Mémoires de Frédéric II, roi de Prusse, Volume 1

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Page 106 - Aucune, répondit le maréchal; mais ce qui m'embarrasse, Sire, c'est que je ne sais ce que nous ferons de cette Moravie.» Le Roi lui proposa de la donner à la Saxe, pour attirer par cet appât le roi de Pologne dans la grande alliance : le maréchal trouva l'idée admirable, et l'exécuta dans la suite.
Page 11 - L'histoire est l'école des princes; c'est à eux de s'instruire des fautes des siècles passés, pour les éviter, et pour apprendre qu'il faut se former un système et le suivre pied à pied, et que celui qui a le mieux calculé sa conduite est le seul qui puisse l'emporter sur ceux qui agissent moins conséquemment que lui.
Page 2 - On n'a point de doute sur le bouleversement de l'empire d'Oc-- cident et sur celui d'Orient, car on voit naître et se former des royaumes du démembrement de l'empire romain ; mais lorsque la curiosité nous invite à descendre dans le détail des faits de ces temps reculés, nous nous précipitons dans Un labyrinthe plein d'obscurités et de contradictions, et nous n'avons point de fil pour en trouver l'issue.
Page 207 - Rien n'était plus contraire au bien de l'Etat de la Prusse, que de souffrir qu'il se formât une alliance entre la Saxe et la Russie, et rien n'aurait paru plus dénaturé que de sacrifier une princesse du sang royal pour débusquer la Saxonne.
Page 24 - Il faisait les projets, son frère les rédigeait ; on appelait le maréchal l'imagination, et son frère le bon sens. Depuis la paix de Vienne, la France était l'arbitre de l'Europe. Ses armées avaient triomphé en Italie comme en Allemagne. Son ministre, Villeneuve, avait conclu la paix de Belgrade; elle tenait la cour de Vienne, celle de Madrid et celle de Stockholm dans une espèce de dépendance.
Page 99 - Rottembourg avec l'avant-gardc s'approcha de Molwitz, d'où il vit déboucher les Autrichiens; il aurait dû les attaquer dans ce désordre, s'il n'avait eu des ordres précis de ne rien engager; ainsi il ramena sa troupe à l'aile droite, dont elle faisait partie. Il doit paraître étonnant qu'un général expérimenté comme M. de Neuperg se fût laissé surprendre de cette manière : il était cependant excusable ; il avait donné des ordres à différents officiers de housards de battre la campagne,...
Page 166 - Silésie : les Saxons, dans les mauvaises dispositions que je leur connais, sont capables d'agir de concert avec les Autrichiens et de faire une diversion dans mes pays héréditaires, à présent sans défense. L'avenir ne m'offre que des perspectives funestes, et dans...
Page 231 - Prusse entrerait en campagne le 17 août, et qu'il emploierait cent mille hommes à la diversion qu'il allait faire en faveur de l'Alsace. Ce maréchal mit tout en usage pour donner aux armées françaises plus d'activité et de vigueur ; et peut-être y serait-il parvenu , si Louis XV ne fût pas tombé malade à Metz.
Page 36 - Roi respecta scrupuleusement les droits de la nation ; il considérait son poste à peu près comme un vieux lieutenant-colonel invalide regarde un petit gouvernement qui lui procure une retraite honorable. Avant d'épouser la reine Ulrique, ce prince perdit la bataille de Mont-Cassel, pour donner à son père, qui se trouvait dans son armée, le spectacle d'un combat.
Page 8 - ... les munitions de guerre, etc. Ajoutons encore que, plus les troupes sont aventurées dans des pays lointains, plus elles craignent qu'on ne leur coupe la retraite ou qu'on ne la rende difficile.

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