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de Cambrai « Les portes de mon royaume viennent enfin de s'ouvrir devant moi; j'accours pour ramener mes sujets égarés, pour adoucir les maux que j'avois voulu prevenir, etc. Je ne veux exclure de ma présence que ces hommes dont la renomméé est un sujet de douleur pour la France et d'effroi pour l'Europe, etc. Je promets, moi qui n'ai jamais promis en vain (l'Europe entière le sait), de pardonner aux Français égarés tout ce qui s'est passé depuis le jour où j'ai quitté Lille, au milieu de tant de larmes, jusqu'au jour où je suis rentré dans Cambrai, au milieu de tant d'acclamations, etc. »

7 JUILLET. Ordonnances du Roi données à Saint-Denis, près Paris:

« Les fonctionnaires de l'ordre administratif et judiciaire, les commandans et officiers des gardes nationales qui étoient en activité de service le 1er mars dernier, reprendront à l'instant leurs fonctions. »

« Le lieutenant-général comte Dessolle, ministre d'état, reprendra le commandement de la garde nationale de notre bonne ville de Paris, sous les ordres de notre cher frère, Monsieur. >>

-- Ordre du jour de M. le comte Dessolle commandant de la garde nationale de Paris, qui révoque les ordres par lesquels on avoit

comprimé l'expression des sentimens publics pour le Prince que tant de regrets ont accompagné, et que tant de vœux rappeloient.

«Sa Majesté ordonne de reprendre la cocarde blanche, comme cocarde nationale, et comme le seul signe de ralliement des Français.

<< Mais en même temps, Sa Majesté veut qu'on use d'indulgence envers ceux que l'erreur et l'exaltation empêcheroient de reprendre de suite ce signe d'union. Elle défend surtout à ses sujets toute violence pour y contraindre, voulant que l'action des magistrats fasse seule exécuter sur ce point les lois de l'État, etc. »

la

8 JUILLET. Louis XVIII entre à Paris pour seconde fois. Il est impossible de faire le tableau de l'arrivée du Roi dans sa capitale : rien n'étoit préparé, aucune proclamation, aucun acte de l'autorité n'avoit averti les Parisiens de l'arrivée du Monarque. Dès le grand matin, trois cent mille individus encombroient la route et les plaines, depuis la barrière Saint-Denis jusqu'à Saint-Denis. Vers les quatre heures, le canon a annoncé que Louis XVIII étoit aux barrières. A deux heures, le corps municipal est sorti de l'Hôtel-de-Ville, suivi de nombreux détachemens de la garde nationale, pour aller audevant du Roi, qui est entré à Paris modestement dans un carrosse attelé de deux chevaux; à droite de la voiture, Monsieur, à cheval, et

le duc de Berry à gauche; mais le faste de son cortège consistoit en quatre cent mille citoyens, confondus avec sa fidèle maison militaire.

Jamais coup-d'oeil n'a été plus majestueux et plus respectueux. La police n'avoit donné aucun ordre, aucune baïonnette ne faisoit ranger la multitude; les cris vive le Roi partoicnt du cœur la plupart des gardes nationales de Paris et des communes jusqu'à dix licues de la capitale, étoient sans armes, et, quoique marchant sur vingt hommes de front, ils ont mis plus d'une heure à défiler. Il n'est point d'éloquence humaine capable de rendre le spectacle que présentoit ce passage. Le Roi est arrivé ainsi à son palais des Tuileries; là, les transports publics ont encore redoublés, et Sa Majesté a été obligée, pour satisfaire l'impatience du peuple, de se montrer plusieurs fois à la fenêtre de son appartement.

Le Roi est descendu dans le jardin et s'est mêlé à la foule, sans gardes, comme un père au milieu de ses enfans: chacun le tenoit par un coin de son habit, on lui prenoit les mains, on les baisoient. Nous avons remarqué un homme, d'une mise ordinaire, s'approcher du Roi et dire: F..... il a l'air d'un brave homme. On a entendu Sa Majesté dire, avec un profond attendrissement: Me voilà donc avec mon peù

ple, avec mes amis ! Il n'a pu retenir des larmes de sensibilité.

Le soir, presque toutes les maisons, du riche et du pauvre, ont été illuminées, sans invitation de la police. Quelle différence! Le 20 mars, lors de l'entrée nocturne du tyran Buonaparte, Napoléon n'osa braver les regards et l'affluence de ce peuple, dont il se prétendoit le libé

rateur.

10 JUILLET. Le Roi a nommé le prince de Talleyrand, président du conseil des ministres; le baron Louis, ministre des finances; le duc d'Otrante, ministre de la police; le baron Pasquier, ministre de la justice et garde des sceaux; le maréchal Gouyion Saint-Cyr, ministre de la guerre; le comte de Jaucourt, à la marine; le duc de Richelieu, ministre de la maison du Roi.

Les souverains alliés sont arrivés à Paris. L'empereur de Russie occupe le palais de l'Elysée; l'empereur d'Autriche, l'hôtel du prince Berthier; le roi de Prusse, rue de Bourbón, faubourg Saint-Germain.

-M. Dambray conserve la présidence de la chambre des pairs et la qualité de chancelier honoraire.

12.

Convention de suspension d'armes entre l'armée française des Alpes, commandée

par le général Suchet ( duc d'Albufera), et les armées d'Italie, autrichienne et piémontaise.

15 JUIL. Buonaparte s'embarque à Rochefort, sur le brick l'Eperviër, armé en parlementaire; il se rend à la croisière anglaise. Le capitaine Maitland le reçoit à bord de son vaisseau.

16. Armistice entre les troupes françaises, commandées par le maréchal Jourdan, et les troupes suisses, qui occupent une partie des frontières de la Franche-Comté..

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Suspension d'armes entre la garnison de Toul et les troupes des puissances alliées.

Départ des environs de Paris du cardinal Fesch, escorté par des cavaliers autrichiens. - Le général Lecourbe, par suite d'une convention, se retire sur la rive droite de la Loire avec ses troupes; les Autrichiens occupent Besançon et Béfort.

18.

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Les troupes alliées sont entrées à Lyon, après la capitulation, signée par l'ancien maire, M. de La Fargue; et M. de Chabrol, ancien préfet.

23.

Armistice entre la garnison de Metz, de Sarre-Louis et les troupes alliées.

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Entrée à Bayonne de M. le comte de Damas; trois Basques étoient allés à sa rencontré jusqu'à Saint-Jean-de-Luz.

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24. La ville de Toulon se rend au Roi,

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