Page images
PDF
EPUB

commandant de la garde nationale, ordonnant de ne point quitter la cocarde nationale, sous peine de prison, etc.

7 JUILLET. Trois mille hommes, députés par la garde nationale de Paris, se sont rendus à Arnouville, pour offrir au Roi et aux Princes les félicitations et les paisibles hommages des habitans de Paris. Sa Majesté a passé en revue ces trois mille hommes et leur a dit : « Mes amis, je vous ramène votre colonel-général. Je me réjouis de me retrouver au milieu de mes enfans fidèles ; je vous remercie de vos sentimens faites part à vos concitoyens de ce que j'éprouve pour eux; bientôt je serai au milieu de mon peuple de Paris, auquel je rapporte une seconde fois la paix et le

bonheur. »

Monsieur, comte d'Artois, a annoncé que le Roi avoit conservé au général Dessoles le commandement en chef de la brave et fidèle garde nationale de Paris.

La route de Paris jusqu'à Arnouville étoit couverte de plus de cent mille individus empressés de revoir Louis XVIII.

Les lazzaronis tirailleurs de Buonaparte et de la chambre des représentans, répandoient une telle terreur, par leurs cris de vive l'empeque les boutiques se sont fermées : cette

reur

troupe se rendoit au poste de la chambre des représentans.

7 JUILLET. Les troupes alliées, au nombre de quatre-vingt mille hommes, sont entrées aujourd'hui, par les différentes barrières de la capitale. Le prince Blucher a fait placer des canons sur les ponts de la Seine; le reste des armées anglaise et prussienne est cantonné aux environs de Paris.

[ocr errors]

Plusieurs députés de la chambre des représentans se sont rendus au palais Bourbon, avec leur président Lanjuinais, pour ouvrir leurs séances; mais la garde nationale avoit reçu l'ordre de ne pas laisser ouvrir les portes: alors le président à demandé à prendre seulement des papiers sur le bureau; Dumolard a crié à la tyrannie (1).

Les troupes alliées sont convenues d'occuper à Paris, savoir les Anglais la rive droite de la Seine, et les Prussiens la rive gauche ; l'état-major du gouverneur de Paris, le général prussien baron Muffling, est établi place Vendôme; et le commandant de la place,

(1) M. Dumolard, dans l'une des séances à la chambre des députés sous Louis XVIII, dit: J'aime le Roi parce que j'aime ma patrie. Il paroît que M. Dumolard préfère être l'esclave de son maître Buonaparte.

pour les Prussiens, hôtel de Labriffe, quai de Voltaire.

7 JUIL. Arrivée, dans les environs de Paris, de l'avant-garde de l'armée russe, commandée par le général Barclai de Tolly. Cette armée est évaluée à quatre-vingt-dix mille hommes ; la capitale se trouve entourée de près de trois cent cinquante mille hommes.

[ocr errors]

Le comte Maison est nommé par le Roi gouverneur de Paris.

Déclaration du gouverneur de Paris, le baron de Muffling: « D'après les ordres du maréchal prince Blucher et du duc de Wellington, par suite de l'occupation de Paris, je déclare ce qui suit;

1o Les troupes alliées occuperont les points militaires de la ville de Paris; elles ne s'immisceront point dans le service intérieur.

2o La garde nationale et la gendarmerie de Paris continueront leur service ordinaire, et recevront les ordres du gouverneur de Paris.

3° Tous ceux qui, par un esprit de parti, quel qu'il soit, troubleroient la tranquillité publique, seront arrêtés par la garde nationale, et punis par les lois françaises existantes.

4° Tous ceux qui se permettroient d'insulter des individus appartenant aux troupes alliées, seront arrêtés et traduits devant un tribunal militaire..

D'un autre côté, toutes plaintes justes, venant des autorités locales, seront prises en considération, et il y sera fait droit sur-le-, champ.

Habitans de Paris, mon devoir, comme vos vœux, est de vous être utile en maintenant l'ordre et la tranquillité, etc. »>

7 JUILLET. M. de Caze, conseiller à la cour royale de Paris, destitué par Buonaparte, pour n'avoir pas voulu se parjurer en signant une adresse au ci-devant empereur, à son retour de l'île d'Elbe, a été nommé, par le Roi, préfet de police du département de la Seine.

-

Le duc de Wellington est arrivé aujourd'hui à Paris; il occupe son hôtel, dans le faubourg Saint-Honoré.

- Le général Thielmann est entré aujourd'hui à Paris avec son corps d'armée, composée de quinze mille hommes Prussiens et Saxons.

RETOUR DE LOUIS XVIII,

A PARIS.

25 JUIN. PROCLAMATION du roi de France, datée de Cateau-Cambrésis : « Dès l'époque où la plus criminelle des entreprises, secondée par la plus inconcevable défection, nous a contraints à quitter momentanément notre royaume, nous vous avons avertis des dangers qui vous menaçoient, si vous ne vous hâtiez de secouer le joug d'un tyran usurpateur. Nous n'avons pas voulu unir nos bras ni ceux de notre famille aux instrumens dont la Providence s'est servie pour punir la trahison. Mais aujourd'hui, que les puissans efforts de nos alliés ont dissipé les satellites du tyran, nous nous hâtons de rentrer dans nos États, pour y rétablir la constitution que nous avions donnée à la France, réparer, par tous les moyens qui sont en notre pouvoir, les maux de la révolte, et de la guerre qui en a été la suite nécessaire, récompenser les bons, mettre en exécution les lois existantes contre les coupables, etc. >> 28. Autre proclamation du même,

[ocr errors]

datće

« PreviousContinue »