Page images
PDF
EPUB

çais sont nos amis. Que vos armées détruisent le petit nombre de malheureux qui entourent encore l'ambitieux Napoléon; mais que le cultivateur et l'habitant des villes soient traités avec considération et amitié, etc. »

3 AVRIL. Audience de sa majesté l'empereur de Russie au sénat, après avoir reçu les hommages de ce corps :

« Un homme qui se disoit mon allié, a dit l'empereur Alexandre, est arrivé dans mes états en injuste agresseur : c'est à lui que j'ai fait la guerre, et non à la France; je suis l'ami du peuple français; ce que vous venez de faire redouble encore ces sentimens. Il est juste, il est sage de donner à la France des institutions fortes et libérales, qui soient en rapport avec les lumières actuelles: mes alliés et moi, nous ne venons que pour protéger la liberté de vos décisions. Pour preuve de cette alliance durable que je veux contracter avec votre nation, je lui rends tous les prisonniers français qui sont en Russie; le gouvernement provisoire me l'avoit déjà demandé; je l'accorde au sénat, d'après les résolutions qu'il a prises aujourd'hui.

[ocr errors]

Le gouvernement provisoire nomme ministres pour la justice, M. Henrion de Pensey; pour les affaires étrangères, le comte de la Forêt; pour l'intérieur, le comte Beu

gnot; la guerre, le général Dupont; la márine, le baron Malouet; les finances, le trésor et les manufactures et commerce, le baron Louis; la police générale, M. Anglès, maître des requêtes ; le secrétariat-général, Dupont de Nemours; adjoint, M. Roux de Laborie; directeur général des postes, M. Bourienne.

3 AVRIL. Adresse du gouvernement provisoire aux Français :

« Au sortir des discordes civiles, vous avez choisi pour chef un homme qui paroissoit sur la scène du monde avec le caractère de la grandeur ; vous avez mis en lui toutes vos espérances: ces espérances ont été trompées. Sur les ruines de l'anarchie, il n'a fondé que le despotisme. Il devoit au moins, par reconnoissance, devenir français avec vous. En aventurier qui veut être fameux, il a, a, dans peu d'années, dévoré vos richesses et votre population; chaque famille est en deuil, toute la France gémit: il est sourd à nos maux. Peutêtre rêve-t-il encore à ses desseins gigantesques. Napoléon nous gouvernoit comme un roi de barbares. Français ! le sénat a déclaré Napopoléon déchu du trône; la patrie n'est plus avec lui, etc. »

-Proclamation de l'impératrice MarieLouise, régente, datée de Blois :

« Français, les évènemens de la guerre ont

mis la capitale au pouvoir de l'étranger ; l'empereur accourt pour la défendre; il est à la tête de ses armées si souvent victorieuses

1

elles sont en présence de l'ennemi, sous les m urs de Paris. C'est de la résidence que j'ai choisie, et des ministres de l'empereur qu'émaneront les seuls ordres que vous puissiez reconnoître. Toute ville au pouvoir de l'ennemi cesse d'être libre; toute direction qui en émane est le langage de l'étranger, ou celui qu'il convient à ses vues hostiles de propager. Français! vous serez fidèles à vos sermens; vous écouterez la voix d'une princesse qui fut remise à votre foi, qui fait toute sa gloire d'être française, d'être associée aux destinées du souverain que vous avez librement choisi. Mon fils étoit moins sûr de vos cœurs, aux temps de nos prospérités; ses droits et sa personne sont sous votre sauvee-garde».

3 AVR. Le baron de Sacken, général en chef, gouverneur de la place de Paris, a donné les ordres les plus sévères pour assurer et protéger les arrivages des subsistances et autres objets de consommation nécessaires à Paris.

3 et 4.

Combat des armées alliées avec la garnison de Hambourg, qui a perdu douze cents hommes.

4. Prise de Compiègne par le général

Borstel.

4 AVR. Les commissaires de Louis XVIII déposent en son nom, chez un notaire de Paris, des sommes destinées à être distribuées aux indigens des douze mairies de Paris.

L'état-major, les chefs de légion et de bataillon de la garde nationale de Paris, sont présentés à l'empereur de Russie, qui leur dit des choses les plus flatteuses.

GOUVERNEMENT PROVISOIRE.

1814.

4 AVR. LE gouvernement provisoire arrête que tous les conscrits actuellement rassemblés sont libres de retourner chez eux, ét que tous ceux qui n'ont point encore été enlevés de leur domicile, sont autorisés à y rester; la même faculté est applicable aux bataillons de nouvelle levée que chaque département a fourni, ainsi qu'à toutes les levées en masse.

Le gouvernement provisoire arrête que tous les emblèmes, chiffres et armoiries qui ont caractérisé le gouvernement de Buonaparte, seront supprimés et effacés partout où ils peuvent exister; qu'aucune adresse, proclamation, feuille publique, ou écrit particulier, ne con

tiendra d'injures ou d'expressions outrageantes contre le gouvernement renversé, etc.

5 AVRIL. Passage infructueux de la Garonne, par le général Hill.

- Le chapitre métropolitain de Paris, sous la présidence du cardinal Maury, adhère à la déchéance de Buonaparte.

6. — Les maréchaux Ney et Macdonald, et M. de Caulaincourt, sont arrivés de Fontainebleau, où se trouve Buonaparte, et ont été admis à l'audience de l'empereur de Russie; ils étoient chargés de proposer l'abdication de Buonaparte en faveur de son fils : cette offre a été rejetée par l'empereur de Russie.

[ocr errors]

Le baron de Sacken, gouverneur de Paris, prévient tous les agens militaires, dépositaires d'effets appartenans à la guerre, gardesmagasins et autres administrateurs quelconques à Paris, qu'il leur est expressément défendu de délivrer aucun objet déposé dans lesdits magasins, ou confiés à leur garde, sans l'ordre formel de S. Exc.

-S. Exc. le gouverneur de Paris, prévenu que plusieurs communes ont demandé des officiers russes blessés pour leur donner les soins que réclament l'humanité, agrée avec reconnoissance ces dispositions de bienfaisance.

Le gouvernement provisoire nomme le baron de Pradt, archevêque de Malines, com

« PreviousContinue »