le

>> triste souvenir d'une domination étrangère,

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qu'il devient plus urgent de constituer l'état » dont la politique de l'Europe entière a considéré » l'existence comme nécessaire à la tranquillité et » à la sûreté générales. »

Anticipant ainsi sur les dispositions d'un traité qui ne fut signé que quelques semaines plus tard, il déclára que dorénavant il prendrait le titre de : Roi des Pays-Bas, Grand-Duc de Luxembourg; et voulant honorer le beau nom qu'il tenait de ses ancêtres, il déféra celui de Prince d'Orange à l'héritier présomptif de la couronne.

Depuis ce jour, le nouveau roi ne sembla plus vivre que pour la cause commune : et la part glorieuse qu'il prit bientôt après à la grande lutte qui s'engagea sur le territoire de ses états, fournit une belle page à l'histoire du royaume nais

sant.

Le prince d'Orange de son côté, à la tête de ses jeunes troupes, arrêta, le 16 juin, aux QuatreBras, le mouvement impétueux du maréchal Ney

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