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teur; le général comte Beurnonville, sénateur ; l'abbé de Montesquiou; le général Dessoles.

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16 AVR. Proclamation du maréchal Augereau à son armée, au quartier général de Valence : Soldats! le sénat, interprète de la volonté nationale, lassé du joug tyrannique de Napoléon a prononcé, le 2 avril, sa déchéance et celle de sa famille. Soldats! vous êtes déliés de vos scrmens; vous l'êtes par la nation en qui réside la souveraineté; vous l'êtes encore, s'il étoit nécessaire, par l'abdication même d'un homme qui, après avoir immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition, n'a pas su mourir en soldat, etc., etc. »

-Lettre du prince-royal de Suède au général Carnot, gouverneur à Anvers, pour le prévenir que le sénat à Paris, a déchu du trône Napoléon, et que Louis XVIII sera proclamé roi de France. — Réponse du général Carnot, qu'il attendra pour se soumettre que le gouvernement soit établi sur ses nouvelles bases.

Armistice conclu entre le maréchal de Bellegarde et le prince Eugène, vice-roi d'Italie.

nise.

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Entrée des Anglais dans le port de VeLes magistrats font enlever la statue de Buonaparte du célèbre Canova, pour la soustraire à la fureur du peuple,

17 AVR. Les Français évacuent Glogau; la garnison met bas les armes sur les glacis.

13. Convention entre le maréchal lord Wellington et le maréchal duc de Dalmatie, portant suspension d'armes entre les armées françaises des Pyrénées et l'armée AngloEspagnol.

Les Anglais sont entrés à Gênes après un feu très-vif; la garnison française a capitulé et a évacué la place le 20.

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19. Ordonnance de Monsieur, comte d'Artois, lieutenant-général du royaume, les insignes, ornemens, sceaux, archives, etc., du Souverain Pontife, qui se trouvent à Paris, où dans d'autres lieux du royaume, seront sur-le-champ mis à la disposition de Sa Sain

teté.

Trente-sept ecclésiastiques des états romain, prisonniers depuis dix mois par ordre de Buonaparte, dans le fort de la petite île de Capraja en Corse, sont mis en liberté, et le commandant de la forteresse fut obligé de l'évacuer.

Entrevue au petit Trianon à Versailles de l'empereur d'Autriche avec Marie-Louise sa fille (impératrice. )

A L'ILE D'ELBE

1814.

20 AVRIL. DÉPART de Napoléon de Fontainebleau, et son arrivée à l'île d'Elbe, sous la surveillance du général Koller, pour l'Autriche; du général Schuwaloff, pour la Russie; du colonel Campbell, pour l'Angleterre ; du comte de Waldbourg-Truchsess, pour la Prusse, et du major comte de Clamm-Martiniz, adjoint au général Koller, en qualité de premier aide-de-camp. Il leur étoit particulièrement recommandé de lui donner le titre d'empereur, et de lui rendre tous les honneurs dus à son rang.

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Chacun des commissaires eut une audience particulière le 18, jour qui étoit fixé pour le départ; mais Napoléon trouva un prétexte pour le différer il fallut envoyer à Paris, pour obtenir ce qu'il demandoit. Le général Caulaincourt fut chargé de ce message, avec les dépêches des commissaires. Caulaincourt lui avoit remis une somme de cinq cent mille francs, qu'il avoit touchée à Blois, sur la liste civile.

Le 19, Napoléon fit venir le duc de Bassano (Maret); dans le cours de la conversation, on remarqua ces mots : « On vous reproche de m'avoir constamment empêché de faire la paix qu'en dites-vous ?» Le duc de Bassano lui répondit : « Votre majesté sait très-bienqu'elle ne m'a jamais consulté; je ne me suis donc pas trouvé dans le cas de lui donner des conseils; mais seulement d'obéir à ses ordres. -Je le sais bien, dit Napoléon; mais je vous en parle, pour vous faire connoître l'opinion qu'on a de vous ». Le 20 avril, à dix heures du matin, toutes les voitures étoient prêtes dans la cour du château de Fontainebleau, lorsque Napoléon fit venir le général Koller; il lui dit : « J'ai réfléchi sur ce qui me restoit à faire; je me suis décidé à ne pas partir. Les alliés ne sont pas fidèles aux engagemens qu'ils ont pris avec moi; je puis donc aussi révoquer mon abdication. Plus de mille adresses me sont parvenues cette nuit: l'on m'y conjure de reprendre les rênes du gouvernement. Je n'avois renoncé à tous mes droits à la couronné épargner à la France les horreurs d'une guerre civile, n'ayant jamais eu d'autre but que sa gloire et son bonheur; mais, connoissant aujourd'hui le mécontentement qu'inspirent les mesures prises par le nouveau gouvernement, voyant de quelle manière on remplit les pro

que pour

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messes qui m'ont été faites, je puis expliquer maintenant à mes gardes quels sont les motifs qui me font révoquer mon abdication; et je verrai comment on m'arrachera le cœur de mes vieux soldats. Il est vrai que le nombre des troupes sur lesquelles je pourrai compter n'excédera guère trente mille hommes; mais il me sera facile de les porter, en peu de jours, jusqu'à cent cinquante mille hommes. Sachez que je pourrai tout aussi-bien, sans compromettre mon honneur, dire à mes gardes que, ne considérant que le repos et le bonheur de la patrie, je renonce à tous mes droits, et les exhorte à suivre, ainsi que moi, le vœu de la nation». Le général Koller le pria de lui dire en quoi les alliés avoient manqué au traité. « En ce que l'on empêche l'impératrice de m'accompagner jusqu'à Saint-Tropez, comme il étoit convenu >> lui dit Napoléon. « Je vous assure, reprit le général, que sa majesté n'est pas retenue; et que c'est par sa propre volonté qu'elle s'est décidée à ne pas vous accompagner. » « Eh bien, je veux bien' rester encore fidèle à ma promesse; mais, si j'ai de nouvelles raisons de me plaindre, je me verrai dégagé de tout ce que j'ai promis » .

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Il étoit onze heures, et M. de Bussy, aidede-camp de Napoléon, vint lui dire que le grand-maréchal (Bertrand) lui faisait annoncer

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