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Brederode, distante a monumento Domini Praepositi De Hemstede 14 pedibus versus occidentem, ubi consistere solent Celebrans et Ministri in majoribus stationibus, exequias et vigilias differentes donec et usque haeres sen illius constitutus aderit (1).

Or comme l'emplacement de la tombe du prévôt de Hemstede est connu et indiqué encore maintenant par une grande pierre tumulaire, malheureusement dépourvue de ses ornementations et de la plaque de cuivre sur laquelle était gravé l'épitaphe qui néanmoins est connu, il ne reste pas de doute sur le lieu où est enfoui le sarcophage en pierre avec la croix en plomb. En effet il résulte de tout ce qui précède qu'il faut le chercher entre la tombe du prévôt de Hemstede et celle des prévôts de Brederode et de Wassenaer susdits. Cependant, comme pour autant du moins que les documents nous renseignent, c'était l'habitude au chapitre de Saint-Servais d'enterrer les prévôts dans la nef du milieu de l'église et pour nous assurer que l'on n'a plus fait, à l'emplacement indiqué, un enterrement après les dates précitées, nous nous sommes donnés la peine de rechercher, où furent ensévelis les prévôts décédés depuis 1702 et 1772, dont voici le résultat:

Le successeur du prévôt Jean Adolphe de Brederode, Jean Ferdinand de Méan, décédé le 18 juillet 1709, et son successeur immédiat et neveu, Laurent Déodat de Méan, mort le 3 juillet 1719, furent enterrés à Liége au choeur de la cathédrale Saint-Lambert. Arnoul Hyacinthe de Wynants, qui succéda à ce dernier trépassa le 27 février 1732 et fut enséveli à Mechelen sur Meuse, dont il était seigneur en sa qualité de prévôt, et où nous avons vu, il y a quelques années, sur l'ancien cimetière sa pierre tombale. Il était le prédécesseur immédiat de Pierre René baron de Wassenaer-Warmondt. Celui-ci eut pour successeur Charles-Borromé Jean-Baptiste Léonard Michel Walrave de Geloes, comte du Saint-Empire, archidiacre de Malines, président de la chambre des comptes du prince-évêque de Liége, prévôt de NotreDame à Tongres etc., qui mourut le 28 juillet 1791 à Chatelet, où il eut sa sa sépulture. Il fut succédé par Thomas Guillaume Jacques baron de Wassenaer-Warmondt, dernier prévôt du

(1) Registrum conclusionum capitularium etc. de 1765 août 30 à 1784 juin 14, à la date indiquée.

chapitre, qui survécut à sa suppression en 1797 Par arrêté du 23 janvier 1798 des Républicains français il fut condamné à la déportation. De retour dans son pays natal, grâce à la protection de Charles Roemers de Maestricht, membre du conseil des cinq cents, il fit toutes les instances pour le rétablissement du chapitre, qui cependant restèrent sans résultat. Il se retira alors à Liège où il mourut le 14 septembre 1817.

Maintenant convaincu d'un plein succès nous n'avions qu'un désir, c'était de faire une fouille sur place et de déterrer la croix, désir que nous communiquions au très-révérend L. Sevriens, doyen de l'église Saint-Servais, prélat domestique de Sa Sainteté etc., qui accorda immédiatement notre demande, pour quoi nous lui présentons l'hommage de notre profonde gratitude. C'est grâce à son acquiescement et à sa bienveillance que le trésor de son église est enrichi d'un monument, remarquable au point de vue de l'archéologie religieuse et très-important pour l'histoire de l'église Saint-Servais. Il eut aussi la complaisance de nous associer le vicaire-trésorier de l'église, le révérend N. Ramaekers.

Au jour fixé, le 31 août, les fouilles commencées à la place indiquée, vers 912 heures avancèrent tellement, que, vers 111/2 heures les ouvriers mirent à découvert la partie supérieure du sarcophage; le couvercle était brisé en deux à travers ce que nous avions craint.

Le sarcophage en pierre a la forme des sarcophages francs, se rétrécissant vers la partie inférieure.

La planche ci-jointe, dont nous sommes redevables à la bienveillance de M. le chevalier Victor de Stuers, pour laquelle nous lui présentons nos remercîments, en donne les différentes vues: A l'intérieur; B le dessus du couvercle, C le côté latéral; D face de la partie supérieure et E de la partie inférieure.

Le sarcophage a une longueur de M. 1.94 sur une largeur de M. 0.63 et 0.33 et une hauteur de M. 0.68 et 0.46; sa profondeur est de M. 0.47 et l'épaisseur des parois de M. 0.05. Le couvercle, qui est bombé et creux, a M. 2.05 de long, M. 0.68 et 0.39 de large, M. 0.27 et 0.17 de haut, le creux est de M. 0.14 et l'épaisseur des parois de M. 0.06 et 0.08 et de M. 0.13 à la partie inférieure.

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Sarcophage du prévôt Geldulphe, retrouvé en l'église Saint-Servais à Maestricht, le 31 août 1903.

Après avoir soulevé la moitié du couvercle nous y trouvâmes les ossements mêlés à la terre, qui y était tombée par la fente, et, à la partie supérieure, contre le paroi la croix fixée avec la partie inférieure dans la terre. Après l'avoir prise le sarcophage fut fermée, laissée en place et la fosse remplie; la croix fut déposée au trésor de l'église.

La croix est remarquable par sa grandeur extraordinaire; elle mesure 26 sur 24 centimètres, et son épaisseur est de 5 millimètres. Sa forme est à la fois latine et grecque. A l'exception de la partie inférieure, qui est un peu abimée par la terre, elle est intacte et d'une conservation parfaite. L'inscription, gravée en creux sur le bras vertical, est très-lisible, sauf les dernières lettres; elle porte tous les caractères de l'épigraphie du XIe siècle. Le graveur tracé sur le bras vertical des lignes horizontales sur lesquelles il a gravé les lettres; il avait eu d'abord l'intention de graver l'inscription sur la traverse, témoins les quelques lignes verticales que l'on voit sur le bras gauche. Voici l'inscription:

KL APR

ILIS

OBIIT

GEL

DVL

FVS

HV

MIL

IS IN

XPO

PRE

POSI

TVS

Ce qui signifie: Kalendas Aprilis obiit Geldulfus humilis in Christo prepositus.

Il est à regretter que l'année n'est pas indiquée.

Qui était ce prévôt et qu'en disent les documents?

A l'exception des procès-verbaux, nommés plus haut, aucun document ni aucune charte ne font mention de ce personnage. Le

seul qui le nomme et qui nous transmet quelques données sur lui, c'est Joconde, prêtre d'origine franco-gauloise, qui a vécu au XIe siècle et mourut probablement vers 1088. Celui-ci est l'auteur d'une vie de Saint-Servais, qu'il avait composée pour répondre au désir des religieux de l'abbaye de ce nom, qui en cela étaient ses principaux témoins et pour laquelle il utilisa les anciennes. vies de ce Saint. Cette oeuvre de Joconde comprend trois parties: la vie du Saint, sa translation, ses miracles. Quoique pour son fondement historique, cet oeuvre est à employer avec discernement et que la crédibilité de Joconde n'est pas sans bornes, nous sommes cependant convaincus qu'elle est plus grande et plus sûre pour ce qu'il nous raconte sur l'église Saint-Servais même et surtout pour des faits pour lesquels il s'appuie sur les renseignements fournis par des chanoines de la ville, témoins oculaires.

Il est établi par des preuves historiques d'une complète certitude, qu'au début du règne de l'empereur Henri III, dit le Noir, en 1039 eut lieu à Maestricht la consécration de l'église SaintServais, nécessitée par l'ajoute de nouvelles grandes constructions.

Or, dans la seconde partie de sa vie de Saint-Servais, la Translatio Sancti Servati, Joconde nous a transmis quelques détails sur cette cérémonie, qui eut lieu le 10 août 1039, environ cinquante ans avant qu'il la décrit, et il nous dit que les constructions qui nécessitaient cette consécration avaient été faites sur les ordres et sous le haut patronage de notre prévôt Geldulphe; il dit en effet en termes explicites: constituit enim BASILICAM, QUAM homo Dei praepositus eiusdem cenobii pater Geldulfus CONDIDERAT NOVAM (1) ad numerum 12 apostolorum dedicari. . .” (2).

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Avec cela tous les documents et écrits historiques se taisent sur la personne de Geldulphe; aucun ne nous fait connaître la date de sa mort. Cependant nous sommes à même de limiter approximativement celle-ci et par conséquent la date de la croix en plomb, grâce au rouleau mortuaire de Guifred, comte de Cerdagne,

(1) Comment il faut comprendre les mots basilica nova: voir P. Schmeitz, La basilique de Saint-Servais à Maestricht bâtie par Saint-Monulphe et ses constructions romanes, p. 35 et suiv. Gilde de St. Thomas et de St. Luc. Bulletin de la trente-deuxième réunion, pag. 128.

(2) Focundi translatio Sancti Servatii dans: Pertz, Monumenta Germaniae histo rica. . Scriptorum, tom. XII p. 112.

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