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Saint-Blancard, Histoire apologétique ou Défense des Églises réformées de France, 2 vol. in-8, Amsterdam, 1688. Jacques Basnage, Histoire de la religion des Églises réformées, 2 vol. in-12, Rotterdam, 1690. Le Gendre, La vie de Pierre Du Bosc, in-8, Rotterdam, 1694. Ancillon, L'irrévocabilité de l'Edit de Nantes, in-12, Amsterdam, 1688, etc.

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Maim

Recueil des Édits, déclarations, arrêts, sentences, ordonnances et autres rendus pour l'extirpation de la R. P. R. et autres contraires à la catholique, apostolique et romaine, in-12, Paris, 1686; Rouen, 1739; Paris, 1714; Tou louse, 1715; Grenoble, 1752; édition complète; L. Pilatte, Paris, 1885. Jean Filleau, Décisions catholiques, etc., in-fol., Poitiers, 1668. Bernard, Explication de l'Edit de Nantes, in-8, Paris, 1666. Meynier, De l'exécu tion de l'Édit de Nantes dans le Dauphiné, in-4, Valence, 1664. bourg, Histoire du calvinisme, in-4, Paris, 1682. Soulier, Histoire contenant la naissance, le progrès, la décadence et la fin véritable du calvinisme en France, in-4, Paris, 1689; Histoire des Edits de pacification, in-8, Paris, Jacques Le Fevre, Nouveau recueil de tout ce qui s'est fait pour et contre les protestants, in-4, Paris, 1686. Recueil des actes, titres et mémoires concernant les affaires du clergé de France, 12 vol. in-fol., Paris, Rulhière, Éclaircissements historiques sur les causes de la révocation, 2 vol. in-8, Paris, 1788. — Bossuet, Exposition de la doctrine de l'Église catholique, Paris, 1671; Avertissement aux protestants sur les Lettres du ministre Jurieu, Paris, 1689.

1682.

1716.

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Ouvrages modernes. Bulletin de la Société de l'histoire du Protestantisme français, 43 vol. in-8, Paris, 1853-95. Haag, France protestante, 10 vol. in-8, Paris, 1846-58, 2e édition, 1877-95. N. A. F. Puaux, Histoire de la Réformation française, 7 vol. in-12, Paris, 1857-1863. De Felice, Histoire des protestants de France, in-8, Toulouse, 1874. C. Drion, Histoire chronologique de l'Eglise protestante de France jusqu'à la Révocation, 2 vol. in-12, Paris, 1855. Histoires de France de Michelet, H. Martin, Dareste, H. Bordier et E. Charton, Histoires du règne de Louis XIV, voir ci-dessus, p. 142 et 221.

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Monographies. O. Douen, La Révocation de l'édit de Nantes à Paris, 3 vol. in-8, 1894. J. Bianquis, La Révocation de l'édit de Nantes à Rouen, 1 vol. in-12, Rouen, 1885. — Frank Puaux, Les précurseurs français de la Tolérance, in-8, Paris, 1880; Ephémérides de l'année de la Révocation, in-12, Paris, 1885. — F. Puaux et Aug. Sabatier, Etudes sur la Révocation, in-12, 1885. Soulice, L'intendant Foucault et la Révocation en Béarn, 1885. — Vaillant, La Révocation de l'édit de Nantes dans le Boulonnais, 1885. E. Bersier, Quelques pages de l'histoire des Huguenots, in-12, Paris, 1891. R. Reuss, Louis XIV et l'Église protestante de Strasbourg, au moment de la Révocation, in-12, Paris, 1887. A. Michel, Louvois et les protestants, in-12, Paris, 1870. Marteilhe, Mémoires d'un protestant condamné aux galères pour cause de religion, in-12, Paris ; Les Larmes de J.-P. de Chambrun, éd. par A. Schæffer, in-12, Paris, 1854. - Jean Rou, Mémoires, 2 vol. in-8, Paris, 1857, etc. Mémoires inédits de Dumont de Bostaquet, Paris, 1 vol. Compléter avec la Revue Historique de 1685 et 1686 et la Bibliographie du livre de F. Puaux et Aug. Sabatier.

in-8, 1864.

Le Refuge.

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- La bibliographie la plus complète du Refuge a été donnée par M. le baron de Schickler dans l'Encyclopédie des sciences religieuses, article Refuge.

CHAPITRE VIII

LA LITTÉRATURE FRANÇAISE

De 1650 à 1715.

I. — Les dernières années de Mazarin.

Le théâtre survivants de la période précédente. — On a déjà parlé de Mairet, de Corneille, de Rotrou 1, auxquels on peut ajouter, comme auteurs de tragédies, Du Ryer, patient rimeur, entassant tragédie sur tragédie (la plus intéressante est Scévole, 1646); Tristan Lhermite, imagination un peu confuse et déréglée, quelquefois brillante et gracieuse, faisant applaudir sa Marianne (1636), dont le succès retentissant, à Paris et en province, balança presque celui du Cid et se prolongea jusqu'à l'époque des débuts de Racine. Le théâtre comique avait été moins brillant. Comme le théâtre tragique, il était le domaine de l'imagination, mais d'une imagination fantasque, bouffonne, souvent très grossière, s'accommodant de tout ce qui pouvait soulever l'hilarité même la plus lourde et vulgaire. On y voyait Scarron, avec son burlesque et parfois amusant Japhet d'Arménie (1653); Cyrano de Bergerac, avec son lourd, lent, compact Pédant Joué, qui contient pourtant quelques

1. Voir ci-dessus, t. V, p. 396 et suiv.

scènes d'une bonne verve comique dont saura profiter Molière; Desmarets de Saint-Sorlin, avec ses curieuses Visionnaires, dont Molière encore se souviendra quand il écrira les Précieuses; Rotrou, avec la Sœur, comédie piquante et d'un comique moins bas que les précédentes. Avec le Menteur de Corneille et la Suite du Menteur, ce théâtre comique présente un contingent assez considérable de pièces applaudies, et il n'a pas laissé de préparer assez bien le règne de Molière.

Les poètes. Les poètes qui écrivaient en dehors du théâtre étaient peu nombreux. Il faut cependant ne pas les oublier. Les uns, attardés du xvI° siècle, s'espaçaient en longues compositions, et surtout cherchaient à nous donner ce fameux poème épique qui, depuis la Franciade jusqu'à la Henriade, a manqué à la France, et peut-être lui manque encore. C'étaient Saint-Amant, qui, délaissant ses bouteilles et ses « « goinfreries », écrivait, pour la joie railleuse de Boileau, son Moïse sauvé (1653); Scudéry, dramatiste fécond du reste, qui donnait en 1664 son emphatique et monstrueux Alaric; Chapelain, qui promettait pendant vingt ans sa Pucelle et qui la donnait enfin en 1656, pour son malheur, perdant presque d'un coup la gloire préalable qu'on lui avait accordée à crédit.

Les autres, mondains, coquets, aimables, familiers de l'hôtel de Rambouillet, collaborateurs à cette Guirlande de Julie (1641), recueil de fadeurs poétiques, qui fut un événement mondain et un accident littéraire, mettaient beaucoup d'esprit et d'ingéniosité dans des riens très travaillés. C'étaient, autour de Voiture, Godeau, évêque de Grasse, faiseur d'odes, de sonnets, de madrigaux, qui a cet honneur que quelques vers de Pierre Corneille (« Et comme elle a l'éclat du verre, elle en a la fragilité ») sont de lui; Gombauld, expert en pastorales, en sonnets, en épigrammes, et que Boileau a nommé presque avec honneur; Maleville, sonnettiste, qui soutint avec Voiture la lutte poétique des deux Belle Matineuse; Benserade, qui entrait en lice aussi avec Voiture pour son sonnet de Job, que ses partisans (les Jobelins) opposaient aux Uranistes, partisans du sonnet Uranie. C'étaient, à cette époque, de grandes querelles littéraires : nous avons peine à les comprendre. Elles prouvent au moins

HISTOIRE GÉNÉRALE. VI.

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la grande ferveur qu'on avait alors pour les choses de l'esprit, et surtout, il faut le dire, pour les choses spirituelles.

Le genre burlesque. A travers tout cela, le genre burlesque faisait son chemin. Il n'était pas nouveau, non plus qu'aucun genre. Sans remonter plus haut, il était déjà très en honneur au XVIe siècle, et, à travers tout le commencement du XVIIe siècle, il avait donné beaucoup de manifestations, soit avec d'Aubigné, tantôt si tragique, tantôt si bouffon, soit avec Théophile de Viau, soit avec Cyrano. Le burlesque, en effet, c'est le comique où il entre plus d'imagination que d'esprit; c'est une grosse verve qui « charge » et grossit les objets pour les déformer. Mais, vers 1640, le burlesque devint un genre, parce qu'il se fit une méthode. Cette méthode fut la parodie continuelle. Elle consista à parler des petites choses en style pompeux, ou des grandes en style trivial. Elle fut l'impropriété érigée en système. Par extension, elle s'appliqua non plus aux choses, mais aux œuvres littéraires et s'amusa à en faire la caricature par une simple transposition, et trop facile, du style élevé en style emphatique et du style simple en style bas.

La clef donnée, tout le monde ouvrit les portes de ce nouveau domaine. Le Pays, « singe de Voiture », comme on disait alors, et n'imitant de Voiture que l'esprit facile où celui-ci donne assez souvent, amusa les provinces par ses imaginations moitié précieuses moitié triviales et mérita que Boileau le fit louer par les « nobles campagnards » de son Repas ridicule.

Scarron, plus vraiment comique, doué d'une véritable imagination, ne manquant pas du reste d'un certain discernement de goût, mettait le burlesque proprement dit dans son étrange et ennuyeux Typhon, dans ses Mazarinades, dans son Virgile Travesti (1648-1653), dans ses comédies, et un demi-burlesque, qui n'est plus guère que ce que nous appelons le « réalisme » tourné au comique, dans ses Nouvelles tragi-comiques, où Molière et Sedaine ont puisé; dans l'Écolier de Salamanque, tragi-comédie; surtout dans son Roman Comique, première édition, pour ainsi parler, du Capitaine Fracasse, très vivant, très coloré, assez bien observé et qui mérite encore d'être lu.

D'Assoucy, poète mendiant et vagabond, Villon de décadence,

promenant à travers la France et jusqu'aux prisons du SaintOffice son luth, son singe et son « page », parodiait et travestissait sans relâche Ovide, Claudien et autres poètes, bouffonnait en petits vers sans style et ne trouvait quelques passages amusants que dans une satire contre ses ennemis : Épitre à MM. les sols et dans les récits de ses infortunes: La prison de M. d'Assoucy.

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Ce genre, qui fit fureur, jusque-là que les éditeurs imprimaient avec la mention en vers burlesques » des poèmes qui étaient parfaitement sérieux, pour les pouvoir vendre, s'éteignit vers 1660, tué à la fois par la rivalité redoutable et par les mépris des véritables gens d'esprit, Boileau et Molière. Toutefois », comme débris du genre, « les Turlupins restèrent », dit Boileau. Mais les Turlupins » étant simplement des faiseurs de calembours, on peut les considérer comme étant de tous les temps.

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Les philosophes. -La philosophie française, qui n'a pas d'époque plus illustre que le xvi° siècle, était, en cette période de 1650 à 1660, dans toute sa gloire. Descartes nous avait laissé ses Méditations (1641), ses Principia philosophica (1644), son admirable Traité des Passions de l'âme (1649) qu'il ne faudrait pas oublier même dans une histoire purement littéraire; car les dramatistes psychologues de la fin du siècle n'ont pas laissé d'y puiser des leçons.

L'adversaire principal de ce grand homme fut Pierre Gassend, plus connu sous le nom de Gassendi 1. C'était un philosophe à tendances positivistes dans lequel on peut voir l'ancêtre ou le précurseur des « sensualistes » du xvII° siècle. Parfaitement austère dans ses mœurs, comme le « sobre Épicure » dont il était le disciple, il enseignait à quelques jeunes gens, dont Cyrano a été, paraît-il, et aussi Molière, une philosophie en partie tirée de Lucrèce, et fondait une véritable école, opposée à celle des Cartésiens, qui traversa discrètement tout le xvi° siècle, prit sous la Régence une force et une audace inattendues, et fut triomphante, au moins en apparence, jusque vers 1800. Ses principaux ouvrages sont Disquisitio metaphysica adversus Car

1. Né en Provence en 1592, mort à Paris en 1655.

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