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voust, à Napoléon: « Les destins sont accomplis; ce qui seul est légitime, la cause du peuple a triomphé! V. M. est rendue au vœu des Fran ́çais, elle a ressaisi les rènes de l'état au milieu des bénédictions du peuple et de l'armée, etc. Les Bourbons n'ont rien su oublier; leurs actions et leur conduite démentoient leurs paroles, etc. Sire, point de guerre audehors, si ce n'est pour repousser une injuste agression; point de réaction au-dedans ; point d'actes arbitraires; sûreté des personnes, sûreté des propriétés, libre circulation de la pensée; tels sont les principes que vous avez consacrés. Heureux, sire, ceux qui sont appelés à coopérer à tant d'actes sublimes. De tels bienfaits vous mériteront dans la postérité, c'est-à-dire, lorsque le temps de l'adulation sera passée, le nom de père de la patrie : ils seront garantis à nos enfans, par l'auguste héritier que V. M. s'apprête à couronner au Champ-de-Mai, etc. >>

30 MARS. Circulaire du duc de Vicence (CauJaincourt), ministre des relations extérieures de Napoléon, adressée aux ambassadeurs, m'nistres et autres agens de France à l'extérieur : « Monsieur, les vœux de la nation française n'avoient cessé de rappeler le souverain de son choix. Le seul prince qui puisse lui garantir la conservation de sa liberté et de son indépen

dance, etc. La famille des Bourbons a compris qu'il ne restoit d'autre parti pour elle, que de se réfugier sur une terre étrangère, etc. Les fonctions dont vous avoit chargé le gouvernement royal sont terminées. Vous devez sur le-champ, Monsieur, prendre le cocarde tricolore, et la faire prendre aux Français qui sont auprès de Vous, etc. >>>

51. Cent cinquante officiers généraux maréchaux d'empire, lieutenaus-généraux et maréchaux-de-camp, qui tous avoient sollicité auprès du roi la décoration de la croix de Saint-Louis, qu'ils avoient obtenue, se sont réunis chez le restaurateur Véry ; à leur tête étoient le maréchal Davoust, ministre de la guerre; on y a porté des santés du ci-devant empereur; mais n'ayant pu obtenir que les premiers chansonniers de la capitale viennent embellir leurs fêtes par leurs productions, ils ont été réduits à chanter quelques couplets impromptu rédigés avec de l'encre sortie des fourreaux de leur sabre.

2 AVRIL. L'institut de France, s'est présenté en corps à Napoléon. M. Etienne, président de la classe de littérature, qui avoit reçu trois jours auparavant la décoration de la Légion d'honneur, a dit dans son discours : «nous appelions avec toute la France un libérateur : la Providence nous l'a envoyé. Une dynastic aban

donnée par le peuple français il y a plus de vingt ans, s'est éloignée devant le monarque, que le vœu du peuple français avoit appelé au trône par la toute - puissance de ses suffrages, trois fois réitérées, etc. >>

2 AVRIL. Instructions du ministre de l'intérieur (Carnot), aux préfets, relativement au décret du 14 mars, de Napoléon, en date de Lyon, qui convoque les collèges électoraux en assemblée extraordinaire du Champ-de-Mai. L'on remarque ce passage: « Dans cette nouvelle fédération, l'empereur présentera à ses peuples son auguste épouse, et le prince, espoir de la nation, qui doit gouverner un jour. Suivant un usage antique et cher à la France, ils recevront la couronne au milieu du Champde-Mai, et prendront place sur le trône, à côté du grand Napoléon. Quel grand et beau spectacle que celui d'un héros l'idole de l'armée, et qui fut le vainqueur de l'Europe, etc. >>

-Madame la duchesse d'Angoulême, quitte la ville de Bordeaux.

3.

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Le général Clauzel, avec son armée, entre à Bordeaux ; il fait arborer la cocarde tricolore.

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6. L'ile de Bourbon a été remise par les Anglais aux autorités françaises.

8 AVRIL. S. A. R. le duc d'Angoulême, général en chef de l'armée du Midi, signe la convention suivante, d'après la trahison des généraux Grouchy, Gilly, etc.

1o L'armée royale est dissoute, les gardes nationaux qui en faisoient partie, retourneront dans leurs foyers, après avoir mis bas les armes, les officiers garderont leurs épées, les troupes de ligne se rendront dans les garnisons qui leur seront assignées.

2o Les généraux et les officiers, les chefs et les agens des différentes branches de service, se rendront dans leur patrie pour y attendre les ordres de l'empereur.

3o Les officiers de tout grade auront la liberté de donner leur démission.

4° La caisse de l'armée et les livres du payeur général, seront remis aux personnes que le général commandant nommera pour les

recevoir.

5o Les articles ci-dessus seront applicables, soit au corps qui étoit sous le commandement immédiat du duc d'Angoulême, soit à ceux qui étoient indirectement sous ses ordres dans le midi.

6° Le duc d'Angoulême se rendra au port de Cette, où il s'embarquera pour le lieu qu'il

choisira, il aura une escorte sûre pour le voyage.

7° Tous les officiers et autres personnes qui vondront le suivre, auront la liberté de s'embarquer avec lui.

8° La présente convention restera secrète jusqu'à ce que S. A. R. ait quitté la France.

Fait avec l'agrément du général commandant en chef, au quartier-général du PontSaint-Esprit le 8 avril 1815.

Signé, LEFEBVRE,

Le baron de DAMAS.

10 AVRIL. Proclamation de Joachim Murat, datée de Bologne:

<< Comme tous les Italiens doivent se rassembler pour la cause de la patrie, sous des couleurs nationales; nous avons jugé à propos de réunir les couleurs que nous avons déjà prises dans notre royaume de Naples, comme le symbole de l'honneur et d'une fidélité sans tâche, devise de notre brave armée, avec celles les que armées italiennes ont rendues célèbres sur tous les champs de bataille de l'Europe; en conséquence, nous ordonnons ce qui suit : la cocarde italienne sera composée de rubans à raies d'égale grandeur, amarante et verte; la cocarde sera portée, non-seulement par

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